Dans nos assiettes…
et dans nos champs en 2050
Intervention 2018
1/ Nous vous avons résumé des exercices sérieux de prospectives, parfois contradictoires
2/ Parmi ces visions, nous avons anglé notre réflexion autour des feuilles de route co-construites, adoptées par la majorité des Etats de la planète et de nombreuses parties prenantes. Un scénario à 2°
3/ Et pour se rendre compte des évolutions et de leur progression non uniformes nous vous partageons les récits de quelques “familles 2°” françaises�
Les familles OurLife21 traduisent dans le quotidien des gens ces scénarios 2°C
Elles facilitent une mise en mouvement
https://youtu.be/jaxGrss5wG0
2050
Quelques
perspectives
Fin de la transition démographique : nourrir 9,7 milliards de personnes
Défi climatique : réduire de 50% les émissions mondiales de GES, de 70% en France pour maintenir le réchauffement en dessous de 2°C (une division par 4)
L’eau : une augmentation de 55% de la demande mondiale est attendue.
Biodiversité : un recul de 10% du aux pollutions et dégradations des sols, déforestation, blanchissement des coraux... En 2018, nous entrons dans la 6e extinction.
70% de la population mondiale vivra en ville
Il y aura au moins 27 mégapoles de plus de 10 millions d’habitants dont Paris
L’espérance de vie pourrait atteindre 76 ans, avec 21% de plus de 60 ans et le nombre de personnes de plus de 80 ans serait multiplié par 26
Des régimes alimentaires qui convergent au niveau mondial
Des visions du futur contrastées
durabilité forte
durabilité faible
effondrement
équité
2°C
« Régime alimentaire sain »
« Commu
nautés »
«Métropo
lisation»
Aujourd’hui de nombreux signaux d’une transition alimentaire et écologique en route
Emballage recyclable 25% en 2015
1er critère privilégié*
Achat de Proximité
14% en 2009 - 21% en 2015
2e critère privilégié*
Aliment de qualité = BIO* en 2015 avant et moins associé au goût et à la fraîcheur qu’en 2007
2018 : 1er Centre de référence de l'UE pour le bien-être des animaux. Il se concentrera en premier lieu sur le bien-être des porcs.
Passer à 50% de produits bio et locaux dans la restauration collective d'ici à 2022.
L’action climatique française dans la Constitution
* Cahier de la consommation 2015 - Enquête consommateurs CREDOC
… 2050 ?
« de la terre à l'assiette »
Perspectives d’une alimentation 2050 : les réglages à faire pour les ressources, le climat, les usages
Agrimonde-Terra « Usage des terres et la sécurité alimentaire à l’horizon 2050 »
L’étude pose simultanément les enjeux de sécurité alimentaire, nutritionnelle et environnementaux
5 scénarios, deux tendanciels concurrentiels : le scénario « Métropolisation », caractérisé par une croissance à tout prix, avec une transition alimentaire vers plus de produits transformés ou d’origine animale. Au contraire, le scénario dit « Communautés » envisage un contexte de crises récurrentes et de fragmentation des blocs régionaux, qui conduit à une perte de croissance et à une stagnation, voire une baisse, des rendements agricoles qui rend incertain l’objectif d’assurer l’alimentation mondiale.
Trois scenarii de ruptures : « Régime alimentaire sain », envisage des diètes saines sur le plan nutritionnel, en quantité suffisante, ce qui repose sur une diversification des productions agricoles. « Régionalisation » considère que chaque région du monde réduit au minimum ses échanges avec l’extérieur, le retour aux régimes alimentaires traditionnels à ce scénario nécessite une réadaptation des agricultures régionales à ces régimes. « Ménages » envisage un rôle majeur des coopératives et de l’agriculture familiale. Il conjugue une forte mobilité entre zones rurales et urbaines avec des régimes alimentaires hybrides entre alimentation traditionnelle et moderne.
Un scénario concret, répondant aux défis alimentaires, environnementaux et climatiques de la France d’ici 2050
Afterre (2015) : un scénario agricole piloté par la demande alimentaire de la France et de ses voisins
Division par 4 des émissions de GES en France
Une évolution en rupture pour la consommation en France
“ Donc dans notre assiette en 2050, il y aura plus de fruits et de légumes, les céréales deviendront la principale source de protéines, on met deux fois moins de viande - au lieu de viande midi et soir, on ne mangera que le midi, et dans des préparations avec de petite quantité carnée -, les quantités de poisson sont aussi divisées par deux en raison de la crise des ressources halieutiques, les fruits à coque sont multipliés par cinq. Cela, par exemple, ce n’était pas prévu, mais tous les nutritionnistes ont pointé que c’était nécessaire pour augmenter l’apport en oméga 3”
Avant
Après
“La demande en aliments et donc le marché agro-alimentaire sera soutenu par la démographie, mais avec une moindre demande en calories, dont les lipides. Pour s’adapter à ces phénomènes, une solution serait de baisser la densité énergétique des aliments. Ce phénomène devrait être renforcé par les recommandations nutritionnelles diffusées actuellement.”
© Afterre, Solagro
Du côté de la production : un continuum de pratiques et systèmes agro-écologiques
Actuellement, l'essentiel de l'alimentation mondiale est assuré par seulement 10 espèces végétales, sur les 30.000 disponibles, Jean-Louis Rastoin Sup Agro
Focus INSECTE face au besoin urgent de trouver des nouvelles sources de protéïnes
Insectes et frein culturel :
Une production essentiellement tournée pour l’élevage (pisciculture…)
Des start-up développant des produits à base d’insectes transformés : farine…
Projections démographiques, religieuses, culturelles et comportements alimentaires
Vieillissement de la population : Au 1er janvier 2050, la France compterait plus de 20 millions de personnes de 65 ans ou plus, soit 8,6 millions de plus qu'en 2013. Cette population sénior augmenterait nettement plus que l'ensemble de la population : + 1,5 % en moyenne par an entre 2013 et 2050, contre + 0,3 %. INSEE, 2017
Chez les personnes âgées de plus de 60 ans : 25 % des seniors ont des apports en protéines inférieurs aux ANC. (1) CREDOC
Religion et alimentation : une étude contestable de PEW - population ne mangeant pas de porc ou végétarienne en augmentation. Pew 2017
Santé et comportements alimentaires 2050
Trop de sucre, de sel et de corps gras. « Ces trois excès et l'insuffisance d'exercices physiques favorisent les maladies non transmissibles d'origine alimentaire. » En France, le nombre diabétiques augmente de 5% par an. Il doublera aux US d’ici 2050.
Les Français se disent inquiets à l’égard de nombreux éléments susceptibles de nuire à leur santé. Les pesticides pour lesquels 59% des personnes interrogées "s'inquiètent beaucoup", de la qualité des aliments (55%) et de la pollution des sols (45%) (Harris 2017)
Environ 50% de la population européenne sera allergique en 2050 (à comparer aux 35% actuel)
Innovation alimentaire : un équilibre entre trois axes, plaisir, bien être et santé.
Bien loin de la vision SF d'une alimentation fantasmée faite de gélules et de produits lyophilisée, la nourriture du futur rimera avec éducation, santé, retour à la terre et respect à la nature.
Thierry Marx chef et créateur du Centre français de l'innovation culinaire
Modes de vie 2050
Notre alimentation future sera probablement plus saine et plus conviviale
“je mange mieux, je mange moins et je comprends ce que je mange”
trajectoires de changement : le cycle des choix d’achats et comportements d’usages
Cycle moins de 5 ans
Cycle à 15 ans
Cycle de 30 ans ou plus
Agir sur la demande et le comportement du consommateur
Limiter l’impact environnemental des produits
Préservation des sols
Fermes urbaines
32% ENR en 2030
Grand Paris
La future loi alimentation et future PAC
les récits
Aborder la question des modes de vie futurs suppose de s’interroger en premier lieu sur les concepts et valeurs qui sous-tendent nos comportements : dans le sens d’un réajustement avec les priorités actuelles ; de la redéfinition des relations humaines ; de la transformation de la société au regard des nouveaux défis économiques, sociaux et environnementaux.
4D a développé des récits de familles à horizons 2030 - 2050, une approche sensible, immersive qui nous ramène aux évolutions des comportements, pas seulement socio-techno, en prenant en compte la diversité des conditions de vie : revenu, composition familiale, localisation…)
Les récits retranscrivent une modélisation des usages des ménages selon leur consommation d’énergie et leur comptabilité avec un scénario 2°C
Une mise en récit des variables prospectives, enjeux de demain et aujourd’hui
santé et sociabilité
réseaux d’échange
un nouveau rapport au temps
labels
fermes urbaines
l’accès à l’information
bien-être animal
une culture d’impact
anti gaspillage
Fab Lab
AMAP
Le «clic» consommateur ou citoyen
Génération millenium et vieillissement
réduction des calories (3000kcla/hab/j)
Slow food de terroir
Modélisation
Ecoutez le récit de Philippine sur RFI
“C’était vers 2010, il y a 40 ans. Un jour, coup de fil… j’apprends qu’un de mes neveux … a un cancer. Il a 6 ans. Là, Abel et moi, on s’est dit : ”Mais, c’est quoi ce monde ? Infertilité, obésité, cancer, allergies,… Les maladies non contagieuses explosent. D’où elles viennent ? Pourquoi on n’interdit pas les produits nocifs ? Des enfants se mettent à avoir des cancers. Des ENFANTS. Nous on a eu 2 enfants, on y tient comme …comme des dingues. On se demandait : « Et leurs enfants à EUX, ensuite, ils vont risquer quoi, comme maladies ? » Le climat lui-même se déréglait… Vers 2015, on a beaucoup entendu parler de la COP, la 21 et après la 22. Où est-ce qu’on allait ? Et nous deux, qu’est-ce qu’on faisait ? On a jugé que voter tous les 5 ans aux élections, ça ne suffirait jamais, qu’on pouvait et qu’on devait faire plus pour l’avenir, ne serait-ce que par nos choix de vie, de consommation… Après il y a eu la nourriture. Ça, chez nous, c’est sacré. Mais à cette époque, plein de restos, y compris des grands chefs se sont mis à proposer des super-recettes végétariennes… des choses à se lécher les doigts…peu à peu, on a acheté moins de viande, mais toujours plus chère et toujours meilleure. En vingt ans, on a évolué de la quantité, de la « bouffe », vers la qualité, la dégustation. On a redécouvert les épices, le cru, les fleurs comestibles… aujourd’hui en 2050, un repas avec des micro-pousses à table, c’est normal, non ? Ben à l’époque c’était nouveau. C’était ce qu’on appelait l’agriculture urbaine. Mais qui dit encore ”agriculture urbaine” aujourd’hui ? Ce serait comme dire ”une ville avec des rues”, ça ferait rire.
Ecoutez Philippine http://www.association4d.org/blog/2016/11/07/cetait-laffaire-du-siecle/
Derrière les récits
Shania, elle, elle voulait faire biologiste. L’alimentation, tout ça, ça lui parle. Du coup, tac, elle est devenue végétarienne. Au bout de quelques années, j’avais l’air maline avec mon budget viande, et elle en pleine forme en face de moi… allez, j’ai basculé aussi. Attention : Flexitarienne, seulement. Je fais des petites entorses. Ah, d’ailleurs, ça va faire 30 ans, quand-même. 30 ans déjà… Bref, on s’est remises à faire plus de cuisine nous-mêmes, pas du pré-cuisiné, des bons petits plats.
Meilleur et moins cher. Autant d’économisé… On pouvait même acheter bio, tiens. Ça nous aidait en fait !!
De fil en aiguille, vers 2020 je dirais, tout le monde s’est aussi mis à tout se prêter, se louer : les voitures, les logements,… Ça avait commencé avant 2020, au début on appelait ça “l’économie qui partage”, mais ensuite… on n’appelait plus ça du tout, c’était devenu comme ça. Et moi la débrouille, je sais faire et même j’aime bien… Des fois je cuisinais plus pour en vendre sur internet… Des fois l’inverse, pour gagner du temps… Mon robot de cuisine d’aujourd’hui ? il a 15 ans environ, il date …disons de 2025 environ. Je viens de le faire réparer contre un tajine dont j’ai le secret… Il est reparti pour 5 ans là… On s’entraide quoi … Mon côté infirmière. Tout le monde y gagne. Ça rend heureux.
Le changement de régime alimentaire, progressif et flexitarien pour la mère, un approvisionnement plus local, les transports de marchandises moins émissifs en général… les inscrit dans une trajectoire 2°C
L’alimentation 2e catégorie des ménages en consommation d’énergie : une modélisation
On estime que chaque Terrien consomme 730 grammes de viande par semaine, soit plus que les 500 g que préconise le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) pour chaque personne à l'horizon 2050 dans un scénario de stabilisation du climat. En diminuant la consommation de viande bovine, il serait possible de réduire de 36 % les émissions de gaz à effet de serre d’origine agricole, et de 8 % les émissions totales.
C'est ainsi qu'à partir de conseils nutritionnels et sanitaires, la famille a réduit sa consommation de viande en 2030 et a augmenté sa consommation de protéines végétales.
Circuits courts et ENR
Les produits locaux ont la cote. Finalement, « se faire à manger » et « accommoder les restes » sont devenus tendance. On prend même son assiette en photo avant de passer à table !
Samy et Louise veulent simplement être en phase avec les attentes des consommateurs, et ne pas s’exposer à des formes d’agricultures qui peuvent aussi être mauvaises pour leur santé ou celle de leurs enfants.
“Ils ont engagé une évolution de leur exploitation avec le soutien de la Chambre d’agriculture et des Fonds européens pour, d’ici 2030, réorienter leur exploitation vers le développement des circuits courts d’approvisionnement et la diversification des productions, vers le maraîchage et aussi un peu d’élevage pour contribuer à leur assurer un meilleur revenu. Ils pourront également renforcer leur activité en valorisant les énergies renouvelables avec la méthanisation, en accroissant la fixation de carbone dans la biomasse et en organisant un retour au sol de la matière organique des déchets.”
10 familles 2°C, modélisées, à mettre en récit