Published using Google Docs
Revendications communes à l’Union des Collectifs LGBTQ+ et au Syndicat des Organisateurs Culturels Libres et Engagés
Updated automatically every 5 minutes

Revendications communes à l’Union des Collectifs LGBTQ+ et au Syndicat des Organisateurs Culturels Libres et Engagés (SOCLE)

  1. Nous demandons l’abrogation totale des projets de loi "Sécurité Globale" et nous portons une attention particulière à l’article 25 qui permettra à des agents de police de pénétrer armés dans des établissements recevant du public (ERP) en dehors de leur service. Nous jugeons cette mesure extrêmement dangereuse. Elle nous apparaît encore plus permissive que ce qu'autorise le droit américain.

  1. Nous nous opposons fermement au projet de loi de "Gestion pérenne des urgences sanitaires" qui intégrerait l’état d’urgence sanitaire dans le droit commun et constituerait une grave atteinte à nos libertés individuelles et collectives fondamentales. Une fois cette loi votée, la France entrerait dans un état d’urgence sanitaire permanent, ce qui suspendrait aux décisions du premier ministre l’ensemble de nos libertés fondamentales : la liberté de se rassembler, la liberté de réunion, la liberté d’entreprendre, la liberté de se déplacer, etc. Par ordre du premier ministre « selon la situation sanitaire », l’organisation de tout rassemblement culturel serait rendu illicite et ses organisateurs criminalisés.

  1. Nous appelons à la création urgente d'un large processus de réflexion et de consultation citoyenne sur l'état des libertés fondamentales et des instances qui les protègent.

  1. Il est vital que nous puissions reprendre nos activités. Nous demandons qu'un protocole sanitaire soit enfin déterminé à échelle nationale et que son application soit le seul critère pour autoriser nos activités au regard des contraintes sanitaires de la Covid-19. Nous savons tous que nous allons devoir vivre avec le virus pendant plusieurs mois encore, nous devons être fixés sur les conditions qui permettent d'exercer nos activités.
    La culture dans toutes ses formes d'expression doit survivre à la période actuelle.

  1. Nous demandons que des événements en plein air, dits "open air", puissent se dérouler dans des espaces publics désignés, à dates fixes et régulières. Ces événements permettront à des acteurs du secteur musical et culturel de s'exprimer librement et gratuitement. Il faut sanctuariser des rassemblements festifs à vocation non commerciale qui sont des terrains d'expérimentation du "vivre ensemble", de la fraternité et de la citoyenneté.

  1. Nous revendiquons une augmentation « significative » des budgets alloués à la culture et une réorientation de leurs fléchages. Les 5 milliards d’aides que l’Etat a alloué à la culture pour faire face à la crise sanitaire sont insignifiants face aux 50 milliards d’euros d’aides que l’Allemagne a apportés à son secteur culturel.

  1. Nous demandons d'être considérés au même titre que tout acteur de la culture et donc d'être "à la table" des discussions avec le Ministère de la Culture et sous sa responsabilité et non pas celle du Ministère de l'Intérieur. Nos activités sont avant tout culturelles, nous voir uniquement sous l'angle du débit de boissons revient à nier l'art que nous réalisons et les communautés que nous défendons.
    Les événements que nous organisons sont des refuges pour nos communautés respectives. Nous cultivons les identités et les valeurs intrinsèques à ces communautés et nous expérimentons les dispositifs qui permettent de défendre nos publics (réduction des risques, lutte contre le harcèlement sexuel, lutte contre les discriminations…).

  1. Nous demandons l'abrogation de l'amendement de la loi sur la sécurité quotidienne de 2001 (dite la loi Mariani), qui permet aux forces de l'ordre de saisir arbitrairement le matériel de sonorisation.

  1. Sur le modèle des MJC, nous demandons la création de Maisons Publiques des Musiques Électroniques à échelle nationale, qui permettront de rassembler publics et acteurs de ces musiques dans tous les départements français. Ces lieux permettront de cultiver la création musicale et scénographique, le dynamisme événementiel et la promotion des arts de la fête, quel que soit le contexte sanitaire et économique.

  1. Nous demandons la création d'un cadre de soutien à la culture des musiques électroniques qui permettra la création d'un fond d'aide à destination de tous les acteurs de ce milieu.

  1. Nous demandons la création d'un nouveau statut simplifié permettant aux acteurs des musiques électroniques de sortir du cadre de l'auto-entreprenariat ou de l'associatif bénévole et d'être mieux identifié des pouvoirs publics.

  1. Pour les événements dont la tenue a été officiellement validée par les pouvoirs publics (mairies, préfectures, etc.), nous exigeons la prise en charge rétroactive des frais d'annulation par l'Etat lorsque l'annulation est relative au risque sanitaire.

  1. Nous apportons notre soutien et notre solidarité à nos camarades bretons qui ont organisé la rave du 31 décembre à Lieuron. Il n’est clairement pas acceptable de risquer de finir en prison pour avoir organisé une fête ! Les autorités, le gouvernement et notamment les ministres de la culture et de la jeunesse doivent entendre les jeunes et les accompagner. La réduction brutale et aveugle des libertés était une mesure prise dans l’urgence face à l’inconnu, mesure qui n’est plus adaptée 1 an après l’apparition du virus. La répression ne doit jamais être la réponse univoque des autorités car elle étouffe des aspirations humaines légitimes qui ne disparaîtront jamais.

  1.  Nous demandons l’arrêt de la stigmatisation des jeunes. Des médias sont en quête de sensationnalisme et prêts à répondre à une opinion en recherche de boucs émissaires car traumatisée par les 12 derniers mois. Ils créent ainsi une image déplorable des jeunes dans l’opinion sans lien avec la réalité de leurs vies et surtout sans lien avec la réalité de la transmission du virus, qui pour l’essentiel se fait dans le cadre familial et professionnel. Que les médias se rapprochent des associations pour mieux connaître les sujets qu’ils abordent, plutôt que de les survoler en les caricaturant. La stigmatisation en matière de santé publique n’est jamais efficace, elle est même contreproductive : il suffit de regarder 40 ans de lutte contre le VIH pour s’en convaincre.

Ces revendications font suite à l’appel “La Culture pour nos libertés” (cliquer pour lire). Elles seront portées le samedi 16 janvier 2020 par les collectifs adhérents à l’Union des Collectifs LGBTQ+ et au Syndicat des Organisateurs Culturels Libres et Engagés, lors d’une manifestation revendicative dont les informations seront communiquées prochainement.

Au vu de la crise actuelle, nous appelons à l'organisation d'Etats Généraux des Musiques Électroniques et des Citoyen.e.s qui permettront de travailler avec nos interlocuteurs publics sur des pistes de sortie de crise et une reprise vitale de nos activités.