Juin 2018 | C’est Pas Sourcé | p. /
script de cette vidéo sur youtube : https://www.youtube.com/watch?v=R1OPe5ndsGw
sur archive.org : https://archive.org/details/CPS15Sapin
[2023:] faudrait rajouter: Christmas plays from Oberufer + autre image de l’arbre de Vie
Tradition dans les Pays Baltes
Décorations lumineuses et pyramides de lumière
Origine dans les Mystères Chrétiens ?
Retour à 1419 enfin 1465 je sais pas
Annexe 1 : Fresque du couvent des Annonciades de Haguenau
Annexe 2 : Jean Geiler de Kaysersberg, Der Eimis
Annexe 3 : Chronique de Balthasar Beck
Annexe 4 : Conrad Dannhauer (c. 1642-6)
Annexe 5 : gravure de Josef Kellner (c. 1790 ?)
Annexe 6 : Gravure de Zix (1804)
Annexe 7 : Vie de Saint Boniface par Willibald
Annexe 8 : Vie de Saint Colomban
Annexe 9 : Luther auprès du Sapin
Annexe 12 : Sanicklaus-Baümli par Herrliberger (1748)
Annexe 13 : Arbre de Vie dans le Salzburger Missel de Fertmeyer (<1489)
Annexe 14 : mention des boulangers dans les archive du Heilig Geistspitals
Bonjour et bienvenue dans C'est Pas Sourcé.
Sur cette chaîne on a beaucoup parlé de Noël et des origines supposément païennes de Noël, des fêtes ou des divinités ou des cultes qui auraient pu inspirer cette fête chrétienne.
Et aujourd'hui on va vous parler d'une coutume qu'on décrit très souvent comme païenne et qui pose un peu problème, c'est-à-dire le Sapin de Noël.
Et je pense qu'aux racines de ce problème de si c'est païen ou pas y'a un problème de définition ou en tout cas d'ambiguité sur la définition.
Parce que nous quand on appelle quelque chose "païen" c'est pour renvoyer aux religions pré-chrétiennes de certains peuple, c'set-à-dire les germains les celtes, les romains les égyptiens, tous ces peuples qui vont se convertir au christianisme, avant ça ils avaient des coutumes des rituels des pratiques et c'est à ça qu'on renvoie quand on dit païen. On renvoie vraiment au contenu pré-chrétien de ces religions, et donc quand on se pose la question de la continuité c'est vraiment avec ça.
Mais par extension "païen" ça peut aussi vouloir juste dire "incompatible avec le christianisme", c'est-à-dire que des gens vont l'utiliser dans un contexte polémique, certains protestants, des chrétiens évangéliques, des témoins de Jéhovah parce qu'ils voient que certaines choses sont pas dans la bible alors ils vont dire "c'est pas chrétien".
ET c'est clair que si pour vous quand c'est pas dans la Bible c'est pas chrétien, ben le Sapin de Noël il va pas passer ce test, c'est pas dans la Bible c'est clair.
Mais ça empêche pas que parfois c'est des pratiques qui ont été créées par des chrétiens, pratiquées par des chrétiens et propagées par des chrétiens, donc historiquement pour moi ça fait pas sens de les appeler païennes.
Bien sûr après c'est aux chrétiens de décider ce qui est compatible ou pas avec leur religion, ils utilisent ce terme de façon polémique pour se débarrasser de certaines pratiques, ils font ce qu'ils veulent. Mais je pense qu'il faut être conscient de cette ambiguïté et pas confondre des arguments polémiques avec des arguments historiques.
Typiquement Damien Le Guay il appelle Halloween une fête païenne et il critique justement ses aspects "païens" mais il est conscient justement de l'ambiguité et que ça veut pas dire que les aspects qu'il critiquent sont des trucs qui sont vieux de 3000 ans, mais il joue quand même sur cette ambiguité et il utilise quand même cette catégorie polémique.
Mais du coup ça crée beaucoup de confusion et y'a beaucoup de gens qui sont persuadés que le Sapin de Noël c'est un truc celte païen qui date d'il y a 8000 ans sans aucune raison et ça pose quand même problème quand on s'intéresse à l'histoire de ces pratiques.
Et je pense que ces polémiques comme toutes les polémiques aoutur l'origine de Noël ne sont pas prêtes de s'arrêter.
D'abord parce que la sapin c'est devenu un des symboles incontournables de Noël
Ensuite parce que Noël c'est la fête la plus importante d'Occident, bien sûr on la trouve hors d'occident, mais comme l'Occident c'est la puissance mondiale, disons -- peut-être pas pour longtemps mais c'est pas la question -- ben vous pouvez pas vraiment échapper à Noël, vous pouvez pas vraiment échapper au Sapin de Noël. Donc forcément ça crée des réactions quand vous voulez rejeter disons cette hégémonie.
Donc en plus des chrétiens qu'on a mentionnés vous aurez aussi des musulmans qui font ça pour attaquer la fête, des athées pour dire que ben la fête appartient à tout le monde ou bien des néo-païens pour dire qu'en fait c'est les chrétiens qui leur ont piqué Noël et le sapin de Noël.
Typiquement ça pose aussi des problèmes quand à l'Elysée on monte un sapin de Noël, est-ce que c'est permis ?[1] Est-ce que c'est quelque chose de chrétien ? Est-ce que la connotation chrétienne est pas présente, ou si c'est païen est-ce que c'est compatible avec la laïcité ? Enfin vous voyez le genre de problèmes.
Donc on est vraiment là dans un contexte très polémique mais nous on aimerait aller un peu au-delà et se pencher vraiement sur l'histoire du Sapin de Noël.
On espère que ça vous intéressera de le découvrir avec nous dans un nouvel épisode de C’est Pas Sourcé.
Et dès qu’on a un arbre dans du folklore, on a tendance à faire comme si c'était automatiquement un culte païen de la fertilité du renouvau végétal de la nature mais je pense que ça pose vraiment problème pour plusieurs raisons.
Premièrement, ça surestime la continuité. Typiquement on peut trouver des guirlandes ou des couronnes de fleurs dans les cultes romains ou grecs de l'antiquité, et ça a été combattu par les Pères de l'Eglise, mais c'est pas pour autant que les fleuristes d'aujourd'hui sont des cultistes païens. Et puis c’est tellement large, pratiquement toutes les cultures du monde utilisent des fleurs, c’est pas les romains ou les grecs qui ont inventé le truc. Donc même si les chrétiens les ont combattues un temps, ben les gens allaient rester entourer de fleurs et tôt ou tard ils allaient de nouveau les trouver jolies et les utiliser. Je veux dire faut être pragmatique les gens sont entourés de végétaux ils vont utiliser des végétaux, que ce soit à des fins pratiques ou symboliques.
Deuxièmement, les végétaux peuvent prendre plein d’autres significations symboliques que la fertilité. Typiquement les Romains ils aimaient beaucoup les couronnes de laurier, mais c'était surtout une marque d'honneur. Et Pline raconte que l’empereur Tibère en portait pour se protéger de la foudre. (Hist. Nat. XV.40.3) Donc là comme pour les Calendes de Janvier vous avez une dimension de protection. Et y'a des rituels clairement liés à la fertilité agricole, typiquement ce qu'on disait sur le culte d'Attis. Mais les rituels folkloriques ou païens peuvent avoir plein de fonctions : la rassurance, tout ce qui est hospitalité, échanges entre les classes, des rites de passage du temps, de protection, de divination etc. Et en partant du principe que c'est toujours la fertilité on risque de passer à côté.
Le troisième problème c'est qu'on fait comme si il n'y avait pas de folklore chrétien. Comme si les chrétiens étaient incapable d'inventer des rituels. Tout ce qu'ils peuvent faire c'est soit reproduire des rites païens, donc imiter le passé, ou bien obéir à l'Eglise. Ils seraient entièrement passifs, alors que dans les faits, le folklore c'est un bricolage où on crée et recrée des coutumes en permanence.
C'est possible que ces coutumes remplacent ou continuent des trucs païens, c'est une question qui mérite d'être posée, mais comme on l'a déjà vu plusieurs fois dans cette émissions, c'est une question à laquelle il faut pas répondre trop vite.
Le sapin de Noël en tant que tel apparaît dans le monde germanique et plus précisément dans la région du Rhin. Et les indices tendent à se concentrer autour de l’Alsace. On dit souvent, et on va voir pourquoi c’est pas complètement vrai, que la plus vieille trace dans les registres de la ville alsacienne de Sélestat en 1521[2]. On y lit que quatre shillings seront donné aux gardes forestiers pour surveiller les “mais”[3] autrement dit des arbres qu’on coupait et dressait, à partir de la saint-Thomas soit le 21 décembre.
Mais il y a un facteur “office du tourisme” où plusieurs autres villes[4] revendiquent comme Sélestat d’avoir eu le premier sapin de Noël,:
C'est très en vogue à Riga, la capitale de la Lettonie, qui a une stratégie de communication assez poussée[5] sur ce qu'ils sont la ville de naissance du Sapin de Noël.
Ca remonterait à la confrérie des Schwarzenhäupter, les “têtes de Maures” ou “têtes de noirs”, des commerçants célibataires de langue allemande qui faisaient partie de l'élite de la Ligue Hanséatique, sur la mer baltique. En 1510, nous dit-on ils auraient dressé un sapin sur la place du marché de Riga à Noël. Et à la fin de leur carnaval au début du Carème, ils l'auraient brûlé[6]. Il y a une plaque qui commémore cela, ce qui aurait été le premier sapin de Noël. Il y a plusieurs mentions des coutumes des Schwarzenhäupter mais n’en déplaise à l'office du tourisme de Riga, on va voir dans un instant pourquoi elles posent problème[7].
Et y’a pas le même genre de guéguerre touristique mais le londonien John Stow mentionne qu'en 1444 des gens auraient dressé un arbre sur lequel ils auraient accroché du houx et du lierre[8] ce qui resemble à un arbre de Noël.
Et en 1419 pour citer Gérard Leser enfin, j’ai pas trouvé le livre de Gérard Leser, donc je vais citer Martyne Perot qui le cite, hum, et j’espère qu’il a raison parce que même si tout le monde en parle personne cite la source donc si c’est faux c’est de sa faute. Donc, en 1419 :
“la coutume apparaît dans les archives de la ville de Fribourg[-en-Breisgau] où la confrérie des garçons-boulangers avait dressé dans la salle de réunion de l'hôpital du Saint-Esprit un grand arbre de Noël. Pour la nouvelle année les compagnons boulangers ont porté en procession à travers la ville un bretzel géant, accompagné par la musique et le drapeau de la corporation. Le bretzel a été remis au responsable des pauvres. Puis celui-ci avait le droit de "secouer" le grand arbre de Noël et les pauvres pouvaient ramasser les friandises et fruits qui en tombaient."[9]
On va reparler de cette source à la fin, mais mettons là de côté pour l'instant.
Alors bien sûr y’a un peu de débat sur sur ce qu’on entend par “premier sapin de Noël”[10] puisque suivant les descriptions les témoignages ne nous précisent pas toujours le type d’arbre ou même s’il s’agit bien d’un arbre entier.
Par exemple, revenons sur les mentions dans les pays Baltes, parce que je vous ai pas tout dit sur Riga et faut pas compter sur Riga pour le faire. On est toujours dans les archives des Schwarzenhäupter, la confrérie des têtes de noirs ou tête de Maures, mais cette fois-ci à Tallinn, capitale de l'Estonie, et encore plus tôt en 1441.
"celui qui a été élu pour accomplir un devoir, que ce soit danser, inviter, servir ou porter un arbre, ou quelque autre devoir, il devra s'y tenir."[11]
Ca ne nous dit pas à quelle occasion cet arbre serait porté et comme le dit Anu Mänd[12], le terme en moyen bas allemand utilisé c’est “Bom” qui peut signifier un arbre mais pourrait aussi se référer à un mât, un tronc nu, un chandelier (Lichtbaum), une barrière (Schlagbaum) ou un levier[13].
Le mot "Bom" est ainsi utilisé pour le poteau sur lequel on mettait le perroquet métallique qui servait de cible pendant leur concours de tir autour de Pâques[14] -- c’était à la mode et ça existe encore aujourd’hui[15] -- ou encore pour ce qui devait être de lourds chandeliers de bois portant de nombreuses chandelles lors de la procession de la Fête-Dieu[16]. Toujours le mot Bom.
En 1442 à Talinn ils ont payé pour qu'on peigne un Bom avec de la peinture[17]. Et là ça ferait plutôt pencher la balance du côté du mât ou d'un porte-chandelles.
Ce qui est drôle c'est que cette brochure touristique pour Riga dit que le compte-rendu de Talinn est ambigu et donc que c'est Riga qui a le premier vrai de vrai mais le mot qui est utilisé là c'est aussi Bom, c'est dans la même langue. C'est seulement en 1584 que la Chronique Livonienne du prêcheur luthérien Balthasar Russow parle explicitement d'un Dannenbohm donc un Tannenbaum, un sapin, qui était décoré avec des fleurs mais c’est au début du Carème et pas à Noël[18]. Et le fameux Bom brûlé en 1510 c’était pas à Noël non plus, il est en fait mentionné par un document qui décrit les consignes quant à leur carnaval donc aussi juste avant le Carème.
Il y a des réglements qui parlent d’arbres pendant les Drunke (les festivals) à Talinn pour l’année 1513-4[19] ça semble concerner à la fois Noël et le Carnaval, donc en s’appuyant là-dessus certains disent que c’était aussi le cas à Riga et donc qu’en 1510 ils l’ont fait à Noël aussi. Le dernier soir du drunke, il y avait une sorte de procession le soir. Deux frères schwarzhäupter prenaient le premier arbre, le Bom, deux autres le deuxième et deux dansent avec des torches, et avec les autres ils dansaient jusqu'à la place du marché, dressaient les arbres et dansaient autour[20].
Et on raconte que le 30 décembre on accroche des torches à un Bom pour éclairer une dégustation de bière qui fait partie des festivités, mais encore une fois, y'a de grandes chances que ce soit un poteau ou un truc en bois plutôt qu'un arbre[21].
Comme le montre Anu Mänd ces coutumes changent beaucoup d’une ville à l’autre et au fil du temps, et beaucoup pointent vers le Carnaval plutôt que Noël. Mais si on met tout ça bout à bout effectivement, on aurait une tradition de l’arbre à Noël dans cette région, mais c’est à mon avis trop ambigu pour simplement dire "l'arbre de Noël apparaît à cet endroit précis" quand on est pas vraiment sûr que c'est à Noël ou que c’est un arbre.
C'est Friedrich Amelung qui aurait facilité ces raccourcis[22] en parlant de Weihnachtsbaum pour le bom de Talinn en 1441, et depuis 1996, on le voit resurgir dans des journaux Estoniens chaque année, et même, maintenant, dans des livres spécialisés. Et malgré la campagne touristique de Riga pour mettre en avant son sapin de Noël, on voit pas beaucoup discuter de la source en question, parce qu’elle est loin d’être évidente. Et l'ironie c'est que si vous prenez ces sources en bloc c'est assez convaincant qu'il y a une tradition des arbres de fête et notamment à Noël. Mais comme c'est devenu un concours de qui était la première ville on se retrouve à monter des sources les unes contre les autres, plutôt que de les utiliser pour faire un portrait plus cohérent.
Donc toutes ces mentions qui sont souvent dans des archives municipales pas forcément facile d’accès, elles sont toujours un peu vagues, elles nous permettent pas forcément de dire voilà c’est là le premier tout premier sapin de Noël, et peut-être simplement qu’il y a des sources qu’on aurait perdues, mais je pense pas qu’il y ait besoin de supposer une seule origine au sapin de Noël. Car là on voit clairement qu’il y avait plein de gens en train de bricoler de leur côté et on voit des espèces de tentatives indépendantes de faire des trucs qui ressemblent au sapin de Noël.
On a donc une espèce de tradition hanséatique bien établie, une à Freiburg donc je suis pas sûr du tout, et une mention isolée à Londres, mais en Alsace, il y a aussi beaucoup de traces d'une tradition bien ancrée de l'arbre de Noël. Et c’est fort possible que ce soit de ce creuset que sa diffusion dans le reste du monde soit partie.
Je vous donne celles qui sont répertoriées par Gérard Leser[23]. Il y a par exemple des réglements forestiers qui expliquent quelle quantité de branches de sapins les paysans ont le droit de couper en hiver. On en trouve dès le XIIIe siècle à Boersch[24] mais aussi à Andolsheim en 1431[25], ou à Ammerschwihr au seizième, peut-être quinzième siècle[26]. Alors bien sûr on coupe du bois pour de nombreuses raisons, principalement pour faire du feu, et donc c’est pas forcément une preuve de la tradition de l’arbre de Noël, et c’est ça le problème, c’est que individuellement toutes ces mentions sont très ambigues, maisquand on les met bout à bout on a bien l’impression de voir une tradition très établie de l’arbre de Noël en Alsace.
Ainsi en 1492 les comptes de la Cathédrale de Strasbourg font état qu’on a acheté “9 tannen” donc à prioir neuf sapins pour les neufs paroisses au nouvel an[27].
En 1494, dans sa Narrenschif, ou Nef des fous, l’alsacien Sebastien Brant plaint celui qui n’accroche pas de branches vertes (gryen tann) en sa maison à la nouvelle année[28].
En 1508, Jean Geiler de Kaysersberg mentionne la coutume, et il dit déjà que c’est un truc païen dédié à Janus[29]. Et la ville de Kaysersberg mentionne l’autorisation de couper des arbres en 1556[30].
En 1601, de nouveau à Sélestat, l’échanson à l’Hôtel de VIlle,, Balthazar Beck (1580-1641), décrit dans sa chronique les principales coutumes observées lors de diverses fêtes ou cérémonies et notamment celles de Noël. Il y chante le cérémonial des gardes forestiers apportant les mais. donc les arbres coupés, il nous précise la parure de l’arbre faite de pommes et d’hosties[31], opfflin und hostien. Et que le jour des rois donc le 6 janvier, on invitait “Les fils des patriciens et des compagnons [à venir] secouer les mais”[32] a priori pour dépouiller l’arbre de ses décorations et friandises comme on l’avait vu à Fribourg-en-Breisgau.
Le prédicateur Conrad Dannhauer au milieu du XVIIe mentionnait justement qu’on le décore de poupées et de sucreries pour ensuite le secouer et faire tout tomber[33] même s’il dit qu’il ne sait pas trop d’où ça vient. On voit donc de nouveau ici ceritte fonction de piñata que les pauvres, ou ici les enfants, s’arrachent littéralement.
Cette idée de secouer, est pas toujours mentionnée dans les sources, mais le sapin décoré est déjà bien établi en Alsace. Je vous passe sur certaines mentions mais en 1605 on l'avait aussi vu mentionné à Strasbourg, décoré de roses en papier, d'Oblaten, donc des hosties non consacrées, de fil d'or (Zischgolt), de sucreries, etc.[34] On voit beaucoup de pommes, pour décorer les arbres de Noël, on trouve aussi des noix recouvertes de feuilles dorées et au XIXe siècle on les verrait remplacées par les boules de Noël, en verre soufflé. Une légende veut que ce soit dû à une pénurie de pommes dans les Vosges en 1858, ce qui est possible, mais on en trouve déjà avant en Thuringe[35] avec d’autres légendes invérifiables[36].
Mais notre sapin de Noël n'est pas vraiment complet parce qu'il manque les guirlandes lumineuses, les bougies. Bien sûr on trouve des luminaires dans le culte chrétien depuis au moins le quatrième siècle, et c'est un truc assez courant à Noël.
En 1716 une chronique de Schneeberg mentionne une pyramide de bougies lors de la messe de minuit[37]. Probablement que ce n'était que des bougies disposées en pyramide mais au XVIIIe et surtout au XIXe siècle on verra beaucoup de Weihnachtspyramide, des constructions en bois couvertes de bougies et de figurines, et plus récemment on s'est mis à en faire des énormes[38].
Certains pensent que ça a pu favoriser l’illumination du sapin[39].
Toujours est-il que que Karl Gottfried Kissling, professeur à Wittenberg, mentionne en 1737 une dame qui avait décoré un arbre avec des bougies pour ses enfants qui y prenaient leurs cadeaux[40].
À la fin du XVIIIe siècle c’est une coutume qui est mentionnée en plusieurs endroits. Dans les écrits de Goethe en 1774[41] ou de Jung-Stilling en 1793[42]. En 1785 en Alsace, la baronne d'Oberkirsch Henriette Louise de Waldner de Freundstein décrit la coutume ainsi : "Le grand jour arrive, on prépare dans chaque maison le Thannenbaum, le sapin couvert de bougies et de bonbons avec une grande illumination."[43] Il apparaît ainsi dans cette gravure de Josef Kellner, située en 1790[44] ou en 1799 à Zurich où il est ammené par Saint Nicolas mais bien à Noël[45].
Et au XIXe siècle on le verra un peu partout dans le monde germanique.
Et certains ont essayé de mentionner certains chandeliers médiévaux en forme d'arbre, ou de connecter le sapin illuminé à un arbre plein de lumières qui apparaît dans certains romans de la table ronde, les Continuations de Perceval et Durmart le Gallois, Ernest Brugger a écrit un livre sur le sujet mais je pense pas que ça peut remonter aussi loin surtout que les premiers témoignages ne mentionnent pas de lumignons sur les sapins.
Et on trouve aussi des récits folkloriques d'arbres qui fleurissent à Noël[46], et Alexander Tille pense même que c'est de là que vient le Sapin de Noël (1889:176) mais je trouve ça très spéculatif.
A cette époque là ça semble encore limité au monde germanique. Quand des gens hors d'Allemagne rencontrent la coutume, ils sont plutôt perplexes face à ces branches de sapin.
Dans son dictionnaire, le français Littré note ainsi :
“Arbre de Noël, se dit, dans quelques pays, d'une grosse branche de sapin ou de houx diversement ornée, garnie surtout de bonbons ou de joujoux pour donner aux enfants, qui s'en font une fête.”[47]
Le poète Samuel Taylor Coleridge (1772-1834) visita Mecklenburg-Strelitz en décembre 1798, et rapporta dans une lettre à sa femme datée du 23 avril 1799:
“Le soir de la veille de Noël, un des salons, dans lequel les parents ne doivent pas se rendre, est illuminé par les enfants ; un grand rameau d'if est fixé sur une table à une petite distance du mur, et une multitude de petites bougies sont accrochées au rameau […] et des papiers colorés, etc., pendent et flottent des branches. Sous ce rameau, les enfants arrangent les cadeaux qu'ils destinent à leurs parents, tout en cachant dans leurs poches ce qu'ils se destinent les uns aux autres. Ensuite, les parents sont introduits dans la pièce, et chacun présente son petit cadeau ; ils sortent ensuite un à un les autres de leurs poches, et les présentent avec baisers et embrassades.”[48]
Il semble donc qu’en France et en Angleterre cette coutume soit encore relativement inconnue jusqu’à la première moitié du XIXe siècle.
Et du coup une parenthèse sur la couronne de l’Avent. J’aurais pensé que c’était plus vieille que le sapin mais en fait non. Elle aurait été inventée par le pasteur luthérien Johann Heinrich Wichern (1808-1884). Éducateur et théologien de Hambourg, il recueillait des enfants très pauvres dans une vieille ferme et il s’occupait d’eux. Comme, pendant le temps de l’Avent, ils lui demandaient toujours quand Noël allait enfin arriver, il fabriqua en 1839 une couronne de bois, avec vingt petits cierges rouges et quatre grands cierges blancs. Chaque matin, un petit cierge de plus était allumé et, à chaque dimanche d’Avent, un grand cierge. La coutume actuelle n’a retenu que les grands cierges. Enfin c’est ce que veut la légende difficile à vérifier.
Plus tard on rajouterait des branches de sapin et elle allait s’exporter un peu partout. En Alsace, elle apparaît entre les deux guerres mondiales, introduite par des mouvements de jeunesse protestants[49], et peut-être plus tard pour les pays catholiques, en Autriche, c’est après 1945[50] et plutôt dans les années 60 pour la France ou l’Espagne[51].
Mais un truc intéressant c’est que depuis qu’ils l’ont adoptée les catholiques ont plein de pages web pour expliquer les significations qu’ils donnent aux bougies[52].
Pour certains la première bougie représente l’espoir, la deuxième la paix, la troisième l’amour, la quatrième la joie et la cinquième, Jésus[53]. Une autre interprétation répandue des bougies c’est 1) Le pardon, avec Adam et Eve. 2) la foi, avec Abraham. 3) la joie, avec David. et 4) la paix et la justice, avec les prophètes.[54] Et les catholiques tendent à accorder les bougies aux couleurs liturgiques liées aux dimanches qu’elles représentent : violet puis rose.
C’est intéressant puisque ça montre bien comment une pratique neutre, qui servait à décompter le temps et on lui attribue un sens plus profond et c’est ce genre de bricolage rituel que je trouve très intéressant.
Et donc le Sapin de Noël va s’exporter dans le monde entier. Ce serait par le mariage de certains aristocrates allemands que la coutume se répand dans les pays voisins et notamment en Angleterre.
Il est mentionné du temps de la reine Charlotte, d’origine allemande, par une de ses domestiques et des gens qui l’ont côtoyée[55]. On trouve même une mention d’un allemand de l’équipage de la reine Caroline qui en aurait construit un[56]. Mais c’est sous la reine Victoria qu’on verra une grande diffusion, donc à ce moment où y’a vraiment une codification de l’image de Noël dont on a déjà parlé. D’après son journal, Victoria connaissait le sapin dans son enfance[57] et avec son mari, le Prince Albert de Saxe, ils en dresseraient un pour leurs enfants dans les années 1840 et dès 1848 on verrait des illustrations de la famille royale auprès du sapin, ce qui popularise beaucoup cette image[58]. Il arriverait à Manchester, une ville avec une forte diaspora allemande, en 1820[59], mais reste connoté allemand, au point que Dickens disait encore en 1850 que c’était “a pretty german toy”, un “joli jouet allemand”[60].
En France, ce serait Hélène de Mecklembourg-Schwerin qui l’introduirait après avoir marié en 1837 le prince Ferdinand-Philippe, fils de Louis-Philippe, mais je sais pas si c’est attesté. Pendant longtemps ça semble limité à l’élite mais je sais pas si des aristocrates allemands c’est vraiment le mode principal de diffusion[61].
Par des immigrés allemands, le sapin arriverait déjà en Amérique du nord au XVIIIe siècle. Probablement par des missionaires Moraves en Pennylvanie dans les années 1740[62] et au Canada en 1781[63], et après il allait conquérir le monde au long du XVIIIe siècle.
Un truc qu'on peut noter dans cette diffusion c'est qu'il y avait un grand dégradé de coutumes variées. Des arbres, des branches, des pyramides, des bougies, et on pourrait regarder leur lien avec la bûche de Noël, ou la crèche, qu'on a laissé hors de cette discussion parce que regardez le temps que ça nous a pris déjà, mais ce qui arrive à partir de l'époque victorienne c'est une uniformisation, l'image de Noël se fige et les coutumes marginales disparaissent alors que le Sapin de Noël devient incontournable et omniprésent. C'est un peu ce qu'on notait autour du Père Noël, où la grande variété des porteurs de cadeaux se réduit au Père Noël et à quelques grandes figures régionales, la Befana, Hans Trapp, les Rois Mages, Ded Moroz, etc.
donc ça c'est pour l'apparition hsitorique du sapin de Noël, les premières traces qu'on a mais ça ne nous renseigne pas vraiment sur son origine ultime ou ce que serait le sens de la pratique à l'origine.
Et je crois que c'est pour ça que les gens sont prêts à accepter n'importe quelle théorie farfelue sur les origines de Noël sans vraiment vérifier
Typiquement vous avez des gens qui racontent que les Celtes vénéraient les épicéas le 24 décembre, et ça a aucun sens sur aucun niveau ils apportent aucune preuve, aucune source, aucune trace écrite ou archéologique, rien, c'est une pure légende.
Mais les gens n'ont aucun problème à l'accepter parce que ça leur permet d'expliquer une coutume qu'ils pratiquent ou qu'ils voient pratiquer et pour laquelle en fait ils n'ont pas d'explication.
ANTOINE
Dans le même genre on lit parfois “qu’on décore avec du houx parce que c’était la plante liée à Saturne et donc aux saturnales” mais en fait c’est un argument qui ne marche pas vraiment parce qu’à Noël on a tendance à utiliser un peu n’importe quelles plantes pour décorer.
John Stow nous rapporte en 1595 (dans son Survey of London) que les gens décoraient également leur demeure avec “holm, ivy, bays, and whatsoever the season of the year afforded to be green” autrement dit du houx (holm), du lierre (ivy) du laurier (bay) et “tout ce qui était encore vert à cette saison”[64]. Le botaniste Parkinson identifiait des branches d’if (yew) ou de buis (box) en 1629[65]. Robert Herrick qui écrit dans les années 1620 ou 1630 listait le houx (holly), le lierre (ivy), du romarin (rosemary) du laurier (bay) et enfin le gui (mistletoe) dans les plantes favorites[66].
En bref, même si le houx, le lierre[67] et le gui finirent par être les plus populaires,pour décorer à Noël on voit qu’il y a l’embarras du choix. Et puis, comme le dit John Stow si ces plantes sont populaires ce n’est pas par une origine païenne mais bien par une similarité fonctionnelle : toutes ces plantes restent vertes en hiver.
LAYS
Après y’a quand même des gens qui reconnaissent “ok c’est un peu n’importe quelle plante verte, c’est pas une plante en particulier qui aurait un pouvoir particulier” mais qui vont quand même dire que cette verdure a une fonction magico-religieuse de renouvelement de la vitalité de la Nature, du cycle de la végétation un peu comme, disons, Michel Meslin quand il parle des Calendes de Janvier[68].
Et y’a des gens comme Ronald Hutton, dont, dont je respecte beaucoup les travaux qui dira par exemple qu’il y a des constantes dans le cycle de l’année britannique, où les gens vont rechercher de la verdure en hiver[69]. Et je pense que -- bon y’a sûrement du vrai, mais je pense aussi que quand on réfléchit comme ça on risque d’être un peu biaisé.
Parce que c'est loin d'être un lien mécanique, typiquement en 1522 on avait vu les notables de Hildensheim faire une procession dans les rues avec des "bomen" donc des arbres, mais c'était le vendredi après la Fête-Dieu, donc en plein été[70]. Et en fait on trouve très facilement quand on lit des gens comme Frazer[71], Mannhardt ou Sartori des coutumes très proches avec les arbres de Mai, mais qu'on trouve aussi pendant le Carème, le dimanche des Rameaux, à Pâques, à l'Ascension, à la Saint-Jean, pendant les festivals de la récolte en automne, à la Saint-Nicolas, et puis bien sûr à Noël et au Nouvel An, donc pratiquement toute l'année. Et même à des occasions qui ne sont pas des fêtes annuelles, par exemple à des mariages. (Brugger 62 citant Sartori)
Donc je pense qu'il faut être pragmatique. C'est pas que que le sapin était vu comme une force de la vitalité végétale parce qu'il restait vert, c'est que les gens faisaient ce genre de rituels à toutes les saisons, mais qu'en hiver, par la force des choses, on prenait les plantes qui restaient vertes pour que ça ait un peu plus de gueule.
Une légende voudrait que le Sapin de Noël ait été inventé par S. Boniface dans les années 740. Il est connu pour avoir abattu le chêne de Donar, la version continentale de Thor, qui était consacré à ce dieu germanique. Ca aurait attristé les locaux alors en cadeau de consolation, il leur aurait dit de prendre un petit sapin qu'il trouva dans les racines du chêne, et de le ramener chez eux pour Noël. On trouve l'histoire dans des livres pour enfants, sur internet, et je pense qu’elle remonte à Henri Van Dyke, un auteur pour enfants, dans son The First Christmas Tree en 1897, qui parle de ce premier sapin de Noël en l’an 724 quand Boniface aurait interrompu un sacrifice humain au Chêne de Thor.[72]
Mais j’ai bien peur que cette petite historiette soit de la fiction, tout comme le rajout de sacrifice humain.
La source la plus directe sur la vie de Saint Boniface est, coup de bol, la Vie de Saint Boniface (Vita S. Bonifatii) qui a été écrite par Willibald, un moine qui lui succéda, donc la meilleure biographie qu’on aura. Willibald nous raconte effectivement cet épisode du “chêne de Jupiter”, qu’on interprète comme étant un arbre dédié au dieu germanique Thor ou Donar dans sa version continentale.
Et dans le texte il abat bien le chêne à coups de hache mais pas de mention d’un “fir tree” (p. 63 et sq.)[73] une fois qu’il a abattu l’arbre, il se brise en quatre morceaux qui seront changés en chapelle à la gloire de l’apôtre Pierre, à l’image des païens qui sont ramenés à la chrétienté et c’est le fin mot de cette victoire[74]. L’incident clôt, on peut reparler de luttes de pouvoirs franques. Et c’est logique, si il voulait combattre la vénération des arbres pourquoi il remplacerait un arbre par un autre ? Combattre l’idolâtrie en remplaçant une idole par une autre, ça n’a non seulement aucun sens mais en plus ce n’est pas dans le texte c’est une pure invention même si elle est populaire.
On trouve le même genre d’anecdotes à propos d’un autre missionnaire qui avait évangélisé les germains, Saint Colomban qui trouve des gens vénérant un sapin et qui s’en sert pour illustrer la trinité mais j’ai pas trouvé de gens qui citent leur source et en pas trouvé non plus en parcourant la source principale sur la vie de Saint Colomban c’est-à-dire la Vie de Saint Colomban et ses disciples (Vitae Columbani Abbatis Disciplorumque Eius) écrite par Jonas de Bobbio (~600-659†), un moine qui faisait partie de ses élèves[75].
Colomban est confronté à certaines pratiques païennes mais pas trace de sapin. On dit bien que dans une forêt voisine de Luxeuil il y a un endroit abandonné plein de statues de pierre où il y a longtemps il y avait des rites païens[76]. Mais même si c’est dans la forêt on parle explicitement de statues de pierre (imaginum lapidearum) pas de culte des arbres ou de statues de bois. Et c’est un lieu abandonné quand Colomban y installe sa communauté de moines[77].
Et vers Bregenz il est témoin d’un sacrifice de boisson[78] offert à “Vodan” c’est-à-dire Wotan ou Odin[79], et le récipient plein de bière éclate miraculeusement grâce à ses superpouvoirs de saint. Mais encore une fois pas de sapin[80].
Peut-être que ce sont les biographies ultérieures qui inventent la légende mais on n’a pas trouvé de truc du genre avant le roman de Van Dyke[81].
Et bien sûr les protestants luthériens ont une autre historiette où ils disent que c’est Luther qui l’a inventé. Comme les deux précédentes ça semble surtout une tentative de rationaliser une pratique dont on ignorait l’origine[82].
Il y a aussi une hypothèse sur l’origine 100% chrétienne de cette coutume[83].
Balthasar Beck nous disit que le mai est décoré avec des pommes et des hosties, et à Strasbourg ne mentionnait les Oblaten, hosties non consacrées. C’est intéressant, et ça soutient une hypothèse qui est que le Sapin de Noël aurait son origine dans les mystères chrétiens. Ce sont des représentations théâtrales si on veut où des comédiens jouent des épisodes bibliques. Par exemple Le Jeu d’Adam la plus vieille pièce de théâtre dont les dialogues sont écrits en français autour de 1170[84] alors que les didascalies et indications sont en latin et on dit bien de mettre en scène le Paradis comme une scène surélevée avec un rideau pour cacher la nudité des acteurs jusqu’aux épaules et un décor de jardin avec des arbres variés décorés de fruits[85].
Et même si on trouve différentes dates suivant les régions[86], Adam et Ève étaient fêtés le 24 décembre, notamment en Allemagne[87]. Cela ferait donc sens qu’on mette en scène leur histoire la veille de Noël[88], et de ce que je comprends par exemple la trop grande licence publique de ces jeux d’Adam et Ève avait donné lieu à des problème et été réprimandée en Autriche[89] le 19 décembre 1719.
Et pour représenter l’Arbre de Paradis on aurait pris un sapin. Ce qui pourrait expliquer les pommes et les hosties qui le décorent, dans le compte-rendu de Beck ou à Strasbourg, puisque la pomme serait le fruit défendu. et les hosties seraient un symbole de la rédemption des péchés qui est offerte par le christ à travers son sacrifice et l’eucharistie.
Les hosties deviendraient après coup des biscuits, des gâteaux, qu’on trouve encore dans certains arbres de Noël en alsace, c’est pas forcément ça qui s’est produit mais ça semble une origine possible.
Certains y associe une autre “preuve” alsacienne une fresque de l’arbre de Vie dans le couvent des Annonciades de Haguenau[90] toujours en Alsace, qui daterait de 1475 et aurait une moitié couverte de pommes et une autre moitié couverte d’hosties, qui préfigurerait donc le témoignge de Balthasar Beck et le lierait à l’Arbre de Vie[91]. C’est du moins ce que dit par exemple cette brochure de 2013 sur l’histoire du Sapin de Noël, éditée par la ville de Sélestat.
Donc ça ce serait très pratique, parce que dans la même région, l’Alsace, on aurait un chaînon manquant qui nous permettrait de connecter le témoignage de Beck à l’Arbre du Paradis. Alors un problème c’est que la fresque a été recouverte puis restaurée donc elle est assez mauvais état et les images que vous trouverez sur internet sont de mauvaise qualité, de trop mauvaise qualité pour juger, en fait, donc j’ai pris contact avec le musée historique de Haguenau qui m’a transmis ces photographies de Ernest Müller que je vous montre ici avec son autorisation et que je remercie du fond du coeur. (Annexe 1)
Vous voyez le bas de l’arbre, qui est donc bien l’arbre de vie. On voit Ève à droite qui tient un crâne. Au-dessus on devine le serpent dont la queue fait le tour de l’arbre.. À gauche, une figure encapuchonnée qui tient un calice avec une hostie. Je vais pas forcément m’attarder sur tous les personnages et la symbolique globale du truc mais pour ce qui nous intéresse je ne vois pas vraiment de division entre pommes et hosties qu’on nous a vendue ? Le seul fruit que porte l’arbre ce sont des crânes, je vois pas de division entre droite et gauche dans cet arbre et je vois pas d’hosties dans les branches de l’arbre. Il y a bien, en bas, Ève avec son crâne qui symbolise le péché originel la mort etc. et de l’autre côté on a cette figure avec le calice et l’hostie qui symbolise j’imagine la rédemption rendue possible à travers le christ, et l’eglise, la rémission des péchés la vie éternelle, donc y’a bien cette oppostion là mais c’est pas pareil qu’un arbre décoré de pommes et d’hosties.
Par contre on trouve bien un exemple[92] d’image du quinzième siècle qui contient effectivement cette opposition dans le Missel de Salzburg, qui a été illustré par Berthold Fertmeyr (fl. 1460-1501) à la fin du XVe siècle[93]. (annexe 13)
Et là on a véritablement l’arbre avec des pommes et des hosties dessus, d’un côté, Ève qui distribue le fruit, et donc la mort, à l’humanité, pour souligner ça on a un danseur macabre et un crâne sur l’arbre, on souligne la symbolique assez fort, et de l’autre côté on a l’Eglise qui distribue le salut à travers l’eucharistie avec un crucifix sur l’arbre.
Donc il nous manquerait un chaînon manquant parfait : on est pas vraiment en Alsace, Fertmeyer était bavarois, c’est un missel autrichien, mais on peut voir une connexion. L’image existe et elle a certainement des parallèes à la fresque des Annonciades, typiquement la représentation de l’Eglise en vis-à-vis d’Ève, les crânes, l’opposition entre l’eucharistie et la mort, on a le même genre d’imagerie. Donc c’est possible effectivement que ce symbolisme ait été à l’esprit des gens qui ont mis des hosties et des pommes sur leurs sapins, comme le rapportait Beck.
Mais je pense qu’il faut souligner que neaucoup de gens répètent cette hypothèse comme si c’était une certitude, alors que je ne crois pas qu’on ait des preuves concrètes d’un drame liturgique où un sapin était décoré de pommes et d’hosties ce qui aurait ensuite donné naissance au sapin de Noël.
Philippe Walter dit "la coutume s'était établie également de dresser sur le parvis des églises rhénanes un sapin décoré de pommes rouges qui commémorait disait-on la chute d'Adam et Ève"[94]
"Disait-on". Qui le disait ?[95] Moi je sais pas parce que j'ai trouvé aucun témoignage qui dise ça explicitement, au contraire, les observateurs laissent entendre qu'ils savent pas d'où vient cette coutume, comme Dannhauer.
C’est une hypothèse très astucieuse, et c’est pour ça qu’elle est assez populaire et répétée, mais tout comme les hypothèses d’origine païennes, elle s’appuie sur des similarités qui peuvent être fortuites. Bien sûr que dans le symbolisme chrétien de l’arbre de la vie et de l’arbre de la connaissance on a une opposition entre la vie et la mort, représentées par l’eucharistie et par des crânes, mais la présence de pommes et d’oublies sur les arbres, d’une part c’est dans très peu de témoignages et d’autre part c’est peut-être juste parce que c’est des nourritures courantes. C’est une dimension attestée qu’on va se disputer ces friandises pour les manger, y’a pas forcément de dimension symbolique.
Et aussi astucieuse qu’elle puisse être ça reste très spéculatif : on met bout à bout ces fresques, des pièces médiévales, deux-trois témoignages, la fête d’Adam et Ève le 24 décembre, quelques mentions de ces jeux… Je veux dire, peut-être que quelqu’un qui est spécialiste à la fois des drames liturgiques à cette période, des fêtes de saints et de l’iconographie chrétienne de l’arbre de vie serait capable de démêler ça ou de trouver des éléments définitifs au prix d’un travail beaucoup plus conséquent, mais je dois vous avouer qu’on est un peu dépassé et je suis pas sûr que ça a été fait.
Pour conclure vous me permettrez de citer “Le Père Noël Supplicié”, un article de Lévi-Strauss mentionne qui a beaucoup de failles mais là je crois qu’il a raison :
Noël est essentiellement une fête moderne et cela malgré la multitude de ses caractères archaïsants. […] il faut, devant des problèmes de ce type, se défier des explications trop faciles par appel automatique aux « vestiges » et aux « survivances ». S’il n’y avait jamais eu, dans les temps préhistoriques, un culte des arbres qui s’est continué dans divers usages folkloriques, l’Europe moderne n’aurait sans doute pas « inventé » l’arbre de Noël. Mais – comme on l’a montré plus haut – il s’agit bien d’une invention récente.
Y'a aussi d'autres choses qui peuvent jouer un rôle : la bûche de Noël, les cierges, la décoration de verdure (depuis les Romains), et l'arbre lumineux des romans de la Table Ronde, et en effet on pu regarder les croisements avec la bûche de Noël et la Crèche mais cette vidéo est déjà assez longue.
Dans ce contexte, l’arbre de Noël apparaît comme une solution syncrétique, c’est-à-dire concentrant dans un seul objet des exigences jusqu’alors données à l’état disjoint : arbre magique, feu, lumière durable, verdure persistante.
Et ce qui est frappant c'est qu'on trouve toujours des ramifications qui nous entraînent ailleurs.
Par exemple, entre les cadeaux qu'on y accroche ça nous rapproche peut-être d’un mat de cocagne, vous savez cette pratique foraine où on doit grimper le long d’un tronc glissant et si vous arrivez en haut obtenir des prix. On l’avait vu apparaître à Paris en 1426[96]. Est-ce que le mât de cocagne c'est l'origine du sapin de Noël, non, mais c’est le genre de parallèles fonctionnels, très courants quant à ces questions de folklore, qui rend très difficile de réduire ça à l'origine d'une pratique.
Oui c’est tentant d’aller piocher dans le folklore parce qu’on trouve des trucs avec les arbres et d’imaginer que ça date de l’antiquité germanique ou celtique, mais justement c’est un truc très large qu’on trouve un peu tout le temps et on a pas de lien concret.
Par ailleurs on aime beaucoup présenter ces choses-là comme des fêtes folkloriques, populaires où c'est le Bas-Peuple grouillant depuis la préhistoire qui aurait perpétué ces pratiques
mais je pense qu'il faut souligner que beaucoup de nos témoignages nous viennent de l'élite de la société.
Alors oui bien sû y'a toujours un biais dans nos sources puisque c'est des gens éduqués qui nous les transmettent et les écrivent donc c'est toujours des gens plus ou moins haut placé qui vont nous les transmettre
mais je pense qu'il faut souligner que même Balthasar Beck parle des fêtes destinées à l'élite de son village, aux fils des patriciens
Et les schwarzhäupter c'est pas des nobles mais ça fait partie de l'élite commercial de la ligue hanséatique.
Donc ces carnavaleries ne sont donc pas quelque chose de puremont sponatné, organique, populaire c'est aussi un moyen pour les schwarzhäupter de montrer leur influence et leur richesse en organisant tout ça.
Et quelle que soit l'origine du Sapin de Noël, ça me paraît difficile d'appeler ça une "coutume populaire" quand ça semble surtout avoir été diffusé par des aristorcrates
Pareil pour les mystères chrétiens ça peut expliquer les pommes et les hosties, mais on trouve celles-ci que dans très peu de témoignages et ça expliquerait pas les trucs baltes.
La théorie de Tille sur l’arbre miraculeux qui fleurit à Noël, et les autres rameaux fleuris à cette époque ça pourrait expliquer quelques exemples décorés de fleurs, mais peut-être que c’est juste une décoration courante. Peut-être que des associations professionnelles, des confréries ou des guildes ont vraiment aidé à la diffuser, à Freiburg ou les pays baltes, ou bien que les vrais prémices c’est les traditions alsaciennes où on peut aller couper du bois à Noël, c’est très difficile de tout expliquer d’un coup. Et du coup la plupart des articles ou des vidéos ou des livres sur le sujet font un peu ce qu’on a fait ils vont balance et ils vous disent après “hof c’est probablement un petit peu de tout ça”[97].
C'est pas un problème de faire des théories, mais c'est un problème que les gens se copient les uns les autres en les répétant avec plus de certitudes qu'elles méritent, en disant juste “c’est païen” ou “c’est les mystères chrétiens” en oubliant complètement les témoignages que ces théories sont censées expliquer.
Peu importe son origine je pense que le succès final du sapin de Noël s'explique comme le dit Lévi-Strauss parce qu'il rassemble ces éléments avec lesquels tout le monde bricole : la verdure, la lumière et les cadeaux. Avec la verdure et les cadeaux, vous aviez cet effet piñata. Avec la verdure et la lumière, c'était la couronne de l'avent, et quand vous mettez les trois vous avez le sapin illuminé.
Et ça va vraiment devenir l'endroit où on met la cadeaux autour duquel ce rituel des cadeaux se produit. Et comme la Noël moderne devient vraiment familiale, tournée vers les enfants, ça va vraiment devenir un symbole incontournable de la pratique.
Y'avait beaucoup de coutumes folkloriques où on coupait des arbres et on faisait mumuse avec, mais elles ont toutes un peu disparu, parce que le contexte dans lequel elles se produisaient a disparu. Beaucoup de ces coutumes centrées sur les villages ou sur des associations professionnelles ont disparu, parce que c'est des réalités qui se sont transformées, tandis que le Sapin de Noël, je crois a réussi à survivre et à avoir ce succès planétaire parce qu'il a trouvé une nouvelle fonction dans ce cadre familial et qu'il a accompagné cette transformation de la fête.
Du moins c’est l’impression que j’ai après ce passage en revue de son développement, c’est peut-être juste une impression.
Revenons un peu sur ce sapin de Noël qui aurait été dressé au nouvel an par les boulangers de Freiburg-en-Breisgau en 1419 et le reseponsable des pauvres aurait pu le secouer, et on aurait dansé après, mais en fait ce serait pas en 1419 et y'a quelques personnes qui disent que la source est est non confirmée[98] ou disparue[99] comme dans cette brochure touristique sur Riga, parce que rappelez-vous c’est un concours. [GB].
Dans cette émission, comme son nom l'indique, on essaie de se concentrer sur les sources parce que ça devrait être au coeur de la démarche historique. Quand vous faîtes une vidéo d'histoire sur youtube, dans l'idéal vous vous appuyez sur des ouvrages généralistes, qui s'appuient sur des travaux de spécialistes, qui eux-mêmes reposent sur des sources, sur des témoigages d'époque. Des journaux, des livres de compte, des documents officiels, des gravures, des inscriptions, des archives, etc.
Les erreurs et les idées reçues émergent généralement quand il y a un problème à un moment de cette chaîne, et qu'ensuite les gens se répètent les uns les autres.
Donc remontons un peu cette chaîne. J'avais trouvé l'idée chez Martyne Perrot, qui l'aurait prise chez Gérard Leser, et j'ai pas trouvé son livre, mais apparemment il s'appuie sur celui de Kurt Mantel en 1977 que j'ai trouvé. (Mantel 11-12)
Sauf que Kurt Mantel dit explicitement que le document n'est pas disponible[100], mais qu'il a été communiqué par Schreiber, qui était archiviste à Freiburg. Et il renvoie[101] à Hefele en 1941 qui renvoie aussi à Schreiber et dit aussi "malheureusement la source n'est pas donnée"[102].
La source ultime c'est donc ce paragraphe de Schreiber dans son histoire de la ville de Freiburg[103], mais il ne donne pas le document sur lequel il se base, il nous donne pas ses notes, mais ce qui est bizarre c'est qu'il dit explicitement que ça s'est passé en 1465, ce qui a été repris par Eisengrein[104], cité par Man[105]tel. Donc comment est-ce que c'est devenu 1419 ? Je veux dire si on avait la source sous les yeux et que quelqu'un prétendait "oh en fait ceci prouve que la coutume était en place depuis 50 ans" mais là ils l’ont clairement perdue, ni Hefele ni Mantel n'ont d'argument pour reculer la date. Donc pourquoi est-ce que tout le monde s'est mis à dire 1419 ?
Ben, j'ai essayé de retrouver la source donc j'ai un peu feuilleté les documents du Heilige Geist-Spitals, l'Hôpital du Saint Esprit[106] et j'ai bien trouvé une mention de la confrérie des garçons boulangers en septembre 1419[107] mais ça a rien à voir, avec ce dont parle Schreiber, et puis je veux dire c'est en septembre.
Donc si je devais deviner ce qui s'est passé je pense que comme moi quelqu'un a essayé de trouver la source et quand ils ont vu une mention de la confrérie des boulangers ils se sont dit "ah bingo ça doit être ça", sans regarder plus loin. Mais comme on l'a vu les devinettes c'est pas une bonne manière de faire de l'histoire c'est une pure supposition. J'ai essayé de regarder les entrées des années 1465 et 1419, et j'ai peut-être raté quelque chose mais il me semble qu'il y a rien, je crois que la source c'est vraiment ce paragraphe de Schreiber, quatre siècles après les faits.
Et il dit 1465, et c'est la date qui est donnée dans les plus vieux livres[108] mais maintenant tout le monde dit 1419.
Donc il y a deux options je crois et vous allez me dire laquelle est plus probable.
Petit a) Il y a une source secrète autre que Schreiber, que tout le monde a trouvé sauf nous, dont personne ne cite jamais le texte, personne ne la mentionne mais en fait ils ont tous faits secrètement leurs recherches et c'est juste nous qui sommes des idiots qui l'avons ratée. C'est parfaitement possible.
Petit b) ils sont tous en train de se copier les uns les autres, sans jamais aller vérifier.
Imaginez vous êtes un journaliste ou un youtubeur, et c'est la saison où vous devez faire un truc semi-historique sur le sapin de Noël, et vous avez que quelques heures de recherche à consacrer, grand maximum. Vous tombez sur ces textes Freiburg, premier sapin, 1419. Je crois qu'il y a deux réactions possibles.
La première c'est que vous êtes pas sûr donc vous en parlez pas. Avec les trucs alsaciens vous vous dîtes que votre article ou votre vidéo est assez solide et vous avez pas besoin de cet élément. Mais un sapin au XVe siècle, si ça se trouve c'est le premier sapin de Noël et donc ce serait bête de passer à côté.
La deuxième option, vous vous dîtes bon si tout le monde en parle ben je vais le mentionner aussi, mais du coup vous savez pas de quoi vous parlez.
Parce que je pense pas que Schreiber s'est juste réveillé un matin et a inventé un rituel de boulanger spécifiquement pour m'embêter, il a dû avoir un document ou quelque chose, mais il a pu se tromper, peut-être que le document ne venait pas de Freiburg en fait, peut-être qu'il l'a déduit à partir de fragments parcellaires, de livres des comptes, ou que sais-je, peut-être qu'il s'est planté en évaluant la date aussi. Mais comme on n'a pas la source, on ne peut pas vraiment juger. Contrairement aux exemples baltiques où on a le texte et on peut discuter de l'ambiguité du vocabulaire, comparer à d'autres textes, voir les problèmes que ça pose en somme, là, on doit le croire sur parole.
On a un fait sans le contexte qui nous permet de décider quelle valeur lui donner. Le mieux qu'on puisse faire je pense c'est citer Schreiber et dire on sait pas, mais c'est pas ce qu'on fait vu que tout le monde dit 1419 au lieu de 1465. Et appremment y’a des mentions à Freiburg plus tardives de 1554[109] ou 1599[110] que les gens confondent, donc c’est possible qu’il y ait une source secrète qu’on n’a pas trouvé.
Et l'attitude donc je me moquais plus tôt en disant, c'est Leser qui dit ça mais si c'est faux c'est pas ma faute, s'en laver les mains comme ça c'est pas une attitude saine je trouve. Comme on l'a dit ailleurs citer ses sources c'est surtout avoir l'honnêteté de montrer à votre public les limites de votre discours. C'est pas un bouclier magique contre l'erreur, oh j'ai cité une source donc on ne peut rien me dire.
Et dans le premier brouillon de cette vidéo, à la fin, j'avais fait une compilation de vidéos youtube qui disaient le sapin c'est païen, des articles qui mélangeaient les théories, des gens qui faisaient des erreurs faciles, et je pense que ça montrait bien comment on se retrouve à dire des trucs faux. Mais au fond est-ce que c'est vraiment de leur faute ?
Je veux dire nos vidéos sont systématiquement en retard parce qu'on fait des erreurs aussi, qu'on se rend compte en plein milieu, qu'on les réécrit et réenregistre à moitié, parce qu'on a découvert un nouveau truc. Je suppose que celle-ci va sortir en avril. (quand j’ai écrit ça dans le script ça se voulait une exagération mais finalement ça va tomber en juillet) Et la réalité c'est que si vous voulez être un youtubeur qui faîtes des vidéos à la chaîne vous avez pas le temps de faire ce genre de recherches. Et donc si les références généralistes qu'on trouve facilement sont de bonne qualité, si la page wikipédia est pas mal, si le sujet est assez bien documenté, la vidéo du youtubeur moyen sera pas mal, mais si y'a pas de références fiables et accessibles, est-ce que c'est vraiment de leur faute ?
Bon certaines de leurs bêtises sont de leur faute aussi. Y'a justement cette tendance à croire qu'on peut deviner l'histoire "oh ouais ça doit être païen", "ça doit être les mystères chrétiens", "je suppose que Le Petit Poucet est un mythe solaire celte". Et y'en a qui font vraiment pas d'efforts. Genre, oh tu donnes tes sources, cinq liens vers des pages Wikipédia.
Et y’a une barrière linguistique aussi, donc j’espère qu’un folkloriste allemand va débarquer et nous sortir la fameuse source secrète. Mais j’ai peur que ce soit le fin mot de cette histoire.
Bref, c’est pour ça qu’on fait pas tant de trucs introductifs parce que oui on pourrait se précipiter dire les mêmes trucs que tout le monde mais je pense que c’est plus intéressant d’attirer l’attention sur ce genre de problèmes ou en tout cas c’est ce qu’on fait peut-être de mieux.
Mais si vous voulez nous voir faire des trucs introductifs intéressant vous pouvez nous soutenir sur Tipeee, si on atteint le prochain seuil on écrira une série sur les origines de Satan avec Camille, et on devra décider de nouveaux palliers. C'est ponctionné à chaque nouvelle vidéo donc ça devrait arriver trois fois par an, ça va pas vous ruiner, vous avez aussi accès à des petits bonus, c'est cool. On a pas encore complètement compris comment ça marche donc on a pas lancé la machine, mais ça devrait arriver quand cette vidéo sort.
Si ça vous a intéressé on vous conseille notre :
Photographies de Ernest Muller, reproduites avec son autorisation.
"Zu dem andern sprich ich semliche ding vor weihenachten thun daz ist von heiden hie, wir haben vil von heiden etliche ding hat die cristenheit ah gethon, die heiden hetten ein got den nannten sie den Jennerianus... und dem got ereten sie aIs wir den nüwen }arstag eren die beschneidunge des herren und erten in mit maneherlei. Etlich mit tanzen und springen, andern mit stechen, ander mit danreiss in die stuben legen, ander mit fechten, ander das sie einander schickten lebkuchen, wein, etc... " | "par ailleurs je dis que faire des choses semblables pour Noël cela vient des païens, nous avons beaucoup de choses qui viennent des païens, certaines d'entre elles le christianisme les a supprimées, les païens avaient un dieu qu'ils nommaient Janus (janvier)... Et ce dieu qu'ils honoraient comme nous fêtons le nouveau jour de l'année, la circoncision du seigneur, ils le fêtaient de diverses façons. Certains en dansant et bondissant, d'autres en faisant des tournois, d'autres en mettant des rameaux de sapin dans les chambres, d'autres en faisant de l'escrime, d'autres en s'envoyant des pains d'épice et du vin etc..." |
Stöber 1875:46 [IA] ; 1517:89 [MDZ] cité par Leser cité par Michel Lambinet
So man die meyen uffricht. Am christtag abendt, bringen die foerster die rneyen; zu nacht helfen die potten leüffer und solder dem schencken die ufrichten und mit ostien, öpfflin ziehren. Was der schenck umb öpfflin oder andern aussgibt, zahlt rnan ihme uff dem kauffhaus wiederumb; soll der koch ihnen geben ein flesch mit wein und 6 schilling brott und liechter. Biss die mötten ahngeht, gehn sie für die herrenheuser mit bechpfannen und lucern, beleiten sie in und auss der metten". | Les mais sont dressés. Le soir de Noël, les gardes forestiers transportent en ville et à la Herrenstube [siège des membres du conseil de la ville] les arbres qui sont érigés le soir de Noël le soir, les domestiques et garçons de courses aident le tenancier à les décorer de pommes et d'hosties. La somme que dans ce but le tenancier dépense, lui est remboursée à la maison des douanes. Le cuisinier leur remet une bouteille de vin, du pain pour une somme de six deniers et des bougies. Lesdites personnes se tendent devant les maisons des patriciens jusqu'au moment où commencent les matines, et munies de torches et de lanternes, accompagnent les praticiens aux matines et les reconduisent à leurs domiciles |
Cité par Leser cité par Michel Lambinet.
"Diss ist meine Liebsten der Weihnachtsbaurn, su viel an diesem ort davon erbaulich zu reden gewesst wie er von den Evangelisten dargestellt worden, den wir Künfftige Feyertag über zu betrachren dessen wir uns zu freuen damit die kindcr zu verehren. Unter andern Lappalien damit man die alte Weynacht-zeit offt mehr als mit Gottes Wort und heiligen Übungen zubringt, ist auch der Wynacht Baum oder Tannenbaum den man zu Hauss auffrichtet denselben mit Puppen und Zucker behângt und ihn hernach schütteln und abblümen lässt, wo die gewonheit herkommen weiss ich nicht, ist ein kinderapiel... " | "C'est, mes bien-aimés, l'arbre de Noël, autant que l'on puisse en parler ici d'une manière édifiante tel qu'il a été représenté par les évangélistes, et que nous avons à contempler durant les fêtes à venir, et dont nous nous réjouissons afin d'honorer les enfants. Parmi d'autres futilités avec lesquelles on passe le vieux temps de Noël plus qu'avec la parole de Dieu et des exercices saints, il y a aussi l'arbre de Noël ou sapin, que l'on dresse à la maison, on y suspend des poupées et des sucreries et que l'on secoue ensuite et dont on ôte les décorations, d'où provient cette habitude je ne le sais, c'est un jeu d'enfant..." |
Cité par Leser cité par Michel Lambinet.
"Das Christbescherens oder der fröhliche Morgen", reproduite dans Miles 1912 [IA][GB] et ici sur Alamy. Cf. Tille 1889:175-6 ; 1893:248-9.
dessin de Benjamin Zix pour illustrer un recueil de
poèmes alémaniques de Johann Peter Hebel (er schloft)
http://hausen.pcom.de/jphebel/gedichte/zix_mutter_kupferstich_large.htm
.
Alemanische Gedichte ? Wikisource
http://www.lalsace.fr/bas-rhin/2016/12/25/la-chute-du-sapin-de-noel
“others indeed, not yet strengthened in soul, refused to accept in their entirety the lessons of the inviolate faith. Moreover some were wont secretly, some openly to sacrifice to trees and springs; some in secret, others openly practised inspections of victims and divinations, legerdemain and incantations; some turned their attention to auguries and auspices and various sacrificial rites; while others, with sounder minds, abandoned all the profanations of heathenism, and committed none of these things. With the advice and counsel of these last, the saint attempted, in the place called Gaesmere, while the servants of God stood by his side, to fell a certain oak of extraordinary size, which is called, by an old name of the pagans, the Oak of Jupiter. [n.b. : Jupiter étant la transcription latine supposée du Thor/Doran germain] And when in the strength of his steadfast heart he had cut the lower notch, there was present a great multitude of pagans, who in their souls were most earnestly cursing the enemy of their gods. But when the fore side of the tree was notched only a little, suddenly the oak’s vast bulk, driven by a divine blast from above, crashed to the ground, shivering its crown of branches as it fell; and, as if by the gracious dis pensation of the Most High, it was also burst into four parts, and four trunks of huge size, equal in length, were seen, unwrought by the brethren who stood by. At this sight the pagans who before had cursed now, on the contrary, believed, and blessed the Lord, and put away their former reviling. Then moreover the most holy bishop, after taking counsel with the brethren, built from the timber of the tree a wooden oratory, and dedicated it in honor of Saint Peter the apostle.”
Vita S. Bonifatii, PL 80.645 [IA]; trad. en Robinson 1916:63-4 [IA] ; Vitae S. Bonifatii 1905:31-2 [MGH]
"La communauté des moines étant devenue fort nombreuse, Colomban se mit à songer qu'il lui fallait chercher dans le même désert un emplacement meilleur pour y construire un monastère. A quelque huit milles de là, il trouva un ancien poste militaire qui avait été très solidement fortifié. Il s'appelait autrefois Luxeuil. Il y avait là des eaux chaudes, entourées de beaux bâtiments. Il y avait aussi, dans la forêt voisine, quantité de statues de pierre que les païens de l'ancien temps honoraient d'un culte misérable et de rites profanes, leur offrant des sacrifices au cours de cérémonies abominables. Le lieu n'était plus fréquenté que par les animaux et les bêtes sauvages, une multitude d'ours, de buffles et de loups." (Voguë 119) ; | ”Cumque iam multorum monacborum societate densaretur, coepit eogitare, ut potioris loci in eodem heremo quereret, quo monasterium construxisset, invenitque castrum firmissimo olim fuisse munimine [10] cultum, supradicto loco distantem plus minus octo milibus, quem l Luxovium prisca tempora nuncupabant. Ibi aquae calidae cultu eximio constructae habebantur; ibi imaginum lapidearum densitas vicina saltus densabant , quas cultu miserabili ritoque profano vetusta [15] paganorum tempora honorabant, quibusque execrabiles ceremonias litabant; solae ibi ferae ac bestiae, ursorum, bubalorum , luporum multitudo frequentabant” p. 169 ed. Krusch ¨[IA] |
“(§53) Ils arrivent ensuite au but du voyage. [Bregenz] Quand il eut parcouru les lieux, l'homme de dieu dit qu'il ne les trouvait pas à sa convenance ; néanmoins, il promit d'y rester un peu pour répandre la foi dans la population. Aux alentours en effet se trouvent les peuplades des Suèves. Tandis qu'il demeurait là, et circulait parmi les habitants du pays, il en trouva qui voulaient offrir un sacrifice impie. Ils avaient placé en évidene un grand récipient, appelé vulgairement "cuve", contenant vingt boisseaux plus ou moins et l'avaient rempli de bière. L'homme de Dieu s'approche et demande ce qu'ils voulaient en faire. Ils répondent qu'ils veulent sacrifier à leur dieu, appelé Votan. En entendant ces mots, le saint souffle sur le récipient. O merveille, le récipient éclate avec fracas et se brise en morceaux, la force enragée s'en échappe avec le breuvage de bière.” Vogüé chap. 27 p. 158-9. | "Ad destinatum deinde perveniunt locum. Quem peragrans vir Dei non suis placere animis aiet, sed [10] tamen ob fidem in gentibus serendam inibi paulisper moraturum se spondit. Sunt etenim inibi vicinae nationes Suaevorum. Quo cum moraretur et inter habitatores loci illius progrederetur, repperit eos sacrificium profanum litare velle, vasque magnum, quem [15] vulgo cupam vocant, qui XX modia amplius minusve capiebat, cervisa plenum in medio positum. Ad quem vir Dei accessit sciscitaturque, quid de illo fieri vellint. Illi aiunt se Deo suo Vodano nomine, quem Mercurium, ut alii aiunt, autumant, velle litare.[20] Ille pestiferum opus audiens, vas insufflat, miroque modo k vas cum 1 fragore dissolvitur et per frustra dividitur, visque rapida cum ligore cervisae prorumpit […]" Krusch p. 213sqq. [archive.org] |
L’édition Vogüé lie ça au miracle d’époisse (I.19 (§32) p. 137) où Colomban avait fait éclater la vaisselle du repas donné par le roi adultère Theodoricus et renvoie aussi à Grégoire le Grand, Dial. II.3.4 ; Grégoire de Tours, Vita Patrum 5.2 ; Jonas Vita Vedastis 7.
Excelsior
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4606598j/f6.item.zoom
Noël alsacien http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6508790q/f11.item
Chronica der Prouintz Lyfflandt, édition de 1584:34b, in Scriptores rerum livonicarum, II.46 [GB][kpbc.umk.pl] | |
“Likewise, the burghers in their guildhalls and the journeymen in their companies, held no small revelries during the winter, at Christmas and at Carnival. And when the drunke of the journeyman merchants came to an end in Lent, they erected a huge and tall fir tree, decorated with many roses, in the marketplace. And at night they and a hoard of women and maidens gathered here, adn they sang and danced, and then set fire to the tree, which flamed mightily in the darkness. Then the journeymen joinded hands and jumped and danced in pairs around the tree and the fire. Those experienced in fireworks shot off rockets in a vain display. Although all this was condemend by the preachers and denouncde as a dance around the Golden Calf, such admonitions were totally ignored. In addition, they amused themselves riding on the carousel with the women and maidens, day and night, without pause or moderation. This was often in defiance and to the grief of the preachers who condemned it.” Traduction Jerry C. Smith 1988 adaptée par Mänd 2005:83 | “Les bourgeois dans leur halls de guilde et les voyageurs dans leurs compagnies avaient de grandes fêtes durant l’hiver à Noël et à Carnaval. Et quand le drunke des marchants voyageurs finissait au Carême, ils érigaient un grand énorme sapin (Dannenbohm), décoré avec de nombreuses roses sur la place du marché. Et la nuit ils se rassemblaient là avec une compagnie de femmes et de jeunes filles et ils chantaient et dansaient et mirent le feu à l’arbre, qui s’enflamma puissamment dans les ténèbres. Puis les commerçants joignirent les mains et sautèrent et dancèrent en paires aoutur de l’arbre et du feu. Ceux qui étaient expérimentés dans les feux d’artifices tirèrent des fusées en un vain spectacle. Quoique tout cela ait été condamné par les prêcheurs et dénoncés tel une danse autour du Veau d’Or, de tels sermons furent totalement ignorés. En outre, ils s’amusaient à chevaucher le carousel avec des dames et des jeunes filles, nuit et jour, sans pause ou modération. C’était souvent en défiance de leurs prêcheurs, qui condamnaient cela - et pour leur désarroi.” Traduction personnelle |
Schreiber, Geschichte der Stadt Freiburg im Breisgau, 1858:IV.277-8 [BSB][GB]
Im der Kirche des [heilige] Geist-Spitals (wo jetzt das Museum steht) hielten die Bäckerknechte ihre schon [im Jahre] 1465 gestistete Brüderschaft. Aus den Erträgnissen ihrer [p. 278] | Dans l'église de l’hôpital du Saint-Esprit (où se trouve actuellement le musée), les boulangers conservèrent leur confrérie, déjà établie en l’an 1465. Du produit de leur [p. 278] | |
Büchse bereicherten sie den grossen Weihnachtbaum in der Herrenstube des Spitals, der bis zum Neuen-Jahr unberührt blieb. Dann aber trugen sie, unter Vortritt ihres Fahnenträgers und der Musik eine grosse Brezel durch die Stadt, welche sie dem Armenvater überreichten ; worauf der Altgesell die Ehre hatte, den mächtigen Baum zu schütteln, dessen in Backwerk, Obst [und so weiter] bestehenden Früchte von den Armen aufgelesen wurden. Sofort wurde nun auch Wein kredenzt und der Tanz begonnen, welcher mit der Armenmutter eröffennet wurde, die gegenseitig ihren Tänzer mit Strauss und Band beschenkte. | fusils (?) ils ont enrichi un grand arbre de Noël dans le manoir de l'hôpital, qui est resté intouché jusqu'à la nouvelle année. Mais alors ils ont transporté un grand bretzel à travers la ville, avec le soutien de leur porte-drapeau et la musique, qu'ils ont remise au pauvre père [Armenvater, responsable des pauvres]; sur quoi le vieillard eut l'honneur de secouer l'arbre puissant, dont le fruit, cuit, le fruit, et ainsi de suite, ont été ramassés par les pauvres. Immédiatement le vin fut servi et la danse commença, qui s'ouvrit avec la pauvre mère, qui se donna son danseur à l'autruche et au ruban. (?) |
http://www.bobins.splrarebooks.com/collection/view/zurcherische-ausruff-bilder
Bd. III p. 127. Bayerische Staatsbibliothek Clm 15710.
Die Urkunden des Heiliggeistspitals zu Freiburg i. Br.
Tome II (ed.Korth et Albert), 1900, pp. 35-7. [Cf. aussi Tome I (ed. Poinsignon 1890) et tome III (Rest 1927)]
1419 September 18, Freiburg. Die Pfleger des Armenspitals gewähren der Bruderschaft der Brotbecken-zunft, die zum Bau des Gotteshauses einen Beitrag leisteten. zwei Gräber und ein Jahrzeit. Wir Berhtolt Hohenfirst, Andres Oetwin und Hanman Butzze, alle drie pflegere des gotzhuses zü dem Armen-Spital ze Friburg tünt kund menglichem mit disem brief, als die brotbeckknecht, die in der brüderschaft sint . des Heiligen-Geistes-Spitales ze Friburg, uns an des egenanten gotzhuses zü dein Armen-Spital statt ein sture getan hant an den buwe desselben gotzhuses luterlich durch gott und durch ir und aller ir nachkomen selenheils willen, da veriehent wir die vorgenanten pflegere alle drie offenlich mit urkunde dis Briefs, das wir für uns und für alle unser nachkomen | |
[p. 36] pflegere den, egenanten brotbeckknechten gegönnet und er, loubet haut, günnent und erlöbent inen ouch mit disem briet das sü und alle ir nachkomen in derselben briider, schaft hinnanthin in der obgenanten kilchen zii dem Armen, Spital zwei grober sönent han, darin man su begräbe, Und als wir ouch- denselben brotbeckknechten ein grabe und ein stein in dein egenant gotzhuse ze koufende gegeben hant umb zehen schilling pfennig güter und gewonlicher friburger munze, der wir ouch gar und genzlich von inen bezalt und gewert sint , und hallt su ouch in desselben onotzhuses bessern nutze und fi'omen bewendet und bekert, da versiehent wir die obgenanten pflegere : were das inen hinnanthin dasselbe grabe und ouch der stein abbehept wurde mit, dem rehten wie sich das gefügste, so sffilent wits die obgenantenlpflegere oder unser nachkomen pflegere den egenanten lanten brotbeckknechten oder iren nachkomen dieselben zehen schilllllg pfennig förderlich und unverzogenlich wider-geben. Die obgenanten brotbeckknecht und alle ir nach-komen in der selben brüderschaft söllent ouch hinnanthin alle jare uf den nechsten surnentag nach unser frouwen tag der jüngeren ein jarzit han in dem egenanten Armen-Spital mit freu' opfer und kerzen also denne ir sitte und gewons heil ist, und was sie da geltes einem ieglichen priester, der inen ein selmesse het, opferent, von demselben opfer sol einem ieglichen sigeristen in . dem egenanten Armen-Spital volgen und werden der dritte pfennig ane unser der obgenanten pfleger und unser nachkomenpfleger widerrede und irrunge ungeverlicheri. Und were ouch, das die selben brotbeckknecht oder ir nachkomen hinnanthin ützit bumreu oder machen wöltent in dem egenantengotzhuse, das sollet t sü tiin mit unser der obgenanten pfleger oder mit unser nachkornen pfleger gunst wissen und willen, doch uns unsern nachkomen und ouch dem egenanten gotzhuse un-schedlich, schlechteklich und ane alle geverde. Haruber zu einem. offen steten waren urininde so hant wir .Berhtoil Hobenffrst, Andres Oetwin und Hamman Butzze, die flegele. , obgenant, gebeten die erberen bescheiden Petern Verler Clewhi BMschin., beide burkere ze Friburg, das sü ire | |
[p. 37] gesigele inen und Iren erben und nachkomen unschedlich es, haut othenket arg disen briet, der gegeben wart an dem nechsten mentag vor sant Matheus tag des heiligen zweit-boten des jares, da man zalt von gottes gebürt vierzehen-hundert und minzehen jare. Or. Perg. S. Verlers (besch.) und Rütschins. St.-A. Freiburg. Urk. Abt. VI e [zeta](Bäckerzunft). 1874 |
[1] Sicard Frédérique, « Faudra-t-il brûler le sapin de Noël ? La laïcité dans l'espace scolaire », Empan, 2013/2 (n° 90), p. 24-30. DOI : 10.3917/empa.090.0024. [Cairn]
[3] “Item IIII Schillings den förstern die meyen an Sanct Thomas Tag zu hieten”
[4] Parmi d’autres : “The chronicle of a guild in Bremen from 1570 contains references to a tree placed in the guild’s hall and decorated with applies, nuts, pretzels, and paper flowers. For the Christmas celebration the children were allowed to shake the tree as they would have during the fall harvest. Sometimes these decorated trees were apparently carried in processions and the poor were allowed to plunder the fruits and baked goods before everyone began to dance.” cité par http://www.medievalists.net/2014/12/earliest-christmas-tree/ | http://archive.is/bGz7q
[6] “In Riga, Latvia the claim is that the first decorated Christmas tree can be dated to 1510. The so-called Blackheads – foreign traders who had formed a guild – are said to have erected a tree in front of the town hall at the time of the winter solstice, which children decorated with woolen thread, straw, and apples before burning it at Lent.” Brunner, Inventing the Christmas Tree.
[7] La source (mais qui parle du Carnaval, pas de Noël) serait : Schwarzhäupter Fastnachtsordnung aus dem Jahre 1510, ed.Stieda & Mettig, Schragen der gilden und aemter der stadt Riga bis 1621, 1896, 758p. art. 214-215, p. 623 [579-623]. [HT] Voir plus bas.
[8] Cité dans “The Earliest Christmas Tree” http://archive.is/bGz7q#selection-255.0-259.265 Ed. William 1863:37 [IA] ; Morley 1890:123 [IA] ; Kingsford 1908:I.97 [IA][BHO].
[9] Cité par Perrot Martyne, Noël, pp. 83-4. [GB] Une brochure touristique sur Riga [GB] affirme la source perdue pour souligner la primauté du sapin Letton.
[10] Voir aussi A. Redlich: Ein neuer Beitrag zur Geschichte des Weihnachtsbaums; in: Niederdeutsche Zeitschrift für Volkskunde 13 (1935), S. 234–239
[11] Trad. d’après l’anglais de Mänd 83. "Welk gesellen de to ammete gekoren werden, to danzende unde to biddende, to chenkende unde den bom to dregende, it sy wa ammete dat sy, de solen it holden." LECUB IX n°696 art. 3, 1889:487 [IA].
[12] Anu Mänd, Urban Carnival: Festive Culture in the Hanseatic Cities of the Eastern Baltic, 1350-1550, 2005:84 [GB]
[13] Cf. Schiller & Lübben, Mittelniederdeutsches Wörterbuch, 1875-1881, I.382-3 [WS] ; “in 1419 the Freiburg Fraternity of Baker’s Apprentices appears to have seen a tree decorated with apples, wafers, gingerbread, and tinsel in the local Hospital of the Holy Spirit. Another document claims that the first Christmas tree was erected in Tallinn, Estonia, in the year 1441. There the tree was set up in front of the town hall for a dance. The record is ambiguous, though, for the Middle Low German word that was used – bom – could also have referred to a decorated mast or pole.” , Bernd Brunner, Inventing the Christmas Tree, 2012.
cité par http://www.medievalists.net/2014/12/14/earliest-christmas-tree/
[14] Cf. Mänd 119-142 sur le Popingjay Shoot, 130-131 sur la date.
[15] Représenté par exemple Olaus Magnus Historia de gentibus Septentrionalibus (1555), V.6. https://en.wikipedia.org/wiki/Popinjay_(sport) ; perroquet d’argent conservé au musée d’art de Riga.
[16] Des lumières sont mentionnées en 1458, 1459, 1460 : "den guden luden de delichte drogen" (Die Revaler Kaufmanns- oder Grosse Gilde, Rechnungsbücher (Einnahmen und Ausgaben) 1425-1532, aux archives municipales de Talinn (TLA) coll. 191, inv. 2, n°16, p. 83 cité par Mänd 165n24) ; En 1484 il y avait 13 chandelles sur 13 "bome" : "Item anno 1484 jegen des hilgen lichames dach leid ik maken de 13 lichte up de 13 bome, dar quam to lislb. wasses." p. 125 (cité par Mänd 165n27) ; les bome sont aussi mentionnés en 1505 : "unden broderen de de bome drogen" p. 158 (cité par Mänd 165n24) et en 1508 : "den 4 gerdeluden dede de bome dregen in des hilgen lychames feste." p. 165 (Ibid.) Cf. Mänd 163-9 sur la Fête-Dieu.
[17] "Item so gheue wy noch to deme bome to malde 2 mr. vnd 7 s." Staatsarchiv der Freien und Hansestadt Hamburg (StAH) coll. 612-2/6 no. D 1 Schafferbuch 1430-1527, fol. 9r. cité par Mänd 84n126.
[18] Edition de 1584:34b, Scriptores rerum livonicarum, II.46 [GB][kpbc.umk.pl]. Voir Annexe 10.
[19] StAH coll. 612-2/6 Bruderschaft der Schwarzhäupter aus Reval, no. F 3 Schafferschragen und Gesetzbuch 1514-1535, pp. 1-30. Reproduit par Mänd 287-297.
[20] Mänd 64 pour une description. “[§50] Item des auendes alsemen vth drinket, so sal men af luden vor der auent maltidt vnde segghen: Aldus ffrundes, wy behouen 2 gude gheselle by deme ersten bome, den vnde den. Noch behoue wy 2 gude ghesellen by den anderen bom, den vnde den. Vnde ofte yumment gylde broder gheworden were vnde mit vns an ghedrunken hadde, de sal de druncke betalen myt vns, vnde sal de negheste syn de bom vth to dragende. [§51] Item so sal de ouersthe schaffer myt dem ersten schaffer, de ghekoren is vor dansen bet vp dat [p. 18] market. In dem anderen danse de ander schaffer sal mit deme anderen nighen schafer dansen. Vnde so ghan de beiden spellude vor asse dat grothe spil vnde mit der luthen. Vnde sollen de bome a sticken vp de markedem vnde dansen dar eyns vmme, vnde denne den anderen bom, vnde so sal de ander dans ok vmme dansen. So dat gheschen is, so sollen se wedder gan vor de swarten houede, vnde dansen dar 2 reyse vor ouer vnde gan denne wedder in de swarten houede.” p. 17-8, §50-52, reproduit in Mänd 293.
[21] "Item so salme de tortisien vp halen vnde sal se setten an den bom vnde enfenghen se. Vnde sal denne vp halen 2 ledighe tunnen vnnd set-[p. 12]-ten de eyne bauen vnde de ander beneddende, vnde vp elke tunne eyne kanne bers vnde kleine bekere. […]" p.11-12, §35, cité par Mänd 291.
[22] Friedrich Amelung, Geschichte der Revaler Schwarzenhäupter von ihrem Ursprung an bisauf die Gegenwart. Lfg. 1, Die erste Blüthezeit von 1399 bis 1557 / nach urkundenmässigen Quellen des Revaler Schwarzenhäupter-Archivs bearb, 1885:28. [PDF à télécharger][GB snippet]
[24] "In quo nemore villani tribus tantum diebus ante nativitatem domini potestatem habent excidendi ligna nullo alio tempore." / "Dans ce bois, les paysans trois jours seulement avant la naissance du Seigneur ont la possibilité de couper du bois, et en aucun autre temps" Rotule de Boersch (fin XIIe ou XIIIe s.) cf. Hanauer, Constitutions des campagnes de l'Alsace au Moyen-Age, 1865:22. [IA]
[25] "Item ein jeglicher huber mag arn winnachtsabend in das selb holtz fahren und mag abhouwen und heraussfuren, als er genent ist, und welicher weder pferd noch karen hat, der mag ein fart uff sinem lib danen ziehen oder tragen. Und wer ouch anders oder zu ander zyt dem obstat holtz daruss fürt oder treyt, sol bessern an eins hern gnad und einem jeden huber 5 batzen " / "De même chaque Huber peut se rendre le soir de Noël dans le même bois avec un chariot, couper du bois et l'emporter sur son chariot, comme cela lui est autorisé et celui qui n'a ni cheval ni chariot, pourra en emporter une charge sur son dos ou bien la traîner. Et celui qui sort du bois de la même forêt a un autre moment, soit en l'emportant sur un chariot ou en le portant sur son dos, doit payer à notre seigneur bienveillant et à chaque Huber 5 batzen" cité par Leser, cité par Michel Lambinet. Cf. Hanauer 1865:193.
[26] D’après Kurt Mantel, Geschichte des Weihnachtsbaumes und ähnlicher weihnachtlicher 1977:9 [GB] on trouverait des traces en 1448 et 1531, cité par Leser?, cité par Michel Lambinet.
[27] “Item Koüfft 9 Tannen in die 9 Kichspill, das gut jor darjnn zu empfohen, unnd darumb gebenn 2 Gulden” archives de la ville de Strasbourg, Liebfrauenwerk Bestand 1 OND 85 f°92v, publiziert in Bulletin de la Cathédrale de Strasbourg, XXVII, 2006, s.95. (cité par Wikipedia [de]). Image https://twitter.com/CathedraleLabs/status/809445790523527168 | http://archive.is/YBEL7
[28] "Car qui néglige les étrennes / pour aller chanter à l'An Neuf / d'orner son mur d'un rameau vert / il croit qu'il mourra dans l'année / comme l'ont cru les égyptiens" (trad. Nicole Taubes, La Nef des Fous, 1997, p. 206, "D'observer les astres" [205-8], l. 37-41) §65 : “Vnd wer nit ettwas nüwes hat / Vnd vmb das nüw jor syngen gat / Vnd gryen tann riß steckt jn syn huß / Der meint er leb das jor nit vß / Als die Egyptier hielten vor ” [WS][82v l. 37-41] trad. en Zeydel p. 217 [GB],
[29] Die Eimis cité par Leser cité par Michel Lambinet. Cf. Stöber 1875:46 [IA] ; 1517:89 [MDZ]
[30] Cité par Leser cité par Michel Lambinet.
[31] Cité par Leser cité par Michel Lambinet. Archives municip. Strasbourg, Balthasar Beck, Schlettstadter Chronik, ms 273. Voir Annexe 3.
[32] “Auff der heiligen kinig tag... Da sollen der herren und stubengesellen buoben kommen, die rneyen schüttlin" (Ibid.)
[33] Catéchisme, Strasbourg, 1654, V, p. 649. [Deutsches Textarchiv] cité par Leser, cité par Lambinet.
[34] "Auff Weihenachten richtett man Dannenbaurn zu Strassburg in den Stuben auff, daran hencket man roszen ausz vielfarbigem papier geschnitten, Aepfel, Oblaten, Zischgolt, Zucker, etc. Man pflegt darum ein viereckent ramen zu machen undt vorrn". / "Noël on érige des sapins à Strasbourg, dans les stuben, on y accroche des roses en papier multicolore découpé, des pommes, des oublies, des Fils d'or, des sucreries, etc... On a l'habitude de mettre autour un cadre carré et devant..." Alexander Tille, "Memorabilia quaedam Argentorati observata", Jahrbuch für geschichte, sprache und literatur Elsass-Lothringens, jahrgang VI, 1890, p. 68 [62-68] ; qu’il mentionnera dans Folk-lore 3 (mars 1892). On trouverait aussi une mention à Turckheim en 1597 mais nous n’avons pas trouvé le texte original.
[39] Van Gennep
[40] Brugger 66, Tille1893:260-1, Miles 1912:266 [IA] ; 271 [GB][ST]. “Wenn die Überreichung der Geschenke denn doch unter gewissen Feierlichkeiten vor sich gehen soll, so gefällt mir immer noch am besten die Art und Weise, wie eine Frau, welche auf einem Hofe lebte, die Bescherung veranstaltete. Am heiligen Abend stellte sie in ihren Gemächern so viel Bäumchen auf, wie sie Personen beschenken wollte. Sobald die Geschenke verteilt und darunter aus gelegt und die Lichter auf den Bäumen und neben ihnen angezündet waren, traten die Ihren der Reihe nach in das Zimmer, betrachteten die Bescherung und ergriffen jedes von dem für es bestimmten Baum und den darunter bescherten Sachen Besitz." Schulz, Friedrich W. "Weihnachtszauber", Schweizerische Lehrerinnenzeitung 21.3, 1916-7.
[41] “Il parla du plaisir que les enfants allaient goûter, et du temps où l’ouverture soudaine d’une porte et l’apparition d’un arbre décoré de bougies, de bonbons et de pommes, faisaient éclater les joies du paradis.” Les Souffrances du Jeune Werther (Die Leiden des jungen Werthers) traduit par Jacques Porchat 1860. [WS]
[42] Jung-Stilling, Das Heimweh.
[44] "Das Christbescherens oder der fröhliche Morgen", reproduite dans Miles 1912 [IA][GB] (voir annexe 5) et ici sur Alamy. Cf. Tille 1889:175-6 ; 1893:248-9.
[45] Nationalkinderlieder für die zürcherische Jugend. Der Christnacht oder der St. Niklaus, Zurich, 1799. [GB] cf. Brugger 62. On peut relever une gravure de 1748 par David Herrliberger, dépeignant un vendeur à la criée de Sanicklaus-Baümli (arbustes de Saint Nicolas), mais ici pas illuminés. (en ligne, cf. Annexe 12.
[46] On le voit ainsi dans l'histoire arthurienne de Sir Cleges, contenu dans les manuscrits de la NLS (National Library of Scotland) 19.1.11 (c. 1400) et Oxford Ashmole 61 (Bodleian 6922, c. 1425-30) cf. Anne Laskaya & Eve Salisbury, Introduction à Sir Cleges, in The Middle English Breton Lays, 1995. Cependant, le motif de la croissance miraculeuse de fruits ou de fleurs en hiver inclut beaucoup d'autres moments que Noël et se retrouvent dans les vies de SS. Ciaranus of Saigir, Kentigern, Barrus, Berrachus, Aidus et Brynach, voir C. Loomis Grant, "Unseasonable Growth in Hagiology," Modern Language Notes 53, 1938:591-94. [JSTOR]
[48] “On the evening before Christmas Day, one of the parlours is lighted up by the children, into which the parents must not go; a great yew bough is fastened on the table at a little distance from the wall, a multitude of little tapers are fixed in the bough ... and coloured paper etc. hangs and flutters from the twigs. Under this bough the children lay out the presents they mean for their parents, still concealing in their pockets what they intend for each other. Then the parents are introduced, and each presents his little gift; they then bring out the remainder one by one from their pockets, and present them with kisses and embraces”
[49] Gérard, Leser, Noël-Wihnacht, 1994:20-21.
[50] Mentionné par exemple, mais sans source, dans Rauhaus, Kleine Kirchenkunde: Reformierte Kirchen von innen und außen, 2007:105 [GB]
[51] En se basant sur le corpus Google Books, même s’il est pas forcément fiable, on voit Advent Wreath se manifester en Anglais autour de 1920. (eg. Luther League review 1934-5 ; Worship vol. 22 1947:35). En Allemand, Adventskranz a le même destin. Les catholiques récupéreraient la coutume à Cologne en 1925. En français c’est peu avant 1960 qu’on voit les premières mentions (Franz Xaver Weiser, Fêtes et coutumes chrétinennes: de la liturgie au folkore, 1961:61-3)et pareil pour l’espagnol, montrant peut-être la pénétration plus lente dans les pays catholiques, ce qui me semble cadrer.
[52] http://www.liturgiecatholique.fr/Noel-et-devotions-populaires-2-3.html
http://qe.catholique.org/temps-liturgiques/9644-la-couronne-de-l-avent-le-sapin-la-creche-le
[53] http://www.topmarks.co.uk/christmas/Advent.aspx même chose ici http://livinghopeomaha.com/special-services/holiday-worship-schedule-at-living-hope/the-meaning-of-the-advent-wreath/ mais avec “Preparation” au lieu de la paix.
[54] http://www.stluc.org/fetes/avent.htm / http://qe.catholique.org/temps-liturgiques/9644-la-couronne-de-l-avent-le-sapin-la-creche-le
http://croire.la-croix.com/Definitions/Fetes-religieuses/Avent/La-couronne-de-l-Avent
[55] Par Mrs Papendieck, une immigrée allemande au service de la reine Charlotte en 1789 : "Thus the first mention of it that I can find is in Court and Private Life in the Time of Queen Charlotte, being the Journals of Mrs. Papendiek, vol. ii. 158. Speaking of Christ-tide 1789, she says: "This Christmas Mr. Papendiek proposed an illuminated tree, according to the German fashion, but the Blagroves being at home for their fortnight, and the party at Mrs. Roach's for the holidays, I objected to it. Our eldest girl, Charlotte, being only six the 30th of this November, I thought our children too young to be amused at so much expense and trouble."" Ashton 1894:189 cité par Miles 1912:267. [IA] ; John Watkins, Memoirs of Her Most Excellent Majesty, Sophia-Charlotte, Queen of Great Britain, 1819, p.463 ; Amelia Murray, Recollections: 1803-1837,1869 p.61. [GB]
[57] "After dinner we went upstairs. Aunt Sophia came also. We went into the drawing-room near the dining room. There were two large round tables on which were placed the trees hung with light and sugar ornaments. All the presents being placed around the tree. I had one table for myself and the Conroy family had the other together" (Journal de Victoria, 24 dec 1832, The Girlhood of Queen Victoria: A Selection from Her Majesty's Diaries Between the Years 1832 and 1840, 1912.I:61-2 [IA] cité in Daniel Foley, The Christmas Tree, 1960, p. 58).
[58] Notamment publiée en Amérique dans Godey’s Lady Book en décembre 1850 http://pastispresent.org/2010/good-sources/christmas-trees/
[59] Perrot, p. 85.
[60] “I have been looking on, this evening, at a merry company of children assembled round that pretty German toy, a Christmas Tree. […]” Charles Dickens, A Christmas Tree, 1850. [WS]
[61] Van Gennep (Manuel p. 2563) relève que la Princesse Palatine, duchesse d’Orléans, se rappelait de la coutume de son enfance (ce qui remonterait aux années 1660) dans une lettre du 11 décembre 1708, cf. in Helmolt (ed.) "Briefe der Herzogin Elisabeth Charlotte von Orléans an den lothringischen Hof" in Jahrbuch der Gesellschaft dür lothringische GEschichte und Altertumskunde, vol. 19, 1907, p. 212 sqq. [165-255, Gallica].
[62] Supposément ammené par les Eglises Moraves. Cité par le NY Times 1979 https://www.nytimes.com/1979/12/23/archives/centuries-of-historic-tradition-trim-the-christmas-tree.html Shamokin Diary http://shamokindiary.blogs.bucknell.edu En Louisiane http://news.blogs.lib.lsu.edu/2014/12/19/bringing-the-christmas-tree-to-louisiana/ Thomas 2007 [GB]
[63] https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Riedesel_Christmas_Tree.jpg | http://www.patrimoine-cultur
el.gouv.qc.ca/rpcq/detail.do?methode=consulter&id=197258&type=bien#.WjIynHkiEx4
[64] Hutton, Stations of the Sun, chap. 4, 1996:34-8. Note du gênet (broom) à Rye.
[66] Ibid. n. 12, Robert Herrick, Poems (ed. Martin 1965), n° 285 Ed. World’s Classics Oxford p. 267, 283-4. [IA] On peut noter qu’il parle de mettre bas à la Chandeleur ces plantes pour plutôt les remplacer par du buis plus vert.
[67] “Holly&Ivy” sont un couple fort connu en Angleterre. En 1610 George Wither : “Each room with ivy leaves is dress’d / And every post with holly”.
[68] La fête des kalendes de janvier dans l’empire romain, 1970.
[69] Stations of the Sun, 1996,
[70] Brugger 63-4 citant la chronique de Johannes Oldekop (1493-1574) éditée dans Der Stiftsfehde, Zeitschfrift des Museums zu Hildensheim 1846, pp. 135-6. [GB]
[71] Voir l’index de Balder the Beautiful sur les feux.
[72] “For this is the Yuletide and the heathen people of the forest have gathered at the thunder-oak of Geismar to worship their god, Thor.” (chap. II p. 34) Boniface y interrompt un sacrifice humain (p. 54s) abat l’arbre puis il trouve le fir tree : “And here," said he, as his eyes fell on a young fir-tree, standing straight and green, with its top pointing towards the stars, amid the divided ruins of the fallen oak, "here is the living tree, with no stain of blood upon it, that shall be the sign of your new worship. See how it points to the sky. Let us call it the tree of the Christ-child. Take it up and carry it to the chieftain's hall. You shall go no more into the shadows of the forest to keep your feasts with secret rites of shame. You shall keep them at home, with laughter and song and rites of love. The thunder-oak has fallen, and I think the day is coming when there shall not be a home in all Germany where the children are not gathered around the green fir-tree to re-joice in the birth-night of Christ.” (72-3)
[73] Voir Vita S. Bonifatii PL 80.645 [IA]; trad. en Robinson 1916:63-4 [IA] cf. Annexe 7.
[75] Vie de S. Colomban et de ses disciples, trad. Adalbert de Vogüé, coll. vie monastique n°19, Abbaye de Bellefontaine, 1988. Une version latine en est disponible ici (MGH) ou là (archive.org).
[77] La description des pratiques païennes à lier peut-être avec Grégoire le Grand, Dial. II.8.10 :
“[Grégoire] En émigrant ailleurs, le saint homme [S. Benoît] a changé de lieu mais pas d'ennemi. En effet, il eut à supporter par la suite des combats d'autant plus graves qu'il se trouva affronté directement au maître de la malice en personne. Voici les faits : le village fortifié appelé Cassin est situé sur les côtés d'un mont élevé dont le flanc s'élargit pour recevoir ledit village, mais ensuite, sur une distance de 3 milles, il prend de la hauteur et son sommet atteint pour ainsi dire les nuées : il y avait là un très ancien lieu de culte dans lequel dans lequel, suivant une coutume héritée des païens de jadis, Apollon était vénéré par un peuple stupide de rustres. Et tout autour avaient poussés des bois sacrés dans lesquels une masse abrutie d'infidèles s'appliquait, avec force transpiration, à offrir des sacrifices sacrilèges.”
[79] Woda, vodan, votan, varie suivant les manuscrits. Krusch inclut dans son texte la note “qu’ils croient être mercure” qui est exclue du manuscrit A.3 et de celui de Metz (fin IXe s), découvert en 1955 par dom Jean Leclerc, ce qui serait donc une glose plus tardive.
[80] On mentionne cependant un épisode où il rénove une chapelle et que ses aides, miraculeusement, portent sans efforts des troncs d’arbre pour la construire. (chap. 30 pp. 16-7)
[81] Par exemple absent de Albert le Grand (1599-1641), La Vie des Saints [Wikisource] pp. 800-806.
[82] Exemple de la légende http://www.mylcgs.org/martin_luthertree.htm “An image by the Weimar court copper engraver Carl Schwerdtgeburth, which he created for a children’s book in the middle of the 19th century, shows Martin Luther with his wife, Katharina, his children, and parents sitting beside a Christmas tree.” Brunner. Reproduction vendue sur Amazon. Cf. Annexe 9.
[84] https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Jeu_d'Adam nouvelle édition chez Droz
[85] “Let paradise be constructed in a prominently high place [constituatus paradisus loco eminentori]; let curtain and silken hangings be placed around it at such a height that those persons who will be in paradise can be seen from the shoulders upwards; let sweet-smelling flowers and foliage be planted; within let there be various trees, and fruits hanging on them, [sint in eo diverse arbores et fructus in eis dependentes] so that the place may seem as delightful as possible [ut amoenissimus locus videatur]” Traduction anglaise in Kobialka, Michal (1999). This Is My Body: Representational Practices in the Early Middle Ages [GB] Ann Arbor, MI: University of Michigan Press. p. 183. ; Texte latin in Studer, Paul. Le Mystere d'Adam, An Anglo-Norman Drama of the Twelfth Century Manchester University Press, 1928:1, nouvelle édition et traduction dans la collection Texte Courant chez Droz, 2017.
[86] Nilles, Kalendarium manuale, in-8° Oeniponte 1897 t. II Index s.v. S. Adam : une semaine syriaque (II.334) ; en Arménie le 2ème Samedi après la Transfiguration (II.591) ; pour les coptes 6 pharmuti = avril (II.717) ; le 19 décembre dans l'Église Grecque, Dictionnaire des Antiquités Chrétiennes, s.v. Adam, p. 21. Quaresmius, Elucid Terrae Sanctae p. 457 ? Dans le vieux martyrologue anglais [GB], leur création était commémorée le 23 mars, sixième jour de création. Associés à mai dans une interprétation zodiacale (Quentin 58). Il y a bien une célébration catholique le 24 décembre Cf. 1866:31 [GB] ; martyrologe romain 2005 ? [archive.is/OFd2R].
[87] Dans des almanachs du XIXe siècle : Astronomischer Kalender für das gemeine Jahr 1835 [GB] Geschichts und Erinnerungs-Kalender 1840 p. 122 [GB] ; Leitmeritzer allgemeiner Schreib-Haus und Wirtschafts-Kalender, 1845, p. 50 [GB] ; Jurende's Mährischer Wanderer, 1846 [GB].
[88] Miles 1912 http://sacred-texts.com/time/crt/crt08.htm
[89] Sammlung Oesterreichischer Gesetze und Ordnungen […] bis auf das Jahr 1720, 1748:III.946 [GB][IA] ; Curiösitäten und Memorabilien-Lexicon von Wien, 1846, I.14. [GB].
[90] “L'arbre de vie de l'ancien couvent des Annonciades à Haguenau est la représentation la plus ancienne de ce qui deviendra en Alsace le sapin de Noël.” http://archive.is/mieEK http://fr.topic-topos.com/larbre-de-vie-de-l-ancien-couvent-des-annonciades-haguenau [cache]
[91] Parmi ceux qui répètent que : “Une fresque dans une chapelle d’un lycée de Haguenau (Nord de l’Alsace), datant du XVe siècle, concrétise ce symbolisme par un arbre dont la couronne est nettement partagée en deux zones dans le sens vertical. D’un côté les pommes, de l’autre les hosties” http://www.noel-le-film.alsace/dynamic/pdf/brochure_histoire_arbre_de_noel.pdf [PDF]
[92] Mentionné par Moser Bräuche und Feste im christlichen Jahreslauf: Brauchformen der Gegenwart in Kulturgeschichtlichen Zusammenhängen, 1993:105 [GB].
[93] Bd. III p. 127. Bayerische Staatsbibliothek Clm 15710.
[95] Le Dannbaum, le sapin est mentionné par Michal dans une pièce strasbourgeoise de 1606, Saul mais qui met pas en scène Adam et Eve (v. 2098, Martin & Schmidt, Elsässische Litteraturkurdenkmäler aus dem xiv-xvii. Jahrhundert, Bd. IV, 1887:202)
[96] “Le 1er septembre 1426 pour la fête de Saint Leu et Saint Gilles qui est la fête patronale de la paroisse parisienne de Saint-Leu-Saint-Gilles, un mât de cocagne est dressé rue aux Oies avec pour trophée une oie et six blancs. Le meilleur grimpeur ne parvient pas jusqu'en haut mais on lui remet toutefois l'oie seul” Wikipedia citant Auguste Vallet, « Histoire de Charles VII, roi de France, et de son époque, 1403-1461 », Renouard, 1863, t. II, p.326.
[97] E.g. l’article Wikipédia ou “Christmas tree, an evergreen tree , often a pine or a fir , decorated with lights and ornaments as a part of Christmas festivities. The use of evergreen trees, wreaths, and garlands to symbolize eternal life was a custom of the ancient Egyptians, Chinese, and Hebrews. Tree worship was common among the pagan Europeans and survived their conversion to Christianity in the Scandinavian customs of decorating the house and barn with evergreens at the New Year to scare away the Devil and of setting up a tree for the birds during Christmastime. It survived further in the custom, also observed in Germany, of placing a Yule tree at an entrance or inside the house during the midwinter holidays.
The modern Christmas tree, though, originated in western Germany . The main prop of a popular medieval play about Adam and Eve was a “paradise tree,” a fir tree hung with apples, that represented the Garden of Eden. The Germans set up a paradise tree in their homes on December 24, the religious feast day of Adam and Eve . They hung wafers on it (symbolizing the host, the Christian sign of redemption); in a later tradition the wafers were replaced by cookies of various shapes. Candles , symbolic of Christ, were often added. In the same room was the “Christmas pyramid,” a triangular construction of wood that had shelves to hold Christmas figurines and was decorated with evergreens, candles, and a star. By the 16th century the Christmas pyramid and the paradise tree had merged, becoming the Christmas tree.” (Encyclopaedia Britannica s.v. “Christmas Tree”)
[100] “Document non disponible, mais publié par l'archiviste de Fribourg Schreiber (né en 1793), publié par les archivistes fribourgeois v. Eisengrein et Hefele ; voir Eisengrein, page XV. Lorsque l’érection de l'arbre de Noël s'est produite pour la première fois, n'est pas spécifiée.” ; “Urkunde liegt nicht vor, wohl aber Veröffentlichung des Freiburger Archivars Schreiber (geb. 1793), die von den Freiburgen Archivaren v. Eisengrein und Hefele übernommen wurde; v. Eisengrein, S. XV. Wann die Aufstellung des Weihnachtsbaumes erstmals enfolgte, ist nicht angegeben.” Kurt Mantel, Geschichte des Weihnachtsbaumes, 1977, p. 180.
[101] Ses notes renvoient à "Weiser-All 1938, S.16, Fn. 10 lt. Mitteilung von Hefele, Schreiber, Bd..4, S,277, 278, Hefele 1941 , S. 314" (n. 44) idem "Siehe Schreiber, Bd. 4, S.277 ff., v. Eisengrein, S. XV, Hefele 1941 S. 314 und Weiser-All 1938, S. 16" (n. 50)
[102] “Leider ohne Angabe der Quelle”. Mantel renvoie à : Frierdrich Hefele, "Von alten Sitten und Bräuchen. Jahresbuch. Oberrheinische Heimat. 28.Jg.. 1941 , Der Breisgau, Hrsg. H. E . Busse, Freiburg, 1941 , p. 314. Dans la seconde édition le passage est en page 321.
[103] Heinrich Schreiber, Geschichte der Stadt Freiburg im Breisgau, 1858:IV.277-8.[GB] Cf. Annexe 11.
[104] Eisengrein, Ältere Volksgebräuche und Feste. Freiburger Adreß-Kalender für das Jahr 1876, p. XV.
[105] Erratum : dans la vidéo Lays dit Hefele au lieu de Mantel.
[106] Rest, Josef Die Urkunden des Heiliggeistspitals zu Freiburg i. Br. Bd. 3: 1220 - 1806 [Bearb.]. - Freiburg i. Br. (1927) Gesamttitel: Die Urkunden des Heiliggeistspitals zu Freiburg i. Br., Teilband 3 In Reihe: Veröffentlichungen aus dem Archiv der Stadt Freiburg im Breisgau / 5 (premier volet 1891).
[108] Georg Ludwig von Maurer, Geschichte der Städteverfassung in Deutschland, 1870:II.441 [GB] ; Johannes Janssen, Geschichte des deutschen Volkes seit des Ausgang des Mittelalters, 1876:334-5 [GB]
[109] “Zum Beispiel sah sich die Stadt Freiburg bereits 1554 gezwungen, gegen das Abhauen einzuschreiten: "Dweil yetz mit den weyhenacht meyen, so abgehawen werden, grosser schad beschieht, so ist erkhannt, uf morgen sollichs zu verbieten und ußzeruefen bei straff 10 Rappen” (google cache)
[110] Fritz, Wie der Weihnachtsbaum in die Welt kam, 2013? [GB] "In einer Freiburger Stadtverordnung von 1554 wird untersagt, in den Wäldern den „Weynachtsmayen“ zu hauen“ – ob damit schon Bäume gemeint sind, ist unklar. Eine Quelle von 1599 berichtet von einem Freiburger Brauch, wonach 1419 die dortige Bäckerbruderschaft einen geschmückten Baum gestiftet haben soll – diese Quelle ist allerdings umstritten." (info) ; “Auch aus Freiburg im Breisgau berichtet eine von Hartmut Stiller zitierte Chronik von 1599, daß „an den errichtet dannbaum […] vilfarbigen papier sowie oblaten, äpfel, schmitz und zischgold [=Flittergold] zu henken […] und sich einander gaben zu schicken“. Ein Brauchtum, das „seit geraumer zeyt üblich weis [= gewesen]„, also viel älter war, wie eigens vermerkt wurde.” (katholisches.info) Mantel 12n47 : “Zitiert nach der oben angeführte Veröffentlichung von Stolz "Weihnachtsbräuche im alten Freiburg", Stolz Stolz gibt keine Quellen an (s.o.). Der in obiger Veröffentlichung wiedergegebene Text ähnelt sehr dem der Straßburger Handschrift von 1604/5 (s. u.) Doch sind bei dem Wortvergleich einige wesentliche Unterschiede festzustellen, die an eine Urkunde, die dem Verfasser in der Bad. Zeitung vorlag, glauben lassen. So ist z.B. der Text in der Einleitung in Freiburg wesentlich anders als in der Straßburger Handschrift. Der Freiburger Beleg kann nur mit Vorbehalt zitiert werden; für seinen Inhalt sprechen aber die […]” Mantel 180 [GB]