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Syrie 21e 2010-2019
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La Syrie dans les années 2010

2010

33 % des Syriens vivent sous le seuil de pauvreté (14 % en 2000).

> Fin 2010, à la veille du soulèvement, les États-Unis renouent avec Bachar al-Assad : Barack Obama nomme un ambassadeur en Syrie, Robert Ford, poste laissé vacant depuis 2005, dans l’optique de jouer un rôle sur le dossier iranien et libanais.

2011 

Le groupe français Total réalise 1,6 % de sa production en Syrie.

Les printemps arabes vont renforcer les relations du pouvoir avec Moscou. Bachar al-Assad comprend qu’il est très dangereux de miser sur l’Occident. Il se tourne vers l’Iran et la Russie.

Après la Tunisie, l'Egypte et la Libye, un vent de révolte va souffler sur la Syrie.

> Le 17 février 2011, un jeune se fait tabasser dans la rue par des policiers pour une probable simple contravention de circulation en plein centre de Damas. Aussitôt une manifestation d'environ 3.000 citoyens proteste, les manifestants crient pour la première fois « le peuple Syrien refuse d'être humilié ».

> Le 6 mars 2011, les services de sécurité arrêtent à Deraa, près de la Jordanie, une quinzaine de garçons de moins de 15 ans. Influencés par les révolutions égyptienne et tunisienne, ils ont tagué sur le mur de leur école « le peuple veut renverser le régime ». Ils appartiennent à la majorité sunnite du pays. Ils sont torturés sauvagement par le chef de sécurité Atef Najib, le neveu du président.

> Le 15 mars 2011, une trentaine de jeunes manifestent à la mosquée d'Omayyad dans la vieille ville de Damas, réclamant la liberté et la dignité. Tous sont arrêtés.

> Le 18 mars 2011, déclenchement du processus révolutionnaire mais toujours pacifique.

De larges segments de la population descendent dans la rue avec les mêmes exigences que celles soulevées par les autres révoltes de Tunisie et d’Egypte : liberté, dignité, démocratie, justice sociale et égalité. La population réclame le départ de Bachar al-Assad.

Dans la ville de Daraa, une manifestation pacifique de masse envahit les rues réclamant la libération des enfants, le châtiment de ceux qui les ont torturés, la destitution du gouverneur et la levée de l'état d'urgence.

La riposte des forces de sécurité est d'utiliser les armes à feu contre les manifestants pacifiques. Des centaines des morts et des blessés, des détentions.

> A partir du 22 mars 2011, manifestations et massacres à Deraa et Nawa. Cycle de manifestation et de répression.

> Le 25 mars 2011, manifestations dans les banlieues pauvres de Damas, la ville côtière Lattaquié et Homs. Chaque manifestation a son lot de morts, blessés et arrêtés.

> Le 30 mars 2011, dans une intervention à l’Assemblée, indique clairement qu’il ne cédera rien.

> A partir de la fin mars 2011, le mouvement de contestation devient national y compris dans le Kurdistan syrien.

> Au printemps 2011, la révolte entre dans une deuxième phase, celle de la militarisation. Des “officiers libres” désertent. Une Armée de la Syrie Libre est constituée (ASL). Cette évolution donne prétexte à Assad pour libérer plus de violence encore : chars, aviation, mortiers lourds.

> Le 15 mai 2011, pour commémorer la Nakba, des Palestiniens du Liban et de la Syrie se rassemblent à la frontière avec Israël. Les militaires israéliens n'hésitent pas à tirer sur les manifestants, faisant au moins douze morts.

Bachar Al-Assad fait libérer 700 islamistes radicaux des prisons. Parmi eux trois dirigeants vont exercer un hold-up sur la révolution syrienne pacifique en vue de la militariser et de l’islamiser. Ainsi Assad, utilisant la stratégie de son père, peut se présenter comme le rempart contre l'islamisme.

> Le 1er juin 2011, entre 150 et 200 morts à Hama au cours d'une manifestation pacifique de la population munie de fleurs.

> Le 30 juin 2011, fondation du Comité de coordination nationale pour le changement démocratique (CCNCD). 

> En juillet 2011, le nombre des manifestants est estimé à quatre millions, dont environ 200.000 dans la ville de Hama.

Conférence d’Istanbul, fondation du Conseil National Syrien (CNS).

> Le 31 juillet 2011, la veille du ramadan, assaut de l'armée avec des chars contre les habitants de Hama et d'autres villes (au moins 300 morts).

> En septembre 2011, fondation de l’Union des étudiants libres de Syrie (SFSU).

> En octobre 2011, assassinat de l'opposant kurde Mechaal Tamo. Ses funérailles se transforment en manifestations géantes à Qamishlo.

> En octobre 2011, premier veto russe à la condamnation du régime syrien au Conseil de sécurité de l’ONU.

> En automne 2011, le régime syrien fait sortir de prison des des militants djihadistes.

Homs devient le centre de la révolution. L'armée quadrille la ville, des militaires embusqués visent la population depuis les toits. Ils n'épargnent même pas les enfants.

> Fin 2011, les conseils locaux voient le jour.  Les conseils locaux de coordination sont là pour coordonner les manifestations, avec l’idée qu’il est primordial de faire passer chaque semaine un certain type de message, entendu de tous, et surtout démocratique. Leur tâche sera ensuite de s’occuper des territoires libérés du régime.

2012 

La Syrie plonge dans la guerre civile.

Au cours des deux premières années du soulèvement, les mots d’ordre dominants sont en faveur de l’unité et la liberté du peuple syrien et contre le confessionnalisme.

Dans le pays, pénuries de plusieurs produits essentiels, tels que le mazout et le gaz avec des longues ruptures d’alimentation en électricité.

Chômage de l’ordre de 20 % à 25 %, atteignant 55 % pour les moins de 25 ans.

Plus de 400.000 Syriens se sont réfugiés à l'étranger. 2,5 millions de personnes ont fui leur domicile et 1,2 millions ont été déplacées.

Montée en puissance du djihadisme. Des groupes relativement petits avec un discours confessionnel sont présents au début du soulèvement et se développent surtout suite à la répression de plus en plus sanglante du régime, la militarisation, le développement des forces islamiques fondamentalistes et des interventions étrangères.

Les restes du prétendu Etat islamique d’Irak (EII) en profitent pour rentrer en Syrie et créent une branche syrienne d’Al-Qaïda, le Front Jabhat al Nusra. D’anciens membres du parti Baas d’Irak, le frère ennemi du parti Baas syrien au pouvoir, jouent un rôle crucial dans ce front al Nusra.

Le régime syrien facilite cette installation pour montrer que la seule alternative à la dictature est le djihadisme et le chaos. La révolution syrienne commence à subir les exactions croissantes des milices islamistes.

L’Arabie Saoudite et le Qatar soutiennent les groupes islamistes intégristes.

> En mars 2012, Poutine redevient président. Il accentue son soutien militaire et financier à la Syrie.

> En mai 2012, massacre de Houla. 108 morts dont 49 enfants.

Les groupes kurdes syriens, longtemps marginalisés, profitent du retrait des forces de Damas du nord du pays pour affirmer leur autonomie. Le PYD (Kurde, contrôlé par le PKK) prend le contrôle des régions kurdes de Syrie et y établit des institutions autonomes.

> Le 3 février 2012, massacre dans un quartier de Homs, bombardé au mortier car ses ruelles sont trop étroites pour l'artillerie lourde. Plus de 200 personnes meurent brutalement. La plupart des victimes sont des enfants et des personnes âgées. Au même moment des miliciens perpétuent des massacres dans d'autres quartiers de la ville. C'est la fin d'un rêve d'une révolution pacifique qui aurait pour seules ateliers les manifestations et les chants. S'en est fini de l'espoir des jeunes d'obtenir bientôt la liberté. Des centaines de milliers de personnes quittent leurs maisons.

Dans l'armée d'Hassad, les désertions se multiplient.

> En juin 2012, début du siège de la vieille ville de Homs par l'armée syrienne.

> Le 18 juin 2012, un attentat ravage le QG de la cellule de crise du régime syrien à Damas. L'auteur est probablement l'Arabie Saoudite.

> En juillet 2012, 40 % à 50 % du pays est contrôlé par la révolution et les villages sont gérés par des comités locaux.

> Le 20 juillet 2012, bataille de Jarablus, ville située sur la frontière turque. Retrait des forces armées du régime d’une partie du Kurdistan syrien. Le PYD (Parti de l’Union démocratique) prend de facto le contrôle dans les enclaves de Kobané d’abord, puis d’Afrin et de Jazira.

Offensive de l'ASL à Damas.

Les rebelles prennent le contrôle de l’est d’Alep.

> A partir de juillet 2012, bataille d'Alep, la deuxième ville du pays. 20.000 soldats du régime assiègent et bombardent la ville.

> A la fin de l'année 2012, le journaliste indépendant James Foley, âgé de 40 ans, est kidnappé puis, au terme d'une mise en scène insoutenable, égorgé et décapité par un sicaire de l'État islamique.

2013 

> En janvier 2013, bombardement aérien de l'université d'Alep, 90 morts. 200 morts par jour.

                 

Déclaration de la Charte de Rojava (région kurde de Syrie, ou système fédéral démocratique de Syrie du Nord) fondée sur des principes démocratiques, laïcs, multiculturalistes et marquée par une profonde sensibilité écologique. L’accent mis sur les droits des femmes, des minorités ethniques et religieuses, surtout au milieu du chaos syrien, est impressionnant. Toutefois, le pluralisme politique est pratiquement absent.

> En mars 2013, Raqqa se libère avant que Daech ne la reprenne. L’Etat islamique privilégie le contrôle territorial et évite la confrontation directe avec le régime Assad.

Constitution du Conseil local d’Alep, formé de civils élus démocratiquement par les populations locales. Il compte 25 élus et sera renouvelé tous les ans.

> Au printemps 2013, attaqués frontalement, le PYD et le PKK mènent une lutte acharnée contre les islamistes du Front el-Nosra au nord de la Syrie.

Le Hezbollah commence à combattre pour l’Iran au côté des forces de Bachar al-Assad.

> Le 16 avril 2013, massacre organisé de 41 personnes de sang froid commis par les soldats syriens sur les passagers d'un bus dans la banlieue sud de Damas.

> En juin 2013, grâce à l'intervention de l'Iran et du Hezbollah, chute de Qoussair, ville stratégique près de la frontière libanaise.

Le front rebelle se fissure sous les coups de boutoir des groupes djihadistes qui terrorisent les zones libérées.

> Les 4 et 5 août 2013, une attaque chimique sur Adra et Douma, près de Damas, fait au moins 450 blessés.

> Le 21 août 2013, utilisation par le régime d'Al-Assad d'armes chimiques (gaz sarin, un neurotoxique mortel) dans la banlieue est de Damas (quartiers de la Ghouta orientale) faisant de 1.400 morts dont près de 500 enfants et des milliers de blessés.

Les États-Unis décident de ne pas intervenir malgré ce franchissement de la ligne rouge tracée par Obama. Paris refuse d'intervenir seul.

Les Américains préfèrent laisser aux Russes la gestion des armes chimiques.

Pour les Syriens, c’est un feu vert pour continuer, les Américains n’interviendront pas.

Le régime promet de supprimer son arsenal chimique mais les attaques au sarin et aux barrios de chlore se poursuivent.

> Le 10 décembre 2013, enlèvement de l'avocate militante Razan Zaitouneh à Damas.

2014  

La militarisation du soulèvement prend le dessus.

> Début 2014, Daech est chassé d’Alep à la suite de mobilisations massives populaires, et de l’offensive de groupes de l’opposition armée liés à l’ASL.

> En janvier 2014, le PYD kurde déclare l’autonomie dans les enclaves de Kobané comme réaction à ce qu’il ne soit pas invité à la deuxième conférence de Genève.

Le modèle d’administration présenté dans la charte ou le « contrat social » de Rojava met l’accent sur l’importance de la démocratie (« auto-administration »), des droits des femmes et des enfants, de l’écologie, de la laïcité et du caractère multi-ethnique de la région.

> En mai 2014, un accord met fin au siège de la vieille ville de Homs qui est évacuée après plus de trois ans de guerre.

> Début juin 2014, Daech (EI Etat islamique d’Irak et de Syrie) lance une vaste offensive en Irak à partir de la Syrie, s'emparant en quelques dizaines de jours de vastes pans du territoire, face à une armée fédérale irakienne incapable de stopper sa progression. Daech s’appuie sur le ressentiment des tribus arabes sunnites contre le pouvoir irakien. Ils s’emparent de champs pétroliers.

> Début août 2014, une coalition internationale contre le terrorisme, menée par les Etats-Unis, est mise en place et commence bombarder des positions djihadistes à Kobané.

La principale intervention de Washington sur le terrain en Syrie s’opère au côté des forces kurdes. C’est en soi un paradoxe, car ces forces sont issues d’une tradition de gauche radicale – pourtant elles sont le principal allié des États-Unis dans la lutte contre l’EI en Syrie.

Malgré les frappes des avions de la coalition, Daech étend son territoire à l’est de la Syrie.

A l’ouest et au nord, les opposants font reculer l’armée  d’Achar al-Assad.

Le territoire sous le contrôle de Damas ne cesse de se réduire.

> En septembre 2014, les Kurdes sont attaqués frontalement par Daech qui encercle Kobané (- janvier 2015). Pour la première fois, les Kurdes des 3 pays (Turquie, Syrie, Irak) s’unissent contre la menace de Daech. L’armée turque laisse les Kurdes turcs rejoindrent les combats à Kobané.

Audacieuse résistance des Unités de protection populaire (YPG) et particulièrement des femmes.

> Les 25 et 26 novembre 2014, des raids de l’armée d’Assad, inoffensifs pour Daech tuent 305 civils à Raqqa.

Le nombre de morts depuis le début de la révolution est estimé à plus de 230 000.

2015

72 % de la population n’a plus accès à l’eau potable.

> En janvier 2015, les forces kurdes, avec le soutien de militants kurdes et turcs passant de force la frontière turco-syrienne, des peshmergas Irakiens, soutenues par les frappes aériennes de la coalition, reprennent après une résistance acharnée le contrôle de Kobané et en chassent les djihadistes du groupe EI. Les Kurdes sont les premiers à infliger une défaite symbolique à l’EI.

> Le 24 mars 2015, les rebelles prennent la ville d’Idleb à l’ouest du pays et s’empressent de détruire toutes traces de la dictature des Assad. Cette situation exige au yeux de Poutine une intervention officielle.

> En mai 2015, prise de Palmyre par Daech qui  contrôle la moitié de la Syrie. L’armée de Bachar el-Assad laisse faire.

Exode massif de réfugiés vers l’Europe.

> Durant l’été 2015, livraisons d’armes russes à la Syrie et préparatifs d’intervention.

La situation de Bachar el-Assad est très mauvaise.

L’heure est venue pour la Russie de montrer sa force.

> Le 30 septembre 2015, à la surprise générale, la Russie rentre dans la guerre avec ses forces aériennes au côté du régime sanguinaire d’al-Assad, de l’Iran et du Hezbollah libanais afin d’accroître sa domination dans la région.

Poutine vient provoquer les Etats-Unis au Moyen-Orient. Il base toute la légitimité de son intervention sur la lutte contre le terrorisme. Pour lui, il n’y a pas d’opposants en Syrie, il n’y a que des terroristes, l’ennemi absolu. Ce discours reçoit un certain consentement international.

C’est avec le soutien russe que le dictateur Bachar al-Assad va noyer dans le sang l’une des plus grandes révoltes populaires de ce siècle.

Dans un déluge de fer et de feu, civils et rebelles sont indistinctement touchés.

La Russie possède deux bases navales.

Pour les combats au sol, Moscou fait appel à des mercenaires déployés discrètement dans le pays, c’est la guerre hybride. Depuis, le traumatisme afghan, la mort de soldats russes pourrait heurter l’opinion. Les mercenaires de Wagner, société dirigée par un proche du Kremlin, sont payés avec l’argent du pétrole syrien.

Cette assistance permet de sauver Damas. L’objectif principal de Moscou consiste à viser l’opposition syrienne au régime d’Assad, et non l’État islamique.

La Russie va attendre neuf mois avant de s’attaquer à Palmyre tenu par les islamistes.

Assad se maintient au pouvoir en grande partie grâce à l'assistance militaire russe.

Bombardements aveugles russes sur les populations des zones tenues par les rebelles, faisant des dizaines de morts chaque jour. La guerre civile devient internationale.

Pour l’essentiel, Washington donne carte blanche à la Russie afin d’aider le régime syrien à écraser son opposition.

Avec l’accord de Damas, la Russie contrôle l’espace aérien. Moscou déploie tous ses avions de dernière génération et 80% des pilotes russes viennent se former dans le ciel syrien sur des cibles réelles.

Jour et nuit, hélicoptères et avions décollent pour aller bombarder les rebelles et les civils.

> En octobre 2015, formation des FDS, Forces démocratiques syriennes, regroupant des Kurdes, des rebelles de l'armée syrienne libre.

> En novembre 2015, la France se joint aux Etats-Unis pour bombarder Daesh.

L’Armée Syrienne Libre regroupe 51 factions dont le nombre de combattants est estimé à au moins 25 000 volontaires.

2016 

> Fin février 2016, accord de “cessation des hostilités”, rapidement violé.

> En mars 2016, les hélicoptères russes permettent aux milices iraniennes et aux mercenaires de Wagner de reprendre le site de Palmyre. Officiellement un seul soldat russe est tué lors de cette bataille.

La première cible de la politique russe de la terre brûlée est la ville d’Alep. Pour Alep, ils ont décidé de faire comme à Grozny en Tchétchénie.

> En avril 2016, bombardements sur des civils à Alep par les forces d'Al Assad et les forces russes, bataille cruciale et revers de l'opposition.

Carnage dans les hôpitaux et centres de soins délibérément visés tout comme les installations d'eau potable.

250.000 civils sont piégés dans la zone rebelle à l’est d’Alep.

des milliers d’enfants sont écrasés sous les bombes.

La population d’Alep se sent abandonnée par la communauté internationale. Celle-ci s’émeut mais ne bouge pas.

> En mai 2016, dans les ruines de Palmyre, libérée de Daech par les Russes, Poutine, chef de guerre, met en scène son triomphe et la victoire contre le djihadisme.

Poutine fait venir dans le site mythique l’orchestre de Saint-Pétersbourg.

Les Russes soufflent le chaud et le froid en permanence. Ils détruisent Alep et organisent des cessez-le-feu avec les rebelles.

> Le 4 mai 2016, une trêve est organisée entre Damas et l’opposition sous l’égide des Russes. Des habitants encore terrorisés par les bombardements aveugles sont évacués. Mais la paix est de courte durée, un bombardement russe frappe un convoi de déplacés qui sortent d’Alep. Assad et les Russes utilisent ces trêves comme des pauses tactiques pour se renforcer.

> En juin 2016, Daech a perdu 20 % de son territoire en Syrie.

> En juillet 2016, début du siège d’Alep. Des rebelles y répondent en bombardant des quartiers pro-régime, tuant de nombreux civils.

> Fin août 2016, offensive frontalière de la Turquie dans le nord contre Daech et les Kurdes du PYD. Les Turcs veulent éviter que les Kurdes aient une continuité territoriale à leur frontière.

> À l’automne 2016, la Turquie, irritée par le soutien de Washington aux forces kurdes en Syrie, passe une alliance avec la Russie, portant ainsi un autre coup dur à l’influence américaine dans la région.

> Le 10 septembre 2016, accord américano-russe pour une trêve qui ne tient pas suite à un raid américain qui fait 90 morts par erreur dans l'armée syrienne et au bombardement d’un convoi humanitaire par les Russes.

> En novembre 2016, début de l'offensive sur Rakka (220 000 habitants).

> A partir du 15 novembre 2016, déluge de bombardements sur les 50 000 civils de l’est de la ville d’Alep (deux ou trois kilomètres carrés) par  régime syrien appuyé par les Russes. La défense rebelle est enfoncée. Intervention des milices pro-iraniennes et du Hezbollah épaulant l’armée régulière syrienne. Des armes chimiques sont utilisées contre la population. Des centaines de morts après un mois de pilonnage. Alep, qui a tenu pendant quatre ans et demi, est prise en un mois. La municipalité d’Alep avait un fonctionnement assez démocratique.

> Fin décembre 2016, les Kurdes se dotent d’une Constitution pour leur "région fédérale", proclamée dans le nord du pays.

La guerre a fait 500.000 morts. 10 millions de Syriens ont quitté le pays, soit près de la moitié de la population.

7,6 millions de déplacés internes.

5 000 soldats du Hezbollah combattent en Syrie, plus d'un millier sont morts.

 

80 % de la population vit sous le seuil de pauvreté.

2017

Les Russes donnent carte blanche à la Turquie pour combattre les Kurdes au nord de la Syrie.

> En mars 2017, les soldats syriens reprennent le contrôle de Palmyre contre les islamistes.

> Le 4 avril 2017, un bombardement au gaz sarin de l’armée de Bachar el-Assad sur la ville de Khan Cheikhoun, contrôlée par les rebelles, fait 87 morts dont des dizaines d'enfants.

> Le 7 avril 2017, frappes américaines de représailles sur une base aérienne syrienne.

Chute de Mossoul et Rakka, les deux capitales de l'EI.

> En juin 2017, après Alep, c’est au tour de Homs d’être reprise par les forces russes (dont les mercenaires de Wagner) et celles du régime.

2018

> Le 18 mars 2018, après une invasion de l’armée turque, l'enclave kurde d'Afrine passe aux mains des Turcs et des forces rebelles syriennes. 320.000 habitants de l’enclave doivent fuir et leurs foyers sont pillés.

> En avril 2018, La Ghouta est reprise par les forces russes et les forces du régime.

> En juin 2018, Deraa, d’où est partie la révolte il y a sept ans, est reprise par les Russes et le régime.

L'armée russe a transformé la Syrie en un gigantesque terrain d’exercice. 210 types d’armes nouvelles ont été testées.

2019

> En mars 2019, déroute dans leur dernier Baghouz (Euphrate) des troupes de l'EI contre les troupes du FDS, coalition à dominante kurde disposant du soutien de l'armée américaine.

> Le 5 mai 2019, les Russes frappent un hôpital avec la tactique de la double frappe. Une première bombe fait venir les secours et quand ils sont sur place, une deuxième les tue. Secouristes et médecins sont les premières victimes de ces doubles frappes. Leurs ambulances et centre de secours sont délibérément ciblés par les avions russes.

> Le 14 septembre 2019, conseil de sécurité à l’ONU. 3 millions de personnes nécessitent une aide humanitaire à Idleb, la grande majorité étant des femmes et des enfants. Des hôpitaux et des écoles sont la cible de bombardements russes Les Russes, une fois de plus, mettent leur veto à une résolution pour une aide humanitaire..

> En octobre 2019, suite au retrait des troupes états-uniennes, intervention de l'armée turque et de ses mercenaires contre les Kurdes afin de réaliser un échange de population. 300.000 Syriens Kurdes sont forcés à l'exil. Pour résister, les Kurdes sont contraints à s'allier à Bachar Al Assad.

> En octobre 2019, Abou Bakr al-Baghadi, calife de l'Etat islamique, est éliminé par les Etats-Unis.