1970 - 1979 SRI LANKA
1970
Sirimavo Bandaranaike bat à nouveau l'UNP à la tête d'un Front uni comprenant le SLFP, le LSSP et le parti communiste prosoviétique. Le gouvernement du FU accentue les politiques discriminatoires déjà en place. Les Tamouls sont exclus de la police, de l'armée, des tribunaux et des services gouvernementaux en général. La politique de colonisation de zones tamoules est accentuée, les Tamouls des plantations sont rapatriés de gré ou de force au Tamil Nadu. Cette politique raciste est le fait de partis qui se réclament du mouvement ouvrier.
Le LSSP-R devient le RMP, Parti marxiste révolutionnaire.
La répression étatique frappe le JVP (Front populaire de libération) qui recrute dans la jeunesse rurale semi-prolétarienne, parmi les paysans sans terre, les chômeurs et les opprimés. Ce nouveau mouvement est de culture stalinienne, ses militants ont une compréhension rudimentaire du marxisme et une éducation antitrotskiste.
1971
Insurrection d’avril 1971 En avril, grave crise avec l'insurrection fomentée par un mouvement de jeunes cinghalais vivant dans le sud du pays, le Front de libération du peuple (Janata Vimukhti Peramuna, JVP), déçu de ne pas voir se réaliser les promesses électorales. Le JVP déclenche une insurrection armée contre le gouvernement. Alors qu’ils étaient faiblement armés et dépourvus d’expérience militaire, ils parviennent à contrôler la partie centrale et méridionale du Sri Lanka. La révolte n’est écrasée que grâce à l’aide de l’aviation indienne et de la Chine maoïste.
La répression, rapide et brutale, fait des milliers de morts et des dizaines de milliers de prisonniers. 15.000 jeunes sont assassinés lors de cruels massacres. Les dirigeants du JVP et environ 50.000 personnes considérées comme soutenant le JVP sont emprisonnés. Une législation d'exception est promulguée.
Un tel soulèvement de jeunes, censés être les premiers bénéficiaires des mesures politiques prises, montrent combien la discrimination des Tamouls ne profite pas à la majorité des Cinghalais.
Sirimavo Bandaranaike prend des mesures radicales (nationalisation des plantations, extension du secteur d'État), mais les difficultés économiques s'accentuent. Corruption, pénurie de biens de consommation, chômage s'intensifient, tandis que l'état d'urgence suscite une opposition profonde.
1972
Colvin R. De Silva, ancien dirigeant historique du LSSP et ministre des Affaires constitutionnelles, élabore une nouvelle Constitution qui, entre autres, accordent au cinghalais le statut d'unique langue officielle et érige le bouddhisme en quasi-religion d'État. Ceylan abandonne son statut de dominion et devient la République du Sri Lanka.
1974
Une rencontre littéraire pour célébrer la culture et la langue tamoules est organisée à Jaffna. La police anti-émeute assaille la foule. La répression se solde par la mort de sept personnes. Le TUF et le PF accentuent une campagne contre le maire de Jaffna, accusé sans preuves d'être un « traître ». Il sera assassiné. Début d'un cycle de violence.
1975
Le LSSP (trotskiste) quitte la coalition gouvernementale.
1976
Naissance des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE), soutenus par l'Inde.
1977. Les élections sont un triomphe pour Junius Richard Jayawardene. Jayawardene instaure un régime présidentiel.
Le Sénat est aboli et le système uninominal à un tour cède la place à la proportionnelle.
Le SLFP perd même le titre de parti officiel d'opposition au profit du Front de libération tamoul uni (TULF), fusion de deux mouvements nationalistes favorables soit au fédéralisme, soit même à l'indépendance. La gauche est éliminée du Parlement.
La classe ouvrière sri-lankaise est plus que jamais divisée selon des lignes de force ethniques. Les principaux partis de gauche, le LSSP et le PC, en ont été des artisans, ayant renié depuis longtemps leurs convictions et principes politiques en échange de postes ministériels.
Le Sri Lanka devient République démocratique socialiste.
Jayawardene est proclamé président de la République.