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COUMBA

Inspiré par un vieux conte italien de 1881 : Pinocchio

Ou comment aborder le mensonge avec les enfants.

Alain LANDY 2025

Livre à colorier

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LE CONTE MERVEILLEUX

Le conte merveilleux, parfois appelé « conte de fées », est un sous-genre du conte.

Dans ce type de littérature interviennent des éléments surnaturels ou féeriques, des opérations magiques, des événements miraculeux propres à enchanter le lecteur, ou l'auditeur dans le cas d'une séance de conte, généralement empruntés au folklore.

La plupart des récits appartenant à ce genre littéraire ont circulé de bouche à oreille, avant d'être l'objet au XVIIème siècle en Europe de collectages, retranscriptions à l'écrit et de se retrouver relativement fixés dans leur forme et contenu.

On trouve des contes merveilleux dans pratiquement toutes les cultures.

Lien pour d’autres contes de Guyane :

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Yé krik ! Yé krak !

Il y a temps longtemps, à l’époque de la traite négrière, vivait en Guyane un vieil esclave qui s’appelait Douma.

Douma avait été un sculpteur renommé de figurines et de masques dans son village natal.

Comme le contremaître l’avait remarqué pour son habileté à travailler le bois, il s’occupait désormais de la menuiserie de l’Habitation.

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Douma était souvent triste car il pensait à sa famille, décimée sous ses yeux dans son village d’Afrique, lors de son enlèvement. Sa femme, la souriante Aminata, et surtout son premier fils, le tout jeune mais déjà intrépide Coumba, lui manquaient toujours énormément.

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Une nuit de désespoir, Douma décida de sculpter une figurine qui représenterait Coumba, le cher fils disparu. Dans une grosse branche d’angélique, il scia une belle bûche qu’il sculpta lentement, avec application.

Lorsque la figurine fut terminée, Douma l’installa près de sa paillasse. Comme tous les soirs, il pria les Dieux de son peuple et le Dieu des Blancs pour que la prochaine journée lui soit supportable.

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La figurine de bois qui semblait veiller Douma apaisait désormais ses nuits agitées.

Mais, un matin, la sculpture avait disparu. Douma, qui ne comprenait pas pourquoi, fut encore plus triste que de coutume. Même si, devenu fataliste avec le temps, il avait pris l’habitude de tout accepter en silence.

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Résigné, il partit dans la forêt pour couper un pied de balata rouge qu’il utiliserait pour réparer une marche d’escalier de la maison du maître, devenue dangereuse car elle était rongée par les poulbwa (termites).

A peine sa hache entaillait-elle le tronc qu’il entendit une petite voix qui chantonnait derrière lui.

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Sa figurine était là qui fredonnait un vieux chant africain. Tranquillement assise, elle le regardait abattre son pied de balata.

- Mais que fais-tu là ? demanda le vieil homme surpris.

- Je suis parti me promener dans la forêt, j’en avais assez d’être enfermé dans ta case sombre et triste, répondit le petit bonhomme de bois en souriant. 

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- Mais la forêt peut être dangereuse, tu ne la connais pas, tu peux te perdre ou au pire, te faire déchiqueter ! lui expliqua Douma d’un ton ferme.

- Mais je m’ennuie trop chez toi, je n’ai ni copines ni copains avec qui m’amuser, répondit la figurine en affichant une vilaine grimace. 

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- Puisque c’est ainsi, je vais t’envoyer à la nouvelle école de Cayenne, conclut le vieil esclave. Là, tu auras des copains et des copines pour jouer, mais surtout, tu apprendras des choses qui te rendront plus instruit pour affronter la vie.

Douma prit alors la figurine sous le bras et la ramena dans sa case.

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Pour qu’il achète des livres et des cahiers avant d’aller en classe, le vieil esclave lui donna sa seule fortune : une petite pépite d’or qu’il avait trouvée au bord d’une rivière en allant couper du bois.

Mais, sur le chemin de la librairie, le petit bonhomme de bois rencontra Makak le singe et Kòkòt le perroquet.

- Où cours-tu comme ça ! demanda le singe en ricanant. On dirait que tu as le feu au derrière ?

- Je vais acheter des livres et des cahiers pour aller à l’école et devenir plus instruit, répondit naïvement la figurine.

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- La pépite d’or que tu as pour acheter des livres et des cahiers, tu ferais mieux de l’utiliser pour faire la fête avec nous. Sur les manèges, ce n’est pas comme à l’école ! Tu en aurais pour ton argent et au moins, tu t’amuserais toute la journée, renchérit le perroquet en riant.

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Coumba, le petit garçon de bois, accompagna ses deux nouveaux amis à la fête foraine et dépensa toute la valeur de la pépite avec eux.

Lorsqu’il rentra chez lui, son créateur lui demanda où étaient ses livres et ses cahiers. Alors, Coumba lui expliqua en faisant semblant de pleurer :

- Les autres enfants de ma classe sont tous des méchants, ils m’ont volé tout ce que j’avais : livres, cahiers et monnaie. 

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Mais, à peine avait-il prononcé ces mots que ses oreilles se mirent à s’allonger, à s’allonger, à devenir aussi grandes que les oreilles d’un âne.

Sentant cela, Coumba se mit alors à pleurer toutes les larmes de son corps.

- Pardon, pardon Douma, marmonna-t-il, entre deux sanglots.

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Déconcerté, Douma emmena rapidement Coumba chez Montabo, le sorcier du village voisin. Celui-ci fit de nombreuses incantations et expliqua à la figurine vivante :

- Si tu arrêtes de mentir et si tu vas véritablement à l’école alors, tu deviendras un vrai petit garçon intelligent et tu feras ainsi le bonheur de Douma ton créateur !

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Coumba, qui avait eu si peur de se retrouver complètement transformé en âne, ne mentit plus jamais, devint discipliné et attentif en classe. Ses longues oreilles redevinrent alors petites et son corps de bois se modifia lentement pour devenir un corps de petit garçon, au grand bonheur de papa Douma.

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Je réfléchis

  1. Où se passe cette histoire ?
  2. Que penses-tu de l’esclave Douma et de son histoire ?
  3. Que penses-tu de sa figurine ?
  4. Que penses-tu de Makak et de Kòkòt ?
  5. Que penses-tu de la fin de ce conte ?
  6. Quelles leçons de vie tires-tu de ce conte ?
  7. Connais-tu d’autres contes qui parlent des esclaves en Guyane ?

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Colorie Pinocchio et son créateur