Les élections européennes du 9 juin
dernier ont entériné une progression sans précédent de l’extrême-droite. Face à
ce constat, le Président de la République a fait le choix de dissoudre
l’Assemblée nationale, convoquant brusquement des élections législatives les 30
juin et 7 juillet prochains. Le risque qui s’annonce pour notre démocratie, pour
notre République et les valeurs qui la fondent ne peut pas être ignoré.
Nous avons la chance dans notre pays de
pouvoir compter sur une dynamique associative particulièrement forte qui nous
accompagne au quotidien. Ce sont nos associations, d’abord, qui permettent de
proposer à nos enfants de pratiquer une activité sportive. Ce sont elles,
encore, qui viennent en soutien des plus démunis, leur proposant un repas ou un
toit. Ce sont elles, toujours, qui permettent d’animer nos bourgs et nos
quartiers, proposant des activités culturelles accessibles à tous et toutes. Ce
sont également elles qui préservent la nature… Nous pourrions poursuivre cette
liste à l’infini tant les actions menées par les associations sont diverses et
au plus près des besoins des habitantes et habitants.
Ce qui nous réunit aujourd’hui au sein de
nos associations, c’est un socle de valeurs et de principes partagés qui est
incompatible avec l’extrême-droite. Là où elle prospère sur le sentiment
d’abandon et la peur du déclassement, les associations rassemblent et
soutiennent les citoyennes et citoyens.
Partout où les forces autoritaires ont
accédé au pouvoir, elles n’ont eu de cesse de s’en prendre à la vie associative
et celles et ceux qui font association. C’est le cas en Hongrie où le
gouvernement de Viktor Orban a été condamné par la Cour de Justice de l’Union
Européenne pour ses restrictions imposées au financement des organisations
civiles. Mais c’est aussi le cas en France dans les communes administrées par le
Rassemblement National. Ainsi, à Hayange (57) en 2016, le maire a mis à la
porte le Secours populaire de ses locaux et lui a coupé le chauffage du fait de
son caractère “politisé et pro-migrants” alors que l’association comptait près
de 1000 bénéficiaires. À ce titre,
comment ne pas s’inquiéter de l’utilisation d’un outil déjà largement dévoyé
tel que le Contrat d’Engagement Républicain entre les mains d’un tel pouvoir ?
Car ces exemples trahissent une vérité
simple : si l’extrême-droite s’en prend aux associations, c’est surtout parce
qu’elles agissent au service de tous et toutes, sans discrimination, car les
droits sont universels, aucune préférence nationale ne s’y appliquant ; et
c’est parce qu’elles sont le réceptacle de la parole citoyenne, du débat
contradictoire et d'un pluralisme indispensable à notre vie démocratique.
Parce que les associations portent la
parole des citoyennes et citoyens là où l’extrême-droite voudrait la contenir.
Parce que les associations prônent le dialogue là où l’extrême-droite se
construit sur l’éviction des divergences. Parce que les associations prônent
l’ouverture et la tolérance là où l’extrême-droite revendique le repli sur soi.
Parce que les associations sont des écoles de la démocratie là où
l’extrême-droite en est le fossoyeur. Les valeurs associatives sont
incompatibles avec l’extrême-droite.
Nous appelons chacune et chacun d’entre
nous à défendre nos valeurs républicaines lors des prochaines élections. Dans
la continuité du Pacte du Pouvoir de Vivre qui rendra visible les débats,
rassemblements ou les initiatives portées par la société civile (www.pactedupouvoirdevivre.fr),
nous appelons toutes les associations à se mobiliser. Nous portons toutes et
tous une responsabilité. Il s’agit d’investir pleinement ce combat !