Monsieur, Madame,
Riche d’expériences au contact de gens fragiles et/ou vivant en collectivité, j’ai trouvé là le point de convergence de ma démarche artistique.
En effet, c’est dans un centre de long séjour pour personne âgées que j’ai réalisé quarante portraits qui ont été exposés dans les locaux. Cette démarche s’est prolongée par des«goûters-rencontres»durant lesquels nous avons évoqué les conversations que nous avions eues au cours de la réalisation des portraits.
C’est au vu de la qualité de l’échange avec les pensionnaires que l’on m’a demandé de renouveler l’expérience dans un autre établissement à même vocation•►
En effet, j’estime que l’on ne doit pas faire de voyeurisme. Je m’efforce de me mettre à la portée de mes interlocuteurs tout en tâchant de les aider à dégager d’eux-mêmes la trace qu’ils aimeraient voir et qui, parfois, est enfouie en eux sous la souffrance.
Cependant aujourd’hui, je sais que le produit d’une démarche artistique est destiné à éveiller la conscience collective, elle se situe peut-être à mi-chemin précisément du «modèle» et du serviteur de sa restitution, elle propose un point de vue qui en aucun cas ne peut être celui du spectateur et c’est en cela que la dialectique s’installe…
J’aimerais, si vous le souhaitez, vous parler au téléphone afin d’établir ensemble une orientation (documentaire, fiction, essai…) à votre projet.
Veuillez recevoir, monsieur, madame, l’assurance de toute ma considération et l’expression de mes salutations respectueuses.
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Priscille Froidevaux