Analyse Fonctionnelle et Établissement du Cahier des charges
Il s’agit ici du cours de Denis CHOULIER et Pierre-Alain WEITE utilisé à partir d’octobre 2018 Une ancienne version du cours existe sa prise de notes est http://goo.gl/L9zEDK |
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À quoi sert la prise de notes partagées ?
Comment fonctionne la prise de notes partagées ?
⇨allez sur l’onglet DISCUSSION
Rappel : Le questionnaire de fin de chapitre est à réussir tout seul, rappelons que le Code de conduite du MOOC interdit de donner aux autres les solutions !
Sommaire
I. Prise de notes et questions sur le cours d’analyse fonctionnelle
Avant propos des auteurs (Denis et Pierre Alain).
Chapitre 1 : Exemple fil rouge
Chapitre 2 : Concepts fonctions
Relations souhaitées entre les flux : fonctions d’usage
Quelques exemples d’actions sur Matière, Énergie, Information
Chapitre 3 : Mode opératoire fonctions
Lister les situations de vie d’un produit
Lister les milieux externes et les flux E et S
Chapitre 4 : Concepts performances
Qualifier une fonction c’est qualifier un flux.
Quelles grandeurs pour qualifier un flux
Mesurer la performance d’une fonction d’usage
Retour sur la notion de Fonction, Besoin…
La performance pour une fonction d’adaptation
Chapitre 5 : Mode opératoire performances
Guide de questionnement pour les critères - fonctions d’usage,
Guide de questionnement pour les critères - fonction d’adaptation
Organiser les données en tableau
Exemple application (nettoyeur haute pression)
Pour la fonction Fu4. “[Canalise et forme] le jet d’eau depuis la prise d’eau”
LES SUITES DE L’ANALYSE FONCTIONNELLE
Annexe : les lectures recommandées
L'analyse fonctionnelle est une analyse des interactions entre un système et les éléments de son environnement (appelés milieux extérieurs).
C’est un langage, que nous voyons très concret, physique, précis.
Il s’agit bien de préciser physiquement les interactions d’un objet / système à sa frontière. Mais sans anticiper sur (sans décrire) le contenu de l’objet lui-même. En ce sens, on peut faire une analyse d’un objet existant connu aussi bien que d’un objet futur encore à concevoir, Dans le second cas, c’est rédiger la partie technique du cahier des charges.
Cette pratique / vision physique est parfois perçue comme plus rigoureuse et difficile que ce que certains d’entre vous ont pu voir avant ce mooc.
Le langage diffère aussi un peu : volontairement, nous n’employons pas les termes de la méthode APTE (bête à corne, diagramme pieuvre, fonction principale, fonction contrainte). On vous fait confiance pour faire les liens et contraster les définitions, c’est un bon moyen pour mieux comprendre.
Notre conviction est qu’avec cette vision physique et ce décalage, on y gagne en précision et en cohérence… Mais on y gagne aussi en exhaustivité (on décrit plus de spécifications de cette façon) et les résultats de la démarche sont moins sujets à discussion par la suite.
On rappelle également qu’un document d’astuces est fourni. Nous suggérons de vous y référer à l’occasion pour poser des questions dans ce document de prises de notes - et y répondre.
Dans ce module, nous vous présentons
==> l’analyse fonctionnelle de besoin.
appelée parfois analyse fonctionnelle externe du fait qu’on décrit avant tout les interactions du système avec son environnement mais PAS la constitution physique interne de l’objet ou système technique étudié.
On parlera de fonctions et de critères de comportement.
Rmque : pour l’apprentissage, notre champ de réflexion sera celui des systèmes techniques, physiques. Mais l'essentiel de la démarche peut être transposé pour rendre compte d’aspects moins physiques et / ou sur des systèmes immatériels comme les organisations ou les services.
Des langages pour parler d’un objet
Décrit ce qu’est l’objet - (liste des composants et leur organisation entre eux, pour chaque composant donner taille, forme, matériau etc…)
Décrit d’un point de vue utilisateur ce que l’objet permet de faire, son usage, le service rendu
Décrit les actions, ce que fait l’objet
Attention ce que fait l’objet et non ce que vous faites avec l’objet. …)
les éléments de structure sont des conditions suffisantes pour que les actions (fonctions) soient réalisées
Il suffit que les actions soient réalisées pour répondre aux besoins
Nos objectifs :
Suggestion de questions pour chaque chapitre :
Qu’est ce qui vous a étonné ?
Qu’est ce qui est différent de ce que vous saviez ou aviez imaginé ?
Voyez vous des contradictions, des controverses avec d’autres discours ?
Y a t il des cas où vous “sentez” que ça ne s’applique pas ?
Pouvez vous illustrer avec des exemples à vous ?
A quoi ça vous fait penser ?
L’objet qui va nous servir pour notre étude est “le nettoyeur haute pression”
Un nettoyeur haute pression est utilisé pour nettoyer des surfaces (vélo, automobile, façade, terrasses…). Ici, ce sera une terrasse.
Petite remarque : L’analyse fonctionnelle est ordinairement présentée comme un outil servant à spécifier les fonctions attendues d’un objet, notamment pour l’améliorer, le re-concevoir.
Ici, l’objet existe déjà.
L’exercice, qui peut sembler plus facile, consiste à énoncer les fonctions effectives de cet objet. Cet exercice va nous aider
Rmque : un petit film de mise en situation à regarder en mettant l’attention sur les interactions du système avec son environnement.
Avant d’énoncer les fonctions il est recommandé de décrire le besoin. Pour cela la méthode consiste à répondre à un ensemble de questions.
A qui le système / objet rend-il service ? (directement) | Ici l’utilisateur de l’objet. |
Sur quoi le système agit-il ? (directement) | Ici l’eau. |
Pour quoi faire ? | Ici décaper la terrasse avec le jet d’eau. |
Il va falloir valider ce besoin, confirmer sa pertinence : les causes ? les buts ?
Les causes du besoin sont les raisons pour lesquelles on éprouve une insatisfaction en l'absence du système. Elles se formulent en "parce que". | J'ai besoin du nettoyeur parce que la terrasse est sale, et que c'est inacceptable pour des raisons pratiques (hygiène) ou sociales. Les causes pointent aussi les insuffisances d'autres solutions : "parce que" c'est trop long de nettoyer avec une brosse à dents ...). |
Les buts décrivent quant à eux la situation améliorée que je pourrai atteindre grâce au système. | j'utilise le nettoyeur pour consommer moins d'eau, nettoyer plus rapidement … |
Ces questions sont très utiles… surtout si l'on a du mal à y répondre !
(Parce que c'est signe que l'on n'est pas convaincu ou que l'on n'a pas compris l’utilité du système).
Hypothèses de disparition / évolution
Enfin, on consolide cette compréhension en réfléchissant aux évolutions possibles qui pourraient venir modifier causes et buts.
En effet si demain, l'eau nous arrivait au robinet à 50 bars, ou si elle était sévèrement rationnée, le besoin du système pourrait prendre un tour très différent.
Suggestion de questions pour chaque chapitre :
Qu’est ce qui vous a étonné ?
Qu’est ce qui est différent de ce que vous saviez ou aviez imaginé ?
Voyez vous des contradictions, des controverses avec d’autres discours ?
Y a t il des cas où vous “sentez” que ça ne s’applique pas ?
Pouvez vous illustrer avec des exemples à vous ?
A quoi ça vous fait penser ?
L’analyse fonctionnelle externe est avant tout une analyse des interactions à la frontière d’un système.
Cette frontière relève d'un choix : c'est au concepteur de décider ce qui rentre ou non dans le périmètre du système. (Voir les astuces en annexe).
A l'extérieur de cette frontière, ce sont des milieux physiques appelés milieux extérieurs (ME). Nous devons les connaître très précisément.
Par contre nous considérons que l’intérieur du système est une « boite noire ».
En effet (en AFE), nous ne cherchons à savoir que ce que fait le système, et non pas encore comment il le fait.
Par analogie avec une frontière entre deux pays, on parlera de flux traversant la frontière.
A une frontière entre 2 pays, il y a
Ainsi, pour des objets techniques… :
Une remarque : pour qu’il y ait un flux, il faut un contact, le plus souvent physique, direct.
Il y a toutefois quelques exceptions puisqu'il existe des interactions à distance (magnétisme, électrostatisme, gravité).
La frontière = surface d’échanges traversée par matières, énergie, information.
Exemple
Prenons l’exemple d’une maison pour illustrer cette notion de flux.
Pour faire une analyse fonctionnelle exhaustive d’un tel système (la maison),
Pour qu’une relation physique existe, il faut que le système offre un chemin continu entre l’entrée et la sortie. Sans ce chemin, le flux de sortie ne peut pas dépendre du flux d’entrée. On parlera alors de flux traversant le système.
(ex du sèche cheveux).
On ne se préoccupera pas de détail de ce chemin, on n’écrit ici que les spécifications externes.
On ne détaille pas l’intérieur du système.
En dessinant une fonction entre deux ME, on spécifie qu’il faudra établir un chemin, mais sans indiquer comment il sera réalisé. Nous revenons plus tard sur les conventions de cette représentation, notamment sur l'existence de flux non traversants.
Cf. le sens du terme fonction en mathématiques Y=f(X) : les caractéristiques de sortie dépendent des caractéristiques d’entrée; on parle alors de fonction de transfert
Acheminer, Transporter, Transmettre | Tuyau, chaîne de vélo, cables…. |
Collecter, Concentrer, Répartir | Loupe, arrosoir... |
Extraire, Séparer | Filtre, presse agrumes, savon... |
Convertir, Transformer | Transformateur électrique téléphone... |
Contrôler, Piloter, Réguler, Amplifier, Réduire | Interrupteur électrique, barrage, régulateur de vitesse... |
Stocker, Conserver, Restituer | Pile, livre... |
Bloquer, Interdire, Empêcher, Limiter | Masque, Casque, barrage... |
Remarque
La formulation du rôle des objets n'est pas unique, et certains objets peuvent figurer dans plusieurs de ces groupes
Suggestion de questions pour chaque chapitre :
Qu’est ce qui vous a étonné ?
Qu’est ce qui est différent de ce que vous saviez ou aviez imaginé ?
Voyez vous des contradictions, des controverses avec d’autres discours ?
Y a t il des cas où vous “sentez” que ça ne s’applique pas ?
Pouvez vous illustrer avec des exemples à vous ?
A quoi ça vous fait penser ?
Pour identifier et formuler les fonctions.
C’est une démarche itérative
Faire une analyse fonctionnelle exhaustive c’est compliqué.
Pour s’organiser on démarre par les cycles de vie - on le représente souvent par un cycle
Et on “zoome” sur la situation “utilisation” .
La liste des situations de vie c’est un peu comme le sommaire de notre travail.
Les démarches qui vont suivre doivent s'appliquer à toutes les situations de vie.
Dans ce cours, nous nous limiterons à les décrire seulement sur les phases d'utilisation.
(Elles sont généralement à la fois les plus compliquées et celles qui génèrent le plus d'informations pertinentes).
Listons les milieux extérieurs en interaction avec notre système, en prenant deux précautions :
Les ME doivent être cohérents avec le périmètre de l'étude défini lors de l’énoncé du besoin.
Par exemple, vous allez devoir décider, si ça n'avait pas été fait lors de l'expression du besoin, si l'ampoule ou les piles font ou non partie de la lampe-torche, ou si le foret fait partie de la perceuse..
Les ME doivent avoir une existence physique, matérielle.
Par exemple : les intempéries, oui / l'oxydation, non / les véhicules, oui / la circulation, non / l'œil, oui / l'esthétique, non.
C’est une étape intermédiaire qui permet de consolider les informations, par ex en écartant un ME sans relation effective avec le système.
Formellement, on peut se dispenser de cette étape de contrôle. Mais elle s'avère précieuse, surtout quand le produit devient complexe ou que l’on débute.
On peut ensuite établir les relations souhaitées entre flux : les fonctions d’usage.
On suggère de commencer par appliquer des principes de conservation :
•Conservation de la matière : Si de la matière rentre dans le système, il y a nécessairement un lieu de sortie. (et inversement)
•Conservation de l’énergie. Si un système applique de l’énergie sur un ME, il l’a nécessairement puisée quelque part.
Evidemment, il peut y avoir des cas limites, surtout lorsqu’un produit vous est fourni avec une réserve (un stylo avec sa réserve d’encre, une montre jetable contient une pile..). Dans ces cas là, il faut ajuster la représentation : les annexes proposent quelques conseils dans ce sens.
•Pas de principe de conservation de l’information. Conséquence : les fonctions de traitement d’information (mesure, traitement, commande, réglage…) seront plus difficiles à exprimer et pourront l’être de plusieurs façons différentes.
Remarque : Si un ME résiste à vos tentatives de connexion avec un autre : vous venez surement de détecter une fonction d'adaptation (cf ci-dessous).
Après avoir réalisé les étapes précédentes, il est temps de nommer les fonctions.
Nous distinguons deux familles de fonctions (et nous en rajoutons une 3e).:
-les fonctions d'usage,
Elles correspondent aux relations entre flux, i.e. avec un chemin traversant le système
-les fonctions d'adaptation,
Elles expriment la nécessité pour le système de cohabiter avec des éléments de son environnement. Cette cohabitation se traduit souvent par des risques d’interactions entre le système et l’élément de son environnement identifié. (exemple, une enceinte acoustique est posée sur une étagère → risques de transmissions de vibrations et besoin de lui réserver une place et des appuis)
-les fonctions d'estime,
Elles traduisent les aspects affectifs ou sensoriels : pensons au design …
Une fonction s'exprime par une phrase, dont le sujet est systématiquement « le système ».
-le sujet est suivi d'un verbe d’action et d’une précision sur le type de flux traversant -on complète la phrase en indiquant explicitement les milieux extérieurs entrée et sortie. | |
-quelques verbes par défaut (s’adapte, résiste, respecte) -la mention du milieu extérieur considéré -lorsque c’est possible, une précision, par exemple sur les effets nuisibles redoutés (résiste à la corrosion par les agents atmosphériques) |
Appliquer cette démarche à notre exemple : le nettoyeur à haute pression
LISTER LES ME et LES FLUX | -L’utilisateur oriente, règle et déclenche (attention, ce sont les actions de l’utilisateur, pas les fonctions du système) -La prise électrique fournit l’énergie. (idem) -Le tuyau d’eau fournit de l’eau. -Le jet d’eau sort du nettoyeur haute pression (c’est le flux de sortie principal) -Le nettoyeur génère du bruit, des projections -Il est soumis aux agressions extérieures et ne doit pas détériorer son environnement -Il est en contact avec le sol (Nous avons regroupé des étapes du cycle d’utilisation ainsi que certains ME) | |
TRACER LES FLUX, NOMMER LES FONCTIONS | Appliquons les principes de conservation : Conservation de la matière : l’eau doit circuler de l’arrivée d’eau vers le jet (sortie) Conservation de l’énergie : captée à la prise électrique, elle doit servir à donner de la vitesse au jet. Pour la commande, nous avons choisi de regrouper toutes les commandes en une seule fonction. On aurait pu choisir une autre représentation. Par exemple considérer que la main qui règle n’est pas nécessairement celle qui appuie sur la poignée. Nous avons fait un autre choix de représentation : diriger la commande vers le jet… Ce choix est cohérent avec une notion de finalité. Les actions de réglage, mise en marche…ont pour finalité de modifier les caractéristiques du jet. Nous avons ainsi défini 3 fonctions d'usage et 3 fonctions d'adaptation. | |
VALIDER LES FONCTIONS | Une fois les fonctions nommées, il est possible de se vérifier –en partie – en examinant 2 critères à caractère logique. -Premier critère : les fonctions doivent être des conditions suffisantes pour le besoin. Ainsi, est ce que je peux affirmer que...Si le système réalise l’ensemble des fonctions …Alors il me permet de décaper … Cela semble être le cas ici -Deuxième critère : les fonctions doivent être indépendantes. Cette indépendance logique consiste à vérifier qu’aucune fonction n’est une simple paraphrase d'une autre, ou une conséquence logique d'autres fonctions. Appliquer ce critère, c’est souvent simplifier l’énoncé des fonctions |
Système : répond à un besoin Frontière : doit être définie avec précision Milieux Extérieurs (ME) : milieux physiques en contact avec le système Fonctions : elles traduisent toujours des flux physiques | |
Elle traduit une relation souhaitée entre un flux entrant et un flux sortant. Elle suppose un chemin interne continu, (on spécifie ce chemin dans l’AF sans le préciser). | |
Elle traduit une relation conditionnelle avec un autre milieu extérieur, sans relation souhaitée avec un autre flux. |
Suggestion de questions pour chaque chapitre :
Qu’est ce qui vous a étonné ?
Qu’est ce qui est différent de ce que vous saviez ou aviez imaginé ?
Voyez vous des contradictions, des controverses avec d’autres discours ?
Y a t il des cas où vous “sentez” que ça ne s’applique pas ?
Pouvez vous illustrer avec des exemples à vous ?
A quoi ça vous fait penser ?
Formuler les fonctions = énoncer ce qui est attendu du système en termes QUALITATIFS
Mais nous avons besoin d’aller plus loin :
Et pour cela, nous avons besoin de passer à des éléments QUANTITATIFS : notion de performance.
Le système : un ensemble au sein d'un environnement plus ou moins riche et complexe.
Les actions du système : des flux traversant le système..
Le besoin est rempli par les actions (ou fonctions) du système (cf condition logique plus haut),
Ces actions se traduisent par des flux,
==> trouver les grandeurs les plus pertinentes pour quantifier les performances du système, c'est tout simplement trouver celles qui décrivent les flux.
Qualifier une fonction = qualifier un flux qui traverse la frontière.
Utilisons la méthode du QQOQCP en focalisant sur les questions QUOI et COMBIEN
QUOI ?
On doit préciser la nature du flux et ses paramètres d’état.
son état (liquide, solide, gaz…),
sa composition
ses paramètres d’état (pression, température, et les paramètres physico chimiques )
le type d’énergie (chaleur, électrique, magnétique…)
son potentiel (volts si électrique, températures si thermique, …continu ou alternatif…).
La nature des données (analogique,numérique..)
Son format (continue ou discontinue, par paquets, …)
COMBIEN ?
quantités totales ou/et instantanées, variation, etc...
kg/s , m3/s etc...
Joules ou Watt
Octets ou octets/s, bits/s ou paquets/s
OU ?
Dire avec précision le lieu de la mesure.
QUAND ?
Dire à quel instant exactement.
Evolutions temporelles :
Exemple : l'intensité d'un courant varie avec l'angle d'un potentiomètre
Toujours préciser dans quelle unité on s’exprime.
Une fonction d'usage = un flux
Donc il est logique de mesurer les performances en rapprochant ce qui sort du système de ce qui y est entré.
Exemples :
•L'interrupteur transmet le courant : mesurer une intensité en fonction de la position de l'interrupteur.
•Un joint bloque le passage d'un liquide : mesurer les pertes de liquide en fonction de la pression exercée sur le fluide
•Le microphone transforme l'onde acoustique en onde électrique, la sono amplifie le signal électrique … : de combien, avec quelle courbe de réponse ?
•La détendeur de plongée pilote la pression de l'air délivrée au plongeur en fonction de la pression ambiante de l'eau : mesurer une différence entre les pressions…
En physique et en automatique,
la fonction mathématique qui relie la sortie à l'entrée,
S= f(E),
est la fonction de transfert.
Ceci traduit les notions suivantes :
-transmission ou au contraire interruption, isolation
-transformation, amplification, réduction, démultiplication
-pilotage, contrôle
-décalage temporel, délai
-rendement, efficience, pertes …
c’est à dire le rapport entre ce que m'a restitué le système par rapport à ce que je lui ai confié.
Parmi les flux physiques qu'organise ce système, il y a un flux d'énergie, qui part de la chaussure du cycliste et qui arrive à la chaussée.
Le système remplit ici des fonctions :
- de transmission d'énergie (travail mécanique : produit d'un effort par un déplacement)
-de transformation de cette énergie en effet les modalités (direction et valeur des efforts et des vitesses) ne sont pas les mêmes à la sortie qu'à l'entrée.
D’où la formulation de cette fonction :
“appliquer au sol le travail mécanique reçu du pied du cycliste”
Quels paramètres influencent la performance du vélo ?
Si on veut comparer les performances de ce vélo à un vélo hollandais par exemple pour déterminer lequel est le plus performant...
Quel test permettrait de mesurer la performance du vélo dans cette fonction de transmission d'énergie ???
Essayons de lister les facteurs susceptibles d'influencer la vitesse.
•ceux qui dépendent de caractéristiques internes du vélo, comme les frottements : c'est bien leur influence que l'on cherche à évaluer
•ceux qui dépendent d'éléments extérieurs : par exemple la force exercée par le pied , qui est un descripteur du flux d'entrée ;
•mais aussi les paramètres ambiants qui peuvent perturber la mesure, comme le vent, qu'il soit favorable ou contraire.
Pour qu'un test de vitesse soit répétable et reflète les performances du vélo et seulement les performances du vélo, il faut que tous les paramètres externes soient neutralisés, c’est-à-dire fixés à une valeur imposée, qui sera reproduite à l'identique pour tous les tests (par ex route plate, vent nul, même cycliste…).
Soit
Vitesse du Vélo ? |
L'idéal est bien sûr de définir et mesurer des paramètres le plus près possible de la frontière.
Ce sont alors directement les paramètres physiques du flux.
L’avantage de ce choix est que ces paramètres sont moins susceptibles d’être perturbés par des facteurs externes au système.
Mesure directe : très précis (ex du vélo avec des mesures sur banc d’essai etc..)
Mesure indirecte : moins précis, biaisées par le comportement des ME (ex de la poste et de la mesure du nb de colis à l’heure par une enquête de satisfaction)
Pour une raquette à neige, les performances des flux d’efforts ou fonctions (donc d'énergie) se quantifient en une pression (en Pascals), un effort latéral maximum (en newtons…).
Mais la vitesse de déplacement de l’utilisateur (en mètres par seconde), la distance qu’il peut parcourir (en Km), l’énergie qu’il dépense (Kilocalories), sont eux aussi des paramètres physiques mesurables…Ils dépendent de facteurs extérieurs (l'utilisateur, la neige), mais ce sont néanmoins des quantifications concrètes . En fait, ce sont des quantifications concrètes du besoin, et elles sont exprimées dans le langage de l'utilisateur.
Ce serait une confusion d'utiliser les uns (paramètres d’usage) à la place des autres (comportements du système). Néanmoins les deux ont leur utilité, suivant la phase du projet où l'on se trouve, et surtout à qui l'on s'adresse.
Pour les techniciens et ingénieurs, le langage des fonctions est celui des choix techniques. Alors que le langage du besoin facilite le dialogue avec l'utilisateur
Enfin, de même que nous avions vérifié avec des règles logiques que les fonctions étaient une condition suffisante du besoin d'un point de vue qualitatif, il faudra également s'en assurer d'un point de vue quantitatif avec de la modélisation plus fine. Les performances atteintes sur les fonctions doivent être suffisantes pour répondre à celles qui décrivent le besoin.
Le terme "adaptation" signifie que le système doit être capable de cohabiter sans dommages avec son environnement : ni le perturber, ni s'en trouver altéré.
Dans ce cas le flux = une action de l'extérieur qui serait susceptible de nuire au système,
ou
une action du système qui pourrait être nuisible pour l'extérieur.
Mettre en critère une condition d'adaptation se fera donc en deux temps :
•énoncer l'agression potentielle, en termes de flux
•décrire le comportement attendu vis- à-vis de cette situation potentiellement nuisible.
Ici apparaît un petit paradoxe / structure (ce de quoi il est fait) dont on doit faire abstraction et qui pourtant nous permet de détecter les agressions potentielles.
(Ex : combinaison de plongée)
On voit surgir au passage la notion de contradiction, exploitée par les outils de TRIZ, (cf le module TRIZ).
Soit en résumé
Suggestion de questions pour chaque chapitre :
Qu’est ce qui vous a étonné ?
Qu’est ce qui est différent de ce que vous saviez ou aviez imaginé ?
Voyez vous des contradictions, des controverses avec d’autres discours ?
Y a t il des cas où vous “sentez” que ça ne s’applique pas ?
Pouvez vous illustrer avec des exemples à vous ?
A quoi ça vous fait penser ?
avec les questions QUOI ?, COMBIEN?, OU?, QUAND?
avec les questions QUOI ?, COMBIEN?, OU?, QUAND?
- simple rapport : un rendement, une perte (d’énergie, de matière, d’information… ).
- relation plus compliquée (loi mathématique qui exprimera comment varie la sortie en fonction de l'entrée). Exemple comment varie le débit d'eau du nettoyeur en fonction de l'angle de réglage de la lance.
On les traite comme les fonctions d'adaptation,
De façon un peu imagée, sous quelles conditions peut on considérer que le système ne blesse pas son milieu extérieur ET qu’il n'est pas blessé par lui.
Pour chaque fonction, indiquer les étapes 1 à 4 du questionnement (Quoi, Combien, Où, Quand)
Pour chaque étape, nommer les grandeurs physiques visées (quantité matière, vitesse, débit, rendement)
En préciser l’unité physique de mesure (A, Kg, W, Mpa..)
Puis les valeurs. valeur nominale ou plage de variation…(plancher<cible<plafond)
Puis les moyens de la mesurer. (conditions de mesure)
Puis des commentaires et un degré de flexibilité, habituellement noté de 0 (caractéristique absolument indispensable, c'est le cas par exemple des éléments de sécurité ou des obligations réglementaires) à 3 (valeur très négociable, donnée pour information).
1 : A l’arrivée d’eau :
QUOI : Eau propre filtrée, température, pression, éventuellement viscosité
COMBIEN : Débit maximum disponible ou dépendance du débit / pression
OU : La position du point de branchement
QUAND : toujours disponible.
2 : A la sortie.
QUOI : Eau filtrée, température, forme du jet, vitesse moyenne, distribution de la vitesse en fonction de la distance à l’axe du jet, vitesse de rotation (s’il s’agit d’un jet tournant)…
COMBIEN : débit en sortie
OU : Les points accessibles relativement à l’utilisateur (dans un rayon donné, jusqu’à une hauteur donnée)…
QUAND : à la demande de l’utilisateur
3 : Des relations de transformation :
Echauffement maxi de l’eau, pertes, délai entre l’entrée et la sortie, volume maximum pouvant être contenu dans le nettoyeur haute pression…
4 : Adaptation à l’entrée :
Type de raccords possibles, dépression imposée par le nettoyeur haute pression en fonctionnement maxi, coup de bélier lors de l’arrêt de l’appareil.
Dans l’autre sens, une condition de résistance à l’eau douce possiblement calcaire.
5 : Adaptation à la sortie :
Nous n'avons rien identifié, sauf la résistance à la corrosion par l'eau, déjà mentionnée.
Pour la fonction Fu4. “[Canalise et forme] le jet d’eau depuis la prise d’eau”
Débit, pression, vitesse, forme du jet, puissance, … = paramètres fonctionnels.
Temps de nettoyage (d’un vélo, d’une terrasse…), une qualité de nettoyage, ou d’éventuels détériorations… dépendent du nettoyeur haute pression lui-même mais aussi de la façon dont l’utilisateur a réglé l‘appareil et comment il l’utilise, de la distance et de la vitesse qu’il contrôle, de la façon dont il insiste – ou pas – sur les zone difficiles, du type de boue (sur le vélo) ou de mousse (sur la terrasse), et dans ce dernier cas de la nature du sol (car nettoyer des pavés béton est plus long qu’un carrelage). = paramètres d’usage (besoin)
Suggestion de questions pour chaque chapitre :
Qu’est ce qui vous a étonné ?
Qu’est ce qui est différent de ce que vous saviez ou aviez imaginé ?
Voyez vous des contradictions, des controverses avec d’autres discours ?
Y a t il des cas où vous “sentez” que ça ne s’applique pas ?
Pouvez vous illustrer avec des exemples à vous ?
A quoi ça vous fait penser ?
L’analyse fonctionnelle, c’est avant tout un langage, une représentation, pour exprimer les actions et interactions d’un système avec ses milieux environnants.
Ce que je fais avec le système, ………………………………………BESOIN
ce que le système fait,....................................................................FONCTION
ce dont est fait le système…………………………………………….STRUCTURE
Ainsi, on prend soin de ne pas mêler les fonctions avec la description de la structure du système.
Formalisme et des termes différents car points de vue différents.
Coté BESOIN | Coté FONCTION |
ce à quoi sert le système | ce qu’il fait |
on se met à la place de l'utilisateur | on se met à la place du système |
des grandeurs qui qualifient l'usage | des grandeurs qui qualifient les flux, (mesurées au plus près de la frontière) |
Pour nous aider à réfléchir, nous disposons d'une METHODE,
(permet d’ordonner les questions, pour les fonctions, comme pour les performances - réiterer si besoin).
Convention de représentation
Système Frontière, Milieux Extérieurs physiques (ME), Flux (chemins), Relations (entrée / sortie), Grandeurs physiques (avec des unités)… |
Convention d’écriture
Utiliser un verbe précis Indiquer deux ME | |
Utiliser un verbe précis Indiquer un ME |
Et le tableau récapitulatif pour organiser toutes les données
Les tests de qualification
Tests plus ou moins élaborés
Un test mesure un paramètre de sortie lorsqu'un système est soumis à une sollicitation, souvent en présence de bruits.
Comportement : réponse d’un système soumis à une sollicitation.
Performance : grandeur qui mesure le comportement du système
Critère : valeurs limites acceptables pour une performance.
Procédure de test : établit des conditions de mesure répétables pour évaluer un critère en figeant tous les paramètres extérieurs au système.
Autres suites ...
Différences de pratique
Nous utilisons une vision physique des fonctions.
Mais d'autres façons de dérouler des analyses fonctionnelles sont possibles.
D'autres termes peuvent être utilisées : fonctions principales, fonctions contraintes.
D'autres expressions peuvent être préconisées.
(Et il y a parfois de vraies différences sur les concepts. Un même mot peut alors signifier une réalité différente).
Souvent on a des différences de point de vue selon les métiers ou les problématiques.
Statut des informations produites par une analyse fonctionnelle
Dans des relations client fournisseur très contractuelles ou dans des approches de processus normés de conception, les informations contenues dans un cahier des charges prennent valeur d'un engagement sur un objectif.
Mais dans des approches agiles, plus adaptées à l'innovation, les données de l'analyse fonctionnelle peuvent être remises en cause plus facilement.
Raison de plus pour qu'elles soient établies avec clarté afin d'être comprises de tous.
Suggestion de questions pour chaque chapitre :
Qu’est ce qui vous a étonné ?
Qu’est ce qui est différent de ce que vous saviez ou aviez imaginé ?
Voyez vous des contradictions, des controverses avec d’autres discours ?
Y a t il des cas où vous “sentez” que ça ne s’applique pas ?
Pouvez vous illustrer avec des exemples à vous ?
A quoi ça vous fait penser ?