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LA SOCIETE CIVILE AFRICAINE REAGIT A LA « POSITION COMMUNE AFRICAINE
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LA SOCIETE CIVILE AFRICAINE REAGIT A LA

« POSITION COMMUNE AFRICAINE SUR LE SOMMET DES NATIONS UNIES SUR LES SYSTÈMES ALIMENTAIRES (SNUSA) »

DE L’UNION AFRICAINE

UN PLAN POUR RENFORCER L’EMPRISE DES ENTREPRISES MULTINATIONALES ET L’AGRICULTURE INDUSTRIELLE

16 septembre 2021

Au cours d’une contre-mobilisation puissante et extrêmement suivie et inclusive portée par les mouvements sociaux mondiaux du 25 au 28 juillet 2021, les petits producteurs africains  de toutes sortes, les pêcheurs, les pastoralistes, les femmes, les travailleurs agricoles et les peuples autochtones et les citadins, essentiellement des jeunes, ont répondu de manière retentissante au Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires (SNUSA), sur lequel les sociétés multinationales ont la main mise. Ils ont formulé une Déclaration africaine commune retentissante, démocratique et authentique en vue de reconquérir la souveraineté alimentaire de l’Afrique et transformer le système alimentaire industriel. A ce jour, cette déclaration a été soutenue par plus de 60 organisations de mouvements sociaux à travers le continent. Nous condamnons fermement le SNUSA comme un processus venant consacrer l’hégémonie des entreprises, en particulier celle des multinationales, sur nos systèmes alimentaires, et au sein duquel ceux-ci sont dépeints comme ayant besoin de la technologie occidentale, de la productivité et de l’amélioration de la compétitivité qui seraient salvatrices. Nous dénonçons également sans équivoque le SNUSA pour avoir renforcé les déséquilibres flagrants de pouvoir que ces entreprises détiennent sur les systèmes alimentaires, son incapacité abjecte à répondre aux préoccupations légitimes soulevées par la société civile et son attaque à l’encontre des espaces et des responsabilités de la sphère publique, tant au niveau mondial qu’au niveau national.

 

Le 7 juillet 2021, une version préliminaire de la « Position commune africaine sur le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires » a fait l'objet d'une fuite.[1] Élaborée par l’Agence de développement de l’Union africaine-NEPAD (ADUA-NEPAD), la dite position commune tente de fournir une analyse de certains des principaux problèmes et défis auxquels sont confrontés les systèmes alimentaires africains. Il s'agit notamment de la position vulnérable des femmes en tant que principales productrices de denrées alimentaires, des tendances nutritionnelles, de la dépendance à l'égard des denrées alimentaires et des intrants importés, des relations commerciales inéquitables, des effets dévastateurs du changement climatique, des droits fonciers, et ainsi de suite. Toutefois, cette position ne tient pas compte des facteurs clés sous-jacents aux crises actuelles. Le pouvoir des entreprises, le pillage des fonds publics par la corruption systémique et endémique, la dévastation humaine, économique et environnementale causée par les conflits armés en cours et nouveaux, et le rôle que joue le développement basé sur l’extractivisme dans la fomentation de cette destruction sont, de manière inquiétante, absents de l'analyse de l'UA. Mais bien plus encore, la position promeut un plan d'industrialisation des systèmes alimentaires de l'Afrique reposant sur le modèle de la révolution verte. Ces lacunes ont suscité une vive inquiétude parmi de nombreux gouvernements africains et organismes de la société civile, et s’inscrit en porte-à-faux par rapport aux positions affichées par de nombreux gouvernements africains, soulignant l'absence de démocratie, de responsabilité et de transparence qui s'est enracinée au cœur des mécanismes de l'UA.

 

Qui décide donc de ce qui figure dans une position commune de l'UA et de ce qui en est exclu ? Cette soit-disante position commune promeut un plan d'industrialisation des systèmes alimentaires de l'Afrique basé sur le modèle de la Révolution verte. Cette position dénuée de toute approche pluraliste qui viendrait protéger et améliorer les pratiques des producteurs et des consommateurs de denrées alimentaires du continent. Elle ne respecte pas et ne renforce pas le droit à l'alimentation et, de manière générale, les droits de l'homme et le bien-être écologique de notre continent, en omettant de les placer au cœur des discussions. Cette position sape et va à l'encontre du travail innovant effectué dans le cadre de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des paysans et autres personnes travaillant dans les zones rurales (UNDROP), en faveur de laquelle les gouvernements africains ont massivement voté.

 

À l’instar, cette position « commune de l'UA », antidémocratique à souhait, recycle un consensus sur le développement qui promeut des approches techniques, commerciales et basées sur le marché qui sont de manière inhérente d’une nature exploitatrice, car elles ignorent le vaste éventail de questions historiques, politiques, sociales et environnementales complexes, et privilégient la privatisation des ressources et des biens publics.

 

La position dite « commune » prétend qu'elle est le fruit d'un processus inclusif de dialogues nationaux et régionaux, qui auraient intégré une « diversité de voix de la base ».[2] Nous contestons avec véhémence la véracité de cette affirmation à l’échelle du continent. La plupart de ces dialogues soi-disant indépendants ont été organisés par les gouvernements nationaux avec une hâte indécente, et furent dénués d'efforts visant à inclure un large éventail de circonscriptions. Aussi impliquent-ils généralement des ordres du jour prédéfinis.[3]  Dans certains pays où il existe un fort mouvement paysan, ces plateformes ont été impliquées dans les dialogues au niveau national, mais les préoccupations exprimées par ces mouvements ne semblent pas être reflétées dans la position commune de l'UA.

 

Si tous les dialogues avaient réellement inclus une pluralité de voix, de perspectives et de priorités issues de la base, cela serait reflété à travers une position commune mieux réfléchie, plus profonde et plus transformatrice, basée sur l'agroécologie, l'agriculture familiale et les systèmes alimentaires territorialisés, au sein desquels les marchés remplissent une série de fonctions sociales et culturelles aussi bien qu'économiques. La soi-disante position commune de l'UA est, sans surprise et de manière inquiétante, silencieuse sur l'agroécologie et d'autres approches en matière de production alimentaire véritablement durables sur le plan écologique et justes sur le plan social.

 

Le fait est que la grande majorité de ces dialogues ne font que reconditionner le discours et les interventions promus par les institutions de développement dominantes, qui ne cessent de ressasser les mêmes formules ratées et désespérément obsolètes qui viennent davantage enraciner la production et les systèmes alimentaires industriels. Ces systèmes intensifieront sans nul doute les inégalités portées par un ordre mondial impérialiste. La plupart de ces dialogues ont malencontreusement exclu les groupes les plus importants, les petits producteurs, qui produisent la plus grande partie de la nourriture en Afrique, à hauteur, de manière stupéfiante, de 80%,[4] comme l'indique la position elle-même.

 

Par conséquent, la soi-disante position commune d'une UA aux prises de cet ordre impérialiste[5], et qui véhicule donc les intérêts de ses collaborateurs, reflète un manque important d'analyse et de compréhension de l'économie politique qui sous-tend les systèmes alimentaires africains, et donc des véritables problèmes (et opportunités) dont il faut tenir compte. Nulle considération n’est donnée à la manière dont les efforts actuels en faveur de l’industrialisation de l'agriculture aggravent les inégalités, la pauvreté et la dégradation de l'environnement, la dépendance à l'égard des importations alimentaires et la manière dont ces efforts n’aboutissent même pas à l’atteinte leurs propres objectifs faussés. La soi-disante position commune considère que l'intégration régionale et mondiale et la promotion de l'agriculture à grande échelle sont essentielles à la transformation[6] des systèmes alimentaires, mais elle passe complètement outre les preuves que la confluence de la financiarisation et des investissements fonciers à grande échelle a entraîné et continuera d'entraîner l'accaparement des terres et des ressources communautaires. Cette position figée ne tient absolument pas compte du fait que le système alimentaire industriel mondial, et la logique d’extractivisme qu’elle implique de manière inhérente, est l'un des principaux moteurs des crises de la biodiversité et du climat. Bien au contraire, elle a ouvert les portes de l'écocide pour l'Afrique et ses peuples et est en train de verrouiller notre avenir et celui des générations futures. L'unique paragraphe du document de 19 pages[7] qui discute des implications alimentaires du COVID-19, et qui constitue le défi prioritaire et écrasant auquel les populations africaines sont confrontées, passe totalement sous silence les recommandations significatives qu’il faudrait faire pour remédier aux faiblesses et inégalités structurelles du marché mondial, comme l'illustre la distribution inégale et injuste des médicaments. Le texte ne fait également aucune mention de la résilience de nos propres systèmes alimentaires territorialisés, y compris ceux des peuples autochtones.

 

Cette soi-disante position commune dépeint une UA sous l’emprise d’intérêts corporatifs, liant notre avenir à l'économie mondiale régie par la disponibilité d’une main-d'œuvre et de matières premières bon marché, disponibles par le biais d’usines à bas salaires, une exploitation minière destructrice, ainsi que des plantations et des monocultures industrielles accaparées par le secteur privé. Il est alarmant de constater qu'une pléthore de politiques continentales sont élaborées à vive allure par la machinerie de l'UA, ciblant les semences (telles que le projet de directives continentales pour l'utilisation de la biotechnologie, le projet de directives pour l'harmonisation des cadres réglementaires sur les semences en Afrique et le Plan d'action pour la relance verte de l'Afrique). Ces documents promeuvent sans vergogne les semences « améliorées » à grande échelle et le génie génétique, l'enrichissement alimentaire biologique et industriel, les initiatives de « croissance bleue » et la numérisation[8], le tout colporté par le secteur privé comme autant de solutions miracles pour lutter contre la faim. Or ces initiatives ne sont rien d'autre que de de fausses solutions qui viendront créer des marchés d'exploitation et extraire des profits pour le bénéfice de sociétés principalement issues du Nord, au détriment des producteurs de denrées alimentaires, des écologies et des citoyens africains.

 

Ces processus constituent une pierre de voute essentielle à la stimulation du commerce à l'intérieur et à l'extérieur du continent africain, lui-même lié aux ambitions d'industrialisation plus larges forgées par la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) qui est également présentée comme émanant de l'Union africaine et de la société africaine. De concert, ces éléments représentent les nodules clés permettant l’orchestration et l’ancrage de la prise de contrôle des systèmes alimentaires et agricoles africains par les entreprises. Des cas tels que la culture imminente de 12,5 millions d'hectares de niébé génétiquement modifié (OGM) au Nigeria, dans un centre d'origine et de diversité de cette culture, est une trahison impardonnable de l'héritage commun de l'Afrique et des femmes d'Afrique de l'Ouest, le niébé étant une culture cultivée par les femmes. Cela élargira considérablement le marché en faveur des développeurs de semences OGM et les sociétés agrochimiques, par la création de marchés artificiels pour les semences de niébé OGM et les produits OGM en Afrique de l'Ouest. Sous couvert de répondre au besoin urgent de systèmes cohérents de régulation du secteur semencier en Afrique, les lois de propriété intellectuelle de l'Union internationale pour la protection des obtentions végétales (UPOV) de 1991 sont poussées par l'UA. Ces lois qui protègent les intérêts des multinationales semencières sont promues afin de consolider le contrôle des entreprises au-delà des frontières et des chaînes de valeur alimentaire industrielles. Tout ceci se trame tandis que les processus visant à protéger et à reconnaître les droits des agriculteurs et les systèmes de semences paysans sont constamment compromis. Cela contribuera très certainement à déposséder les paysans/petits exploitants de leurs semences, de leurs terres, de leurs systèmes de connaissances et de leur patrimoine génétique.

 

Les systèmes alimentaires industriels africains sont essentiellement caractérisés par une faim et une malnutrition généralisées, des maladies non transmissibles et des importations alimentaires élevées, ainsi que par la croissance exponentielle du secteur de la vente au détail/des supermarchés, lequel détruit et marginalise les systèmes alimentaires des peuples et les marchés locaux, et qui est intrinsèquement et honteusement extractif. Ce système donne libre cours à des injustices environnementales, des expulsions et des accaparements de terres à grande échelle, ainsi qu’à la destruction d'écosystèmes et de paysages fragiles et importants sur le plan écologique, ce qui, de manière cumulative, plonge les petits producteurs alimentaires du continent dans de graves crises.

 

Le projet d'agriculture industrielle a de profondes racines sociales et politiques, ancrées dans les relations de pouvoir impériales prévalent entre l'Afrique et le monde, et entre les peuples africains et leurs gouvernements. Nous devons faire face à une vérité dérangeante et douloureuse : des régimes autoritaires existent sur le continent, avec lesquels certains pays occidentaux sont plus qu'heureux de collaborer. À cet égard, nous sommes extrêmement préoccupés par la décision unilatérale prise au nom de l'UA d'accorder à Israël le statut d'observateur auprès de l'UA, une décision à laquelle s'opposent farouchement de nombreux pays africains. La technologie militaire et de surveillance avancée d'Israël contribuera de manière significative à la répression de la résistance et à la perpétration de violations flagrantes des droits de l'homme. Elle exacerbera l'instabilité politique et les conflits sur le continent. Les conflits et les insurrections obligent les petits exploitants agricoles à abandonner leurs champs, leurs systèmes de production et sociétaux, ainsi que leurs réseaux, ce qui se traduit par de multiples répercussions négatives, notamment le déplacement des populations, l'effondrement des systèmes sociaux et la famine généralisée.

 

Nous affirmons catégoriquement que lorsque cette soi-disante position commune sera présentée lors du SNUSA comme étant la position commune de tous les États membres de l'UA ou celle des petits producteurs africains de tous types, le monde doit savoir qu'il s'agit d'une approche sans fondements puisque cette position n'a pas été partagée avec les acteurs de la production alimentaire et des systèmes alimentaires africains.

 

Nous affirmons également que la soi-disante position commune semble représenter la vision d'une cabale au sein de l'UA, de ses collaborateurs et des institutions impérialistes. Une telle vision lie l'avenir de l'Afrique à des solutions basées sur le marché, au sein desquelles les intérêts des entreprises sont présentés comme étant compatibles avec les besoins des populations, des écosystèmes et des systèmes alimentaires africains. Néanmoins, nous gardons l'espoir que les nombreux bons gouvernements africains qui liront cette lettre ouverte nous entendront et entameront un dialogue constructif et honnête avec nous, afin que nous puissions ensemble nous engager dans un voyage collaboratif vers la transformation de nos systèmes alimentaires au profit de tous les Africains, de nos systèmes alimentaires, de nos écologies et des générations futures.

 

Comme nous l'avons déjà déclaré dans la déclaration commune de la société civile africaine, pour reconquérir la souveraineté alimentaire de l'Afrique et transformer le système alimentaire industriel :

LES GOUVERNEMENTS AFRICAINS, LES COMMISSIONS ÉCONOMIQUES ET RÉGIONALES ET L’UNION AFRICAINE DEVRAIENT :

1. Soutenir la vision de la souveraineté alimentaire et du droit à l'alimentation, en tirant les leçons de l'expérience du COVID-19 ;

2. Découpler le développement de l'extraction de nos ressources, de la biodiversité, de l'eau, des minéraux et de la fertilité des sols. Découpler le développement du pouvoir du capital et des exigences restreintes des élites économiques, et placer nos écosystèmes et nos communautés au centre de la réflexion démocratique pour un avenir durable.

3. Se dissocier du SNUSA et de son programme de prise de contrôle de nos systèmes alimentaires et de notre gouvernance par le secteur privé. S'opposer à la prise de contrôle par les entreprises des espaces de décision à tous les niveaux, car il s'agit de domaines relevant de la sphère publique qui doivent servir les intérêts des peuples africains.

4. Soutenir le Comité des Nations Unies sur la sécurité alimentaire mondiale et la vision du mécanisme de la société civile et des peuples autochtones. Soutenir la mise en œuvre des résultats de ses politiques, ainsi que de ceux de la Déclaration des Nations unies sur les droits des paysans et des autres personnes travaillant dans les zones rurales (UNDROP), et tous les autres engagements pris dans des espaces démocratiques qui soutiennent la souveraineté alimentaire, la préservation et la promotion de la biodiversité, et l'inclusion et l'autonomisation des femmes et des jeunes.

5. Rejeter la nouvelle interface science-politique promue par le SNUSA, qui vise à usurper les fonctions du Panel de haut niveau du Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) et à affaiblir la génération de connaissances solides et valides, fondées sur une pluralité de voix, et qui sont essentielles à la formulation de politiques qui promeuvent efficacement des systèmes alimentaires durables et les droits des communautés autochtones et locales.

6. Adapter les stratégies agricoles aux termes portés par la Décennie des Nations Unies pour l'agriculture familiale (DNUAF).

7. Soutenir l'adoption du Traité international de l’ONU sur les transnationales et les droits de l'homme, qui est juridiquement contraignant.

8. Lutter en faveur d’une réglementation mondiale visant à interdire les flux financiers illicites, les capitaux voyous et l'évasion fiscale des entreprises et des individus opérant dans le Sud.

Veuillez cliquer ici pour signer cette lettre ouverte et pour signer la Position Commune Africaine de la société civile.


[1] Plusieurs tentatives ont été faites pour obtenir une copie de la position par les canaux officiels, mais la réponse a été que la position ne sera disponible qu'après avoir été rendue publique.

[2] Point 4.

[3] Comme le Fonds international pour le développement agricole (FIDA), la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique (CEA), le RUFORUM, la Banque africaine de développement (BAD), etc.

[4] https://www.intechopen.com/chapters/72086

[5] Points 8-20.

[6] Pg 11, paragraph 2.

[7] Et où figurent les « solutions numériques » et les « financements innovants basé sur les partenariats public-privé »- p. 5, paragraphe 20.

[8] Points 27-28; 31-34, 35-36, 37-40, 53.

Organisations qui soutiennent la déclaration

A Growing Culture

ACTU

Agroecology Research-Action Collective

African Centre for Biodiversity        

AEMAPRI asbl

AEFJN

ADJMOR, Mali  

AJEVODI/ ASBL

Alternative Espaces Citoyens

ASSOCIATION DOUNIA DES PROTECTEURS DE L"ENVIRONNEMENT

Association Nourrir Sans Détruire (ANSD)

Alliance for Food Sovereignty in Africa

ALTERNACTIVA - Acção Pela Emancipação Social

Asali Society

Association des jeunes de la commune d'Essakane (ANMATAF)

Association pour le développement du monde rural ADMR

Association pour la Promotion des Arbres Fertilitaires, de l’Agrofresterie et de la Foresteri

Association for Farmers Rights Defense, AFRD

APPUI SOLIDAIRE POUR LE RENFORCEMENT DE L AIDE AU DEVELOPPEMENT

Bergen County Green Party

BioFarmers for Sustainable Agriculture

Biowatch

Cadre de Concertation de la Société civile de l'Ituri sur les Ressources Naturelles

Centre congolais pour le droit du développement durable, CODED

CDA/ ASBL

CCPSC/ Kasai Central

Children's Environmental Health Foundation

CIRAD

Collectif culturel des jeunes pour le progrès social (CCJPS)

Collectif National des pêcheurs du Sénégal (CNPS)

Conseil National de l'Agriculture Biologique

COASP-Mali

Community Alliance for Global Justice/AGRA Watch

The Development Institute

Daani Youth Development Organization

DeepAgroecology.net

Disability Action Research Team (DART)

Dr Uzo Adirieje Foundation (DUZAFOUND)

DSAP

Ecological organic agriculture Initiative

Eco-hope

El Colegio de La Frontera Sur (ECOSUR)

Edinnov

ENDA PRONAT

Equity Health Consultants

ETC group

Fahamu Africa

Farmworker Association of Florida

Fammily Farm Defenders

FACHIG Trust

FENEV

Fédération des Coopératives Maraichères du Niger

FENOP

Fédération Nationale pour l'Agriculture Biologique

Fédération des Coopératives Maraichères du Niger

Food,Environment and Enterprise Trust (FEET)

Food Sovereignty Ghana

Friends of the MST (US)

Fian Zambia

FIAN Burkina Faso

FIAN Uganda

Global Environmental Trust

Good Health Community Programmes, Kenya

Groundswell International (West Africa network)

Hamisi Social & Wellness GBV Community Center

Habitat International Coalition

IDEL

Indigenous Peoples Global Forum for Sustainable Development

Indigenous Peoples of Africa Co-ordinating Committee

Initiative Tchad Emergent (ITE)

INITIATIVE POUR LE DEVELOPPEMENT LOCAL

Institut Africain pour le Développement Economique et Social: Inades-Formation Burkina

Justica Ambiental

JVE-Côte d'Ivoire

Kasisi Agricultural Training Centre

Kenyan Peasants League

Kenya Small Scale Farmers Forum

"Konyana" (centre de formation en agroécologie paysanne (CFAP)

La Federation Nationale du Secteur Agricole, Maroc

La Via Campesina

Masifundise/WFFP

Mau Community Forest Association

Mazingira Institute

The Movement in Africa

MVIWAKI

Mzuzu Young Voices organization

Navdanya International                

National Family Farm Coalition        

Never Ending Food, Malawi

Njeremoto Biodiversity Institute NBI-Zim

Nkhabele Marumo Psychologists

Nous Sommes la Solution

Institute for Poverty, Land and Agrarian Studies

Indigenous Strategy & Institution for Developmnet (ISID)

Occupy Bergen County (New Jersey)

Organic World

ONG CHIGATA

ORAM

Pesticide Action Network North America

PGS South Africa

The PHA Food & Farming Campaign

PLANT (Partners for the Land & Agricultural Needs of Traditional Peoples)

Plateforme Paysanne du Niger

Rastafari Cultural Collective

Right to Food South Asia

Rikolto

Reseau Nigerien des Defenseurs des Droits Humains (RNDDH)

Réseau des Organisations Paysannes et de Producteurs Agricoles de l'Afrique de l'Ouest

Rucore                

Rural Women Assembly Zambia        

 SEATINI Uganda

Slow Food International

SHIWAKUTA

Social Action Committee, Central Unitarian Universalist Church

Tlholego Ecovillage

Tropical Sustainble Foundatin

Unitarian Universalists for a Just Economic Community        

US Food Sovereignty Alliance

Ukuvuna

Who ever feed you control you.

Women on Farms Project

World Forum of Fisher Peoples

World March of Women

Women with Vision of South Africa

Youth Volunteers for Environment Ghana

Zambia Alliance for Agroecology and Biodiversity

Zemljane staze