Chronologie de la Colombie dans les années 1980
L’économie de la drogue s'installe. Une partie du financement des FARC provient d’un impôt prélevé sur la coca, auquel s’ajoute une politique d’enlèvements contre rançon.
Début de l’exploitation de la gigantesque mine de charbon à ciel ouvert de la Guajira.
1980
Le M19, prend l’ambassade dominicaine, où sont gardés en otage de nombreux diplomates. Il retourne à la guérilla de montagne (- 1982).
De puissants cartels de la drogue assoient leur pouvoir à Medellin et Cali.
Décriminilisation de l’homosexualité.
1981
Échec de la grève générale en octobre.
En réponse à la séquestration de Martha Nieves Ochoa, parente d’un groupe de narcotrafiquants reconnus de Medellín, les cartels de la drogue s’associent en créant un escadron paramilitaire appelé « Mort aux ravisseurs » (Muerta a Sequestradores, MAS). L’armée participe de manière directe à l’entraînement de ses effectifs.
Pablo Escobar devient le plus grand le plus grand trafiquant de cocaïne du monde.
1982
Gabriel Garcia Marquez obtient le prix Nobel de littérature.
> Le 7 août 1982, élection comme président du conservateur Belisario Betancourt (- 1986).
Belisario Betancourt
Bien que conservateur, il prend une initiative pour « faire la paix » avec un projet d'amnistie. Il lève l'État de siège.
> En décembre 1982, une loi d’amnistie large est votée.
La situation économique se dégrade.
Uribe est maire de Medellin (- 1984).
Pablo Escobar, trafiquant de drogue est élu comme suppléant à l’Assemblée nationale.
> A la fin de l'année 1982, visite de Ronald Reagan. Le question centrale des relations est le narcotrafic.
1983
Le prêtre Manuel Perez prend la direction de l’ELN.
Négociations de paix avec les FARC et le M19.
1984
Le 30 avril, les sicarios de Pablo Escobar assassinent le ministre de la Justice Rodrigo Lara Bonilla, homme politique intègre de premier plan qui a commencé à s'attaquer aux cartels de la drogue par la destruction de laboratoires et la désignation d'institutions abritant des intérêts narcos, comme plusieurs clubs de football. Il a mis en cause Alvaro Uribe, maire de Medellin.
Rodrigo Lara Bonilla
Une partie des parlementaires est directement financée par l'argent de la drogue.
L'État de siège est rétabli.
Le 28 mai, accord de cessez-le-feu avec les FARC. Le pouvoir s’engage à lancer une série de réformes politiques, économiques et sociales. Il établit un délai d’un an pour permettre au mouvement armé de s’organiser politiquement.
Les FARC disposent de 7.500 combattants organisés dans vingt-sept fronts installés sur tout le territoire.
Le 10 août, le médecin Carlos Toledo Plata, membre éminent du M-19 depuis sa fondation, et chargé par le président de la République de faire avancer les accords de paix entre son mouvement et le gouvernement, est tué de onze balles par des inconnus alors qu’il sort de son domicile.
Milieu des années 1980
La guérilla décide de réguler la culture du coca et de percevoir un impôt.
1985
En février, les FARC, en lien avec la Parti communiste, créent un nouveau parti, l'Union patriotique (UP) sans pour autant délaisser le combat armé. L’UP présentera des candidats aux futures élections municipales.
Les paramilitaires sont devenus le bras armé des narcotrafiquants.
Une fois l’élection populaire des maires officialisée, les paramilitaires commencent à assassiner des maires, des conseillers, des membres du Congrès et des dirigeants de l’Union patriotique, ainsi que les leaders sociaux ou politiques qui pourraient mettre en question leurs pouvoirs locaux.
En juin le M19 décide de rompre la trêve signée en 1984.
Sous prétexte de lutter contre la guérilla, et parfois contre les trafiquants de drogue, des régions entières sont sous le contrôle de l’armée, en particulier là où les conflits pour la terre sont le plus aigus.
Le 6 novembre, le M19 attaque le Palais de Justice à Bogota où se trouve les 12 magistrats de la Cour suprême. Il prend 300 otages pour faire pression sur le chef de l'Etat, Belisario Betancur, avec lequel elle négocie un accord de paix. L’armée intervient avec des chars ce qui résulte par une boucherie de près de 100 morts dans des conditions douteuses dont onze des douze magistrats[1].
L’opération sonne le glas du processus de paix.
Eruption du volcan Nevado del Ruiz sur la cordillère centrale dans la zone caféière qui dévaste tout sur son passage. La ville d'Armero est rayée de la carte par des coulées de boue libérées par le volcan, 25.000 morts.
Le 14 novembre, congrès à Bogota de l’Union Patriotique avec 3249 délégués.
1986
L’UP participe avec succès aux élections : 350 conseillers municipaux, 23 députés et 6 sénateurs sont élus au Congrès.
Une vague d’assassinats sans précédent fauche 4.000 dirigeants, cadres et militants de l’UP et du Parti communiste. Ces assassinats sont faits par des paramilitaires d’extrême droite, avec la complicité d’agents des forces de l’ordre.
Le 17 décembre, Guillermo Cano, le directeur du quotidien libéral progressiste El Espectador est assassiné par un tueur de Pablo Escobar. Escobar contrôle 80 % du trafic mondial.,
Forte augmentation des assassinats politiques.
Présidence du libéral Virgilio Barco (- 1990). recul électoral du parti conservateur.
La décentralisation est approfondie.
Virgilio Barco
1987
A l'université d'Antioquia (Medellin), 19 étudiants et professeurs sont tués par des groupes paramilitaires proches de l'État car ils sont liés à des projets sociaux autour des droits de l'homme.
1988
Première élections des maires.
Il y a 8.000 militants dans des maquis répartis sur 71 fronts. Certains utilisent des méthodes narco-terroristes.
Les enlèvements sont monnaie courante. Ils peuvent être le fait de chacun des groupes armés.
1989
Le poids des narcotrafiquants se fait sentir de plus en plus dans toutes les dimensions de la vie collective.
Des latifundistes (ACDEGAM), des narcotrafiquants du cartel de Medellin et des responsables militaires et policiers passent un contrat avec des mercenaires britanniques et israéliens pour de l’entraînement et de la tactique contre-révolutionnaire. Ces mercenaires ont entraîné des centaines d’hommes, dont des futurs chefs paramilitaires. Ces mercenaires, parmi lesquels l’israélien Yar Klein, avaient aussi pour mission d’importer des armes.
Le 18 août, Pablo Escobar fait assassiner un candidat à l'élection présidentielle qui a fait de la lutte contre la corruption un thème central, Luis Carlo Galan. le choc est immense pour toute la société colombienne.