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L’école de la République

Gratuite et laïque

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L’école primaire avant Jules Ferry

Depuis l’échec de la Seconde République, les Républicains sont persuadés que l’instruction du peuple est la clef de l’enracinement de la République en France. D’autre part, ils veulent limiter l’influence de l’Église catholique, dont le clergé est le plus souvent monarchiste, dans l’éducation.

La loi Guizot de 1833 avait imposé à toutes les communes de plus de 500 habitants d’ouvrir une école de garçons

loi Falloux de 1850, qui crée officiellement l’enseignement secondaire privé et accroît l’influence de l’Église catholique sur l’école, oblige également toutes les communes de plus de 800 habitants à ouvrir une école de filles (seuil ramené à 500 par la loi Victor Duruy de 1867).

Mais l’école n’est pas gratuite, sauf pour les indigents, et les instituteurs ne sont pas payés par l’État.

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Les lois Ferry

  • La loi du 16 juin 1881 fait des instituteurs des fonctionnaires de l’État et impose la gratuité de l’enseignement primaire,
  • La loi du 28 mars 1882 rend l’école publique laïque et l’enseignement obligatoire de 6 à 13 ans.
    • La laïcité de 1882 concerne les programmes, « l’instruction morale et religieuse » devenant « l’instruction morale et civique ».
  • En 1886, tous les personnels d’enseignement sont laïcisés

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École publique, gratuite et obligatoire pour les deux sexes à partir de six ans

Pour « les républicains » des années 1870-1880, en effet, la consolidation du régime politique organisé par les lois constitutionnelles de 1875 nécessite, entre autres, une réforme de l’instruction publique. Il s’agit de démocratiser mais aussi de « laïciser » l’école pour former le plus grand nombre de citoyens et diminuer l’influence de l’Église.

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Les missions de l’école républicaine

  • Former des citoyens conscients de leurs droits et devoirs
  • Amour de la patrie et de la République
  • Le primat de la raison et de la science, l’influence des Lumières
  • L'instruction religieuse est remplacée par l'instruction morale et civique (pour soustraire les enfants à l’influence de l’Eglise condidérée comme anti-républicaine)
  • L'égalité des chances (l’école doit aussi offrir à tous les citoyens un moyen de corriger les inégalités liées à la naissance et donner à chacun les mêmes chances de s'élever dans la société grâce aux diplômes)

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Les écoles publiques (années 1880)

  • 1879 (9 août), loi qui prévoit la création des écoles normales primaires pour assurer la formation d’instituteurs laïcs destinés à remplacer le personnel congréganiste ;
  • 1880 (27 février), loi qui entraîne l’exclusion des représentants de l’Église du Conseil supérieur de l’Instruction publique ;
  • 1880 (mars), loi qui organise l’expulsion de certaines congrégations religieuses, comme les jésuites ;
  • 1880 : création des écoles normales d’institutrices

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  • 1881 (16 juin), loi qui instaure la gratuité de l’école publique ainsi que la nécessité d’être titulaire du brevet de capacité pour pouvoir enseigner dans les écoles élémentaires ;
  • 1882 (28 mars) : Obligation, pour les enfants des deux sexes, de fréquenter l’école de 6 à 13 ans et organise un enseignement laïc par différentes mesures, comme le remplacement de l’enseignement de la morale religieuse au profit d’une « instruction morale et civique », ou encore la suppression des signes religieux des salles de classe des écoles publiques
  • 1886 : Loi Goblet Les personnels ont un devoir de neutralité politique et religieuse

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Le programme d'enseignement 1882.

Loi du 28 mars 1882 portant sur l'enseignement primaire obligatoire.

Le Sénat et la Chambre des députés ont adopté, Le Président de la République promulgue la loi dont la teneur suit :

Article 1er. L'enseignement primaire comprend :

L'instruction morale et civique ;

La lecture et l'écriture ;

La langue et les éléments de la littérature française ; La géographie, particulièrement celle de la France ;L'histoire, particulièrement celle de la France jusqu'à nos jours ;

Pour les garçons, les exercices militaires ;

Pour les filles, les travaux à l'aiguille.

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L’institutrice dans sa classe

Richard Hall, La Classe manuelle. École de petites filles (Finistère), 1890, huile sur toile, 85 x 142 cm, musée des Beaux‑Arts, Rennes

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En classe, le travail des petits a été réalisé par Jean Geoffroy en 1889

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L'instruction morale et républicaine dans l'école de Buigny-les-Gamaches dans la Somme en 1905. Musée de l'éducation Nationale.

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L’école, fabrique du patriotisme

Albert Bettannier, La tache noire, v. 1887, huile sur toile, 110 x 150 cm, Deutsches Historisches Museum, Berlin.

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Le roman national

Publiés à partir 1884

Nombreuses rééditions jusqu’à la 2GM

Manuels de référence dans l’enseignement primaire entre les deux guerres

Ernest Lavisse

(1842-1922)

“Ernest Lavisse est l’historien national et républicain par excellence. Certes, son début de carrière - il fut précepteur du prince impérial - marque un attachement au bonapartisme. Mais, à partir de la fin des années 1870, il devient en quelque sorte l’historiographe officiel de la République jusqu’à sa mort en 1922.” (http://www.histoire.presse.fr/livres/les-classiques/l-histoire-de-france-d-ernest-lavisse-01-09-2009-5293)

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« la connaissance de l’histoire éclaire l’amour de la patrie »

Ernest Lavisse

« il est du devoir des historiens, face aux évènements récents (Alsace-Lorraine) de réveiller l’âme de la nation, la conscience d’elle-même par la connaissance approfondie de son histoire »

Gabriel Monod

(1842-1922)

(1844-1912)

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L’école de la guerre

L'histoire de la France montre que dans notre pays les fils ont toujours vengé les désastres de leurs pères. Les Français du temps de Charles VII ont vengé leurs pères vaincus à Crécy, à Poitiers, à Azincourt. Les Français du temps de la Révolution ont vengé leurs pères des désastres et des humiliations subis au temps de Louis XV. C'est à vous, enfants élevés aujourd'hui dans nos écoles, qu'il appartient de venger vos pères. C'est votre devoir, le grand devoir de votre vie. Vous devez y penser toujours, et quand vous aurez vingt ans et que vous serez sous les armes, être de bons soldats, obéissant bien à vos chefs, fermes et braves sur le champ de bataille.

E. Lavisse, La Première Année d'histoire de France , Colin, 1884.

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Le testament de l’instituteur national

Élèves de nos écoles [...] Mes enfants, moi qui vous parle et qui suis ému en vous parlant puisque vous êtes l'avenir de la Patrie, je suis un vieillard. Dans quelques semaines j'atteindrai ma soixante-dix-septième année. Pendant près de cinquante ans, depuis le désastreux traité de Francfort, j'ai vécu dans une France vaincue, démembrée, humiliée. J'ai souffert de la défaite, du démembrement, de l'humiliation ! J'ai vu que, parce que la France était vaincue, l'Allemagne se croyait tout permis ; son orgueil et ses ambitions menaçaient le genre humain. Mais, sans désirer la guerre, j'ai toujours pensé qu'un jour viendrait où la France prendrait sa juste revanche et où l'Humanité, grâce à elle, assurerait sa liberté et sa dignité ; car France et Humanité ne sont pas deux mots qui s'opposent l'un à l'autre ; ils sont conjoints et inséparables. Notre Patrie est la plus humaine des patries ! Vive la France

« Ernest Lavisse, septembre 1919. »

E. Lavisse, Histoire de France. Cours moyen , Colin, 1919.

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– 1919 : loi Astier sur l’enseignement technique ;

1936 : Front populaire : lois sociales et réformes de Jean Zay ;

1975 : réforme Haby (collège unique - création des lycées d’enseignement professionnel) ;

– 1985 : création du baccalauréat professionnel et des lycées professionnels.

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Circulaire du 15 mai 1937 interdisant le prosélytisme religieux

« Ma circulaire du 31 décembre 1936 a attiré l'attention de l'administration et des chefs d'établissements sur la nécessité de maintenir l'enseignement public de tous les degrés à l'abri des propagandes politiques. Il va de soi que les mêmes prescriptions s'appliquent aux propagandes confessionnelles. L'enseignement public est laïque. Aucune forme de prosélytisme ne saurait être admise dans les établissements. Je vous demande d'y veiller avec une fermeté sans défaillance ».

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Circulaire de Jean Zay du 31 décembre 1936 sur l'absence d'agitation politique dans les établissements scolaires

« Mes prédécesseurs et moi-même avons appelé déjà à plusieurs reprises votre attention sur les mesures en vue d'éviter et de réprimer toute agitation de source et de but politiques dans les lycées et collèges. Un certain nombre d'incidents récents m'obligent à revenir encore sur ce sujet d'importance capitale pour la tenue des

établissements d'enseignement du second degré et d'insister d'autant plus que des modes coutumiers d'infraction font place à des manœuvres d'un genre nouveau. Ici le tract politique se mêle aux fournitures scolaires. L'intérieur d'un buvard d'apparence inoffensive étale le programme d'un parti. Ailleurs, des recruteurs politiques en viennent à convoquer dans une « permanence » un grand nombre d'enfants de toute origine scolaire, pour leur remettre des papillons et des tracts à l'insu, bien entendu, de leurs parents et les envoyer ensuite les répandre parmi leurs condisciples. Certes les vrais coupables ne sont pas les enfants ou les jeunes gens, souvent encore peu conscients des risques encourus et dont l'inexpérience et la faculté d'enthousiasme sont exploitées par un esprit de parti sans mesure et sans scrupule. Il importe de protéger nos élèves contre cette audacieuse exploitation. A cet effet, toute l'action désirable devra être aussitôt entreprise auprès des autorités de police par MM. les chefs d'établissements, les inspecteurs d'académie et vous-mêmes. On devra poursuivre énergiquement la répression de toute tentative politique s'adressant aux élèves ou les employant comme instruments, qu'il s'agisse d'enrôlements directs ou de sollicitations aux abords des locaux scolaires. Je vous rappelle que les lois et règlements généraux de police permettent sans conteste aux autorités locales d'interdire les distributions de tracts dans leur voisinage lorsqu'elles sont de nature à troubler l'ordre, tout spécialement quand le colportage est l’œuvre de mineurs non autorisés. Une circulaire de M. le ministre de l'Intérieur, en date du 20 mai 1936, a précisé en cette matière les pouvoirs de l'autorité administrative. Il conviendra, le cas échéant, d'appeler sur ce texte l'attention de MM. les préfets. Eventuellement aussi, on indiquera aux parents qu'un recours leur est ouvert contre les personnes se trouvant, par leur intervention, à la source des sanctions prises contre les enfants. Quant aux élèves, il faut qu'un avertissement collectif et solennel leur soit donné et que ceux d'entre eux qui, malgré cet avertissement,

troubleraient l'ordre des établissements d'instruction publique en se faisant à un titre quelconque les auxiliaires de propagandistes politiques, soient l'objet de sanctions sans indulgence. L'intérêt supérieur de la paix à l'intérieur de nos établissements d'enseignement passera avant toute autre considération. Toute infraction caractérisée et sans excuse sera punie de l'exclusion immédiate de tous les établissements du lieu où elle aura été commise. Dans les cas les plus graves, cette exclusion pourra s'étendre à tous les

établissements d'enseignement public. Tout a été fait dans ces dernières années pour mettre à la portée de ceux qui s'en montrent dignes les moyens de s'élever intellectuellement. Il convient qu'une expérience d'un si puissant intérêt social se développe dans la sérénité. Ceux qui voudraient la troubler n'ont pas leur place dans les écoles qui doivent rester l'asile inviolable où les querelles des hommes ne pénètrent pas ».

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