Suite à la signature du Pacte d’avenir pour la Bretagne, nous, acteurs de la culture, des langues de Bretagne, de l’audiovisuel, de l’enseignement, des médias, du mouvement associatif et citoyen, souhaitons que soit lancé un travail de préfiguration de la Plateforme Bretagne, média global à responsabilité collective sous tutelle de la collectivité.

Dans le cadre d’une expérimentation audiovisuelle décentralisée, qui passe aussi par une décentralisation de la télévision publique, nous affirmons la nécessité de mettre en œuvre cet outil innovant, réaliste, en phase avec les grandes mutations en cours, dans un esprit de synergie avec les acteurs et opérateurs audiovisuels existants, les associations de diffusion culturelle, et d'éducation à l'image, etc.

PfB se propose de sélectionner dans la profusion d’images existantes, de composer des dossiers thématiques combinant des points de vue divers, articulés grâce à un concept éditorial original et innovant. PfB est par essence un projet fédérateur, donnant une meilleure visibilité aux actions menées sur le territoire tout en les reliant au fait régional breton. Son caractère collégial, en interaction avec les publics, repose sur une observation de l’évolution de la société et des rapports que chacun développe avec le web. La notion même de média global suppose la coopération d’acteurs de différents secteurs : audiovisuel, livre, presse, télévision, musique, cinéma, radio, recherche, etc. C’est un modèle d’intégration partenariale, offrant une place privilégiée aux jeunes, jusque dans l’équipe éditoriale.

Rendre compte du fait régional au travers du prisme de la culture par le biais des différentes langues pratiquées sur le territoire est un positionnement nécessaire et cohérent pour un ensemble de raisons :

- > les politiques volontaristes menées en Bretagne en faveur de la culture, des langues régionales, de l’enseignement, de la vie associative, de la jeunesse...
- > le besoin de culture et de vivre ensemble en temps de crise,
- > la richesse de la production culturelle et des langues de Bretagne, méconnues des publics, et la difficulté pour les producteurs et les programmateurs d’avoir une visibilité suffisante,
- > l’étonnante diversité du tissu associatif, qui nécessite d’être valorisé pour son renouvellement et plus généralement pour le dynamisme démocratique, la culture est un vecteur de lien social et de conscience politique,
- > une complémentarité éditoriale par rapport aux médias existants,
- > un espace de création pour une filière audiovisuelle désireuse de développer de nouvelles formes de contenus pour de nouveaux médias.

Enfin, nous plaidons pour que la phase de préfiguration soit une co-construction du projet par les acteurs eux-mêmes, mettant d’emblée en œuvre la notion de gouvernance collégiale. Le tout sous la conduite de la collectivité, avec l’assistance d’un médiateur et de conseils techniques et juridiques.