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Ré-orienter_index
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Cet index est complémentaire au projet de syllabus Ré-orienter. Il se compose de courts écrits, associés à des médias ou des images qui aident à illustrer les chevauchements entre les relations sociales, physiques, environnementales et culturelles. Grâce aux contributions additionnelles recueillies à l'aide de ce formulaire, l'index se développera de manière à favoriser une compréhension multidimensionnelle de l'espace et des sites. Chaque contribution écrite est censée parler de l'un des six cadres du programme et peut s’appuyer sur la recherche ou sur l'expérience vécue.

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Corps 

image : Une expérience partagée de la piscine. The Pool, from Bosnia (1980) par John Hejduk. Source : CCA Archive.

L'expérience de la piscine intérieure est familière à nombre d'entre nous. Piétinant un vinyle détrempé, nous nous débarrassons de nos vêtements et passons dans un espace enveloppé d'humidité, d'échos et de températures contrôlées. Nos corps revêtus de maillots de bain sont exposés à de furtifs coups d’oeil et à des coups de coude accidentels alors que nous plongeons nos orteils dans l'eau tiède. Dès que l’eau nous arrive à la taille, ralentissant le mouvement de nos jambes, nous nous sentons presque en apesanteur, avant d’enfoncer notre tête sous la surface et de perdre notre environnement de vue.

 

La présence encapsulée de la piscine nous induit facilement à nous concevoir comme séparés de son volume bleu vif.  Cela nous rappelle que nous sommes en réalité matérialisés par l'eau – elle constitue littéralement notre corps – et que nous ne pouvons pas nous en dissocier. Comme l'a expliqué Astrida Neimanis, nous existons en tant que partie intégrante d'un grand réseau aquatique dans lequel nos eaux corporelles sont en relation infiniment réciproque avec d'autres masses d'eau,1 qui se trouvent à l'intérieur et à l'extérieur des murs de la piscine.

 

L'air humide, la sensation d'une serviette froide et mouillée et la flaque d'eau glissante sur la plateforme bordant la piscine font partie de ce cycle. Ils forgent notre expérience de la piscine et nous plongent dans leur humidité. En nous arrêtant un instant pour considérer la dimension corporelle de l'immersion, nous pouvons commencer à nous imaginer au cœur du grand système hydrologique qui nous façonne et à reconnaître que l'eau est toujours en mouvement dans et autour de notre corps.

 

1. Astrida Neimanis, « Introduction: Figuring Bodies of Water »,  in Bodies of Water: Posthuman Feminist Phenomenology (Londres : Bloomsbury Academic, 201, 2-3.

Quand les piscines tombent en panne 

lien google view :  Utilisez le lien pour entrer dans le bâtiment de la piscine de Cambridge Bay prise par Google Street View.

Lorsqu'une équipe de Google Street View a été invitée dans le Nord canadien en 2012, son premier arrêt a été Iqaluktuuttiaq, connu en anglais sous le nom de Cambridge Bay. Le hameau, qui n'est accessible par avion ou par barge que pendant quelques semaines durant l’ été, a été survolé par un tricycle équipé de caméras Google. Certains membres de la communauté se sont formés à l'utilisation d'une partie du matériel photo qui leur a été prêté pour un usage futur, tandis que d'autres ont travaillé sur la carte elle-même.1 Les images ainsi obtenues pouvaient enfin livrer au reste du monde un aperçu authentique de la vie nordique, et donner aux Nunavummiut la possibilité de s'exprimer sur la façon dont on percevait leur communauté.2 L'un des espaces intérieurs qui a été filmé à 360 degrés était la piscine de Cambridge Bay, avec ses murs en contreplaqué peint de couleurs vives et sa signalisation laminée affichant les règles d'usage de la piscine, les conditions d'admission et les avertissements sur la sécurité sur la glace – un outil essentiel visant à prévenir les noyades dans la région. Chaque été, les membres de la communauté passaient leurs journées à jouer et à apprendre à nager dans les eaux peu profondes de la piscine.

 

Bien que la piscine continue d'être visible virtuellement, elle ne remplit plus sa fonction récréative au sein de la communauté. En juillet 2019, le hameau a fermé l'installation au début de sa saison de six semaines. Sa construction datait de 30 ans et, en raison du dégel du pergélisol, sa structure était jugée peu sûre: le pont s'affaissait, le métal se corrodait et les supports sous le revêtement s'affaiblissaient, menaçant d'aspirer les nageurs sous le bâtiment si ce dernier venait à se fissurer.3

 

Ces problèmes structurels sont d’une importance architecturale évidente, et leurs impacts représentent un fardeau économique et social pour le hameau. S’il existe en effet des alternatives telles que la baignade dans les lacs, rivières et océans glacés, il n'y aura pas d'endroit pour se baigner dans les eaux chaudes tant que la piscine ne sera pas réparée ou qu'un nouveau centre de loisirs ne sera pas financé.4

 

1. Nunatsiaq News, « Google Maps Puts Cambridge Bay on ‘The Proverbial Map of Tomorrow’ », Nunatsiaq News, 23 août 2012, https://nunatsiaq.com/stories/article/65674google_maps_puts_cambridge_bay_on_the_proverbial_map_of_tomorrow/.

2. Ian Austen, « Coming Soon, Google Street View of a Canadian Village You’ll Never Drive To », New York Times, 22 août 2012, https://www.nytimes.com/2012/08/23/business/an-inuit-village-too-remote-for-cars-gets-street-view.html?_r=2.

3. Kate Kyle, « Cambridge Bay Swimmers Left High and Dry After Community Pool Forced to Close », CBC, 31 juillet 2019, https://www.cbc.ca/news/canada/north/cambridge-bay-pool-closed-for-repair-1.5231195.

4. Derek Neary, « Cambridge Bay Swimming Pool Deemed Unsafe, Closed for Rest of Summer », Nunavut News, 31 juillet 2019, https://nunavutnews.com/nunavut-news/cambridge-bay-swimming-pool-deemed-unsafe-closed-for-rest-of-summer/.

Utilisations alternatives

clip vidéo : Utilisez le lien pour voir la vidéo « Séance d'entraînement à l'ancienne piscine d'Igloolik » sur Isuma TV.

Les murs en acier inoxydable de l'ancienne piscine présentaient encore des taches nuageuses de corrosion dues au chlore; ce qui restait des murs de gypse était jaune et formait des bulles à cause de la condensation. Des tapis, des moquettes et de vieux matelas recouvraient désormais le bassin vidé de la défunte piscine d'Igloolik. Mais il n'était pas vide. Un nouveau mobilier l’occupait désormais: des lumières directionnelles, des câbles d'amplification, des suspensions et un gréement en soie accroché tout en haut au centre du chevron et tombant à pic dans le fond de la piscine – la piscine s’était transformée en scène de spectacle.

 

Bientôt l’espace s’est rempli des échos d’une guitare électrique, et le chant quasi-punk de Gordon Quanaq s’est mis à résonner, soutenu par un kit sonore. Le groupe de rock local The Eskiez s'échauffait avec une reprise de « Another Brick in the Wall » de Pink Floyd, faisant frissonner la bande d’amis assis sur le bord dénudé du bassin et submergés par la réverbération. Mais le groupe n'était qu'un bruit de fond pour les happenings collectifs des nouveaux utilisateurs de la piscine: la troupe de cirque et d'arts de la scène Artcirq. Libéré des règles et des règlementations de son ancien programme, l'espace s'est transformé en un collage d'acrobaties aériennes, de jonglerie, de chant guttural, de jam-sessions et de récits performatifs. Il était devenu un espace de liberté créative et un débouché important pour la jeunesse d'Igloolik.1 Artcirq a repris l'espace en 1998 et a continué à pratiquer dans la piscine vide jusqu'en 2009, avant de déménager dans l'arène Kipsigak.2

 

En mars 2010, il y avait neuf piscines réparties dans les 25 localités du Nunavut, mais seules quelques-unes fonctionnaient encore comme installations aquatiques et aucune n'était opérationnelle toute l'année.3 Compte tenu de la logistique complexe et coûteuse requise pour maintenir en service une piscine, il est devenu courant que ces installations ferment avant d’atteindre le terme de leur vie utile et restent fermées et inaccessibles à leurs communautés. De plus, les hameaux du Nunavut doivent répartir de façon équilibrée les subventions fédérales inconditionnelles entre tous les projets d'infrastructure, en donnant la priorité à des équipements tels que les routes, les pistes d'atterrissage et l'approvisionnement en eau. Dans des endroits comme Igloolik, il peut arriver que des piscines restent fermées pendant plus de trente ans avant d'être réparées. La réappropriation de l'espace au profit d’initiatives créatives telles qu’Artcirq est un exemple inspirant de la façon dont ces infrastructures peuvent entretemps s’adapter aux besoins spécifiques de la communauté et exister dans l'espace liminaire entre les utilisations.

 

1. John Thompson, « The International Acclaim is Great, but Igloolik's Clown Princes are Desperate for Cash », Nunatsiaq News, 22 novembre 2007, https://nunatsiaq.com/stories/article/The_international_acclaim_is_great_but_Iglooliks_clown_princes_are_desperat/.

2. « Our Story »,  Artcirq. Consulté le 28 juillet 2020, https://www.artcirq.org/en/our-works/our-story.

3. Jane George, « Demand Rises Across Nunavut for Pools, Ice Equipment »,  Nunatsiaq News, 28 mars 2010, https://nunatsiaq.com/stories/article/98768_demand_rises_across_nunavut_for_pools_ice_equipment/.

Accord sur les revendications territoriales

clip vidéo : Cliquez sur le lien pour voir « Kappiataittut Fearless », une série d’entretiens menés avec ceux qui ont revendiqué publiquement et façonné l'Accord sur les revendications territoriales, diffusée sur Youtube par Nunavut Tunngavik.

Dans la langue inuite, l'inuktitut, Nunavut signifie « notre terre ».1

 

Après quelque vingt années de travail et de plaidoyer, en juin 1993, deux projets de loi ont été adoptés à la Chambre des Communes, marquant à la fois le début de la création du Nunavut et le plus important règlement de revendications territoriales autochtones au Canada à ce jour. Plus connu sous le nom d'Accord sur les revendications territoriales du Nunavut, le règlement contenait 41 articles qui donnaient le titre de propriété sur 350 000 kilomètres carrés de terres, ainsi que les droits à l'autonomie gouvernementale.2 Le deuxième projet de loi prévoyait la séparation du Nunatsiaq des Territoires du Nord-Ouest, pour former le nouveau territoire du Nunavut en avril 1999.3 Le 1er avril 1999, le Nunavut a été reconnu légalement comme un territoire.

 

Le Nunavut recouvre un cinquième de la superficie du Canada; cependant, il ne représente qu'une partie du territoire ancestral des Inuits. L'Inuit Nunangat désigne la vaste patrie des Inuits, qui englobe quatre régions. Ces régions appelées l'Inuvialuit, le Nunavut, le Nunavik et le Nunatsiavut s'étendent sur les Territoires du Nord-Ouest, le Nord du Québec et le Labrador.4

 

1. « Nunavut: Our Land, Our People », Nunavut Tunngavik Inc.,1993, https://www.tunngavik.com/wp-content/uploads/2009/07/1993-nunavut-ourlandourpeople.pdf.

2. Accord sur les revendications territoriales du Nunavut, 25 mai 1993, https://www.gov.nu.ca/sites/default/files/Nunavut_Land_Claims_Agreement.pdf.

3. « Nunavut: Our Land, Our People »,  Nunavut Tunngavik Inc., 1993, https://www.tunngavik.com/wp-content/uploads/2009/07/1993-nunavut-ourlandourpeople.pdf.

4. « Indigenous Peoples Atlas of Canada », Canadian Geographic: Indigenous Peoples Atlas of Canada, consulté le 20 mai 2010, https://indigenouspeoplesatlasofcanada.ca/article/inuit-nunangat/.

        

Une politique de l’eau

image : Photographie d'une entreprise de services publics en surface à Iqaluit, au Nunavut. Source : Julie Jira: Constructing North.

L'eau douce abonde au Nunavut. En fait, les plans d'eau sont partout ; ils forment une base solide pour le passage des motoneiges, une source de nourriture pour la chasse et la pêche, et une ressource mobile pour de nombreuses maisons et bâtiments publics.1 Et pourtant, malgré l'omniprésence de l'eau, l'accès à un réseau municipal d'eau n'est pas un service offert à tous sur le territoire et les réservoirs d'eau douce risquent de s'assécher.2 

 

Au Nunavut, moins de 20 % de la population est desservie par des « utilidors » – des systèmes municipaux d'eau et d'égouts qui existent sous forme de tuyauteries aériennes ou souterraines, généralement dans une boîte isolée. Cela signifie que les maisons et les bâtiments publics qui sont intégrés au système ont accès à de l'eau courante, tandis qu'une grande partie de la population restante doit compter sur des camions de livraison d'eau qui ne viennent qu'une ou deux fois par semaine.3 Même dans les régions qui disposent de systèmes de canalisations, des complications fréquentes et urgentes – telles que des tuyaux éclatés ou gelés – entraînent des dommages et des avis d'ébullition de l'eau.4

 

Les politiques sur l’eau menées par Utilidor mettent en évidence l’étendue du pouvoir de ce système qui délimite l'accès à l’eau et a un réel impact sur la qualité de vie, mais elles révèlent aussi la gravité des problèmes d'eau au Nunavut. Alors que les impacts du changement climatique deviennent de plus en plus évidents, l'eau s'avère être une ressource qui mérite d'être étudiée avec soin et de manière délibérée.

 

1. Ava C. Baker and Audrey Giles, “Pedagogy of the Front Float: Dialogue and Aquatics Programming in Taloyoak, Nunavut,” Arctic, 61, no 3 (Sept., 2008): 238.

2. Admin, “Nunavut Faces a Water Security Crisis,” Water Canada, June 15, 2017, https://www.watercanada.net/nunavut-faces-a-water-security-crisis/.

3. Government of Nunavut, Good Building Practices, 2nd ed. (December 2005), 95.

4. Jane George, “SOS to Ottawa: Nunavut Capital Needs Help Keeping its Water Flowing,” Nunatsiaq News, April 8, 2019, https://nunatsiaq.com/stories/article/sos-to-ottawa-nunavut-capital-needs-help-keeping-its-water-flowing/.

Quand un centre communautaire agit à l’encontre de sa communauté

image : Michael Hanlon, journaliste, à la piscine de Nanisivik. 1981. Photographie : Doug Griffin. Source: Toronto Public Library.

Lors d'un voyage à Nanisivik au début des années 1980, Michael Hanlon, journaliste au Toronto Star, a été photographié dans la piscine de la compagnie dans la ville – seul à nager, avec ses bottes Sorel au premier plan. Plus tard, il parlera de la communauté comme d’un « Don Mills North, avec tout le confort de la banlieue sud de l'île de Baffin ».1 Inutile de préciser que cette comparaison est profondément inappropriée, mais elle illustre un certain état d’esprit dans le sud du Canada, où l’on échafaude sur la possibilité qu’un arrière-pays arctique stérile soit prêt à être exploré, exploité et modernisé. C'est à ce moment-là que la piscine a cessé de fonctionner comme un équipement communautaire, qu’en fait elle a fonctionné à l’inverse – et au détriment – de la communauté. La piscine est devenue un accessoire pour justifier les dommages environnementaux, sociaux et culturels infligés par la ville aux mines de plomb et de zinc à ciel ouvert, car elle perpétuait une image euro-canadienne réductrice de l'Inuit Nunangat.

 

Ce que ces articles d’actualités du sud omettaient souvent de mentionner, c’était l'impact que le lotissement urbain de Nanisivik avait sur le hameau voisin d'Arctic Bay et ce qui allait arriver aux infrastructures de Nanisivik lorsque la mine allait inévitablement fermer. Bien que la décision de construire une ville de compagnie ait été immédiatement condamnée par le Conseil de règlement d'Arctic Bay, sa construction était fondée sur le sentiment que Nanisivik représenterait un atout économique inestimable pour Arctic Bay.2 La proximité entre les deux communautés, cependant, signifiait qu'elles seraient constamment en compétition pour les installations et les services. Et comme les deux colonies avaient une structure de gouvernance commune, avec un administrateur principal en poste à Nanisivik, l'attention serait principalement concentrée sur cette ville.3

 

À la fermeture de la mine en 2002, le gouvernement du Nunavut a commandé une étude d’impact afin d'évaluer les impacts socio-économiques. Faisant référence à un programme de piscine communautaire qui a permis d'établir des piscines portables à l'intérieur des bâtiments municipaux lorsqu'elles n'étaient pas nécessaires pour le stockage des camions d'eau en été, un résident a rappelé que « quinze ans plus tôt, [Arctic Bay] n’a pas été accepté, car… comme Nanisivik avait une piscine, nous n’étions pas éligibles. »4

 

Une fois de plus, la piscine agissait à l’encontre de sa communauté en siphonnant des ressources qui finiraient quand même par être détruites et enterrées. Les infrastructures, l'architecture, les routes et les piscines ne sont jamais neutres; tant qu'elles fonctionnent dans un cadre sociopolitique, elles doivent être considérées comme complices des structures raciales, environnementales et de pouvoir qui les guident.

 

1. « Nanisivik », Toronto Public Library. Consulté le 28 juillet 2020, https://www.torontopubliclibrary.ca/detail.jsp?Entt=RDMDC-TSPA_0105509F&R=DC-TSPA_0105509F.

2. Frank James Tester, Drummond E. J. Lambert et Tee Wern Lim. « Wistful Thinking: Making Inuit Labour and the Nanisivik Mine Near Ikpiarjuk (Arctic Bay), Northern Baffin Island. » Études Inuit Studies, 37, no. 2 (2013): 15-36, https://www.erudit.org/en/journals/etudinuit/2013-v37-n2-etudinuit01459/1025708ar/.

3. Commission de vérité Qikiqtani: Community Histories 1950-1975, Arctic Bay. Iqaluit: Inhabit Media, 2014.

4. Brubacher & Associates. The Nanisivik Legacy in Arctic Bay: A Socio-Economic Impact Study. Ottawa, 2002.

Modes de savoir

lien google view : Photo de l'intérieur de la piscine de Cambridge Bay. Source : Google Street View.

En 2015, le hameau de Cambridge Bay a engagé un maître-nageur local pour travailler à la piscine communautaire – le deuxième résident local à détenir son certificat de maître-nageur en près de 30 ans depuis la construction de la piscine.1 Depuis l'introduction des piscines et des programmes aquatiques dans les Territoires du Nord-Ouest (et ensuite au Nunavut), le personnel de surveillance aquatique recruté surtout dans le sud, où un plus grand nombre de maîtres-nageurs sont certifiés et encouragés à venir travailler dans le Nord durant l’été.

 

Les sauveteurs du sud employés dans les piscines du Nunavut possèdent souvent très peu de connaissances culturelles. Leur expertise se limite aux murs de la piscine et leur méconnaissance des eaux locales signifie qu'ils ne sont pas suffisamment équipés pour communiquer les risques liés à l'eau auxquels sont confrontés les membres de la communauté. Bien que les aînés et les membres de la communauté détiennent beaucoup de connaissances sur l'eau, leurs modes de savoir se perdent souvent lorsque les leçons sont enseignées par des sauveteurs venus du sud et à l’écart des lacs ou des océans.2

 

La déconnexion entre les piscines et les eaux naturelles peut avoir des conséquences dangereuses pour les personnes les plus exposées au risque de noyade. Pour mettre en place des piscines et des cours de natation efficaces et inclusifs au Nunavut, il faut trouver un équilibre entre les connaissances locales et le savoir importé. Il faut établir des méthodologies qui examinent la façon dont les pratiques évoluent lorsque les technologies changent et prendre en considération la valeur des enseignements du Sud et du Nord.

 

1. Kelcey Wright, « Nunavut Youth Gets Certified for Lifeguard Duty in CamBay », Nunatsiaq News, 23 mars 2015, https://nunatsiaq.com/stories/article/65674nunavut_youth_gets_certified_for_lifeguard_duty_in_cambay/.

2. Audrey R. Giles, Heather Castleden et Ava C. Baker,  « « We Listen to Our Elders. You live longer That Way » : Examining Aquatic Risk Communication and Water Safety Practices in Canada’s North »,  Health & Place 16 (2009): 6.

Deux eaux

image : Photo prise par drone des flux de glace dans l'Arctique canadien. Utilisez le lien dans l'image pour accéder à un entretien avec le photographe dans l'Inuit Art Quarterly, Robert Kautuk.

S’il existe de nombreuses raisons pour lesquelles les communautés choisissent de construire une piscine, l'un des éléments moteurs essentiels de ce projet est le besoin urgent de réduire le taux de noyades dans les territoires du Nord. Un rapport de 2016 sur les décès liés à l'eau au Canada a montré que les personnes vivant dans les territoires ont huit fois et demie plus de chances de mourir à la suite d'incidents liés à l'eau que la moyenne nationale.1Comme les températures de l'eau au Nunavut sont souvent glaciales, même pendant les mois d'été, et que l’état de la glace et de l’eau est de plus en plus imprévisible à cause du changement climatique change,2 la piscine offre un espace confortable d'immersion et d'apprentissage.

 

Il est important de se rappeler que les statistiques sur les noyades représentent des individus réels dont la vie a été perdue dans l'eau. Ces décès sont particulièrement préjudiciables à la santé collective des petites communautés, car les expériences d'appartenance et de santé culturelle jouent un rôle crucial dans la survie des Inuits.3 Cet effet communautaire peut accentuer la dimension prometteuse de la solution de la piscine; cependant, les réalités sur le terrain sont très éloignées des conditions d’apprentissage dans une eau chaude et peu profonde. À mesure que de nouveaux outils, véhicules et vêtements s’introduisent et se popularisent dans les communautés des territoires, les processus culturels qui sous-tendent la relation du corps avec l'eau se modifient.4 Une piscine ne pourra réaliser  pleinement son potentiel d’espace de valeur réelle que si la manière dont les risques et la sécurité sont enseignés tient compte des leçons tirées de la terre.

 

1. Canadian Red Cross. Report: Water-Related Fatality Trends Across Canada 1991 to 2013. (June 2016), 1.

2. Rita Pigalak, « Open Water at Cambridge Bay’s Kingayok »,  NNSL, 17 février 2020, https://nnsl.com/nunavut-news/open-water-at-cambridge-bays-kingayok/.

3. Shirley Tagalik, Inuit Qaujimajatuqangit: The Role of Indigenous Knowledge in Supporting Wellness in Inuit Communities in Nunavut, National Collaborating Centre for Aboriginal Health (2009-2010), 2.

4. Audrey R. Giles, Heather Castleden et Ava C. Baker, « « We Listen to Our Elders. You Live Longer That Way’ »: Examining Aquatic Risk Communication and Water Safety Practices in Canada’s North », Health & Place, 16 (2009): 6.

Les noms que nous utilisons

image : Une carte d'Iqaluktuuttiaq. Utilisez ce lien pour voir d'autres cartes du Programme de toponymie de la Fiducie du patrimoine inuit.

Iqaluktuuttiaq (ᐃᖃᓗᒃᑑᑦᑎᐊᖅ) est le nom Inuinnaqtun utilisé pour désigner le hameau de Cambridge Bay, au Nunavut.1 Il  se traduit aussi, curieusement, par « un riche lac de pêche » [sic].2 L'accent est mis sur ces deux noms, Iqaluktuuttiaq et Cambridge Bay, pour attirer l'attention sur la contradiction apparente: ils désignent la région à la fois comme un lac – une grande étendue d'eau douce entourée de terre – et comme une baie – un large bras de mer – dans l'idée de décrire la terre sur laquelle la colonie est construite. Iqaluktuuq, une légère variante qui a été traduite par « un lieu où vivent de nombreux poissons » (une définition qui a été appliquée par erreur à Iqaluktuuttiaq) est une rivière située à près de 60 km au nord-ouest du village. Plus curieux encore, il y a aussi un grand lac d'eau douce à moins de 10 km au nord-est de la colonie, nommé Iqaluktuuttiaq ( !) (bien qu'il apparaisse sous le nom de Lac Greiner sur des cartes moins précises) qui se trouve, ironiquement, en dehors des limites municipales de Cambridge Bay.

 

À la lumière des ambiguïtés et des contradictions dans les noms donnés aux lieux, nous pouvons commencer à analyser ce qu'un lieu a pu signifier pour les peuples qui l'ont nommé. La sémantique est révélatrice d’intentions. Par exemple, pour les premiers explorateurs coloniaux, Cambridge Bay était un port important qui servait de refuge le long d'une route commerciale potentiellement rentable (c'est-à-dire le passage du Nord-Ouest). Et pour les Inuits nomades de la région de Kitikmeot, Iqaluktuuttiaq était une bande de terre inutilisée et familière – c'était le lac, mais aussi les rives, le poisson, la glace et la pierre, reliés sans discernement.

 

La façon dont nous représentons un lieu, les dessins que nous en faisons et les mots que nous utilisons renferment tous des perspectives, des intentions et de la politique.3 En traçant clairement la séparation entre la terre et l'eau, ainsi qu'entre l'intérieur et l'extérieur, nous inscrivons simultanément cette ligne dans le tissu socioculturel de ceux et celles qui y vivent. Repenser nos méthodes de délimitation et d'analyse contextuelles nous permettra de critiquer la persistance des pratiques architecturales coloniales. Comment recadrer le site, le plan et les conventions toponymiques dont nous les peuplons pour dépasser une vision coloniale du monde ?

 

1. NRC, Geographical names in Canada, accessed March 09, 2020, http://www4.rncan.gc.ca/search-place-names/search?q=Cambridge+Bay&category=O.

2. Tim Wykes, Map 77D: Iqaluktuuttiaq Nunavut, Inuit Heritage Trust, 2008, http://ihti.ca/eng/place-names/NU77D-Iqaluktuuttiaq.pdf.

3.  John Stilgoe, Shallow Water Dictionary. New York: Princeton Architectural Press, 2003.

La ville de compagnie

Lettre publique : Ouvrir à la page 157 pour voir la lettre ouverte de Levi Kalluk, président du Conseil de la colonisation d'Arctic Bay, à Stuart M. Hodgson au sujet de la décision de construire une ville de compagnie, 1978.

L’une des premières piscines du Nunavut aurait dû ne pas exister. Au début des années 1970, un nouveau projet d'exploitation minière à ciel ouvert de plomb et de zinc était prévu dans la région de Qikiqtani/Baffin, à vingt-sept kilomètres à l'est de la communauté à prédominance inuite d'Arctic Bay. Il a été convenu qu'au lieu d'adopter le système standard « fly-in, fly-out », il serait préférable de construire une ville de compagnie; cette décision a été explicitement contestée à l’époque par le Conseil de règlement d'Arctic Bay et par pratiquement tous les résidents adultes de l’endroit.1 Si la mine devait être le principal avantage économique d'Arctic Bay, le conseil estimait qu'il valait mieux que les employés demeurent en ville et se rendent dans les dortoirs construits à la mine ; les raisons invoquées mentionnaient que l’emplacement de Strathcona Sound subissait des vents violents, disposait de trop peu de place pour la croissance urbaine, de mauvais terrains de chasse et d’une seule source d’eau douce.2

 

Le projet de développement de Strathcona Sound, qui sera plus tard appelé Nanisivik, prévoyait aussi la construction de plusieurs bâtiments publics, dont une bibliothèque, une école, une église et un centre de loisirs. Stuart M. Hodgson, le commissaire des Territoires du Nord-Ouest de l'époque (et membre fondateur des Jeux d'hiver de l'Arctique), a été chargé de la conception et de la construction de ces bâtiments.3 La plus grande partie du budget de la ville devait être consacrée à l'installation récréative, qui serait dotée d'équipements modernes, entre autres une grande salle de réunion sous dôme, un gymnase, un sauna et la première piscine intérieure du Haut-Arctique du Nunavut. Bien que la rhétorique de la politique directrice de l'époque soit louable, il allait y avoir peu de consultation publique pour la construction du lotissement urbain de Nanisivik et aucune discussion sur l'efficacité des programmes choisis.4

 

Une combinaison d'intérêts en capital, de planification hautement moderniste et de résistance aux connaissances locales allait donner le ton aux décisions administratives jusqu'à la fermeture de la mine en 2002. Bien que la mine ait fini par générer des revenus importants, les habitants d'Arctic Bay ont vu peu de nouvelles constructions au cours de ses 26 années d'exploitation.5 Les dirigeants inuits siégeant au Conseil de règlement furent systématiquement, et parfois intentionnellement, exclus du processus décisionnel ou tout simplement ignorés. On ne peut s'empêcher d'imaginer un autre avenir pour le projet minier de Nanisivik, un avenir qui aurait pu voir la construction d'une piscine à Arctic Bay, ou quelque chose du même genre..

 

1. Robert B. Gibson, « The Strathcona Sound Mining Project: A Case Study of Decision Making », Science Council of Canada no. Background Study No. 42 (Apr 01, 1978): 155-157.

2. Ibid.

3. Vicky Paraschak, « Sport Festivals and Race Relations in the Northwest Territories of Canada », in Sport, Racism and Ethnicity, dir. Jarvie, Grant (Londres : Falmer Press, 1991), 56-71.

4. Robert B. Gibson, « The Strathcona Sound Mining Project: A Case Study of Decision Making », Science Council of Canada no. Background Study No. 42 (1 avril 1978): 179-214, 159-165.

5. Commission de vérité Qikiqtani : Community Histories 1950-1975, Arctic Bay. Iqaluit: Inhabit Media, 2014.

Nommer Nanisivik

image :  Joe Womersley photographié en train de regarder Nanisivik, T.N.-O. La croix à sa droite a été installée par des enfants dans le cadre d'un projet scolaire. 1986. Source : Toronto Public Library.

Suite à la décision de construire une ville de compagnie à Strathcona Sound, Mineral Resources International Ltd. a annoncé à la communauté voisine d'Arctic Bay qu’un concours serait lancé pour trouver un nom qui serait partagé par la nouvelle mine et sa ville. Il fallait trouver un nom inuktitut, car il était prévu que la majorité de la population de la mine serait inuit. Les seules conditions posées à Arctic Bay étaient que le nom se rapporte au site et soit facile à prononcer. Après avoir délibéré avec la communauté, le Conseil de règlement d'Arctic Bay avait confiance quant aux chances de faire accepter le nom sélectionné, Nasaglugannguaq, qui décrivait la montagne en forme de chapeau inversé, qui se trouvait en arrière du site proposé.

 

Ayant été l’un des huit dirigeants du Conseil de règlement à l’époque, Kenn Harper se souvient que lorsqu'un homme de la compagnie minière est venu à Arctic Bay pour entendre le nom choisi, il a rapidement été compris que le critère le plus important de tous était la capacité d’un homme blanc à le prononcer. Désireux de prouver que Nasaglugannguaq n'était pas un nom approprié, l'homme l'a mal prononcé à plusieurs reprises devant le conseil, chaque nouvelle tentative étant pire que la précédente, avant de suggérer lui-même deux autres noms: Qinirvik (l'endroit où l'on cherche des choses) et Nanisivik (l'endroit où l'on trouve des choses). L'homme a également suggéré qu'au lieu de retourner à la communauté pour de nouvelles propositions, le conseil n’aurait qu’à choisir entre ces deux noms. Comme le rapporte Kenn Harper, épuisé par la logique, « le conseil a finalement opté pour le plus long des deux, sachant que c'était le plus simple ».1

 

1. Kenn Harper, « The Name Game Nanisivik », Nunatsiaq News, 3 mai 2007, https://nunatsiaq.com/stories/article/The_Name_Game_Nanisivik/.

La promesse d’inclusion

image : Une rencontre à Toronto entre Percy Pikuyak (deuxième à partir de la gauche), directeur de Nanisivik Mines Ltd, et des représentants de Mineral Resources Ltd. 1977. Photographie : Frank Lennon. Source : Toronto Public Library.

Le projet ambitionné pour Nanisivik était celui d'une communauté arctique modernisée, intégrée à un pôle économique et industriel d’envergure mondiale. Le financement de l'installation récréative de Nanisivik a été entièrement assuré par des subventions et des prêts fédéraux qui considéraient la ville-entreprise comme un projet sans précédent pour le Canada.1 Il était perçu non seulement comme un banc d'essai pour des pratiques minières innovantes au-dessus du Cercle arctique, mais aussi comme le premier à adhérer à la politique de 1972, le Nord canadien 1970-1980, qui indiquait que le premier objectif du gouvernement était d'offrir « un niveau de vie plus élevé, une meilleure qualité de vie et l'égalité des chances », mais en utilisant des moyens « compatibles avec les préférences et les aspirations [des Inuits]. »2

 

Malheureusement, ce sentiment a été rapidement et continuellement contredit à Nanisivik. On avait initialement promis qu'au moins 60 % de la main-d'œuvre serait inuit dès la troisième année de production.3 Et c'est à cause de ces promesses que la mine a reçu autant de subventions  du gouvernement et qu'elle a pu se construire dans la précipitation sans études d'impact environnemental ou social appropriées.4 Pourtant,  au cours des 26 années de vie productive de la mine, l'emploi des Inuits culminerait à moins de 20%, la majorité des travailleurs étant importés du Sud.5  Cette situation, combinée au laxisme des lois sur l'alcool et au peu d'espace disponible pour des pratiques culturelles, a imposé une pression sociale, culturelle et domestique importante aux familles inuites qui avaient déménagé pour trouver un emploi.6

 

Comme les prix du zinc sur le marché mondial continuaient à baisser en 2002, la mine de Nanisivik a demandé sa fermeture, n'étant plus considérée comme un actif productif pour la société. Cette fermeture signifiait la remise en état de la mine et, par extension, du lotissement urbain. Il a fallu trois ans après la fermeture de la mine pour décider de l’avenir de l'infrastructure de la ville. Les membres d'Arctic Bay avaient espéré qu'elle puisse être sauvée – à l’instar de nombreuses petites communautés du Nord, ils en avaient désespérément besoin.

 

En 2005, les études environnementales ont conclu qu'aucun des sites de la ville ne pouvait être sauvé en raison de la contamination due à sa proximité avec la mine.7 L'équipement minier a été redéployé sur un autre site minier et la ville a été démolie et enterrée dans une carrière voisine. Les seuls objets récupérés étaient de la vaisselle, qui a été donnée aux habitants d'Arctic Bay par un système de loterie.

 

1. Scott J. Midgley, « Co-Producing Ores, Science and States: High Arctic Mining at Svalbard (Norway) and Nanisivik (Canada) »,  Memorial University of Newfoundland, 2012.

2. Robert B. Gibson, « The Strathcona Sound Mining Project: A Case Study of Decision Making ». Science Council of Canada no. Background Study No. 42 (1 avril 1978): 28.

3. Ibid, 159-165.

4. Scott J. Midgley, « Co-Producing Ores, Science and States: High Arctic Mining at Svalbard (Norway) and Nanisivik (Canada) ». Memorial University of Newfoundland, 2012: 115-135.

5. Frank James Tester, Drummond E. J. Lambert, and Tee Wern Lim. « Wistful Thinking: Making Inuit Labour and the Nanisivik Mine Near Ikpiarjuk (Arctic Bay), Northern Baffin Island ». Études Inuit Studies 37, no. 2 (2013): 15-36, https://www.erudit.org/en/journals/etudinuit/2013-v37-n2-etudinuit01459/1025708ar/.

6. Brubacher & Associates. The Nanisivik Legacy in Arctic Bay: A Socio-Economic Impact Study. Ottawa, 2002.

7. Scott Midgley, « Contesting Closure: Science, Politics, and Community Responses to Closing the Nanisivik Mine, Nunavut », in Mining and Communities in Northern Canada: History, Politics, and Memory, dir. Keeling, Arn and John Sandlos (Calgary : University of Calgary Press, 2015), 293-314.

Une nouvelle piscine pour Iqaluit

image : Vue depuis le plongeoir du Centre aquatique d'Iqaluit. Source : Stantec Architects Ltd.

En 2017, une cérémonie d'inauguration a marqué l'ouverture du Centre aquatique d'Iqaluit. Le Centre est une installation récréative complète qui comprend un gymnase, une piscine de 25 mètres à six couloirs, des saunas, un spa et un espace locatif commun. Le centre dispose également d'espaces de jeu dans l'eau et comprend une rivière paresseuse, un toboggan aquatique et une piscine de loisirs. Pour célébrer l'ouverture officielle, les droits d'entrée ont été supprimés.1

 

Le centre aquatique a été construit pour remplacer une ancienne piscine. La piscine Astro Hill faisait partie d'un plus grand complexe hôtelier construit en 1976. La ville détenait un bail pour l'espace et, en excluant les frais d'entretien et de personnel, il en coûtait environ 250 000 dollars par an pour le chauffer et le louer.2 À l'automne 2012, la piscine a dû être fermée en raison de fuites. Cependant, la ville avait déjà prévu de construire une nouvelle installation aquatique, dont les plans précédaient la fermeture d’Astro Hill. La nécessité d'une nouvelle piscine communautaire avait été identifiée comme une priorité absolue dès novembre 2009, ce qui a donné lieu à une succession de consultations, de rapports et d'études de faisabilité.3

 

Les conclusions du rapport ont estimé qu'une nouvelle installation coûterait 40 millions de dollars. En octobre 2012, les contribuables d'Iqaluit ont voté pour que la ville puisse emprunter les fonds nécessaires (49 % des contribuables admissibles ont voté, soit 227 contre 172).4 Les contrats ont été attribués à Stantec Architects Ltd pour la conception, à Kudlik Construction pour la construction et à Colliers Project Leaders pour la gestion du projet.5

 

1. Jennifer Geens, « Iqaluit’s Long-awaited New Pool Makes a Splash », CBC News, modifié le 26 janvier 2017, https://www.cbc.ca/news/canada/north/iqaluit-new-pool-opens-1.3952543.

2. David Murphy, « Cracks Force Closure of Iqaluit Swimming Pool », Nunatsiaq News, 11 octobre 2012 https://nunatsiaq.com/stories/article/65674cracks_force_closure_of_iqaluit_swimming_pool/.

3. City of Iqaluit, Iqaluit Aquatic Centre Project: Piqutivut-Building Our Capital, modifié le 1 mars 2013. https://www.iqaluit.ca/sites/default/files/attachments/iacp_milestones.pdf.

4. David Murphy, « In Wake of Yes Vote, Iqaluit Prepares to Move on New Aquatic Centre », Nunatsiaq News, 16 octobre 2012, https://nunatsiaq.com/stories/article/65674iqaluit_votes_yes_for_new_aquatic_centre/.

5. Ville de Iqaluit, Backgrounder: Iqaluit Aquatic Centre, modifié le 26 janvier 2017, https://www.iqaluit.ca/sites/default/files/final-backgrounder_-_iqaluit_aquatic_centre_grand_opening_-_january_26_2017.pdf.