L’errance, telle qu’elle se manifeste chez deux populations de jeunes en marge des circuits institutionnels, soulève des enjeux complexes et transversaux.
D’un côté, des jeunes « d’ici », nés sur le territoire, souvent en situation de désaffiliation sociale, dont le parcours est jalonné de ruptures avec l’école, la famille, les institutions ou la justice.
 De l’autre, les mineurs étrangers non accompagnés (MENA), arrivés sans repères et confrontés aux conséquences du déracinement, du traumatisme de l’exil, de l’invisibilisation institutionnelle et de la précarité protéiforme.

Ces deux groupes, malgré des contextes distincts, partagent nombre de problématiques, interrogeant de manière nécessaire la nature mêmes des réponses institutionnelles, associatives, psychosociales, citoyennes et culturelles mises en place.

L’accompagnement de ces jeunes doit viser la restauration du lien, l’écoute des souffrances singulières, mais également le travail sur les environnements de vie et les ressources collectives. Il s’agit de créer des espaces sécurisés où l’expérience de l’être en marge peut être reconnue, entendue et progressivement transformée, pour permettre à ces jeunes de renouer, à leur rythme, avec un projet d’autonomie ou de réinsertion sociale.