Lucynda Dubois, un avenir compromis Tome 1
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Delphine Wysocki
Lucyn
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« Je tiens à remercier ma famille, pour leur soutien sans faille.
Mon cousin Nicolas, qui m’a encouragé à tenter ma chance dans la publication, merci à toi, qui sais ce que j’aurai fait si tu n’avais pas été là.
Un petit mot pour ma graphiste préférée, Fanny, merci pour ta sublime couverture ; et Gaël, mon meilleur ami, excellent correcteur qui m’a fourni de précieux conseils.
Ainsi que tous mes amis qui ont été formidables. Et bien entendue, merci à Edilivre, grâce à qui ce rêve a pu devenir réalité.
Mille Mercis à tous. Delphine Wysocki. »
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Sommaire
Prologue ........................................................................ 7
Chapitre 1 – Ne pas se fier aux apparences ................... 9
Chapitre 2 – Une rencontre inattendue .......................... 23
Chapitre 3 – Nuit mouvementée... ................................ 39
Chapitre 4 – Vous avez dit folie ? ................................. 57
Chapitre 5 – La vie continue... ..................................... 81
Chapitre 6 – Réel ou irréel ? .......................................... 101
Chapitre 7 – La vérité est parfois salutaire .................... 121
Chapitre 8 – Sacrifice .................................................... 149
Chapitre 9 – Quand la réalité dépasse la fiction ............ 167
Chapitre 10 – Thomas ................................................... 187
Chapitre 11 – Premier entrainement .............................. 201
Chapitre 12 – Zebtiriu ................................................... 233
Chapitre 13 – Effets indésirables ................................... 263
Chapitre 14 – Bienvenue parmi nous ............................ 297
Épilogue ........................................................................ 340
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Prologue
J’étais retombée dans ma catatonie. Assise au chevet de mon frère. Il était entre la vie et la mort, belle créature si paisiblement endormie.
J’avais eu l’impression d’avoir assisté à la représentation d’une nouvelle comédie dramatique. Tout ce que j’avais vu ces derniers jours me paraissait irréel.
Je m’étais enfermée dans une bulle de solitude. Ma petite bulle protectrice. Rien ne pouvait m’atteindre, là où j’étais. Je n’entendis pas la porte de la chambre s’ouvrir, comme je n’entendis pas non plus des pas s’approcher de moi. Ce n’est pas pour autant que je sursautai en entendant le nouvel arrivant parler près de moi.
– Voulez-vous bien m’accompagner, s’il vous plait ? me demanda-t-il.
Comme je n’arrivais pas à me lever, il m’agrippa par les épaules et m’aida à sortir de la pièce.
J’eus l’impression qu’il s’évertuait à faire marcher une marionnette.
Il me posa précautionneusement contre le mur, et m’annonça (...)
* * *
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Chapitre 1 Ne pas se fier aux apparences
« – Je viens de vous commander deux burgers végétariens avec un coca light, Madame, m’avez-vous entendu ?
La femme qui venait de me parler portait un tailleur beige, la jupe fendue juste au-dessus des genoux, un attaché-case à une main, et l’autre tenant fermement un portefeuille. Elle semblait être très pressée, et moi je restais là, debout bêtement derrière mon comptoir, en ayant visiblement du mal à comprendre son impatience. C’était ce que je croyais dans un premier temps, avant de tourner la tête vers le miroir qui ornait le mur le plus proche. Une vision d’horreur s’offrit à moi, un moi beaucoup plus âgé qu’à l’heure actuelle, avec au moins quarante ans de plus.
Une peur grandissante s’était emparée de tout mon être, et, ne parvenant pas à détourner mon regard de cette glace, elle ne faisait que croître davantage.
Plus aucun son ne résonnait dans la salle, pourtant bondée de monde. Ce ne fut que lorsque je sentis une légère vibration sur le comptoir, que je me décidai à tourner la tête vers ma cliente, qui s’était transformée en... moi.
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Un moi sévère, jeune, d’à peine quelques années de plus que mon âge réel de ce jour, qui s’impatientait en me hurlant dessus, visiblement, attirant l’attention des gens présents autour de nous. Une aura exécrable émanait d’elle ; elle respirait l’antipathie, la méchanceté, et je ne pus empêcher mes larmes de couler.
Aurais-je fini ainsi, si j’avais exaucé le vœu de mes parents de poursuivre mes études et de partir à Londres ? Allais-je finir ainsi, d’ici quelques années, odieuse, sinistre et antipathique ?
Je me regardais encore dans le miroir, décidant de l’ignorer complètement, malgré ses cris, que je percevais maintenant sans peine, et je me voyais à nouveau vieille, mais le visage serein, tel que celui de ma grand-mère, à l’esprit bienveillant, compatissant et altruiste, une vieille dame gentille et charmante, en somme. Et là, deux choix s’offraient visiblement à moi. Soit, je finissais mes jours dans ce petit village, sans brillant avenir, et je devenais, alors, cette bonne vieille femme, soit je partais « conquérir le monde » et devenait cette jeune pimbêche acariâtre et présomptueuse.
Tout était à nouveau calme autour de moi, je ne percevais plus aucun son, alors que visuellement, mon « moi » jeune continuait de vociférer, ne semblant jamais pouvoir s’arrêter, les enfants de la salle jouaient entre eux, tout était animé autour de moi, excepté une silhouette, toute de noir vêtue, qui attira mon attention un bref instant, près d’une des portes de sortie. Il semblait me fixer, mais je ne parvenais pas à déchiffrer ses traits, son visage s’obstinant à demeurer flou. Il me glaça les sangs.
Puis, un bruit strident envahit soudainement la pièce, et me réveilla en sursaut. Merci, mon Dieu, ce n’était qu’un mauvais rêve ! Encore un peu plus et j’aurais été traumatisée à vie. Je m’en souviendrai, de ce cauchemar sordide. Dehors, le temps était nuageux et gris, ce qui était normal pour un mois de février. J’ouvris les yeux