TITIEN�ET LE PORTRAIT VENITIEN �AU XVIe SIECLE

Marine Lamoulie

K-Chartes

2011-2012

Autoportrait, 1562, huile sur toile, 86x65cm. Madrid, Musée du Prado.

• Tiziano Vecellio ( 1488-1576 ), né dans une famille de notaires.

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• Se forme dans les plus grands ateliers vénitiens ( Gentile Bellini, Giorgione… ).

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• Ami de Vasari et de l’Arétin.

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• 1548 : Charles Quint se baisse pour ramasser le pinceau que Titien a fait tomber.

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 Comment Titien, en tant que portraitiste, réussit-il à susciter le respect et l’admiration chez les princes les plus grands en Europe au XVIe siècle ?

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• Titien : le peintre des princes
• Un peintre mondain, ami des princes
• La représentation du pouvoir
• La représentation de l’individu
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• Un portraitiste estimé de son temps
• Le portrait féminin
• Le portrait d’enfant
• Le portrait comme moyen d’introspection
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• La tradition du portrait à Venise
• Un cadre propice au développement du portrait
• Des portraitistes rivaux…
• … mais animés par des aspirations communes

Titien : le peintre des princes

I) Titien : le peintre des princes�1) Un peintre mondain, ami des princes

1516 : Séjourne chez Alfonse d’Este à Ferrare.

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1523 : Travaille pour les Gonzague de Mantoue.

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1532 : Travaille pour le duc d’Urbino.

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1533 : Première collaboration avec Charles Quint à Bologne.

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1540 : Séjourne à la cour pontificale.

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1543 : Travaille pour le Pape Paul III à Farnese.

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1548 : Séjourne à Augsbourg sur invitation de Charles Quint.

I) Titien : le peintre des princes�1) Un peintre mondain, ami des princes

Ferrare

Portrait d’Isabelle d’Este, 1536. Vienne, Kunsthistorisches Museum.

I) Titien : le peintre des princes�1) Un peintre mondain, ami des princes

Mantoue

Portrait de Frédéric II Gonzague, 1523-25. Madrid, Musée du Prado.

Portrait d’Eléonore Gonzague, 1536-38.

Florence, Galleria degli Uffizi.

I) Titien : le peintre des princes�1) Un peintre mondain, ami des princes

Urbino

Portrait de Francesco Maria della Rovere, 1536-38. Florence, Galleria degli Uffizi.

I) Titien : le peintre des princes�1) Un peintre mondain, ami des princes

Saint Empire Romain Germanique

Charles Quint assis, 1548. Munich, Alte Pinakothek.

Portrait de Philippe II, 1550-51. Madrid, Musée du Prado.

I) Titien : le peintre des princes�2) La représentation du pouvoir

Portrait de Charles Quint avec un chien, 1532-33. Madrid, Musée du Prado

• Titien invente le format du portrait en pied : impression de puissance.

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• Charles Quint est représenté en prince de la Renaissance. L’habit de cour souligne sa carrure large.

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• Idéal de l’homme de cour sportif. Le chien : emblème de loyauté ou de soumission ?

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• Virilité exacerbée.

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• Regard déterminé, tourné vers

l’extérieur du tableau.

I) Titien : le peintre des princes�2) La représentation du pouvoir

Charles Quint à la bataille de Mühlberg, 1548. Madrid, Musée du Prado.

• Bataille de Mühlberg ( 25 Avril 1547 ) : Charles Quint l’emporte sur les princes protestants.

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• Charles Quint est représenté en chef militaire héroïque ( cheval, lance, armure ).

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• Grandeur épique grâce au mouvement de la scène et au regard de l’empereur.

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• Lumière surnaturelle qui illumine le visage de Charles Quint.

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• Tons gris et rouges du ciel. Lumière qui émane du bois : Evoque l’incendie & la violence de la bataille.

I) Titien : le peintre des princes�3) La représentation de l’individu

Charles Quint assis, 1548. Munich, Alte Pinakothek.

• Ce portrait n’a absolument pas la même visée que le portrait équestre, peint à la même date.
• Portrait intime d’un homme vieilli, affaibli, et malade ( Charles Quint souffre de la goutte ).
• Assis, l’empereur regarde le spectateur  Proximité.
• Vêtements noirs, sans ornements.
• Physionomie de l’homme respectée

( menton protubérant, rides, poches

sous les yeux ).

I) Titien : le peintre des princes�3) La représentation de l’individu

Portrait du Pape Paul III, 1543. Naples, Museo di Capodimonte

• Pape du Concile de Trente : un réformateur qui a dû faire face aux divisions de l’Eglise.

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• Portrait intime qui vise à révéler l’humanité de l’individu. ( Le Pape a la tête découverte )

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• Regard soucieux,

épuisé, mais

profondément humble

et humain.

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• L’anneau pontifical,

attribut du pouvoir, se

fait discret.

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• Titien souligne la

vieillesse de l’homme.

Un portraitiste estimé de son temps

II) Un portraitiste estimé de son temps�1) Le portrait féminin

Portrait de Flora, 1514. Florence, Galleria degli Uffizi.

• Titien cherche moins à reproduire la physionomie du modèle féminin.

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• Individualisation symbolique ( les fleurs ).

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• Idéal de beauté typiquement vénitien.

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• Genre érotique apprécié des commanditaires.

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• Un portrait extrêmement proche de La Velata ( 1516 ) et La Fornarina ( 1518 ) de Raphaël.

II) Un portraitiste estimé de son temps�1) Le portrait féminin

Violante, 1515-18. Vienne, Kunsthistorisches Museum.

• Une physionomie toujours peu individualisée.

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• Encore un exemple d’idéal de beauté vénitien.

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• Les violettes glissées dans le corsage attirent le regard sur la poitrine de la femme.

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• Similitudes avec le portrait flamand ( Pose de trois quarts, cadrage au buste, regard vers le spectateur, fond noir… ).

II) Un portraitiste estimé de son temps�2) Le portrait d’enfant

Ranuccio Farnese, 1542. Washington, National Gallery of Art

• Nouvelle conception du portrait d’enfant : ce n’est pas un « adulte miniature » mais une créature jeune & innocente.

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• Visage innocent, regard vers le bas  L’enfant semble impressionné.

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• Ses vêtements semblent trop grands : souligne la petitesse de l’enfant.

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 Titien représente Ranuccio Farnese comme un être fragile et impressionnable, pas comme un futur détenteur du pouvoir.

II) Un portraitiste estimé de son temps�2) Le portrait d’enfant

Portrait de Clarissa Strozzi, 1542. Collection privée.

• Pour calmer Clarissa, Titien lui dit que le sujet du tableau est son petit chien.
• Spontanéité.

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• Représentée comme une enfant : vêtement simple, jouet ( ? ) attaché à la taille. Expression enfantine.

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• Le cadrage accentue la petitesse de la figure.

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• Bas-relief de putti : évoque l’innocence, l’insouciance, de l’enfance.

II) Un portraitiste estimé de son temps�3) Le portrait comme moyen d’introspection

Portrait d’un jeune homme au chapeau rouge, 1516.

New York, collection Frick.

• Titien apprend à représenter la psychologie par la peinture chez son maître Giorgione.

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• Regard lointain, accentué par un léger strabisme.  Le jeune homme semble perdu dans ses pensées.

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• La position même du corps exprime la mélancolie.

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• La pénombre met l’accent sur son visage soucieux.

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La tradition du portrait à Venise

III) La tradition du portrait à Venise�1) Un cadre propice au développement du portrait

• Vers 1500, la République de Saint-Marc atteint le sommet de sa renommée.

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• Des échanges se font avec le Nord ( notamment en matière picturale ).

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• Renouveau architectural et école picturale autonome.

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• L’humidité et la salinité de l’air empêchent la conservation des fresques

 On peint des toiles.

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• Le portrait est très présent, dans la Salle du Grand Conseil, dans les demeures…

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 A Venise, en 1500, le portrait est un genre estimé.

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III) La tradition du portrait à Venise�1) Un cadre propice au développement du portrait

Giovanni Bellini, Portrait du doge Leonardo Loredan, 1502. Londres, National Gallery.

Titen, Portrait du doge Andrea Gritti, 1540. Washington, National Gallery.

III) La tradition du portrait à Venise�2) Des portraitistes rivaux…

Véronèse, Portrait de dame avec un mouchoir, 1570-72.

Munich, Bayerische Staatsgemäldesammlungen.

Titien, Portrait de dame avec un chasse-mouche, 1560. Vienne, Kunsthistorisches Museum.

III) La tradition du portrait à Venise�3) … mais animés par des aspirations communes

Tintoret, Autoportrait, 1588. Paris, Musée du Louvre.

Titien, Autoportrait, 1562. Madrid, Musée du Prado.

Conclusion

• En conciliant à la fois la ressemblance, la dimension psychologique, et l’impératif social et politique dans ses tableaux, Titien devient un maître dans l’art du portrait au XVIe siècle. Son talent lui vaut l’admiration des plus grands.

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• Titien se place dans la tradition du portrait vénitien et renouvelle ce genre, ouvrant de nouvelles voies à de jeunes artistes.

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• C’est à Titien, et aux mécènes qui l’ont soutenu, que nous devons l’image riche et fastueuse que nous avons aujourd’hui du XVIe siècle européen.

Bibliographie

• PECCATORI Stefano, ZUFFI Stefano. Titien. Editions de La Martinière. Collection Art-Poche, 1999

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• Titien, Le pouvoir en face ( catalogue d’exposition ). Editions Skira, 2006

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• DELIEUVIN Vincent, HABERT Jean. Titien, Tintoret, Véronèse… Rivalités à Venise ( Album d’exposition ). Hazan, Musée du Louvre Editions, 2009

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• Regards sur la peinture : Titien, éditions Fabbri, 1988
• Voir aussi : Diaporama prof. Raphaël et le portrait.
• Catalogue : Titien, le pouvoir en face.