Histoire
Cinéma
Les historiens et le cinéma
Le Cinéma est « entré dans l’histoire » depuis plus d’un demi-siècle, écrit-il ; la « belle époque » le pratiquait déjà avec ravissement et les cinéastes nous ont eux-mêmes restitué la joie des pionniers et fait l’éloge des grands ancêtres (...). Toute cette magie dont s’entoure le cinéma explique sans doute la lenteur avec laquelle la réflexion des sociologues et des historiens s’est emparée de cet art « qui est plus qu’un art », de ce langage universel, aujourd’hui pratiqué sur toute la planète.
R. Mandrou, Annales ESC, janv-mars 1958
"Le cinéma est l'art qui donne forme à l'histoire parce qu'il est celui qui peut montrer une réalité d'un moment en disposant des fragments de celle-ci selon une organisation originale : la mise en scène. C'est ainsi qu'il rend visible. Il est l'art d'une forme sensible de l'histoire et sensible à l'histoire.”
(Antoine de Baecque)
1998
2008
D’abord, intervient la capacité du cinéma à se faire « reconstitution » de l'histoire, au passé comme au présent, en restituant son épaisseur réflexive à l'histoire, en tenant ensemble les films, leurs fabrications, leurs spectateurs, leurs réceptions, leurs contextes historiques, en offrant à l'histoire une sorte de « seconde chance », celle de se rejouer à l’écran avec les moyens du 7e art : décorum, plongée dans documents, mouvement qui anime les corps et les personnages d’autrefois. L’histoire revit ainsi dans le temps du cinéma. Si bien que le cinéma a acquis au XXe siècle le pouvoir d'être le marqueur temps historique, pouvant replonger par la reconstitution dans le passé tout en révélant les contradictions, les tensions, les débats de l’époque.
Ensuite, il y a la capacité du cinéma, quasi mécanique, à « embaumer le réel », donc à préserver, mieux que tous les autres arts sans doute, ce que l'on pourrait nommer une réalité archivistique ou encore une authenticité documentaire de l'histoire. L'image de cinéma est la première archive du XXe siècle, au sens où le cinéma rend, au mieux, l'expérience de la confrontation visuelle à ce qu'a été, en détails révélateurs, l'histoire de ce siècle. Le cinéma semble arracher des fragments d'histoire au siècle dans lequel il se meut. Ce sont là des moments de films, où des gestes, des visages, des phrases, des mouvement, de foule, des éclats singuliers, font fonction de fétiches qui organiseraient une vision puis une remémoration visuelle de l'historien
2008
Le XXe siècle, ainsi, tiendrait entier dans un regard d'Humphrey Bogart, dans un geste de Buster Keaton, (...)C'est la théorie de l'éclat privilégié, illustrant la perception du monde au XXe siècle, ce culte du moment révélateur où affleurent les souvenirs des images qui ont fait l'histoire, cette phénoménologie du détail significatif, cette religion du « je me souviens » où, d'un coup, tout parle grâce aux connexions historiques établies par le cinéma.
Enfin, existe au cinéma cette capacité, quasi conceptuelle, à s'offrir comme forme de l'histoire. C'est le cas, exemplairement, du montage, forme cinématographique qui permet de rapprocher en un éclair les images du cinéma et les images du siècle. [...] Ce qui a été conservé et monté de la mémoire du cinéma et de la mémoire du siècle n'est pas une mémoire de plus, cumulative, elle est elle-même histoire grâce aux rapprochements d'un montage qui relance sans cesse l'interprétation de l'histoire. »
(cinéma objet d’histoire)
(le cinéma est une source pour l’historien)
(le cinéma est mode de narration historique)
L’histoire du septième Art
Une histoire d’acteurs et de stars
Une histoire économique et sociale d’un milieu professionnel
Une histoire sociale et culturelle des publics
Une histoire des techniques
L’histoire du cinéma
Les pionniers
Guerre et industrialisation
Néoréalisme et Western
Néoréalisme (1945-55)
Roberto Rossellini :
Rome Ville ouverte (1945),
Païsa (1946)
Allemagne année zéro (1948)
Le Western
(John Ford, Anthony Mann,
Raoul Walsh)
Nouvelles vagues, nouvel Hoolywood
Jean-Luc Godard (A bout de souffle), François Truffaut (Les 400 coups), Eric Rohmer (Le Signe du Lion), Claude Chabrol (Le Beau Serge) et Jacques Rivette (Paris nous appartient)
La Grande-Bretagne (Tony Richardson, Karel Reisz), la Tchécoslovaquie (Milos Forman) le Brésil (Glauber Rocha) et le Japon (Nagisa Oshima, Shôhei Imamura)
Francis Ford Coppola (Le Parrain) , Steven Spielberg (Duel), George Lucas (La guerre des étoiles), Martin Scorsese (Taxi Driver)
Le cinéma :
source historique
Un art témoin de l’histoire
Le cinéma une vision de l’histoire
2003
Le cinéma : une source historique
Charlot, Soldat, 1918
Une source longtemps peu accessible
La lente contruction d’une critique historique de l’image
Une image de loisir
IHTP
La révolution de l’accès au film : internet
Le corpus (2’45)
L’histoire au cinéma
une autre forme de narration historique
Histoire du cinéma, histoire politique
« Etudier les films de propagande politique oblige à examiner les foyers d’émission du matériel de propagande, l’aire de diffusion des documentaires, et le conditionnement psychologique exercé sur les populations auxquelles s’adressaient ces films. La connaissance du texte de propagande passe, en effet, par la prise en compte des différents paramètres qui associent étroitement les films aux multiples circuits institutionnels. »
Le rêve contenu
“Je proclame le droit qu’à l’historien d’imaginer. Cependant son devoir est aussi de contenir son rêve dans les limites du connaissable, de demeurer véridique et veiller à s’interdire tout anachronisme”
Georges Duby, Le Débat, 1984
Georges Duby,
(1919-1996), professeur au collègue de France
Le récit historique au cinéma
aujourd'hui, le souffle de l'image, du film, retranscrit par le cinéma et la télévision, prend la relève des formes écrites, tend à se substituer à elles, soutenue par la puissance de la médiation. La spécificité de l'histoire au cinéma, quand il s'agit de fictions qui ne visent pas à être des reconstitutions, est la figure que prend l'inventivité. Selon nous, le génie des cinéastes tient à ce qu'ils ont su trouver, pour reconstituer son authenticité du passé, soit une idée motrice qui rend compte d'une situation qui la dépasse; soit un cadre d'action qui exerce la fonction d'un microcosme révélateur.
MARC FERRO : http://www.cineclubdecaen.com/analyse/livres/cinemaunevisiondelhistoire.htm
1977
Le film historique
Quelles reconstructions historiques ?
Le peplum à travers les temps
Stanley Kubrick 1960
La révolte des masses contre les oppresseurs. Le déclin d’une grande puissance.
Série (us) diffusée en 2011 :
decorum, brutalité, sang et érotisme
Des visions du passé
1969
1966
1996
Une représentation du monde social en débat :
La Haine (1995)
Acteurs : Vincent Cassel, Hubert Koundé, Saïd Taghmaoui
Un autre récit historique
Le point de vue des acteurs sur l’histoire
Un village français (série française an cours) :
Le quotidien d’un entrepreneur sous l’occupation: Raymond Schwarz (Thierry Godard)