La réalité de nos écoles du 86- Témoignages de collègues du 86 et appel à signer
Nous, enseignants et enseignantes, directeurs et directrices de la Vienne souhaitons
témoigner de ce qu’est l’école aujourd’hui, de ce que signifie maintenir les écoles ouvertes
sans avoir donné aucun moyen, ni pris aucune mesure pour que cette école puisse
permettre aux enfants de réussir leur parcours scolaire et devenir des citoyens émancipés.
Depuis 2 ans, les professionnels de l’éducation, les enfants, les familles ont été abandonnés
: les mesures qui se succèdent sont prises sans aucune concertation avec le terrain, sans
même que l’information prenne la voie officielle. Nous sommes informés par les médias.
Depuis 2 ans, nous n’avons jamais pu anticiper : nous avons été mis devant le fait accompli.
Nous sommes témoins et acteurs de relations dégradées avec les familles : en tant que
premiers interlocuteurs des familles, nous avons dû du jour au lendemain leur apprendre
que la classe fermait, ou qu’en l’absence de remplacement, nous ne pouvions accueillir leur
enfant, ou qu’il y avait une succession de remplaçants différents, ou que leur enfant ne
pourrait venir qu’une fois testé .... Comment créer de la confiance avec les familles quand
nous leur demandons l’impossible, sans le plus souvent être en capacité de leur proposer un
message officiel en attestant ou un document pour leur employeur ?
Nous sommes témoins de la dislocation des écoles : ici, des absences en grand nombre non
remplacées par manque de personnels enseignants, là, l’obligation d’assurer la classe avec
ceux qui sont présents et de faire aussi la classe pour ceux à distance; ici, pendant la
fermeture de la classe, assurer les apprentissages à distance avec son matériel personnel,
là, organiser les tests salivaires dans son école tout en faisant sa classe, ou encore appeler
avec son téléphone personnel le week-end, le soir ou le matin tôt les familles d’une classe.
Nous sommes témoins de ce que supportent les enfants ballottés de protocoles en
protocoles : alors que tous les adultes cherchent un moyen de se soulager en enlevant le
masque, on contraint les enfants à le garder pendant la récréation et quelquefois durant 10h
avec la garderie. Alors que nous ne pouvons vivre sans relations sociales élargies, on
demande aux enfants de ne pas s’ouvrir aux enfants des autres classes. Alors que tous les
lieux publics restent ouverts, on les prive de sport, d’événements culturels, de moments
festifs et de déplacements, sans parler du poids psychologique que le monde adulte, et en
particulier les médias, leur fait porter quand on les compare à des agents pathogènes ou à
des vecteurs de contamination.
Nous sommes témoins du mépris envers les directeurs et directrices, qui, le week-end,
doivent se débrouiller seuls face aux cas de covid, seuls face à des documents à remplir,
chronophages et peu ergonomiques, seuls pour prévenir et expliquer aux familles, seuls
pour convaincre l’équipe, seuls pour rassurer les enfants, seuls pour décrypter les nouvelles
directives lourdes de contradictions, seuls pour assurer en même temps la classe et les
tâches de direction augmentées depuis le covid sans qu’aucune autre tâche ne soit réduite.
Nous sommes témoins de cette école là. C’est cette école qui est restée ouverte, une école
en discontinu, privant les élèves d’un nécessaire bien-être et de continuité pédagogique,
épuisant les enseignants et les directeurs en leur faisant tenir un système à bout de bras
sans leur donner les informations et les moyens pour le faire. C’est une école qui n’a pas
choisi le parti des enfants et qui n’a pas choisi d’aider les enseignants. Nous voulons
témoigner car derrière les mots se cache une réalité et nous craignons qu’il y ait un lourd
prix à payer pour avoir abandonné l’école.
Les équipes sont épuisées, les enfants sont résignés, les familles sont perdues.
Avec l'annonce d'une nouvelle vague portée par le nouveau variant Omicron; nous,
les directeurs d'école, ainsi que les équipes enseignantes, nous appréhendons
fortement l'arrivée de nouvelles injonctions, de nouvelles tâches ; ce qui, dans un tel
contexte, ne ferait qu'alourdir davantage le poids de notre charge et qu’aggraver notre
épuisement, nous détournant encore davantage de notre principale mission en un tel
moment : offrir aux enfants, nos élèves, le meilleur cadre pour un enseignement
solide, serein et bienveillant.
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Ce texte témoignage, a été rédigé par les collègues de Poitiers Sud, syndiqué-es ou non au SNUipp-FSU 86, et relate la situation actuelle. Plus de 100 collègues de la Vienne l’ont déjà signé. Le SNUipp-FSU se fait l'écho de ces témoignages et vous incite à signer et à partager.
Le but de ces témoignages est de médiatiser une parole qui vient du terrain, de celles et ceux qui exercent quotidiennement dans les écoles auprès des élèves. Ce témoignage et ses signatures arriveront nous espérons  chez le ministre et dans certains médias. Donc comme dans toute tribune les noms apparaîtront et signer cette tribune, implique l'acceptation de cette diffusion.
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