Proposition de KT42 pour un temps de caté du cycle III (CE2 au CM2)

Caté : une découverte du Notre Père

Communier « c’est s’ouvrir à la prière » - Le Notre Père

 Temps de caté de 2 heures

Mieux comprendre la prière du Notre Père.

Proposition de KT42 pour un temps de caté du cycle III (CE2 au CM2) -  parcours catéchétique 2009-2010.

 Objectif :

 

1° - Découverte ou redécouverte du Notre Père : travail autour du texte.

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Image agrandie dans le dossier

1°- A partir de l’image, réfléchir sur la prière.

 

Dire aux enfants que nous allons découvrir une prière particulière écrite dans la Bible, dans le Nouveau Testament : « le Notre Père ».  

 

2 ° Une prière donnée par Jésus

Lire le texte de Mt 6, 6-15 pour se plonger dans la source du Notre Père.

 Mt 6, 6-15

06 Mais toi, quand tu pries, retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra.

07 Lorsque vous priez, ne rabâchez pas comme les païens : ils s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés.

08 Ne les imitez donc pas, car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant même que vous l’ayez demandé.

09 Vous donc, priez ainsi : Notre Père, qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié,

10 que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.

11 Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.

12 Remets-nous nos dettes, comme nous-mêmes nous remettons leurs dettes à nos débiteurs.

13 Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du Mal.

14 Car, si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi.

15 Mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père non plus ne pardonnera pas vos fautes.

Image sur Art Bible (le lien n’est plus valide)

 

 - Chaque enfant écrit le Notre Père sur son cahier

En laissant 5 ou 6 lignes entre les phrases.

 

 - Comprendre le texte

Demander aux enfants s’il y a des mots ou expressions qu’ils n’ont pas compris.

Ensemble, essayer d’y répondre et chercher à comprendre la prière en reprenant phrase par phrase.

cf le document : comprendre le Notre Père dans le dossier

 2° - Activité : dialogue, mise en scène.  

 

ll s’agit d’un dialogue autour du Notre Père entre un homme qui récite sa prière et Dieu qui l'interrompt pour lui demander s'il comprend le sens des paroles qu'il prononce. Avec les enfants, on peut répartir les paroles de l’homme entre plusieurs enfants pour que tous participent. On peut inventer une mise en scène.

3° - Prier avec le notre Père.

 

Avec les enfants, réciter le Notre Père en faisant une gestuel.

 

 

Vous pouvez remplacer la 2ème activité par une autre au choix :

1-  Réécrire le Notre Père avec ses propres mots. L’écrire sur son cahier.

2-  Pour chaque phrase, trouver une image qui illustre cette phrase. Faire un panneau.

Le Notre Père réécrit par les enfants

Papa

Qui est avec nous de partout

Que tout le monde respecte ce que tu nous as demandé,

Qu’on donne toujours de l’amour et de la tendresse

Pour que tout le monde soit heureux

Que notre papa et notre maman aient un travail et qu’on partage le pain qu’on a.

Pardonne-nous pour tout le mal que nous avons fait

Nous allons faire des efforts pour pardonner à ceux qui nous en fait.

Aide nous à nous contrôler et à faire toujours du bien.

Merci


Comprendre le Notre Père

NOTRE PERE :

Dieu est comme un père qui aime ses enfants.

Comme un père, il donne vie, nous accompagne,

Il nous guide sur le chemin de la vie…

Il nous donne ce qui est bon pour nous.

Il est un peu comme un papa qui s’allonge sans rien dire auprès de son enfant juste pour lui dire : » Tu n’es pas seul, je suis avec toi… »

QUI ES AUX CIEUX :

Bien sûr, il ne vit pas dans le ciel ! Être aux cieux, c’est être plus grand que tout, dépasser tout ce que l’on peut imaginer. Mais je sais que son Amour est plus grand, plus haut, plus fort, que tout l’amour que je pourrai rencontrer ou mettre sur terre.

Il est un peu comme le ciel, il dépasse tout, il est infini.

QUE TON NOM SOIT SANCTIFIÉ :

«Sanctifier = Dire de quelqu’un qu’il est saint.»

Que Ton Nom soit sanctifié signifie = que tous sachent que tu es Saint !

Mais pour que tout le monde sache que Dieu est saint, ça ne se fera pas tout seul, il faut que je le dise autour de moi.

QUE TON RÈGNE VIENNE :

De même, le Règne de Dieu ne tombera pas du ciel comme ça. Et pour que cet amour de Dieu rayonne sur le monde, on peut déjà commencer à faire fleurir un peu de ce règne en semant des petites graines d’amour dans nos petits groupes : en famille, au caté, à l’école, au travail… Ne jamais oublier que sur ce chemin nous ne sommes jamais seuls. Le Règne de Dieu, c’est l’amour et la paix. « Que ton Règne vienne » est un appel de Dieu à laisser grandir son Règne = son amour en nous et à l’éparpiller autour de soi.

QUE TA VOLONTÉ SOIT FAITE SUR LA TERRE COMME AU CIEL :

«Que ta volonté soit faite», c’est une phrase difficile à dire…

Souvent, je préfère faire ma volonté…et aimer les gens que j’ai envie d’aimer… Lorsque je dis : «Que ta volonté soit faite», j’ai un peu peur de ce que Dieu va me demander, vers qui il va m’inviter à marcher ? Qui va t-il m’envoyer à aimer ?

Dire « que ta volonté soit faite », c’est se laisser conduire par Dieu sur le chemin. C’est dire aussi « que ta volonté soit faite en moi »

C’est laisser Dieu agir en nous, tout près, sur la terre où je vis, où je ris, où je pleure… pour que la volonté de Dieu sur la terre approche celle qui est dans les cieux.

DONNE-NOUS AUJOURD’HUI NOTRE PAIN DE CE JOUR :

Dieu donne ce qui est bon pour vivre : La patience, l’écoute, l’amour, le pardon, tendresse, écoute, chaleur, réconfort, générosité, miséricorde, paix, respect, tendresse, partage, don, service, confiance,…accompagnement…. Et cet Amour peut devenir notre pain quotidien, notre nourriture, c’est à dire ce qui est nécessaire pour que nous puissions vivre chaque jour notre vie d’enfant de Dieu. Il donne généreusement, inlassablement… Il donne aujourd’hui : maintenant, là, en ce moment, en cet instant où nous vivons !

Le « pain » peut être différent pour chacun (Exemples : Aujourd’hui, je vais au caté ; on va me demander de partager : je vais demander à Dieu la force de partager. Il y a un enfant dans le groupe que j’ai du mal à aimer : je vais demander à Dieu la force de me rapprocher de lui. J’ai toujours envie de parler de moi ; les autres ne m’intéressent pas : je vais demander à Dieu la force de regarder vers l’autre et de l’écouter…). Chacun cherchera quel « pain » il est important pour lui de demander à Dieu.

« Donne-nous notre pain de ce jour », c’est demander à Dieu, chaque jour ce qui nous manque pour vivre de sa Vie d’Amour ! Ce pain peut aussi être celui de l’eucharistie. L’eucharistie peut nous aider à mieux aimer son prochain.

PARDONNE-NOUS NOS OFFENSES

Prise toute seule, la phrase peut paraître curieuse… Comment douter un seul instant que Dieu puisse ne pas pardonner ? Cette phrase ne doit pas être séparée de la suivante…

Comme nous pardonnons aussi

à ceux qui nous ont offensés :

Dieu nous demande de pardonner à notre prochain comme Dieu nous pardonne. Dieu nous pardonne toujours, il ne faut pas en douter : c’est ce que nous dit la seconde partie de la phrase.

Mais, avant d’arriver devant Dieu, nous avons tout un chemin à parcourir.

Et sur ce chemin, nous pouvons être freinés, arrêtés même, par notre lourd fardeau : Tous nos manques d’amour, nos manques de regard vers les autres, mais aussi ce poids pesant qu’est le refus de pardonner.

Car « notre » Père c’est aussi le Père de celui à qui je ne veux pas pardonner et ce n’est qu’ensemble et dans la paix que nous marcherons vers Lui.

Mais comment pardonner ? Parfois, c’est vraiment très difficile !

Peut-être pouvons-nous déjà commencer par reconnaître nos manques, notre pauvreté, notre dénuement… Les faiblesses des autres sont aussi les nôtres…

Ensuite, ne pas désespérer. Se tourner vers Dieu qui est toujours là et qui nous donne le pain utile pour ce jour… Pourquoi ne pas lui demander la force du pardon ?

Cette phrase est en fait une demande à Notre Père, de nous aider à pardonner, à pardonner à ceux qui m’ont offensé, à aimer mes ennemis,

ET NE NOUS LAISSE PAS ENTRER EN TENTATION

Tous les jours, nous sommes tentés de ne pas aimer son prochain. C’est si facile de ne pas aimer l’autre, de le juger, de le mépriser, de l’écraser, de le blesser avec des mots méchants,  avec des gestes, ou tout simplement en étant indifférent, en l’ignorant.

Mais attention, ce n’est pas Dieu qui nous soumet. Au contraire, sur le chemin qui mène à Lui, nous sommes libres : libre de dire « oui », « non », « oui, mais…», « non, sauf si…»  Nous éprouvons la tentation de fuir, de faire demi-tour, de s’arrêter, de se replier, de vivre sa vie pour soi, de regarder certains mais pas d’autres.

Dire « NE NOUS LAISSE PAS ENTRER EN TENTATION » c’est, demander à Dieu de nous aider à combattre cette tentation de ne pas aimer.

Mais délivre-nous du mal :

C’est demander à Dieu de nous  libérer de tous nos poids, de nos obscurités, de nos égoïsmes, et de nous faire entrer dans sa Lumière… Le Notre Père est une marche ; une marche aboutissant à un pays où il n’existe ni mal, ni haine, ni séparation… Mais où le Royaume est là… comme un nouveau jour qui se lèverait…

Dans Le Notre Père, nous émettons un grand et beau souhait : nous prions pour que le monde dise son « oui » à l’Amour de Dieu (Que Ton Nom soit sanctifié, que Ton Règne vienne, que Ta Volonté soit faite )… Nous sommes aussi conscients que la construction du Royaume ne se réalisera pas sans nous (d’où la difficulté, car nous sommes bien faibles d’amour). Mais nous savons aussi que Dieu n’abandonne pas l’homme. Alors, nous Lui demandons le Pain (générosité, douceur, patience,…), la force du pardon, le courage de ne pas abandonner et de toujours persévérer (aide-nous dans la tentation)…

Notre demande d’aide sera à renouveler chaque jour, tout simplement parce qu’un jour nous manquerons de patience, un autre d’écoute, un autre de mots, de compréhension… .

POUR ALLER PLUS LOIN

L’origine du Notre Père

C’est Jésus lui-même qui nous l’a enseigné. Non pas en nous donnant une liste de formules à apprendre par coeur, mais par son exemple. Luc et Matthieu présentent cette prière, chacun à leur manière. Matthieu l’inclut dans l’enseignement du « Sermon sur la montagne », juste après deux avertissements : « Ne priez pas comme les hypocrites », et « Ne rabâchez par comme les païens ». Luc raconte que les disciples, impressionnés par l’attitude de Jésus en prière, lui ont demandé : « Apprends-nous à prier ». Le Notre Père est aussi un texte tissé d’expressions bibliques, qui rappelle le Kaddish, une très ancienne prière juive de sanctification du Nom du Seigneur.

Comment le Notre Père est-il arrivé jusqu’à nous ?

Jésus l’a prononcé dans sa langue, l’araméen. Puis les évangiles de Luc et de Matthieu ont été rédigés en grec. Le Pater Noster, sa traduction en latin, a été longtemps utilisé à la messe. A la suite du Concile Vatican II, le Notre Père actuel a été écrit, à partir du texte grec, en collaboration avec les chrétiens orthodoxes et protestants. C’est alors que l’acclamation : « car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire », utilisée dès le IIe siècle en Orient, mais tombée dans l’oubli en Occident, a été ajoutée. Le Notre Père a d’abord été prié en privé. Les nouveaux baptisés n’étaient autorisés à l’apprendre que peu de temps avant leur baptême. Ce n’est qu’au IVe siècle qu’il a été intégré à la liturgie eucharistique : l’évêque de Carthage, Cyprien, s’étonnait : « Nous prions au pluriel, donc pas chacun pour soi ! ». Ainsi, sur la voie tracée par Jésus, voie de liberté, le Notre Père, prière chrétienne par excellence, n’a cessé de trouver des mots nouveaux.

Que contient cette prière ?

C’est une prière de demande en deux parties inséparables. D’abord les « grands désirs », l’appel à Dieu : le nommer, souhaiter son règne, lui faire confiance. Puis la cause de l’homme : ses besoins essentiels, sa faiblesse, sa libération. Dieu et l’homme sont ainsi inséparables. La prière d’aujourd’hui contient en tout sept demandes, selon le texte de Matthieu. La version de Luc, plus synthétique, n’en présente que cinq.

Cette prière nous apporte cette nouveauté : Dieu est notre Père. Nous « osons le dire », nous adresser à lui en termes familiers, comme à un Père qui nous aime, et qui a la tendresse d’une mère. Nous sommes alors enfants de Dieu. Cette prière nous sort de notre isolement : nous sommes avec le peuple de Dieu.

Dire le Notre Père est une aventure qui nous renvoie sans cesse à l’Evangile, Bonne Nouvelle de confiance et de libération. Le Notre Père, modèle de la prière chrétienne, s’adapte aux possibilités et aux limites de chacun dans sa relation à Dieu qui est toujours à l’écoute.

Il se divise en 3 grandes parties :

·         la louange de Dieu « Notre Père qui es au cieux »

·         les vœux « que ton nom soit sanctifié, que ton Règne, que ta volonté… »

·         les demandes « donne-nous aujourd’hui, pardonne-nous, ne nous soumets pas, délivre-nous ».