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Soudan
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Chronologie du Soudan

Population

45 millions d’habitants (Soudan Sud  8 millions d’habitants)

Près de la moitié de la population parle arabe. Populations de langues couchitiques au nord-est.

Le nord du pays est majoritairement peuplé d’Arabes nomades (musulmans).

Au sud, on trouve en majorité des populations noires (animistes et chrétiennes).

Peuples nilo-sahariens : Dinka, Nuer, Shilouk (animistes ou chrétiens).

Pays jeune : 72 % de la population a moins de 30 ans.

Ressources  Présence d’eau pour l’irrigation (Nil Blanc, affluent du Nil).

Pétrole (70 % des gisements découverts sont au Sud).

350.000 barils par jour soit à peu près un quart de la production du Qatar soit 90 % du PIB du nouvel Etat  du Sud.

Les raffineries et oléoducs allant vers la mer Rouge se trouvent au Nord.

Économie 51 % de la population vit en moyenne avec 0,5 € par jour.

Agriculture  L’agriculture et l’élevage sont les piliers de l’économie soudanaise.

Exportation de produits alimentaires vers le monde arabe.

Les exportations agricoles se font au détriment de la population soudanaise.

Pays profondément agricole : 83 % de la population vit en milieu rural.

Seulement 4,5 % des terres sont sous culture. Beaucoup de terres arables disponibles.

4,5 % de la superficie du pays aurait été attribué à des firmes étrangères (Etats-Unis, Arabie Saoudite, Corée du Sud).

Insécurité alimentaire élevée.

Santé Moins de 5 % de la population a accès à l’eau et à des installations sanitaires.

Éducation 73 % de la population est illettrée.

-2.500

Royaume de Kouch, dans le sud de la vallée du Nil.

Il est contemporain des pharaons égyptiens.

Le Soudan veut dire littéralement le pays des Noirs.

Entre steppe et désert, le long de l’oasis fertile dessiné par le Nil, le peuple Kush, noir de peau, fonde une brillante et puissant civilisation à la croisée des monndes africains et méditerranéen.

Tour à tour, rivaux et vassaux de l’Egypte antique avec qui ils partagent la même culture pharanoïque, les Kushis construisent au Soudan le plus grand complexe de pyramides au monde.

Pendant 3.000 ans, ces rois et ces pharaons noirs vont bâtir des villes, des temples et des palais sur les vastes étendues de la Nubie.

-1500

Défaite du premier royaume de Kush à Kerma. Les dynasties de grands pharaons s’établissent en Egypte.

Le royaume de Kush tombe aux mains des Egyptiens. Il devient un protectorat où se diffuse l’idéologie pharaonique.

L’or du pays est pillé, des centaines de milliers d’Africains sont réduits en esclavage.

Après plus d’un demi millénaire de colonisation, des divisions internes obligent les Egyptiens à quitter le Soudan.

A Napata, une principauté indépendante éclot (région de Karima), dominée par un piton rocheux, le djebel Barkal, une montagne sacrée.

-736

Piânkhi, une jeune roi ambitieux lance ses armées sur l’Egypte et parvient à monter sur le trône de Pharaon. Il devient le premier pharaon noir.

C’est la période des pharaons noirs.

Les pharaons noirs font du royaume de Napata la plus grande puissance de la vallée du Nil, clef de voûte du commerce entre l’Afrique noire et la Méditerranée.

Empreints de culture égyptienne, ils entendent faire revivre l’âge d’or des grands pharaons.

Alors que la tradition des pyramides a disparu en Egypte depuis plus de sept siècles, les pharaons noirs les remettent au goût du jour à Napata[1].

Pyramides de Napata

Les enterrements se font sous la pyramide, à l’extérieur.

-664

Règne de Tanouetamani (Tanoutamon) (- 656). Il règne sur l’Egypte, le Soudan et la Syrie.

Les Napatéens ont adopté l’écriture de hiéroglyphes de l’Egypte ancienne.

Les pharaons kuchis tirent leur légitimité d’Hamon, la principale divinité du panthéon égyptien.

Après un siècle de domination, les pharaons noirs sont chassés d’Egypte par les Assyriens.

Les rois qui leur succèdent ne règnent plus que sur leur territoire ancestral.

IVe siècle avant notre ère

Un clan local kushi de la région de Méroé s’empare du pouvoir.

Les terres sont fertiles et la région est au carrefour des routes marchandes du continent.

Loin de l’Egypte, le royaume kushi de Méroé va progressivement s’africaniser et réintégrer les coutumes locales.

Méroé va constituer le premier noyau de la culture soudanaise, sans influence extérieure.

Le culte du dieu égyptien Hamon cède la place au culte du dieu local, le dieu lion Apédémak.

L’écriture hiéroglyphique égyptienne est remplacée par la langue et l’écriture méroïtique.

Méroé apporte la tradition de la fonte du fer.

La civilisation de Méroé reste néanmoins une civilisation pharaonique.  

Des reines Candaces montent sur le trône, assurent seules le pouvoir et transmettent la couronne. Ce sont des reines bâtisseuses et guerrières.

Sous leur règne, le royaume est à son apogée.

Trois générations de reines se succèdent.

Antiquité

Sous l’Antiquité, les régions sous la sixième cataracte du Nil forment la Nubie.

La Nubie est un pays puissant.

Le Nil est le trait d’union commercial entre l’Afrique noire et l’Afrique du nord.

-30 

Depuis que Cléopâtre a cédé l’Egypte au futur empereur Auguste, la pression de l’empire romains sur le territoire soudanais s’accentue.

Les reines candaces lui tiennent tête. Elles commandent elles-mêmes leurs armées.

Reine Amanishakheto en Nubie. Son palais est l’un des plus grands de l’époque.

Elle tient tête à l’empereur Auguste.

Les Romains qui rêvent de conquérir la Nubie sont défaits et obligés de signer un traité de paix humiliant.

La Nubie est avant tout un désert emprunté par les caravaniers. Ils s’orientent en observant les étoiles.

IVe siècle

Royaume de Méroé. Dispose de sa propre langue et de sa propre écriture.

Le royaume de Méroé est défait par une puissante tribu nomade de l’ouest du pays, les Noubas. La civilisation kouschite disparaît après 3.000 ans de domination.

VIe siècle

Trois royaumes succèdent ) Méroé : Nobatie, Makurie, Alodie. Ils sont christianisés.

VIIe siècle

640 

Conquête de l’Egypte par les Arabes. Les empires nubiens se retrouvent séparés du monde chrétien. Il sont arabisés et islamisés (Califat omeyyade).

XIVe siècle

Royaume de Makurie.

Dans les villages de Nubie, adoption d’un islam populaire et tolérant, inspiré par la mystique musulmane soufie qui prône un lien plus intime avec Dieu.

1315 

Le royaume de Makurie est envahi par les Mamelouks égyptiens (dynastie d’esclaves affranchis qui règne sur l’Egypte).

XVIe siècle

1504

Le royaume chrétien d’Alodie au sud laisse la place au royaume musulman des foundj (capitale Sennar).

XIXe siècle

Au début du siècle, les Ottomans reconnaissent le gouverneur d’Egypte comme pacha. Il fonde une dynastie indépendante en Egypte.

1820 

Les Egyptiens conquièrent le territoire soudanais.

Les populations noires du sud du pays subissent l’esclavage pratiqué par les Egyptiens après leur conquête du Soudan.

Années 1880

Au début des années 1880, le Soudan est sous la coupe de l’Egypte ottomane.

Quand les Britanniques placent l’Egypte sous leur tutelle, ils se retrouvent de facto englués dans les affaires soudanaises.

1881 

Agitations politiques et religieuses contre l'occupation du Soudan par les Egyptiens.

Une révolution nationaliste éclate, menée par le mahdi, un prophète autoproclamé de l’islam.

Etat musulman mahdiste.

Les Occidentaux pillent les monuments sub-sahariens.

Giuseppe Ferlini, est un chasseur de trésors roublard aux méthodes expéditives qui démonte les pyramides pierres par pierres.

1882 

Les Britanniques occupent le Soudan.

L’Etat mahdiste leur tient tête.

1884

Les Britanniques envoient au Soudan leur héros colonial, le très catholique Charles Gordon pour évacuer la ville de Khartoum assiégée par les Mahdistes.

Les troupes mahdistes prennent le contrôle du Nil et Charles Gordon entame une lutte désespérée pour protéger les quelque 60.000 hommes encore dans la ville de Khartoum. Aux abois, les Britanniques lui envoient des renforts. Dans leurs rangs, un jeune officier ambitieux, Herbert Kitchener, un grand admirateur de Gordon.

Durant les premières décennies du colonialisme anglo-égyptien, les grands propriétaires terriens, qui formeront plus tard le capitalisme agraire, sont clairement opposés aux mouvements indépendantistes, car ils sont complètement subordonnés au système colonial, qui leur fournit le transport, des chemins de fer, l’accès au commerce extérieur, à la mécanisation de l’agriculture, etc.

1885

En janvier 1885, la mission de secours britannique accoste sur les rives de Khartoum. Elle trouve la garnison massacrée et Charmes Gordon décapité. Traumatisés, les Britanniques se retirent du Soudan.

Le califat mahdiste proclame alors la souveraineté du pays.

1898 

Treize ans après l’hécatombe de Khartoum, les Britanniques repartent à la conquête du Soudan. Kitchener, commandant en chef de l’armée d’Egypte, veut liquider ce qu’il considère comme l’empire du mal. Il veut étendre l’empire colonial britannique du Caire au Cap.

Il se révèle expéditif et sans pitié. Le chemin de fer qu’il a fait construire entre l’Egypte et le Soudan achemine ses 25.000 hommes qu’il équipe d’une arme inédite et diablement efficace : la mitrailleuse Maxim. Elle fait un carnage dans les rangs ennemis équipés de leurs seuls fusils et d’armes blanches.

Winston Churchill, jeune officier et correspondant de guerre, participe aux combats. Dans son livre, La guerre du fleuve, il s’indigne de la dureté de Kitchener. Les prisonniers mahdistes sont exécutés sommairement après la victoire.

En quelques semaines, les Britanniques renversent les forces mahdistes. Churchill : C’est le triomphe le plus remarquable jamais obtenu par les armes de la science.

L’Etat mahdiste est vaincu par les troupes britanniques.

Pour venger Gordon, Kitchener bombarde le tombeau du Mahdi, il jette ses restes dans le Nil et envoie son crâne à Londres.

La reine Victoria s’indigne de ces pratiques.

A la fin du siècle, le Soudan passe sous influence britannique.

1890

Kitchener est le premier dirigeant du Soudan, il est chef des armées et de l’administration.

1899 

Héros colonial, le plus populaire des chefs britannique, Kitchener est nommé gouverneur du Soudan.

Établissement du condominium anglo-égyptien sur le Soudan.

Le Soudan demeure sous autorité égyptienne mais est de facto contrôlé par les Britanniques.

Le colonisateur britannique met surtout en valeur les territoires du nord en développant la culture du coton destiné à l’exportation.

Le sud et l’ouest du pays, impropres à l’irrigation, sont délaissés.

XXe siècle

1923

Le mouvement national soudanais se développe plus tard, sous influence de la révolution égyptienne de 1919. Il est essentiellement de nature petite-bourgeoise car la classe ouvrière est nouvellement établie et n’a pas encore d’expériences antérieures de lutte ni d’organisations indépendantes.

L’expression la plus forte du mouvement national est la Ligue du drapeau blanc, fondée en 1923 par Ali Abd al-Latif, qui compte parmi ses membres des salariés, des commerçants et des officiers subalternes de l’armée, ainsi que des enseignants, des intellectuels, des étudiants, etc.

1924

La Ligue du drapeau blanc organise des manifestations massives dans les villes soudanaises, auxquelles participent des soldats et officiers soudanais, ainsi que des soldats égyptiens stationnés au Soudan. De violents combats éclatent, au cours desquels un grand nombre de victimes sont provoquées par une opération coloniale britannique visant à réprimer la Ligue du drapeau blanc.

1946

L’excision est déclarée illégale.

1952 

Proclamation de la République en Egypte.

Le poète Tayeb Salih, né à Karmakol, fils de paysan, 23 ans, rejoint l’Angleterre pour y poursuivre ses études. Il se jette dans l’écriture comme un exutoire à son mal du pays (contes et romans).

1956 

> Le 1er janvier 1956, indépendance par rapport aux Britanniques.

Les élites arabes du nord s’imposent au pouvoir à Khartoum.

Les régions périphériques continuent à être marginalisées politiquement et économiquement.

Les partis politiques du sud du pays réclament l’autonomie de leur région. Guerre contre le gouvernement central de Khartoum.

Le Soudan signe avec l’Egypte un accord prévoyant une répartition du débit du Nil entre les deux pays avec 75 % pour l’Egypte et 25 % pour le Soudan.

1958

Le Soudan connaît son premier régime militaire, deux ans seulement après l’indépendance du colonialisme britannique, lorsque le général de division Ibrahim Abboud  inaugure  une dictature militaire étouffante qui va durer 6 ans.

1963 

Formation du mouvement séparatiste Anya Nya dans le sud du Soudan.

Début de la guerre civile entre Sud et nord du Soudan.

1964 

Le gouvernement soudanais tente d’arabiser et d’islamiser l’ensemble du pays, y compris le sud majoritairement animiste et chrétien.

La Révolution d’Octobre 1964 renverse le régime du général Abboud. C’est la première révolution populaire qui réussi à renverser un régime politique dans la région arabe et en Afrique. Au cours de cette révolution la lutte estdirigée par le « Front des corps », un large front de syndicats et d’associations professionnelles.

1966

Publication du chef-d'œuvre de Tayeb Salih, Saisons de la migration vers le nord. Son village natal de Karmakol est un théâtre idéalisé.

1969 

Le colonel Jaafar Nimeiry prend le pouvoir lors d’un coup d’État sans effusion de sang, mais les campagnes de répression politique des années suivantes voient des centaines d’exécutions et des milliers de militants arrêtés.

Gaafar Nimeiry

1971 

En juillet-août, massacre des communistes soudanais par le gouvernement Nimeiry, allié de l'URSS et de la Chine.

1972 

A Addis-Abeba, signature d'un accord de paix entre gouvernement soudanais et les rebelles du Soudan du Sud consacrant l’autonomie du Sud.

Fin de la guerre civile (500.000 morts).

1978 

Découverte de pétrole dans la Sud du Soudan.

1983 

Le chef de l’Etat, le général Nimeiry, impose la charia à l’ensemble du pays pour recentrer son pouvoir.

Il veut diviser la région du sud en trois régions.

> En mai 1983, nouvelle guerre civile nord-sud opposant le gouvernement soudanais à l’Armée de libération des peuples du Soudan (SPLA) dirigée par John Garang, un Dinka (-2005).
Garang est soutenu par l’Ethiopie qui lui sert de base arrière, par l’Erythrée et l’Ouganda.

1984 

Les attentats menés par la SPLA conduisent à l’arrêt des travaux du canal de Junglei qui doit doubler le Nil Blanc.

1985

La révolution d’avril 1985, menée par l’Assemblée syndicale, renverse le pouvoir du boucher Nimeiry par une grève générale, qui provoque d’importantes fissures dans le régime avant de parvenir à le renverser.

1989 

Un coup d'État porte au pouvoir l'officier islamiste Omar el-Béchir qui impose sa dictature militaire et un modèle islamique basé sur la charia.

Omar el-Béchir

1991 

> En janvier 1991, scission au sein du SPLA.

1997 

Sanctions commerciales américaines à cause du soutien du gouvernement à différents mouvements islamistes en Egypte, en Ethiopie, en Erythrée ou en Palestine.

Années 2000 

Accentuation de la désertification dans le Sahel. C’est l’une des causes des déplacements des populations nomades au Soudan. Elle augmente la tension avec les fermiers sédentaires.

Début de l’exploitation du pétrole. L’essentiel des ressources sont au sud mais c’est le nord qui capte les bénéfices sans procéder à la redistribution.

2003 

Seconde guerre du Darfour

Crise insurrectionnelle au Darfour, région de l’ouest du Soudan, grande comme la France.

Deux mouvements armés au Darfour (SLA et GEM).
Le gouvernement de Khartoum refuse de négocier (présence de pétrole supposée) et s’appuie sur des mouvements armés qui pillent et brûlent en 4 ans 1600 villages dans le Darfour pour chasser les populations et prendre leurs terres.

La Chine et la Russie livrent des armes au gouvernement de Khartoum.

Les violences vont faire 300 000 morts et deux millions de déplacés dans des dizaines de camps au Soudan.

2005

Fin du conflit au sud Soudan 

Le régime soudanais (Omar el Bechir) cherche à sortir de son isolement diplomatique.

En janvier, signature d'un accord de paix entre le gouvernement soudanais et les rebelles du SPLA, sous la pression des Etats-Unis, mettant un terme à 20 ans de guerre au Soudan du Sud (2 millions de morts, plusieurs millions de déplacés internes, 600 000 réfugiés dans les pays voisins).

Un accord prévoit un gouvernement d’union nationale et un référendum pour l’autodétermination du Sud Soudan d’ici 2011. La moitié des revenus du pétrole doit revenir au sud.

John Garang est nommé vice-président et meurt dans un accident d'hélicoptère. Salva Kiir

Croissance de 8 %.

2006

40 millions d’habitants.

Au nord et au centre des peuples arabes.

Nubiens le long de la vallée du Nil.

Bejas.

Au sud, peuples Dinka, Nouers, Shillouks : peuples noirs majoritairement chrétiens ou animistes. Certains peuples noirs ont été islamisés, comme les Fours à l’ouest (province du Darfour).

Plus d’une centaine de langues sont parlées au Soudan. La plus répandue est l’arabe qui est la langue nationale.

70 % de la population soudanaise est musulmane.

Croissance de 10 %.

5e réserves prouvées de pétrole africain.

Le pétrole est exploité par des compagnies chinoises, malaises et indiennes.

Les trois quart de la production pétrolière soudanaise sont exportés, principalement vers la Chine et le Japon via Port-Soudan.

La Chine contrôle près de 50 % de l’extraction de pétrole soudanais.

Les revenus pétroliers représentent 80 % de la valeur des exportations du pays.

2008

Arrivée des Casques bleus au Darfour.

2009 

Al Bachir est inculpé de crimes contre l'humanité au Darfour par la justice internationale.

Mort du romancier et poète Tayeb Salih. Il demande à être enterré au Soudan. Pareil à mes semblables, je vais mon chemin, me conformant à la coutume au sein d’une longue caravane, montant et descendant, de haltes en départs.

2011  Création de la République du Soudan du Sud

Référendum en janvier. 99 % pour l’indépendance.

En juillet, le Sud Soudan fait sécession après un référendum gagné à 98 %.

Une partition bénie par les États-Unis, assoiffés de pétrole, à partir de revendications populaires légitimes.

Naissance du Soudan du Sud (620 000 km2, un tiers du territoire et trois quart des ressources pétrolières, capitale Juba). Le pays n’a pas d’accès à la mer.

République fédérale composée de dix Etats.

Salva Kiir devient président du Soudan du Sud.

Population du Soudan 43 millions d’habitants.

2013  

Soudan

Émeutes contre la flambée des prix des produits de première nécessité. La répression fait plus de 200 morts.

> En juillet 2013, au Soudan Sud, Salva Kiir limoge le gouvernement et le vice-président Machar.

> En décembre 2013, au Soudan Sud, les divergences entre le président Salva Kiir (Dinka) et son vice-président Riek Machar (Nuer) menacent la stabilité du pays.  

En décembre, au Soudan Sud, affrontements à Juba entre partisans de Machar et de Kiir (400 à 500 morts). Des milliers de civils sont tués.

Début de la guerre civile.

Les deux camps réalisent des exactions ethniques.

Accord du Soudan du Sud avec le Kenya en vue de la construction d’un oléoduc de Juba à Lamu.

2014 

Des milices arabes favorables au gouvernement pillent et brûlent le Darfour. Deux millions de déplacés.

Le conflit au Darfour a déjà fait 300 000 morts.

Au Soudan Sud, guerre civile entre les forces du président Salva Kiir (SPLA) et son vice-président, Riek Machar.

2015

> En octobre 2015, signature d’un accord de cessez-le-feu au Darfour entre une parties des rebelles et les forces gouvernementales.

> En août 2015, au Soudan Sud, signature d'un accord de paix au Soudan du Sud entre le président Salva Kiir et son vice-président Riek Machar dont les partisans s'affrontent régulièrement.

Depuis décembre, au Soudan Sud, l'opposition est de retour à Juba, capitale du Soudan du Sud, mais les deux parties ne dépose pas les armes.

2016 

Guerre du Darfour 

En janvier, reprise des combats au Darfour. Dans la région montagneuse du Jebal Mara (Sud-Darfour), l’Armée de libération du Soudan-Abdel Wahid Nour (SLA-AW), à dominante Four s’oppose à l’armée et aux milices gouvernementales, à dominante arabe.

2017 

Al-Béchir tente de sauver son régime à bout de souffle en se rapprochant à la fois de la monarchie d’Arabie saoudite, du dictateur égyptien al-Sissi, de la Russie de Poutine, de Bachar al-Assad et du gouvernement d’extrême droite israélien.

Salah Gosh, le chef des services de renseignements soudanais, se rend en France à l’automne pour rencontrer un responsable du parti de Macron.

Le régime soudanais met en œuvre avec zèle les programmes économiques antipopulaires du FMI : coupes dans les services publics, privatisations et hausse des prix de base.

Les Etats-Unis lèvent certaines sanctions.

2018 

Le Soudan a perdu 75 % de ses revenus pétroliers depuis la création du Soudan du Sud.

> En janvier 2018, manifestations. Arrestation de militants et de leaders de l’opposition.

> En décembre 2018, le prix du pain est multiplié par trois.

Début de la révolte populaire, vague révolutionnaire, manifestations et grèves contre la vie chère et le régime du président Omar el Béchir.

Des Comités de résistance sont créés dans le but d’organiser des manifestations décentralisées. Le Comité est une organisation d’habitants d’un même quartier s’engageant à œuvrer pour renverser le régime de Béchir.

En réponse, les forces de sécurité n’hésitent pas à tirer à balles réelles.

Au Soudan Sud,Accord de paix dans la guerre civile.

7 millions de Sud-Soudanais, soit plus de la moitié de la population, dépendent de l’aide humanitaire.

2019

Répression Les forces de réaction rapide (RSF) sont en première ligne dans la répression et la torture des opposants. C’est elles qui contrôlent aussi le trafic d’or et de pétrole. Le chef des RSF et numéro deux de la junte, Mohamed Hamdan Dagalo, dit Hemeti, est notoirement lié à l'Egypte, l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis.

Soulèvement révolutionnaire 

⇨ En février 2019, Omar el-Béchir décrète l'État d’urgence.

⇨  Le 6 avril 2019, reprise du mouvement populaire.

Il est impulsé en premier lieu par l’Association des Professionnels soudanais (APS), composée de réseaux de médecins, d’enseignants et d’autres corps de fonctionnaires et de professions libérales. 

La révolution se dote d’une direction politique et organisationnelle plurielle nommée Forces de la Liberté et du Changement, avec un document fondateur qui pose les bases d’une rupture démocratique avec le régime et ses politiques. 

Des Comités de résistance se créent, s’inscrivant dans cette direction collégiale. La révolution se donne pour objectif la grève générale « politique » avec des moyens pacifiques, seule à même, selon elle, de renverser ce pouvoir, et entraînant dans la foulée une trève déclarée par l’opposition armée.

L'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis accordent à Khartoum une ligne de crédit de 3,5 milliards de dollars pour stabiliser la situation sociale et démobiliser la contestation.

> Le 11 avril 2019, après deux mois de manifestations mobilisant des millions de personnes, Omar el-Béchir est destitué par un coup d’Etat de l'armée.

Un Conseil militaire de transition (TMC) prend le pouvoir. Al-Bachir  est emprisonné.

Manifestations contre le maintien des militaires à la tête du pays.

C’est la chute du pouvoir militaro-islamique qui est en place depuis trente ans.

Après trente ans de dictature islamiste, la révolution ouvre des portes.

Les femmes ne peuvent plus être arrêtées par la police des mœurs. Se retrouver dans la même maison entre filles et garçons redevient possible.

⇨ Le 13 mai 2019, fusillade de miliciens pro-régime contre les manifestants (6 morts).

Le mouvement populaire (ALC Alliance pour la Liberté et le Changement) conclut un pacte avec les militaires du régime afin d'élaborer une transition conduisant par étapes à la démocratie. La réforme constitutionnelle prévoit un partage du pouvoir dans une période de transition démocratique entre l’armée et les forces civiles.

L’armée  en fait l’arrière pensée de reprendre le pouvoir.

> Le 20 mai 2019, échec des négociations sur la transition démocratique.

Le 3 juin 2019, la junte des généraux (général Abdel Fattah al-Burhane) se retourne et tente de briser l'élan populaire par la terreur. Les manifestants sont dispersés dans le sang à Khartoum.  Les forces gouvernementales attaquent simultanément des sit-in, tuent, violent et même noient des centaines de personnes en une seule journée.

35 morts.

L’ALC appelle à la grève et à la désobéissance civile pour renverser le régime.

Le massacre est suivi de plus d’un mois de violences perpétrées par les forces gouvernementales dans les rues et de la coupure totale de l’internet à travers le pays. Le gouvernement du Conseil militaire vise par cette violence à détruire et à mettre à genoux la résistance, mais elle incite les Comités à approfondir leur activité sur le terrain et à s’organiser en réseau pour poursuivre la résistance, organiser la désobéissance civile, protéger la population et subvenir aux besoins de cette dernière.

> Le 30 juin 2019, marche du Million, apogée de la mobilisation, qui voit des millions de manifestants dans diverses villes du Soudan scandant  « civil », rejetant le régime militaire.

> Le 5 juillet 2019, nouvel accord entre le TMC (militaires) et les Forces pour la Liberté et le changement (FFC) pour une période de transition. Les militaires et les civils se partagent le pouvoir dans un Conseil de transition démocratique.

Le gouvernement n’obtient pas que les responsables du massacre du 3 juin rendent des comptes.

> Le 21 août 2019, Abdallah Hamdok est nommé premier ministre du gouvernement de transition (- 25/10/2021).

Abdallah Hamdok

2020

Au début de 2020, les revendications d’amélioration de la situation économique se multiplient.

2021

Les militaires sont à la tête d’un grand réseau d’entreprises et de finances.

Les grandes puissances et organismes internationaux ont réussi à imposer l’extension des politiques néolibérales, de ré-endettement et de hausse des produits de base au bancal gouvernement civil-militaire issu de la révolution bloquée de 2019.

> Le 25 octobre 2021, putsch militaire. 

Le Premier ministre Abdallah Hamdok est placé en résidence surveillée.

Le chef de l’armée, le général Abdel Fatar al-Burhan fait un coup d’Etat pour éllimine les forces démocratiques. Il promet des élections libres en 2023. Il prolonge son mandat de deux ans.

Abdel Fatar al-Burhan

La rue s’oppose au coup d’Etat en criant : A bas les militaires, le peuple est le plus fort, le recul impossible. A chaque manifestation, la capitale soudanaise Khartoum se couvre de barricades pour empêcher les militaires de pénétrer dans les quartiers où ils arrêtent en masse au hasard des rues. Les militaires tirent à balles réelles. Malgré les tirs, la foule refuse de céder un pouce de terrain.

> En novembre 2021,  depuis le début du putsch, 75 manifestants ont été tués.

Les putschistes coupent internet. En réaction, les comités révolutionnaires multiplient les rassemblements nocturnes pour mobiliser pour les prochaines grandes marches

A chaque manifestation les blessés graves sont très nombreux. Les tirs visent la tête et sont faits pour tuer.

> Le 17 novembre 2021, 16 personnes sont abattues dans les manifestations. Les militaires nient les faits.

> Le 21 novembre 2021, le Premier ministre Abdallah Hamdok, jusque là placé en résidence surveillée, signe un accord avec les militaires pour mettre fin à l’effusion de sang. Il est réinstallé au pouvoir (- 2/01/2022) aux conditions de l’armée comme une marionnette des militaires. Le héros de la révolution devient un traître pour les manifestants qui payent leur révolte au prix fort.

2022

> Le 2 janvier 2022, le Premier ministre Abdallah Hamdok donne sa démission. Il était le dernier représentant de la société civile soudanaise encore aux commandes. Impuissant face à la fragmentation des forces politiques, aux répressions sanglantes exercées par l’armée et conspué par une partie de la population, il finit par jeter l’éponge.

Le mouvement de protestation ne faiblit pas. Dans la rue les  "marches du million" se poursuivent et les manifestants continuent de tomber sous les balles des forces de sécurité.

Le peuple soudanais continue d’occuper les rues, le soulèvement ne se rend pas, s’auto-organise et la junte est dans une certaine impasse.

> En mars 2022, plus de quatre mois après le 25 octobre 2021, la direction du coup d’État n’est toujours pas en mesure de former un gouvernement ou d’arrêter les manifestations permanentes dans les rues soudanaises.

 

> En octobre 2022, manifestations de foules immenses un an après le putsch. 119 morts depuis le putsch.

2023

> Le 15 avril 2023, début de la guerre des chefs entre l'armée soudanaise et les milices privées.

La population est prise entre deux feux. Des centaines de milliers de Soudanais, ceux qui en ont les moyens,         fuient leur pays.

Le général Abdel Fattah al-Burhan, chef de l'Etat à la tête des Sudanese Armed Forces (SAF) est contesté par son ancien allié, le général Mohamed Hamdan Dagalo, connu sous le nom d'Hemeti (petit Mohammed) avec ses puissantes Rapid Support Forces (RSF) paramilitaires. Les deux généraux sont issus du mouvement islamiste, ils étaient très proches d’Omar el Béchir. Ils s’opposent mais ils sont intimement liés par leurs histoires communes et leurs intérêts communs.

Si les combats se poursuivent, le nombre de personnes qui souffrent de la faim pourrait atteindre 15 millions sur 45 millions d’habitants.

Les combats ont lieu à Khartoum et au Darfour.

Tous les pays qui entourent le Soudan sont des régimes autoritaires (Egypte, Arabie Saoudite, EAU, Libye, Tchad, République Centrafricaine, Soudan du Sud, Ethiopie). Aucun donc n’a intérêt à voir le peuple soudanais reprendre le pouvoir.

Le groupe paramilitaire Wagner est présent et s’intéresse à l’exploitation des ressources naturelles.


[1] Soudan, invitation au voyage, Fabrice Michelin, 2022.