Peau de Tapir
D’après un conte de Charles Perrault, Peau d’âne, paru en 1694.
Ou pourquoi un papa n’épouse jamais sa fille
Livre à colorier
Alain LANDY 2025
CONTES POUR GRANDIR
Depuis longtemps, les humains de toutes les cultures savent que les contes aident à construire, à reconstruire une personnalité et même souvent, peut la guérir si elle est abîmée .
Ils permettent de nommer l’inexprimable, de dénouer les contradictions, de réparer les blessures de notre histoire présente et passée. Ils nous aident à grandir et à nous harmoniser. Ils favorisent à l’intérieur de nous-même la réconciliation entre différents états de notre condition humaine, le psychisme, le corps et l’esprit qui parfois se révèlent adversaires et même contraires.
Les contes contiennent des mots, des expressions qui nous enveloppent, nous cajolent dans une clarté affectueuse ; ils nous proposent des associations qui nous illuminent dans une atmosphère limpide et nous emmènent, plus apaisés, aux confins de l’imaginaire et du réel.
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Yé krik ! Yé krak !
Il était une fois, sur les bords du Maroni, un chef de village bienveillant et sa gentille femme, très aimés par leur peuple.
Ce chef et sa femme avaient une fille très gracieuse qui les comblait de bonheur.
Hélas, un jour, la femme du chef tomba gravement malade.
Comme elle n’avait pas encore pu donner un fils au chef, elle lui dit avant de mourir dans ses bras :
- Pour avoir un héritier, remarie-toi rapidement, mais promets-moi de choisir une épouse au moins aussi belle que moi.
Et, le jour vint, où le malheureux chef voulant tenir sa promesse, chercha une nouvelle femme à marier dans tous les villages bordant le fleuve.
Hélas, il ne trouva pas car, seule sa fille égalait sa défunte femme en beauté. Il décida donc de l’épouser.
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Mais la fille du chef ne voulait ni épouser son père, ni lui désobéir.
Alors, elle mit une condition à ce mariage en demandant à son père des bijoux impossibles à réaliser.
Mais, le chef embaucha les meilleurs bijoutiers du village, et les désirs de la jeune fille furent satisfaits. Ainsi, comme elle l’avait demandé, elle reçut un collier couleur de lune et un collier couleur de soleil…
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Désespérée, elle présenta à son père un dernier souhait, pensant qu’il allait le refuser : elle lui demanda la peau du maïpouri (tapir) magique qui faisait sa fortune.
Et, à sa grande surprise le chef, son papa, accepta.
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Ce tapir apprivoisé, son père l’avait reçu de Massala le maître des bois. C’était un animal tout à fait merveilleux qui, à la place de son crottin, évacuait chaque matin un lot de pépites d’or.
C’était d’ailleurs grâce à lui que le Maroni en avait dans son lit car il en laissait dans l’eau de temps en temps, lorsqu’il allait se baigner.
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Pour satisfaire le souhait de la jeune fille, à contre cœur, le père fit tuer le maïpouri la nuit suivante.
Ne sachant plus que faire pour échapper à ce mariage, la demoiselle se recouvrit de la peau du pauvre animal mort pour s’enfuir du village.
Et elle se réfugia dans un village lointain pour y travailler comme servante.
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Dans ce village, pour se moquer d’elle, on la surnomma « Peau de Tapir ».
Mais, le soir, au bord du fleuve, éloignée du village, pour se réconforter, elle se parait de ses plus beaux bijoux grâce à une formule magique que lui avait transmis sa marraine Manman Dilo.
C’est ainsi que, passant sur le Maroni en pirogue, le fils du chef d’un village voisin la surprit au crépuscule. Elle était si belle qu’il en tomba aussitôt follement amoureux.
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Quand le jeune homme rentra chez lui, il demanda qui était cette si belle demoiselle qui s’habillait d’une peau de tapir. Ses amis lui dirent que c’était une pauvre domestique égarée et un peu folle. Très contrarié, le fils du chef en tomba malade et réclama, pour en être sûr, qu’elle seule lui prépare un plat bien épicé.
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Peau de Tapir prépara le plat du jeune homme en cachant à l’intérieur un anneau d’or enchanté.
En le trouvant, il fut si heureux qu’il guérit aussitôt.
Impatient, le fils du chef fit venir toutes les jeunes filles à marier, riches et pauvres, de tous les villages voisins pour essayer l’anneau d’or qui avait été dissimulé dans la plat délicieux.
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Mais l’anneau ne s’adaptait à aucun doigt. La dernière jeune fille à l’essayer fut Peau de Tapir.
Lorsqu’elle passa l’anneau à son tour, tout le monde se moqua d’elle.
Mais, sous les yeux ébahis des habitants du village, la peau du maïpouri tomba, révélant une très belle jeune fille, magnifiquement parée de tous ses bijoux étincelants et portant fièrement l’anneau d’or à son doigt.
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Heureux, le fils du chef du village voisin demanda sa main à son père enfin devenu raisonnable.
Et quelques mois plus tard, le père de la jeune fille accompagné par Manman Dilo, la marraine de sa fille, vinrent assister ensemble à leur grand mariage.
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Je réfléchis
Sources : https://touslescontes.com/biblio/conte.php?iDconte=166