L’Espagne dans les années 2010
Population
47 millions d’Espagnols dont 7 millions de Catalans.
Economie
La Catalogne représente 19 % du PIB de l’Espagne.
2010
Croissance du PIB : 0 %.
Réduction des salaires des fonctionnaires de 5 % à 15 %.
Loi sur l'avortement : délai de 14 semaines pendant lesquelles les femmes peuvent interrompre une grossesse sans avoir à avancer une raison quelconque.
> En avril 2010, virage austéritaire brutal du gouvernement socialiste de Rodriguez Zapatero (PSOE) qui impose un programme d'austérité.
> Le 9 mai 2010, dans la nuit, à Bruxelles, l'Eurogroupe exige du gouvernement des coupes budgétaires drastiques pour éviter la « contagion » de la crise de la dette grecque. Les électeurs de gauche se sentent trahis.
> En juillet 2010, une sentence du tribunal constitutionnel coupe court au nouveau statut d’autonomie élargie de la Catalogne, pourtant adopté en 2006 par les parlements, catalan et espagnol.
> Le 10 juillet 2010, plus d’un million de personnes défilent pour protester dans les rues de Barcelone.
> Le 29 septembre 2010, grève générale contre le projet de réforme des retraites. Un quart de la population y participe. Au lieu de poursuivre cette grève, les syndicats négocient avec le gouvernement et acceptent la réforme des retraites, moyennant quelques modifications mineures. L'idée se répand qu'il n'y a rien à attendre des syndicats majoritaires.
> En novembre 2010, aux élections régionales de Catalogne, la droite catalaniste accède au pouvoir avec un projet ultralibéral qui va très vite connaître un net effondrement de popularité.
2011
Le prix des inscriptions universitaires augmente de 42 %.
PIB : -1,1 %.
Augmentation du temps de travail hebdomadaire des fonctionnaires de 35 heures à 37,5 heures.
> En février 2011, mise en place de la réforme du marché du travail sur le modèle des mini jobs allemands : des emplois de mauvaise qualité.
> Le 15 mai 2011, des milliers de manifestants se rassemblent dans les grandes villes (60.000 à Madrid sur la place de la Puerta del Sol), donnant naissance au Mouvement des indignés (15M), né en dehors de toute organisation syndicale. "Nuit de réflexion", désobéissance civile massive dans un nombre considérable de villes durant la nuit alors que les rassemblements sont interdits à la veille des élections. Des milliers de manifestants croient qu’une autre Espagne est possible, plus démocratique et plus juste.
> Le 22 mai 2011, élections locales et régionales. Le PSOE subi une défaite retentissante et presque généralisée avec 27,8 % des voix, soit presque un million et demi en moins. Le Parti populaire (PP) en est le principal bénéficiaire. Il conquiert des villes emblématiques comme Barcelone et Séville ainsi que le gouvernement de la région de Castille-La Mancha.
> Le 27 mai 2011, le Mouvement du 15 Mai remporte une victoire. La tentative d'expulsion par la police catalane du camp de Plaza Catalunya à Barcelone est un échec cuisant. Plus de 100 blessés, dont l'un très grièvement. Plus de 12.000 personnes remplissent la place. Les syndicats majoritaires sont déconcertés par un mouvement inattendu qui remet radicalement en question leur orientation en faveur de la concertation sociale.
> En octobre 2011, l’ETA renonce à la lutte armée.
> En novembre 2011, victoire électorale à majorité absolue du Parti populaire (PP). Arrivée au pouvoir du gouvernement conservateur de Mariano Rajoy (- 2018)
Mariano Rajoy
2012
Les mesures d'austérité prévues entre 2012 et 2014 avoisinent les 65 milliards d'euros.
Madrid obtient un prêt de 40 milliards d'euros à la Commission européenne pour renflouer le secteur bancaire.
Une loi interdit aux médecins et infirmiers d'apporter des soins aux immigrés sans papiers. Cette loi n'est pas appliquée par certaines communautés autonomes qui y résistent.
PIB : -2,9 %. Dette publique 68,5 % du PIB. L'endettement des régions est colossal. Déficit (en % du PIB) : 8,5%. Dette privée : 220 % du PIB.
Inflation de 2,7%.
Le taux général de la TVA est augmenté de 18 % à 21 %.
24 % de chômeurs. 1,7 millions de foyers comptent tous leurs membres au chômage, un dixième du total.
Diminution de l'indemnité de licenciement. Au lieu de 45 jours par année de travail avec un maximum de 42 mensualités, l'indemnisation n'est plus que de 33 jours avec un plafond de 24 mensualités.
Travail le dimanche généralisé dans les commerces où le dimanche et les jours fériés sont des jours comme les autres sans aucune compensation pour les salariés.
Suppression de la paie versée à Noël pour les fonctionnaires, diminution du nombre de jours de congés.
Bruxelles suggère de retarder l'âge de départ à la retraite comme condition à une aide financière.
Le droit au logement est un des combats emblématiques des Indignés. Le nombre de familles menacées d'expulsion de leur logement augmente sans cesse, plusieurs centaines par jour. Elles sont endettées à vie et marquées sur des listes noires qui leur empêchent de trouver une location. Certains se suicident, d'autres occupent des logements vides (avec l'aide du mouvement des Indignés) ou reviennent dans leur logement après leur expulsion. Dans les logements squattés il n'y a ni eau ni électricité. L'Espagne n'a pas de système d'hébergement d'urgence pour les familles.
Les énergies renouvelables couvrent 12 % de la demande énergétique et 22 % de la demande d'électricité.
Les banques espagnoles détiennent 176 milliards d'euros d'actifs problématiques créés par l'éclatement de la bulle immobilière : prêts concédés à des promoteurs immobiliers, biens immobiliers saisis à des propriétaires ne pouvant rembourser leurs emprunts.
> En février 2012, les PME (50 employés au maximum) peuvent proposer aux jeunes de moins de 30 ans un nouveau type de contrat qui prévoit une période d'essai de 12 mois.
> Le 29 mars 2012, grève générale contre la réforme du travail et l'austérité du PP. Une centaine de manifestations rassemblent 800.000 manifestants dans toute l'Espagne. 100.000 personnes défilent à Madrid et 80.000 à Barcelone. La plus grande grève depuis 1936.
Pendant la crise économique, le roi chasse les éléphants au Bostwana.
Approbation de la Loi de stabilité budgétaire, destinée à appliquer le nouvel article 135 de la Constitution qui octroie la priorité absolue au paiement de la dette, suivie par une loi-décret royale qui met les communautés autonomes « en sauvetage » (comme la catalane) sous la supervision du ministère des Finances, supprimant ainsi dans la pratique son autonomie financière.
> Le 31 mai 2012, début de la grève des mineurs des Asturies de Leon et d'Aragon. Ils sont 8.000 et soutenus par toute une région. Le gouvernement a annoncé vouloir réduire de 60% les aides publiques au secteur minier.
> En juin 2012, Bankia, quatrième banque du pays et la plus grande union de caisses d'épargne espagnole, est renflouée par l'État (23 milliards) après avoir fraudé et placé des produits toxiques de la bulle immobilière. L'Espagne obtient une ligne de crédit de 100 milliards d'euros pour sauver son secteur bancaire.
> Le 11 juillet 2012, arrivée à Madrid de la "marche noire" des mineurs en grève des Asturies contre la baisse des subventions publiques. 100.000 personnes à Madrid. La manifestation fait 76 blessés.
> Le 19 juillet 2012 manifestations dans 80 villes contre un nouveau hold-up de 65 milliards du gouvernement (hausse de la TVA de 18% à 21%, coupes budgétaires contre les fonctionnaires et le chômeurs).
> Le 11 septembre 2012, manifestation massive en Catalogne pour l'indépendance.
> Le 25 septembre 2012, des dizaines de milliers de personnes tentent « d’encercler » le siège du Congrès des députés à Madrid. Aux cris de « Démocratie séquestrée ! Gouvernement démission ! »
> En octobre 2012, élections en Galice (Alternativa Galega de Esquerda -, AGE - et son leader charismatique Beiras obtiennent 14 % et 9 sièges) et au Pays Basque.
> Le 14 novembre 2012, grève générale.
> Le 25 novembre 2012, élections régionales anticipées en Catalogne. La Gauche républicaine catalane (ERC) en sort gagnante. Le processus indépendantiste commence à se développer.
2013
PIB : -1,7 %. Depuis 2009, le PIB à reculé de 7,5 %.
Dette publique de 94 % du PIB. Inflation de -1,3%.
Chômage : 26,6 %.
1,2 millions de familles sans aucun revenu.
Suppression de l'indexation des retraites sur l'inflation.
Scandale Barcenas, du nom de l'ancien trésorier du PP. Son parti a manié une double comptabilité durant plus d'un décennie afin de verser des compléments de salaires à ses dirigeants, dont Rajoy.
Scission dans le PP.
Création du parti d’extrême droite Vox. Vox est financé par les Moudjahidines du peuple (secte d'opposition islamiste iranienne).
> Le 23 février 2012, manifestations appelées par Marea Ciudadane (Marée citoyenne).
> Le 25 avril 2012, à Madrid, faible participation à l’appel pour « assiéger le Congrès ».
> A partir de juin 2012, les mobilisations connaissent un certain reflux et la recherche de nouveau outils politiques passe au premier plan. Avec un œil sur l’expérience de la montée électorale de Syriza en Grèce – on entre dans le débat sur la nécessité de participer aux élections.
> Le 11 septembre 2012, 1,5 million de Catalans défilent à Barcelone pour demander plus d'autonomie.
> En octobre 2012, marée blanche en octobre à Madrid contre la privatisation des hôpitaux.
> En novembre 2013, acquittement général des responsables de la marée noire produite par le pétrolier Prestige en Galice en 2002.
> Le 20 décembre 2012, Rajoy présente une loi restreignant l'avortement aux seuls cas de viols et de mise en danger de physique ou psychique de la femme.
> Les réalisateur andalou Alberto Rodriguez choisit d’installer l’intrigue de son polar La isla Minima dans le paysage inquiétant des marais andalous du Guadalquivir, à 30 kilomètres au sud de Séville. Il réalise son sixième long-métrage lauréat de nombreux prix. Dans ce décor de western au milieu des champs de rizières, deux flics que tout oppose, l’un franquiste, l’autre démocrate, enquêtent sur la disparition de deux adolescentes au début des années 1980. A travers eux, Alberto Rodriguez présente sa vision très personnelle de l’Espagne post-franquiste.
> Croissance du PIB : 1,4%. Dette publique: 98 % du PIB. Déficit (en % du PIB) : 6,5%. Chômage de 23,7 %. 5,4 millions de chômeurs. 800.000 personnes ne travaillent qu’une heure par semaine. Un enfant sur trois vit sous le seuil de pauvreté.
> Le 17 janvier, naissance de Podemos dirigé par Pablo Iglesias. Podemos est un balai pour balayer la société qui fonctionne dans la mesure où il reste dans les mains des citoyens.
Pablo Iglesias, Podemos.
> Le 22 mars, marches pour la dignité contre les coupes budgétaires et le remboursement de la dette.
> Le 25 mai, ouverture d’un cycle électoral avec les élections européennes. Recul du PP et du PSOE. Percée de Podemos (1,2 millions de voix, 8 %, 5 députés). IU et Podemos font plus de 18 %. L’irruption de Podemos est un véritable tsunami avec l’arrivée massive de citoyens (militants ou non y compris sans expérience politique) dans les cercles de Podemos. En octobre, Congrès fondateur de Podemos à Vistalegre. Décision controversée de Podemos de ne pas se présenter sous sa « marque » dans les élections municipales de mai 2015. En novembre, les sondages donnent Podemos comme première force politique.
> Le 19 juin, le roi Juan Carlos, discrédité par les scandales de corruption, abdique en faveur de son fils Philippe VI. Juan Carlos continue de toucher un salaire de 19.4000 euros et conserve son statut d’immunité.
> Le 27 septembre un référendum est décidé en Catalogne pour le 9 novembre malgré l’opposition du Tribunal constitutionnel.
Le 19 octobre, grande manifestation à Barcelone pour la tenue d’un vrai référendum sur l’indépendance. Le 9 novembre, référendum à deux questions (Voulez-vous que la Catalogne soit un Etat et voulez-vous l’indépendance ?) organisé par CiU et ERC. 80% de “oui”. Il est déclaré nul par le Tribunal constitutionnel.
2015
PIB : 3,2 %. 600.000 emplois créés.
Dette publique : 100 % du PIB.
Chômage de 21 % (le double de la France, un actif sur cinq, 60 % chez les jeunes). 400.000 jeunes diplômés ont quitté l’Espagne depuis 2011.
Fin janvier, Podemos manifeste contre l’austérité à Madrid, 120.000 personnes.
Le 22 mars, le PSOE remporte les élections régionales anticipées en Andalousie avec 35 % des suffrages. Podemos progresse avec 15 % et le PP s’effondre. Cuidadanos obtient 9,2 %.
Le 25 mai, élections municipale et régionales dans 13 communautés autonomes. Percée de Podemos à Barcelone (Barcelona en Comú) avec Ada Calau et à Madrid avec Manuela Carmena.
Le 13 juin, à Madrid et Barcelone des candidates soutenues par Podemos sont investies.
En juillet la « loi bâillon » vise à faire taire les protestations sociales, limiter le droit à manifester et la liberté d’expression.
Le 27 septembre, élections régionales catalanes. Junts pel sí, alliance entre Convergencia et ERC obtient 39,6 % et 62 députés. Effondrement de Podemos. La CUP obtient 8,2 % (10 députés) sur un programme indépendantiste et anticapitaliste. Junts per si et la CUP sont les seules à défendre l'indépendance et, ensemble, ont la majorité relative des députés (48 %).
Le 7 novembre, à Madrid, 500.000 femmes manifestent contre la multiplication des violences et des assassinats.
Le 9 novembre, le parlement régional de Catalogne vote une résolution séparatiste (Junts per si et la CUP). Elles est censurée par le Tribunal constitutionnel espagnol.
Le 20 décembre, élections législatives.
La droite (PP) perd la majorité absolue (29 %, 123 députés), mais reste en tête. Le Parti socialiste (PSOE) est deuxième (22 % des voix et 90 députés) et n'a jamais recueilli un aussi mauvais résultat.
Unidos Podemos a pris position en faveur de la plurinationalité et du droit de la Catalogne à s’autodéterminer. Podemos avec 21 % obtient 65 sièges et devient la troisième force politique du pays. En Comu Podem (coalition avec Podemos, Podem est le nom de Podemeos en Catalogne) arrive en tête en Catalogne.
IU obtient deux sièges avec un million de voix.
Le nouveau parti libéral Ciudadanos, obtient 14 % des suffrages et 40 députés.
Le Parti phalangiste espagnol d'extrême droite n'obtient que 0,03 % des voix.
Le système d’alternance entre les deux partis traditionnels, PP et PSOE, est ébranlé sans que se dessine clairement ce qui va lui succéder. Crise gouvernementale.
2016
Le gouvernement catalan décide d’un référendum sur l’indépendance avant la fin 2017.
15 % des travailleurs sont pauvres, avoir un emploi ne protège plus contre la pauvreté.
La précarité énergétique touche 11 % des foyers espagnols (4 millions de personnes).
21 % de chômeurs.
En janvier, le PP renonce à constituer un gouvernement. Podemos propose un gouvernement de coalition avec le PSOE et IU.
Le 4 mars, Pedro Sanchez, leader du PSOE, échoue lors du vote devant les Cortès à former un gouvernement en alliance à Ciudadanos. Podemos vote contre son investiture.
Le 16 mars, suite aux dissensions internes sur la stratégie d’alliance à suivre après les élections, le dirigeant de Podemos et député Sergio Pascual est limogé.
En avril, Podemos rejette après consultation interne tout soutien à une coalition PS - Ciudadanos.
Le 26 juin, nouvelles élections législatives remportées par la droite (PP) qui fait une remontée. Le PSOE arrive à la seconde place (85 députés, 22,6 %). Unidos Podemos, l'Alliance entre Podemos et Izquierda Unida (ex-PC) remporte le même nombre de sièges qu'à la précédente élection (3e force) mais, avec 21,1 %, ne parvient pas à dépasser le PSOE, ni en pourcentage, ni en sièges. Gouvernement intérimaire.
Pedro Sanchez, dirigeant du PSOE, démissionne. Il est écarté afin de permettre la formation d’un gouvernement PP. Le PP est gangréné par la corruption.
> Le 11 et 12 février, au congrès de Podemos à Vistalegre II, Pablo Iglesias et Inigo Iñigo Errejón s’affrontent pour la direction du parti. Le secteur d’Iglesias vire à gauche et réalise l’épuration du secteur d’Errejón (néopopuliste). Le 22 septembre, alors que se réunissait à Saragosse une Assemblée de parlementaires et maires pour la liberté d’expression, la fraternité et le dialogue à l’initiative de Podemos, un groupe de quelque 200 à 300 nationalistes d’extrême droite tente d’agresser les élus rassemblés. Le 6 novembre, Albano Dante Fachin, député du Parlement catalan et secrétaire général de Podem, démissionne, en désaccord avec Pablo Iglesias. Il est favorable à ce que dans la situation exceptionnelle des élections du 21 décembre, Podem discute d’une liste commune de tous ceux qui veulent défendre la démocratie – Catalunya en Comú, mais aussi la CUP, l’ERC et la société civile. Mais de Madrid vient un veto : « Non, pas de discussions avec les indépendantistes ».
> Le 18 février, des centaines de milliers de personnes manifestent à Barcelone dans le cadre de la campagne « Casa nostra, casa vostra » pour l’accueil des réfugiés. En vertu de ses engagements envers l’UE, à partir de 2015 l’Espagne devait accueillir 16.000 candidats à l’asile, mais seulement 1.100 ont été autorisés à traverser la frontière.
> En avril, création du parti Un país en comú (Ada Colau) pour une République catalane fédérée à l’Etat espagnol. Le 1er octobre, référendum pour l’indépendance en Catalogne non reconnu par la Constitution espagnole. Répression policière. Le 3 octobre, journée de mobilisation en Catalogne contre la répression policière. Le 27 octobre, le gouvernement catalan proclame de manière unilatérale la République catalane, ce qui est considéré par le gouvernement espagnol comme une tentative de sécession. Il s’ensuit une grave crise politique. Le 21 décembre, élections en Catalogne convoquées par le gouvernement Rajoy. La liste d’ERC est dirigée par le vice-président de la Catalogne, emprisonné, Oriol Junqueras. Les indépendantistes obtiennent la majorité des sièges mais Ciudadanos est le vainqueur en nombre de voix (1,1 million et 36 députés). 3.800 entreprises catalanes déplacent leurs avoirs financiers ailleurs en Espagne.
> En mai, Mouvement pour le logement. Construction des syndicats de locataires, qui ont réussi à affilier des milliers de personnes, ramant à contre-courant lors des années de régression politique. Deux syndicats sont, alors que le cycle du 15M s’épuise manifestement, que Podemos entame son processus de subordination et d’adaptation au PSOE, et que les grandes mobilisations qui ont caractérisé le cycle précédent commençaient à s’essouffler.
> En août, un charnier est exhumé près de Valladolid, dans la province de Castille et Léon. Le pays compte plus de 2.000 sépultures de ce genre. C’est l’héritage du général Franco.
> Madrid s’oppose, avec l’appui de la cour constitutionnelle, à ce que Carles Puigdemont, en exil à Bruxelles, devienne président de Catalogne.
> Croissance de 2,6% (2,3 % en Catalogne).
> Les retraités sont mobilisés dans toute l’Espagne pour obtenir une revalorisation de leurs pensions. Plusieurs grandes manifestations rassemblent des milliers de personnes.
> Le 2 juin, Pedro Sanchez (PSOE) préside le gouvernement grâce à une motion de censure visant Mariano Rajoy (PP).
Pedro Sanchez (PSOE)
> Pablo Casado fait prendre un virage à droite au PP en scellant une alliance avec l'extrême droite Vox.
> Le gouvernement socialiste (Pedro Sanchez) s’accorde avec Podemos sur un projet de budget 2019 qui met l’accent sur les dépenses sociales : hausse de 22,3 % du salaire minimum mensuel de 900 €, soit 164 € de plus par mois. Le gouvernement et Podemos veulent aussi indexer les retraites sur l’inflation. Pour financer de telles mesures, le gouvernement socialiste et Podemos veulent faire contribuer les revenus les plus élevés en augmentant de deux points les impôts pour les contribuables gagnant plus de 130.000 € et de quatre points la contribution des personnes dont le revenu dépasse les 300.000 €. Autre mesure : une augmentation de 1 % de l’impôt sur le patrimoine pour les fortunes de plus de dix millions d’euros.
> Le 8 mars, grève féministe symbolique, un tournant dans l’histoire espagnole. Le pays est chamboulé par les manifestations de femmes qui remplissent les rues, des tabliers sont accrochés aux fenêtres. Le mouvement n’est cependant pas suivi dans les campagnes. Le féminisme urbain ne peut imposer une forme et une vitesse définie au milieu rural.
> En décembre, Vox obtient 12 sièges au Parlement régional andalou.
> Le corps de Franco est retiré de la Valle de los Caidos.
> En avril, élections législatives anticipées. Pablo Iglesias a pris la tête de la coalition Podemos et IU, Unidas Podemos (UP). Victoire du PSOE (29 % des voix) mais sans majorité. Forte progression de Ciudadanos. Vox à 10 %. Podemos cherche à entrer dans un gouvernement de coalition avec le PSOE. Ciudadanos refuse de s'associer au PSOE pour former un gouvernement.
> En mai, à Barcelone, Manuel Valls (Ciudadanos), anti-indépendantiste, est sèchement battu aux élections municipales. Ada Calau (Podemos) est réélue maire. A Madrid la droite reprend la mairie grâce aux voix de l’extrême droite (Vox).
> En octobre, explosion de manifestations de rue en Catalogne après les lourdes condamnations (9 à 13 ans de prison) de chefs indépendantistes catalans. Des petits groupes s'affrontent à la police en marge des manifestations pacifiques.
> En novembre, élections législatives. Pas de majorité claire. Le grand gagnant est le parti d'extrême droite Vox, qui fait un bond à 52 élus, alors qu'il n'en avait que 24. Il devient la troisième force du pays. Podemos tombe de 42 députés à 35. La perte en voix et en sièges de Podemos est importante. Más País, la scission de Podemos d’Iñigo Errejón, obtient également de mauvais résultats.
> Dans Tierras de mujeres, Maria Sanchez, écrivaine de Navas de la Concepcion, à environ 80 kilomètres de Cordiue, vétérinaire et fille d’agricumteurs, porte un regard intime et familier sur le monde rural andalou avec un manifeste féministe. Elle appelle dans son ouvrage les femmes rurales à se lever et à conquérir leurs droits. Elle sait la difficulté de la tâche, notamment en raison du poids du pueblo, le village.