Proposition de signature : Lettre ouverte au Premier ministre pour abaisser l’âge de vote à 16 ans aux élections municipales de 2026.
L'UNICEF France et ses partenaires vous invitent à co-signer cette lettre ouverte qui met en lumière le sujet du vote à 16 ans, à moins d'un an des élections municipales. Elle s'inscrit dans la cadre d'une campagne de communication globale lancée le 17 avril prochain et jusqu'à début mai.

TEXTE DE LA LETTRE OUVERTE

Monsieur François Bayrou
Premier ministre
Hôtel de Matignon
57, rue de Varenne
75007 Paris

Paris, le 22 avril 2025
Objet : Lettre ouverte au Premier ministre pour abaisser l’âge de vote à 16 ans aux élections municipales de 2026.

Monsieur le Premier ministre,

Lors de votre déclaration de politique générale en janvier dernier, vous appeliez à davantage de démocratie au sein de notre pays et à « l’association effective de tous de manière continue aux affaires qui les concernent ». Or la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE), ratifiée par la France dès 1990, garantit le droit pour les mineurs de voir leurs opinions prises en compte sur tous les sujets ayant un impact sur leurs vies, y compris au niveau politique. Et à un an des prochaines élections municipales, dans un contexte de perte de confiance des Français dans la politique[1] et alors que les jeunes générations s’engagent de plus en plus[2], nos organisations plaident pour un abaissement à 16 ans du droit de vote pour le scrutin des prochaines élections municipales de 2026.

Alors que les jeunes nous démontrent qu’ils et elles ont de l’intérêt pour les affaires politiques et la capacité d’y prendre part, ils et elles restent insuffisamment associés à la vie politique. Leur donner le droit de vote aux élections municipales, c’est leur témoigner notre confiance en eux et leur permettre de s’exprimer sur des problématiques qu’ils connaissent et vivent au quotidien. C’est faire le pari d’une citoyenneté plus active, plus éclairée et plus engagée, en les associant plus tôt à la vie démocratique. C’est enfin une réponse forte pour lutter contre l’abstention, dynamiser l’intérêt politique des jeunes générations et revitaliser notre démocratie.

Soutenue par le Comité des droits de l’enfant des Nations unies, qui considère que cette mesure permettrait une meilleure prise en compte des besoins et des préoccupations des jeunes générations, cette position est également portée par le Conseil de l’Europe « convaincu que les élections sont la principale ‘’courroie de transmission’’ de la participation politique des citoyens et que le niveau territorial est le terrain idéal pour expérimenter la réduction de l’âge de vote à 16 ans »[3].

Ce dispositif est par ailleurs déjà mis en place dans de nombreux pays tels que l’Autriche, le Brésil, l’Argentine, l’Equateur, l’Estonie, l’Ecosse, le Pays de Galles, ou encore dans certaines régions de Suisse ou d’Allemagne, où la mesure a démontré son efficacité : en Autriche, le niveau d’intérêt politique des jeunes a ainsi augmenté significativement entre 2004 et 2008 (soit avant l’abaissement et après), passant de 31 % à 62 %. Les études et recherches sur l’abstention montrent que les premiers votes sont cruciaux : plus les citoyens prennent l’habitude de voter tôt, plus ils votent durablement et régulièrement tout au long de leur vie. Pour que cette participation soit véritablement effective et durable, il est crucial d’accompagner l’acquisition de ce droit par une mobilisation forte de tous les acteurs en faveur d’un renforcement de l’éducation à la citoyenneté. Il ne s’agit pas seulement d’offrir un droit mais également de préparer les jeunes à l’exercer en leur permettant, dès le plus jeune âge, de comprendre notre système démocratique et ses mécanismes.

Alors que la première raison de l’abstention des jeunes générations est la mal-inscription, abaisser l’âge de vote à 16 ans aux élections municipales leur permettrait d’exercer leur droit de vote dans un environnement plus favorable, quand la plupart d’entre eux sont encore dans un contexte familial et scolaire. Ces deux facteurs encouragent la participation électorale : en minimisant les obstacles causés par la mobilité mais aussi en profitant du contexte scolaire pour mieux informer ces primo-votants sur les enjeux des élections municipales, les sources d’informations disponibles ou encore les modalités de vote.

Autorisés à travailler et assujettis à l’impôt le cas échéant, libres de demander leur émancipation, de créer ou adhérer à une association, de reconnaître un enfant et d’exercer la pleine autorité parentale, de conduire, d’adhérer à un parti politique, les jeunes de 16 et 17 ans doivent également pouvoir choisir leurs représentants au niveau local. La mise en place de cette mesure permettrait d’intégrer 1,6 million de jeunes au corps électoral, renforçant véritablement leur place dans la vie publique.

Parce que les décisions prises dans nos collectivités locales ont un impact indéniable sur la vie quotidienne des jeunes, mais aussi sur leur vie future, il est temps d’ouvrir un nouveau chapitre démocratique.

C’est pourquoi nous vous demandons votre position à ce sujet, sachant qu’il revient au législateur de modifier la loi.

Veuillez agréer, Monsieur le Premier ministre, l’expression de notre considération distinguée.

[1] Selon le Baromètre de la confiance politique CEVIPOF 2025, seuls 26 % des Français déclarent avoir confiance dans la politique

[2] Rapport du CESE, Engagement et participation démocratique des jeunes, 2022

[3] Conseil de l’Europe, Le vote à 16 ans : conséquences sur la participation des jeunes aux niveaux local et régional, juillet 2022
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