• Comment contrer certains impacts de la pandémie à court, moyen et long terme, sur le cheminement scolaire des élèves, jeunes et adultes, et sur les milieux éducatifs ?

• Comment faire fructifier les bons coups, les leçons et les apprentissages qui peuvent être tirés des constats effectués par le monde de l’éducation durant la crise sanitaire ?

Trois grands axes guident la démarche de consultation et de préparation d’un plan concerté :

1. la réussite éducative et le rattrapage ;
2. l’organisation scolaire et les encadrements pédagogiques ;
3. le bien-être et la santé mentale.

Par cette consultation, le ministre de l’Éducation entend définir une marche à suivre claire et cohérente au sortir de la pandémie et identifier dès maintenant des actions à prioriser.

Pour permettre d’atteindre cet objectif, la démarche consiste à consulter les acteurs principaux de l’éducation et à identifier avec eux les besoins prioritaires d’un plan de réussite éducative au sortir de la pandémie. Elle vise aussi à offrir aux citoyens et à divers groupes la possibilité de contribuer aux travaux en soumettant un mémoire.

Cette démarche vise donc à appuyer les échanges et la réflexion concertée déjà amorcée pour permettre l’identification de recommandations et de mesures prioritaires dans la définition d’un plan de relance éducative à mettre en place dès la période estivale 2021 et pour l’année scolaire 2021-2022.

Le Ministère a procédé, au début de l’année 2021, à l’analyse d’un échantillon représentatif des résultats du premier bulletin en langue d’enseignement et en mathématique (raisonnement) pour l’année scolaire 2020-2021. Les résultats ont été fournis par 214 écoles, soit un échantillon d’environ 84 000 élèves du primaire et du secondaire.

Comparativement à ceux de l’année scolaire 2019-2020, les résultats du premier bulletin 2020-2021 s’avèrent relativement stables. On dénote toutefois quelques variations notables, soit une hausse statistiquement significative du taux de réussite en mathématique en 1re secondaire (+3,1 %) entre 2019-2020 et 2020-2021 et une baisse statistiquement significative du taux de réussite en mathématique en 3e secondaire (-3,0 %) et en 4e secondaire (-4,2 %) entre 2019-2020 et 2020-2021.

La comparaison des taux d’échec entre les deux années scolaires permet de révéler une variation des taux d’échec recensés en 2019-2020 oscillant entre 7,0 % (écriture, 6e primaire) et 22,6 % (mathématique, 3e secondaire), alors qu’ils varient de 6,8 % (mathématique, 6e primaire) à 25,6 % (mathématique, 3e secondaire) en 2020-2021.

Par ailleurs, un autre constat statistique porte sur la fréquentation en formation générale des adultes, où on observe une baisse notable des inscriptions et des effectifs pour l’année 2020-2021, comparativement à l’année 2019-2020. Ces écarts sont suffisamment importants pour être considérés comme significatifs.

Malgré ce constat général, certains élèves ont évidemment été plus affectés que d’autres. Plus que jamais, il sera essentiel de reconnaître et de soutenir les élèves ou catégories d’élèves pouvant avoir subi davantage les contrecoups des perturbations de la dernière année.
Au cours des derniers mois, des actions innovantes ont été déployées dans le réseau scolaire, tandis que les élèves et le personnel ont su faire preuve d’une mobilisation sans précédent et d’une grande résilience. Toutefois, d’autres actions s’avèrent nécessaires pour continuer à offrir un contexte d’apprentissage propice au développement global des élèves et permettant d’assurer leur passage au niveau scolaire suivant ou de ne pas retarder davantage leur diplomation ou leur qualification.

Dans ce contexte, pour garder le cap sur la réussite et limiter les retards d’apprentissage.

Dans le contexte de la pandémie, et du stress vécu tant par les élèves que le personnel scolaire, les moments d’enseignement et d’évaluation sont apparus plus complexes, tant en présence qu’à distance. Les façons de porter un jugement sur les apprentissages et les compétences des élèves, les modalités pour transmettre les résultats et la transmission des bulletins dans des délais raisonnables sont devenus des enjeux de premier ordre.

Pour concilier l’enseignement et l’évaluation des apprentissages et pour donner l’heure juste à l’équipe-école, aux élèves et aux parents, des solutions alternatives ont été développées pour permettre de garder le cap sur la réussite malgré la crise (ex. : deux bulletins au lieu de trois, pondération différente, annulation d’épreuves ministérielles, priorisation des savoirs essentiels, feuillets d’information du Ministère à l’intention des parents). Plusieurs voix se sont fait entendre pour saluer ces mesures, tandis que d’autres ont affirmé que sans évaluations ministérielles, il serait difficile de dresser un portrait juste des apprentissages des élèves et des écarts avec les années « normales ».

Des actions méritent d’être conservées et d’autres doivent être repensées pour soutenir une organisation scolaire fréquemment chamboulée au quotidien, et pour conserver la qualité dans les services éducatifs offerts aux élèves tout au long de leur année scolaire.

Dans ce contexte, pour assurer une organisation scolaire efficiente qui répond aux besoins et aux réalités des élèves et du personnel scolaire.

Tous les élèves du Québec, de 4 ans à l’âge adulte, ont été affectés dans leur quotidien par la pandémie, à différents niveaux. Leur bien-être et leur santé mentale ont pu être ébranlés et des effets ont été ressentis, tant dans leur vie personnelle que dans leur parcours scolaire (ex. : stress et anxiété, perte de concentration et de motivation, échecs dans certaines matières, quarantaine préventive ou obligatoire, socialisation affectée, etc.). Aussi, pour plusieurs élèves, la diminution, voire l’arrêt des activités de loisirs et de sports a été une perte significative dans leur quotidien.

Certains élèves ont été moins éprouvés, d’autres ont eu besoin d’un soutien ponctuel, alors que d’autres ont été soutenus plus particulièrement, que ce soit par la modification de leur plan d’intervention ou par des services d’aide plus ciblés. Des actions méritent donc d’être poursuivies ou bonifiées pour permettre à tous les élèves de bénéficier de conditions optimales pour apprendre dans un environnement sain, sécuritaire et bienveillant.

Le stress causé par la situation de la pandémie ayant des répercussions à différents niveaux, tant à l’école qu’à la maison, il est capital d’examiner les solutions les plus porteuses à court et à plus long terme. Dans ce contexte, pour maintenir le cap sur le soutien direct aux élèves et l’accompagnement du personnel scolaire.