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C’EST PAS SOURCÉ #6 : LES ORIGINES DE NOËL
Célébration de la naissance du christ : L’épiphanie
Raisons théologiques d’une fête de la naissance à part ?
Mentions de la fête du soleil à Noël
Scholiaste anonyme sur un texte de Jacob Bar Salibi
Origines païennes de l’épiphanie ?
Synthèse : la fête de Sol Invictus
Autre théorie “l’âge intégral”
Sur la fête de Noël et de l’épiphanie
Notre histoire commence à Alexandrie où Clément d’Alexandrie témoigne dans ses Stromates (1.21.8) de tentatives de calculer la naissance de Jésus, la fixant au 20 mai ou au 19 avril, lui misait plutôt sur le 17 novembre.[1] Les méthodes de calcul étaient pour le moins inventives. D’autres dates proposées incluent le 28 mars dans le De Pascha Computus un traité anonyme dont l’auteur prétend que cette date lui a été inspirée par Dieu ou encore le 2 avril chez un commentateur de Clément, Hippolytos.[2] On voit qu’au troisième siècle tout le monde peut encore tenter sa chance. Y’a clairement pas de consensus sur la date de naissance de Jésus ou sa célébration.
Mais Clément d’Alexandrie toujours mentionne quelque chose d’intéressant (Stromates 1.21.146) il dit que des suiveurs de Basilide (actif 117-161), fêtent le jour du baptême de Jésus le Tybi 11 ou 15 du calendrier alexandrin, qui correspondent au 6 ou 10 janvier. Clément d’Alexandrie meurt en 215, si ce témoignage est authentique ça veut dire qu’avant même qu’Aurélien officialise le culte de Sol Invictus ou qu’Héliogabale l’improrte à Rome, il y avait une fête chrétienne hivernale à la date de l’épiphanie.
LA PETITE VOIX
Ah l’épiphanie, c’est la fête des rois mages, avec la galette, le 6 janvier ?
LAYS
L’épiphanie signifie en grec «manifestation». En Occident elle a surtout été associée aux rois mages. Mais on y célèbre d’autres épisodes bibliques où Jésus se manifeste au monde. Il y a le baptême sur les bords du Jourdain, mais aussi sa naissance et le miracle des Noces de Cana. Ca peut sembler une compilation disparate, mais il y a une certaine logique. Lors de son baptême, Jésus est révélé comme le Messie au peuple juif et l’esprit saint descend sur lui, tandis que dans l’adoration des rois mages, il se manifeste à des non-juifs, des gentil, ce qui annonce sa vocation universelle. De même, ça fait sens de fêter la naissance et le baptême en même temps puisqu’on nait avec le péché originel et que c’est le baptême qui le lave, mais ça ce serai surtout en Orient. Quant aux noces de Cana, euh, c’est un miracle et ça prélude l’eucharistie ?... Enfin la signification de la fête évolue beaucoup au fil du temps et suivant la région.
Certains vont dire là : on arrête les frais l’épiphanie existait au troisième, peut-être même au deuxième siècle, et la fête de la Nativité vient se greffer dessus, puis devient une fête à part à Noël. Du coup aucune origine païenne, rien à voir.
Mais dans les faits, c’est bien plus complexe que ça. Est-ce que la fête de Noël a été inspirée par Sol Invictus, le solstice d’hiver ou d’autres trucs païens ? Découvrez-le avec nous dans un nouvel épisode de C’est Pas Sourcé.
[Générique]
LA PETITE VOIX
Du coup c’est à l’épiphanie le 6 janvier qu’on voit d’abord des célébrations de la naissance de Jésus ?
Eh bien oui, pas le 25 décembre, plutôt le 6 janvier, lors de l’épiphanie
Mais les basilidiens sont des gnostiques autrement dit des hétérodoxes, des hérétiques.[3] Avant qu’on ait des traces de l’épiphanie dans la grande eglise, l’Eglise mainstream si on veut il faut attendre la deuxième moitié du quatrième siècle.
A Jérusalem : le récit de pèlerinage d’Ethérie date la pratique de la fête aux années 380.[4]Dans ces deux cas, l’épiphanie célèbre bien la naissance du Christ. En Syrie : Origène (en 245-250) ne liste pas la fête de l’épiphanie parmi les fêtes chrétiennes.[5] La première trace pourrait être chez Saint Ephrem le Syrien dans la deuxième moitié du quatrième siècle.[6] En Gaule, Ammien Marcellin (XXI.2.5) un chroniqueur païen du IVe siècle rapporte que Julien assista à une fete de l’épiphanie en Gaule en 361. Zonaras, un annaliste byzantin du XIIe siècle rapporte ce même évènement mais dit que ça commémorait la nativité, sans qu’on sache trop si on doit faire confiance à son témoignage.[7] Donc ça indiquerait aussi que Noël n’était pas encore en Gaule en 361. Et en Espagne par les actes du concile de Saragosse en 380. Dans tous ces cas ce sont nos premières traces, on peut supposer qu’elle a été célébrée un peu avant.
A Rome, en Italie[8] et en Afrique, il semble que la fête de Noël arrive d’abord ou soit perçue comme plus ancienne, et quand l’épiphanie y arrive elle célèbre principalement les Rois Mages.[9] Mais quasiment tout le monde chrétien finira par adopter les deux fêtes.
En Cappadoce, l’épiphanie est mentionnée dans un sermon attribué à Saint Basile[10] mort en 379, et chez Grégoire de Nysse (PG 46.709) qui mentionne le baptême donc fin du IVe siècle.[11] A Constantinople, Noël et l’épiphanie apparaissent en même temps à la fin du Ive siècle chez Grégoire de Naziance (326/330 - 389/90). (Or. 38.3, 16) On distingue peut-être une influence occidentale chez Grégoire de Nazianze car il ne parle pour l’épiphanie que de l’Adoration des Mages. On note aussi Astérios au Pont-Euxin avant 400.[12]
Et bien qu’il y ait ce prélude à l’épiphanie chez les Basilidiens, la première trace de la fête en tant que telle en Egypte se trouverait en 400 vu que Jean Cassien (360-430) nous dit que les monastères egyptiens fêtent la naissance et le baptême du Christ en même temps[13].
LA PETITE VOIX
Mais donc à quel moment la naissance du Christ se distingue de l’épiphanie et serait célébrée à part, le 25 décembre ?
LAYS
Il semble que cette fête vienne d’Occident. La première mention claire se -trouve à Rome dans la Chronographie de 354.[14] Le 8 des calendes de janvier, naissance du Christ à Bethléém. Ca ne veut pas dire qu’il y avait une fête mais c’est la première mention de la date. Ca correspond au règne du pape Libère (352-358). Ambroise de Milan rappelle dans une lettre à sa soeur que ce pape lui aurait parlé lors de la commémoration de la naissance du christ, mais son discours mentionne également les noces de Cana. Donc suivant l’interprétation, soit les noces de Cana étaient commémorées le 25 décembre aussi ce qui serait étrange soit ça veut dire que l’épiphanie était célébrée à Rome peut-être même même après 354. Bernard Botte suppose que la fête de Noël est plus ancienne, fêtée à Rome dès 336.[15]
En particulier, Botte s'appuie sur la depositio episcoporum [tertullian.org][16] une liste qui catalogue le jour de la mort des évêques de Rome, de Lucius Ier (mort en 254) à Jules Ier (mort en 352). Ce qui est intriguant, c'est l'ordre dans lequel ils sont présentés. Les morts ne suivent pas l'ordre chronologique, mais l'ordre du calendrier suivant la date de leur mort. On part du 27 décembre puis le 30 et le 31 décembre, le 12 janvier, etc. etc. et ce jusqu'à la mort de Eutychien le 7 décembre, autrement dit ça fait le tour de l'année. Et puis les morts des papes Marc et Jules cassent la logique de cette séquence. Pourquoi ? La supposition la plus logique c'est que la liste avait déjà été faite dans l'ordre du calendrier et qu'après leur mort on a juste rajouté ces papes en dessous. Etant donné que Sylvestre, mort en 335 est compris dans la séquence mais que Marc, mort le 7 octobre 336 est rajouté hors du cycle, on peut supposer que la liste a été établie au cours de l'année 336.
Et quelle conséquence est-ce que ça a ? Hé bien il faut tenir compte que cette liste est probablement un calendrier liturgique, qui servait à se rappeler quand commémorer les papes défunts. Ainsi encore aujourd'hui la Saint Sylvestre est le 31 décembre, le jour de sa mort. Mais la question qu'on peut se poser c'est pourquoi commencer par la fin de l'année, le 27 décembre. Bernard Botte suppose que c'est la preuve que l'année liturgique romaine commençait le 25 décembre, et donc que la fête de Noël était célebrée à Rome dès 336. Sinon pourquoi est-ce qu'ils commenceraient leur calendrier là ? Et si la depositio episcoporum a été rédigée plus tard, pourquoi est-ce qu'elle a pas été mise à jour proprement ?
Ca semble un argument assez solide pour dire que la Noël était célébrée à Rome dès l'an 336, mais somme toute très spéculatif, on s’en tiendra à la datbasilidee de 354.
Et en orient, même au quatrième siècle on préfère toujours le six janvier. Epiphane de Salamis (315-403) dit que l’épiphanie commémore la naissance du Christ en la chair. (Haer. 51.16, Holl, 270.1-3) et que le 25 décembre, c’est les païens qui y fêtent des saturnales.[17]
Lorsque St. Jean Chrysostome va prêcher en Syrie à Antioche le 25 décembre 386, il dit dans son sermon: «Il n'y a pas même dix ans que cette date est manifeste pour nous.»[18] confessant la nouveauté de la fête et il admet que cette révélation vient d’occident.[19]
Même en occident, elle se fait discrète : En Afrique, elle semble plus ancrée que la fête de l’épiphanie. Un sermon de S. Optat[20]. sur la fête la daterait autour de 380, mais S. Augustin nous dit que les donatistes avaient auparavant refusé la fête de l’épiphanie[21] ce qui peut indiquer une tradition plus ancienne du 25 décembre. En Espagne, Noël est mentionnée dans une lettre de Himmérius au pape Damase, qui est mort en 384 écrite donc au plus tard cette année.[22] En Italie Filastrius de Brescia témoigne des deux fêtes en 383.[23] Et dès le Ve s. on la voit en Gaule chez S. Paulin de Nole (†431)[24] qui mentionne pour l’épiphanie les rois mages, le baptême et les noces de Cana, ce qu’on appelle les tria miracula.
Il y a d’ailleurs une fluctuation dans l’ordre dans lequel ces épisodes sont célébrés.[25] Avec la séparation des fêtes en deux, Noël devient une fête de la nativité, et le baptême devient le coeur de l’épiphanie, surtout en Orient, où ça devient une grande occasion de se faire baptiser. En occident jusaqu’à nos jours plutôt les rois mages. Les noces de Cana ont un peu disparu.
Bref, la fête de Noël naît probablement dans les années 350, et dès l’an 400 a pratiquement atteint tout le monde chrétien. Mais certaines portions font de la résistance. Elle arriverait en Egypte en 432 au plus tard.[26] Mais en Palestine, lorsque St. Jérôme veut appliquer le rite occidental à Bethleem (25 décembre 410) il s’oppose à une certaine résistance et dénonce le rite palestinien.[27]
L'Eglise de Jérusalem semble s'opposer à cela et défendre le 6 janvier en disant notamment que Jésus étant né en Palestine ils doivent quand même mieux être au courant et Jérôme y répond avec des arguments fondamentalement historiques : Jérusalem a été détruite par Titus puis par Hadrien, suite à la Première Guerre Judéo-Romaine (66-73) et la révolte de Bar Kokhba (132-5) et que plus un juif ou un chrétien n'y vivait, donc même s'il y avait sans doute une tradition, elle a été interrompue. Par contre, à Rome, la lignée jusqu'aux apôtres est ininterrompue, en outre les romains ayant fait un recensement de toute la Palestine, ils devaient avoir la date de naissance de Jésus et donc l'Eglise romaine doit avoir conservé la bonne date. C'est assez simpliste comme argument mais Jérôme n'en démord pas.
A Jérusalem il semble que la Noël soit introduite durant le patriarcat de Juvénal[28] (r. 424-458) mais qu’elle disparaisse ensuite puisque entre 547 et 549 Cosmas Indicopleustes[29] écrit sa topographie chrétienne et mentionne que les habitants de Jérusalem sont les seuls à ne pas fêter le 25 décembre, ils seraient revenus à une seule célébration le 6 janvier.[30] Témoignage confirmé par Abraham d’Ephèse au sixième siècle[31] et il semble que ce soit l’empereur Justin II (r. 565-574) qui à cette époque impose définitivement la fête.[32]
LA PETITE VOIX
Aujourd’hui encore, l’Eglise Arménienne fait bande à part et ne fête que l’épiphanie, mais cette division primordiale se traduit aussi encore aujourd’hui dans le fait que les églises orientales orthodoxes insistent plus sur l’épiphanie, et les églises occidentales, à la suite de Rome, insistent plus sur Noël. Ce qui a également une dimension théologique.
Et c’est peut-être là qu’il faut chercher la raison de l’apparition de cette fête.
On sait que la nature de Jésus a toujours été problématique : en partie un homme, en partie un dieu ou totalement homme et totalement dieu ? C’est tout le problème de l’incarnation : comment expliquer qu’un être suprême tel que Dieu puisse être enfermé dans le corps fini d’un humain ? Certains résolvent ces contradictions par exemple par le docétisme, qui consiste à dire que le corps de Jésus n’est qu’une manifestation apparente, une illusion, du grec dokein, paraître. Un exemple c’est le gnostique Basilide, qui prétend que c’est Simon de Cyrène qui a été crucifié et non Jésus, de par une illusion qui échange leurs apparences.[33] Ca peut nous satisfaire sur le plan logique mais du coup ça veut dire que sa Passion n’était qu’un mensonge, qu’il ne s’est pas sacrifié pour l’humanité, toute la théologie de la Croix passe à la trappe en somme d’où l’hostilité des chrétiens orthodoxes.
Fêter la naissance du Christ, serait donc un moyen de souligner l’humanité de Jésus, en le montrant comme un nourrisson humain, issu d’une femme humaine, passant par un utérus et un vagin très concrets. Et de contrer ainsi certaines hérésies qui nient cette nature humaine comme le monophysisme condamné par le concile de Chalcédoine en 451.
Chrysostome parle ainsi de la primauté de la Nativité: “C’est donc de celle-ci [de fête] que la Théophanie, la sainte Pâques et la Pentecôte prennent leur origine et leur occasion. Car si le Christ n’était pas né selon la chair, il n’aurait pas été baptisé ce qui est la théophanie.” (PG 48.752)[34]
Et à l’inverse, les chrétiens qui insistent sur le six janvier souligneraient l’importance du baptême, de la nature divine de Jésus.
C’est assez discutable mais ça peut expliquer une des fonctions de ces affrontements autour de la date.
LA PETITE VOIX ?
Donc est-ce qu’il y a un lien entre la fête de Noël et la fête de Sol Invictus ?
Certains historiens de la chrétienté supposent effectivement que la fête de Noël aurait été décidée le 25 décembre pour remplacer cette fête du Soleil. Duchesne mentionne ainsi dans ses Origines du culte chrétien que c’est une possibilité (p. 250) mais Il est pas convaincu.
Donc quelles sources on a pour dire que les chrétiens se seraient alignés sur cette fête ?
LAYS
Premièrement certains Pères de l'Eglise font mention d'une fête du soleil le 25 décembre.[35]
Augustin dans son Sermon 190 dit “Que ce jour, mes frères, soit donc pour nous un jour solennel ; célébrons-le, non pas comme les infidèles, en considération du soleil, mais en considération de Celui qui a créé le soleil même.” et il lie ça au retour de la lumière.[36] Pareille référence au solstice chez Maxime de Turin (Sermon 1 PL 57.535 ; sermon 2 PL 57.537) et Pierre Chrysologue (sermon 146 PL 52.591) mais c’est peut-être lié plus au solstice, au retour de la lumière. Une explication serait que les conceptions philosophiques, astrologiques, qui donnent de l’importance au solstice se répandent chez les païens mais aussi les chrétiens, ce serait pour ça qu’on aurait maintenant une célébration de Sol au solstice alors que les plus anciennes fêtes de Sol avaient rien à voir.
Dans les liens directs avec le Natalis Invicti Un traité sur les solstices (CPL 2277 = PLS 1.562[37]), au titre peu pratique (De solstitia et aequinoctia conceptionis et nativitatis Domini Nostri Iesu Christi et Iohannis Baptistae) qu’on abrège De Solstitiis une édition semi-critique en a été établie par Botte en 1932[38]
Il traite notamment des naissances opposées de Jean Baptiste et Jésus, que les évangiles disent à six mois d’intervalle. Il remarque que la fête du Natalis Invicti coîncide avec le 25 décembre, naissance de Jésus. Et il enterre le problème en disant en gros, bah, de toute façon, s’il y a un invaincu c’est bien Jésus et c’est lui le “soleil de justice ou le soleil de vérité” suivant la prophétie de Malachie. Donc qu’il y ait une fête du soleil c’est pas si terrible. Ca montre que l’auteur est conscient des fêtes simultanées mais ça nous pointe difficilement vers l’origine. Pour ça on peut regarder du côté de la patrologie orientale, un texte syriaque qui prétend déceler l’origine de Noël.
LA PETITE VOIX
Un scholiaste qui écrit au XIIe siècle soit près de 7 siècles après les évènements nous dit
"La raison pour laquelle les Pères ont transféré ladite solennité du 6 janvier au 25 décembre est, dit-on, la suivante. C'était la coutume des païens de célébrer ce même jour du 25 décembre la naissance du soleil. Pour relever la solennité, ils avaient l'habitude d'allumer des feux et ils invitaient même le peuple chrétien à prendre part à ces rites. Lorsque donc les Docteurs remarquèrent que les chrétiens se laissaient entraîner à cette coutume, ils décidèrent de célébrer le même jour la fête de la vraie naissance ; le 6 janvier, ils firent célébrer l'Epiphanie. Ils ont gardé cette coutume jusqu'aujourd'hui avec le rite du feu allumé."[39]
Ca a l’air convaincant si on le cite hors contexte. En réalité juste avant cela il dit :
Le Seigneur est né au mois de janvier au jour où nous célébrons l'Épiphanie ; car les anciens fêtaient la Nativité et l'Épiphanie le même jour parce qu'il est né et a été baptisé le même jour. aussi aujourd'hui encore les Arméniens célèbrent le même jour les deux fêtes. Il faut y ajouter les Docteurs qui parlent à la fois de l'une et l'autre fête. La raison pour laquelle les Pères ont transféré ladite solennité du 6 janvier au 25 décembre est, dit-on, la suivante [etc.]
Il est clairement en train d’attaquer la date du 25 décembre. Pour lui la vraie naissance du Christ c’est le 6 janvier donc il dit que le 25 décembre c’est un truc de païen, comme le faisait par exemple Epiphane.[40] Encore une fois, plutôt qu’un conflit entre chrétiens et païens pour la date on trouve un conflit entre chrétiens qui se servent des païens comme munitions.
La fête de Sol Invictus explique difficilement l’épiphanie mais elle aussi est peut-être fondée sur une fête païenne de Dionysos qui aurait lieu le 5 janvier.
LA PETITE VOIX
Saint Epiphane rapporte ainsi (Haer. 51)[41] :
"Il est arrivé et il arrive encore bien d'autres choses comme soutien et témoignage de ce fait, je veux dire de la naissance du Christ. Car les chefs du culte des idoles sont forcés de reconnaître une partie de la vérité, et étant menteurs, pour tromper les idplâtres qui se fient à eux, en beaucoup de lieux, ils font une très grande fête en cette même nuit de l'Épiphanie, afin que ceux qui croient en l'erreur ne recherchent pas la vérité.
Tout d'abord à Alexandrie dans ce qu'on appelle le Koreion - c'est un très grand temple, le sanctuaire de Koré [c’est-à-dire Perséphone]. Ils veillent toute la nuit célébrant leur idole par des chants au son des flutes et, la veillée terminée, après le chant du coq, ils descendent en portant des flambeaux (lampadephoroi) dans un endroit souterrain et ils en rapportent une statue de bois assise nue sur une civière, ayant une marque dorée en forme de croix sur le front et [quatres marques semblables sur les genoux et les mains] Ils portent la statue sept fois en cercle autour du temple au son des flûtes, du tambourin et des hymnes et après l'avoir fêtée, ils la redescendent dans le lieu souterrain. Et quand on leur demande ce qu'est ce mystère, ils répondent : Aujourd'hui, à cette heure, Koré, c'est-à-dire la vierge a enfanté l'Aion."[42]
Il dit que ça se produit à Pétra, Elousa[43] et Alexandrie.
LAYS
Le dieu qui est né, même si vu le syncrétisme de l’époque on ne peut pas être catégorique serait Dionysos[44] qui avait sa fête le 5 janvier. Bernard Botte interprète ça en lien avec un passage de Macrobe (Saturnales 1.18)[45] qui dit que Dionysos est le soleil et le lie à ce que les égyptiens représentent le soleil comme un enfant à l’approche du solstice. Botte voit également un lien[46] avec le miracle du vin aux Noces de Cana. Quand on le commémore en effet Epiphane rapporte des miracles : l’eau de sources ou de fleuves qui se changent en vin, il dit lui-même en avoir bu.[47] Et en effet ça ressemble à certaines traditions Dionysiaques[48], par exemple Pline l’Ancien : “[…] dans l'île d'Andros (IV, 22; XXXI, 13) le temple de Bacchus a une source qui, aux nones de janvier [le 5 janvier], ne manque jamais à couler avec le goût de vin: on l'appelle Don de Jupiter.” (Hist. Nat. II.106). Pour Botte ce serait là l’origine du motif des noces de Cana, en même temps que de la tradition plus tardive de bénir les eaux[49] lors de l'épiphanie ou d’y puiser l’eau et de la mettre de côté[50] ce qui voudrait dire qu'il y avait un festival païen de bénédiction des fleuves, du vin ou la naissance de Dionysos ou… Bref. (voir Botte 67ff)
L’idée serait qu’à Rome et en Afrique, on aurait tenté de remplacer la fête de Sol Invictus le 25 décembre tandis qu’en Orient on aurait voulu combattre cette fête de Dionysos et donc choisi plutôt le 6 janvier.
Cette théorie se base pas sur grand-chose.
Déjà c'est des pratiques qu'on trouve dans trois bleds, dans des sources qui ont de 200 à 400 ans quand l'épiphanie apparaît. Est-ce que cette fête était vraiment menaçante au point que toute l'Eglise d'Orient veuille se l'approprier ? J’entends on a des chrétiens en occident qui se plaignent de fêtes du soleil le 25 décembre ce qui marque une certaine survivance de ces pratiques tandis que des chrétiens d’orient qui se plaignent de fêtes de Dionysos à l’épiphanie ? Je crois pas qu’on en ait tant.
Un argument en faveur de la véracité de ce témoignage c'est qu'au huitième siècle on voit Cosmas de Jérusalem (ou Côme de Maiuma suivant comment on choisit de le nommer) parler d'une fête similaire (PG 38.464) mais il cite le témoignage d’Epiphane et il place cette cérémonie la veille de Noël pas à l’Epiphanie, ce qui laisse penser qu’il n’en a pas été témoin et répète le juste en décalant la nativité. Et cette fois il identifie cette déesse supposément vierge à Aphrodite qui a pourtant de multiples amours avec Héphaistos, Mars, ou Adonis (on a d'ailleurs fait une vidéo sur Adonis).
Peut-être qu'on est de nouveau aveuglés par le syncrétisme gréco-romain, en effet, Epiphane dit que ce culte se produit à Pétra, Alexandrie et Elousa, autrement dit Al-Khalasa en Palestine. Vu le territoire, il est possible que la divinité dont on parle ici soit en fait une divinité arabe, sémitique, peut-être héritée de l'époque Nabatéenne et qui aurait été assimilée à Perséphone et Aphrodite faute de mieux.
Comme candidate on aurait Al-'Uzza (العزى), qui semble avoir été assimilée à Aphrodite Urania, c’est-à-dire la Venus Caelestis, qui recouvrait plusieurs déesses sémitiques. Elle était en effet vénérée à Pétra aux côtés de Dhu-shara (ذو الشرى) qui était assimilé à Dionysos en plus de Zeus et Arès.[51] Beaucoup de ces liens reposent sur des conclusions archéologiques discutables, mais peut-être que tout colle.
Mais si on admet l’origine arabique de cette divinité, ça devient difficile de connecter ça aux traditions grecques dionysiaques puisque la connexion avec le Dionysos grec devient plus que superficielle. Mais on a néanmoins le témoignage de Jean le Lydien au VIe siècle qui dit qu’il y avait une fête d’Aion le 5 janvier en s’appuyant sur les écrits (perdus) de Massala, un auteur romain du 1er siècle avant notre ère qui identifiait Aion à Janus[52]. Donc peut-être que c’est bien une vieille tradition greco-romaine. Ou peut-être aussi que le dieu qui naît est égyptien bêtement, le témoignage de Macrobe et des autres se rapporterait à Horus ? Enfin, peut-être qu’il y avait bien une fête de Dionysos/Aion/Janus/Horus/Dhushara ou peut-être que c’est une fête gnostique, après tout les gnostiques incorporaient des influences chrétiennes et païennes, avaient tendance au gloubi-boulga et ça expliquerait aussi la fête basilidienne.
Ensuite, la fête décrite par Epiphane ne mentionne pas du tout de fleuves, de sources, de bénédiction des eaux – ce qui est le centre de la thèse de Botte – c'est une sorte de fête païenne de la Nativité, avec des flambeaux et la procession d'une statue. Et il est contredit par les témoignages égyptiens de son époque.[53] C'est peut-être lié à ce qu'Epiphane est un drôle d'oiseau : il ne mentionne que la nativité[54], pas le baptême car d'après ses calculs Jésus a été baptisé en automne[55]. Mais ça nous montrerait justement que ce témoignage est trafiqué et que c'est lui qui y glisse le motif de la Nativité, comme une sorte de stampel chrétien. Ca arrivait parfois que les chrétiens cherchent des préludes du christianisme chez les païens, pour se faire accepter ou les convertir, par exemple chez Justin Martyr[56], mais on a aussi les Oracles Sibyllins[57], des prophéties attribuées aux sibylles mais en fait écrites par des auteurs juifs et chrétiens qui s'en servaient entre autres pour dire que même les païens avaient des prophéties qui annonçaient la venue du Christ. Théophile d'Antioche (vers l’an 180), Clément d'Alexandrie (vers l'an 200), Lactance (ca. 305), et Augustin (ca. 400) s’en servent en les tordant ou altérant un peu pour que ça colle. Peut paraître bizarre mais c'est une manière de montrer la vocation universelle du Christ, qu’il y aurait pas que des prophéties juives. Le même genre de dynamiques est peut-être à l'oeuvre là l’épiphanie est une nouvelle fête et on essaie paradoxalement de l’ancrer sur une fête de Dionysos.
Enfin, comme vous le voyez y'a encore plus de problèmes ici que pour la fête du Natalis Invicti.
Le problème majeur pour déterminer si la fête de Sol Invictus est plus ancienne que la fête de Noël ou l'inverse c'est que c'est la même source qui nous donne les deux dates. La première trace de Jésus né le 25 décembre c'est dans la chronographie de 354 et la première trace du Natalis Invicti le 25 décembre c'est dans la chronographie de 354. Les deux fêtes ont littéralement passé la ligne d'arrivée de l’histoire en même temps, alors comment les départager.
Hé bien c'est simple diront les partisans des origines païennes, on a des mentions de fêtes solaires après, et avant, on sait qu'Aurélien avait des dévotions solaires particulières et les empereurs après lui donc c'est lui qui doit l'avoir instaurée en 275.
Sauf que c'est spéculatif et que les Ludi Solis d'octobre collent mieux aux descriptions du festival instauré par Aurélien. A ce compte-là on pourrait aussi bien dire “les chrétiens étaient là avant et ils avaient une dévotion particulière pour Jésus donc ils devaient déjà fêter Noël” mais c’est pas aussi simple on peut pas juste projeter la date sur le passé..
Hé bien c'est simple diront les partisans du 100% chrétien, la Deposition Episcoporum montre que dès 336 et probablement avant la liturgie romaine célébrait le 25 décembre, la fête du Natalis Invicti doit être une forme de revival païen dans les années 330. En outre les Basilidiens fêtaient déjà le 6 janvier avant 215 donc la fête de Noël doit s’être plus ou moins greffé là-dessus après l’épiphanie.
Dans les deux cas on voit des préludes des fêtes mais rien d’explicite qui nous permette d’enfoncer la théorie d’en face. On n’a simplement pas assez d’éléments pour infirmer ou confirmer l’origine de Noël dans la fête du Sol Invictus.
Alors on sait pas trop quoi faire de ces témoignages de différents dieux fêtés à différents endroits que ce soit le 25 décembre ou le 5 janvier. Probablement que si la fête avait été placée à un autre moment elle serait tombée sur d’autres fêtes encore vu qu’il y en a tout le temps. Mais dans tous les cas on doit admettre de sacrées coïncidences. Soit on a des fêtes païennes et chrétiennes drôlement proches, soit que les chrétiens l’ont piquée aux païens, mais ce serait aussi une drôle de coïncidence qu’il y ait eu plein de fêtes païennes manifestemment depuis des siècles et que subitement tout le monde veuille les piquer, les basilidiens, les chrétiens d’occident et d’orient, mais en en piquant des différentes et en leur donnant pratiquement le même sens.
C'est sans doute l'attrait des théories astrothéologiques, on n'a pas à s'embêter avec la complexité des témoignages on n'a qu'à dire que tous ces dieux c'est le soleil et que tout ça c'est le solstice et on n'en parle plus. Peut-être aussi que la connexion païenne est accidentelle et explique pas vraiment l’impulsion derrière la création de la fête.
Mais il y a d’autres théories sur la naissance de la fête.
Une théorie très en vogue chez les apologistes chrétiens, à commencer par Duchesne (pp. 250-254) qui la préfère justement à l’origine chez Sol Invictus c’est celle de l’âge intégral. Cette théorie est reprise par d’autres liturgistes, comme Thomas Talley[58] ou Jean-Baptiste Thibaut[59] et les apologistes chrétiens l’aiment beaucoup puisque ça permet de réfuter les origines païennes et dire que la fête a toujours été 100% chrétienne.
L’idée c’est qu’il aurait été courant dans la pensée juive d'imaginer que les hommes exceptionnels comme les prophètes, vivraient un nombre entier d'année, auraient un âge intégral. Ils vivent pas 100 ans et deux mois ou cinquante-deux ans et trois jours, non, ils vivent pile 120 ans, pile 100 ans.
La conséquence logique ce serait que ces prophètes seraient nés et morts le même jour ou bien seraient nés et auraient été conçus le même jour. Duchesne adopte cette théorie et pour lui c'est un grand chelem : pourquoi Jésus est né le 25 décembre, hé bien parce qu'il est mort et a été conçu le 25 mars, le souvenir de cette conception le 25 mars serait maintenu en ce que c'est encore aujourd'hui le jour de l'Annonciation, où Marie apprend sa grossesse. Neuf mois après le 25 mars, pouf, 25 décembre. Mais ça n'explique pas la tradition du 6 janvier. Duchesne s'appuie sur Sozomène qui cite une secte de montanistes qui fêtent la Pâques le 6 avril[60], or neuf mois après le 6 avril c'est ? Le 6 janvier.
Maintenant quelles sont nos sources pour affirmer que les gens croyaient à cette théorie ?
La première fois que j’ai entendu cette théorie j’étais assez enthousiaste, je veux dire c’est tordu mais c’est le genre de torsion que les Pères de l’Eglise adoraient. Je veux dire, les jonglages mathématiques pour justifier ses choix de date, le De Pascha Computus, tous ces bricolages mathématiques. Mais je pense qu’il y a plusieurs raisons d’être sceptique.
Ca s’ancre sur “la pensée juive” mais les traces sont assez maigres dans les écrits juifs justement. A part cette secte de montaniste, le 6 avril n’est pas établi comme date de la Passion. Et Noël apparaît précisément à un moment où l’influence juive est très maigre. Et c’est très spéculatif, c’est difficile de démontrer que ce mode de pensée aurait été assez important pour déterminer la date de la fête même si y’a des éléments.
Donc les trois phénomènes ont pu jouer un rôle. Ou aucun des trois. Difficile à dire. Ce serait plausible que ça soit le point de départ à Rome, chasser les fêtes du soleil, ce qui expliquerait pas forcément que ça se répande dans des régions où ça n’est pas un problème, et là ça se trouverait une autre fonction, peut-être lutter contre certaines conceptions christologiques. Peut-être que la théorie de l’âge intégral satisfaisait une curiosité intellectuelle. Peut-être aussi que les fête hivernales de l’épiphanie ou de Noël contribuaient à équilibrer l’année chrétienne qui se construisait avant ça entièrement autour de la Pâques. Vous avez le vendredi saint et le dimanche de Pâques, la semaine sainte. Avant la Pâques, vous avez 40 jours de jeûne, le Carème. Et 40 jours après la Pâques, l’ascension, et encore dix jours plus tard la Pentecôte. Vous couvrez pour l’instant 90 jours, trois mois du calendrier. Il y a donc une certaine pression pour fixer en dehors de cette période des fêtes qui auraient une base scripturale, donc dans le Nouveau Testament. Parmi celles-ci on peut compter la fête des apôtres Pierre et Paul, la fête de Saint Jean, la présentation au temple, la Dormition de Marie etc. etc.
On utilise parfois des abbréviations pour désigner des recueils d’écrits de Pères de l’Eglise, notamment les Patrologies établies par Jacques-Paul Migne entre 1844 et 1865 ou la patrologie orientale (1904 - ) qui cherche à les compléter avec des écrits orientaux. | ||||
PL | Patrologia Latina | 221 vol. | Latin (Index Wikipédia) | Liens vers les volumes [patristica.net] |
PG | Patrologia Graeca | 161 vol. | Grec (Index Wikipédia) | Liens vers les volumes [patristica.net] |
PO | Patrologia Orientalis | 229 vol. (49 t.) | Copte, Syriaque, Amharique… Index sur [patristique.org] | Liens [https://archive.is/BldAq] |
En Occident
En Orient
Sur les fêtes de Dionysos, ou les sources dont coule du vin dans son culte :
Sur la fête de Dionysos/Aion le 5 janvier
Sur la grande bénédiction des eaux à l'épiphanie
Sur le fait de puiser de l'eau à l'épiphanie
L’âge intégral
Duchesne Louis, Les origines du Culte Chrétien, 1889. [archive.org]
J.-B. Thibaut
Sur l’histoire de l’épiphanie et Noël
Sur le lien entre Sol Invictus et Noël
[1] “Il est des historiens qui, poussant plus loin l'exactitude chronologique, ont indiqué non seulement l'année de la naissance du Seigneur, mais encore le jour, et le disent né la vingt-huitième année du règne d'Auguste, le vingt-cinquième jour du mois de pachon. Ceux de la secte de Basilide célèbrent aussi le jour du baptême de Jésus-Christ, en employant à des lectures la nuit qui précède ce jour. Ils disent que ce baptême eut lieu la quinzième année du règne de Tibère-César, le quinzième jour du mois de tubi. D'autres veulent que ce soit le onzième jour du même mois. Il en est qui, recherchant avec le soin le plus minutieux les moindres 94 détails qui se rapportent à la passion de notre Seigneur, disent qu'elle eut lieu la seizième année du régne de Tibère-César, le vingt-cinquième jour du mois de phoménoth ; quelques-uns disent le vingt-cinquième jour du mois de pharmuthi ; d'autres le dix-neuvième jour de ce dernier mois. Il en est même plusieurs d'entre eux qui disent que le Christ est né le vingt-quatrième ou le vingt-cinquième jour du mois de pharmuthi.” (Stromates 1.21.8)
[2] Hippolytos Dan. 4.23 il calculait que ça faisait 5500 ans entre la crucifixion de Jésus et le commencement du ¨monde comme il le dénombrait. Hijmans, p.377 n.3. Le 2 avril ne ressort que dans un manuscrit, partiel, les autres semblent avoir été interpolés avec la date du 25 décembre, ou peut-être qu’Hippolytos défendait déjà la date du 25 décembre, mais les nombreuses incohérences font douter de la pertinence de cette trace. On a sept manuscrits différents (le J en plusieurs exemplaires) et ils différent de diverses façon, mais en ce qui concerne la naissance de Jésus le manuscrit A (10e s.) contient la date du 25 décembre (ἐγέ νετο πρὸ ὀκτὼ καλανδῶν ἰανουαρίων) et début avril/fin mars fragmentaire (πρὸ τεσσάρων ἀπριλίων. Le J (11e s.) ne contient pas de date. Les autres, à savoir : S (traduction slavonique du 11e s.), P (13e s.) G1 (13e s.), G2 (14e s.), B (15/16e s.) contiennent tous uniquement la date du 25 décembre, ce qui n'est pas surprenant vu qu'elle était depuis longtemps canon lors de leur rédaction. Cf. ce post de Tom Schmidt [web.archive.org] qu’il reprend dans un PDF. [archive] Suivant l'opinion, soit toutes ces traces sont des interpolations, y compris début avril, soit Hippolytos est le premier à défendre la tradition du 25 décembre, soit début avril était une date originale, ce qui expliquerait sa présence.
[3] Ses vues sont rapportées dans le Contre les Hérésises d’Irénée (I.5)[Remacle] aux côtés d’autres gnostiques.
[4] Mentionne une fête de la présentation qui commémore Marie allant présenter Jésus au temple 40 jours après son accouchement et ce 40 jours après l’épiphanie, ce qui laisse supposer que ça commémorait sa naissance.
[5] Contre Celse (PG 11.1549-52)
[6] “Ainsi a été établie la venue (parousia) de notre seigneur, sa naissance selon la chair ou sa parfaite incarnation que l’on appelle Epiphanie.“ Cité par Saint Epiphane : Adv. Haer. 51.22 GCS 31.284 chez Botte p.21.
Le chiffre dix est parfait, au dix de nisan dans le sein tu es entré / Le chiffre six est complet / au six de kanoun ta naissance a réjoui les six côtés
[7] Annales XIII.2. (PG 134.1141) Botte, p. 46.
[8] Filastrius de Brescia, témoigne de la tradition de fêter Noël plutôt que l’épiphanie en 383. (PL 12.1273 ; CSEL 38.111)
[9] Sermon de Saint Léon qui s’oppose aux baptêmes ce jour-là (PL 54.696;701) pareil pour Saint Grégoire (PL 71.1110) qui ne mentionne que les rois mages. Augustin ne parle que de l’Adoration des Rois Mages (Sermons sur l’Épiphanie n° 199-204; cf. 202.2)
[10] Hom. in s.Christi generationem 6, dub., PG 31.1473A
[11] two homilies of Gregory of Nyssa (335-394): “On the Birth of Christ”, December 25 and “On the Day of Light”, January 6 (Nat. dub., PG 46.1128; Lumin. Opera, 9.1.221-242)
[13] “En Égypte, il existe une ancienne coutume; après l'Épiphanie , que les prêtres de la province appellent la fête du baptême de Notre-Seigneur ou de sa naissance, selon la chair, car ils ne célèbrent pas séparément ces deux mystères, comme le font les Églises d'Occident” (Conferences, X.2, trad. Cartier 1868 ; PL 49.820)
[14] “VIII kal. ian. natus Cristus in Bethleem Judeae” (Mommsen 71)
[15] En se basant sur la Deposition episcoporum : “” (Botte pp. 33-4)
[17] «Christ est né le six de janvier, treize jours après le solstice d’hiver. Les païens célèbrent ce jour […] le 25 décembre, ce que les romains appellent des saturnales.» (Haer. 51.22, Holl, 284.4-19). Comme on peut le voir plus bas il donne aussi une prémice païenne à l’épiphanie.
[18] PG 49.351 Trad. Auger http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/chrysostome/homt3/nativite.htm
[19] PG 49.352 voir Botte pp. 22-4.
[21] Augustin citant les Donatistes refusant l’épiphanie, sermon 202 (PL 38.1033)
[22] PL 13.1134
[23] PL 12.1273 ; CSEL 38.111
[24] PL 61.649, CSEL 30.264 : “”
[25] Botte, 48-49.
[26] Via deux sermons de Paul d’Emèse devant saint Cyrille à Alexandrie, conservé dans les Actes du concile d’Ephèse (PG 77.1432) qui auraient été prononcés le 25 décembre et le 1er janvier. Voir Botte pp. 11-13.
[27] “C'est bien en ce jour que le Christ est né. D'autres pensent qu'il est né à l'Epiphanie. Sans condamner l'opinion d'autrui, suivons néanmoins notre sentiment. Chacun agit selon sa conviction : peut-être le Seigneur daignera- t-il nous éclairer là-dessus. Et ceux qui tiennent pour l'autre opinion, et nous autres qui disons que le Sauveur est né aujourd'hui, nous honorons tous un même Seigneur, c'est le même petit enfant dont nous fêtons la venue. Toutefois, sans vouloir en remontrer aux autres, il faut bien reconnaître que les meilleures raisons sont de notre côté. Nous ne parlons pas ici seulement en notre nom: c'est le sentiment des anciens, l'univers entier proteste contre l'opinion de cette province. On dira peut-être: « C'est ici que le Christ est né, des étrangers seraient- ils donc mieux informés que ceux qui sont sur les lieux? » Mais de qui tenez-vous vos informations? De ceux qui étaient dans cette province, des apôtres Pierre et Paul et des autres apôtres? Vous les avez chassés, nous les avons accueillis; Pierre, qui fut ici avec Jean, qui fut ici avec Jacques, nous a instruits en Occident; ainsi les apôtres sont tout autant nos maîtres que les vôtres” trad. Morin in Revue d'histoire et de littérature religieuses, t. I, 1896, p. 415. Cité par Vailhé Siméon. “Introduction de la fête de Noël à Jérusalem” In: Échos d'Orient, tome 8, n°53, 1905. pp. 212-218.
[28] “Un sermon attribué à Basile de Séleucie, et racontant la découverte des reliques de S. Etienne, parle de l’église construite par Juvénal ‘qui a comencé à célébrer la glorieuse et salutaire naissance du Seigneur.” (PG 85.469)” (Botte, p.19) Il rajoute un récit de Juvénal demandant au pape Jules la bonne date de la nativité, anachronisme flagrant, et : “Les Actes de sainte Mélanie, rédigés par un témoin oculaire, fournissent un argument plus sérieux en faveur de l’épiscopat du Juvénal. A l’approche de la fête de la nativité elle dit “Allons à la sainte Bethléem car je ne sais si je verrai encore cette fête dans la chair” (Actes latins dans AB 8 1889) Et il s’agit bien de la fête du 25 décembre puisqu’on voit que le lendemain on célèbre la fête de S. Etienne.” (Ibid.) Deux sermons de Hesychios vienent renforcer cette théorie (Talley, Origins, 139; cf. PG 93.1449)
[29] Κοσμᾶς Ἰνδικοπλεύστης litt. “Cosmas qui navigua vers l’Inde”
[30] Vailhé considère qu’il ne faudrait pas accorder créance au témoignage de Cosmas http://www.persee.fr/doc/rebyz_1146-9447_1905_num_8_53_3615
[31] “Seuls jusqu'aujourd'hui les Palestiniens et les Arabes voisins ne sont pas d'accord avec l'avis commun de tous et ne célèbrent pas notre fête de la sainte nativité du Christ.” PO 16.443, cité in Botte p.20.
[32] Nicéphore Calliste (mort en 1350), cité par Botte (p. 20) : “[Justinien] établit d’abord que l’on fêterait partout l’Hypantè du Sauveur de même que Justin la sainte Nativité du Christ et Maurice, peu après, la Dormition de la toute-sainte Mère de Dieu le 15 août.” (PG 147.292) Il s’agit donc bien de Justin II, vue la succession d’empereurs Justinien (r. 527-565), Justin II (r. 565-574), Maurice (r. 582-602) pas de Justin Ier (r. 518-527).
[33] Irénée, Contre les Hérésises (I.5)[Remacle] : “Mais le Père inengendré et ineffable voyant qu'ils étaient perdus, envoya son premier-né, l'Intelligence — c'est elle qu'on appelle le Christ — pour délivrer ceux qui croiraient en elle du pouvoir de ceux qui ont créé le monde. Il s'est fait voir sur terre, aux nations, sous l’apparence d'un homme, et il a fait des miracles. Ce n'est pas lui qui a souffert, mais Simon de Cyrène qu'on avait réquisitionné pour porter sa croix; c'est Simon qui..., par erreur, a été crucifié : il avait été transfiguré par le Christ afin qu'on le crût être Jésus ; et c'est Jésus même qui a pris la figure de Simon et qui, restant là, s'est moqué d'eux….. Ceux-là sont délivrés des Princes, les Auteurs du monde, qui savent ces choses ; il ne faut pas confesser celui qui a été crucifié, mais celui qui est venu sous figure humaine, qu'on a pensé crucifier... Si donc quelqu'un confesse le crucifié, il est encore esclave ; qui le nie est délivré..., et connaît les desseins du Père Inengendré.”
[34] in Botte p. 22.
[35] Meliton de Sardes, Fragment VIIIb, 4, SC 123, p. 233; Zénon de Vérone utilisait fréquement des métaphores solaires pour expliquer des enseignements chrétiens. Il compare le baptême des néophytes à l’immersion du soleil dans l’océan et le lever du soleil à la gloire immortelle promise aux croyants. (Liber II, 46, PL 11, 503A and 504).
[36] “N'est-ce pas le, Christ plutôt qui a béni le jour où il a daigné naître parmi nous? Aussi le jour de sa naissance est-il l'emblème mystérieux de la lumière qu'il vient répandre. « La nuit s'achève et le jour approche, dit l'Apôtre ; rejetons par conséquent les oeuvres de ténèbres et revêtons-nous des armes de lumière ; comme en plein jour vivons avec honnêteté” [1 Rom. XIII, 12, 13.]. Distinguons le jour et soyons jour nous-mêmes, car nous étions la nuit en vivant dans l'infidélité. Or, cette infidélité, qui s'était abattue sur le monde entier comme une nuit épaisse, devant diminuer à mesure que grandirait la foi, c'est pour cette raison qu'au jour de la naissance de Jésus-Christ la nuit commence à décroître et la lumière à croître.” [en ligne]
[37] Patrologia Latinae Supplementum et Clavis Patrum Latinarum. Le manuscrit semble conservé à la Firenze, Biblioteca Medicea Laurenziana, Ashburnham 57 (13), ff. 22r-27v f.
[39] trad. Botte (pp.) “Causant porro, cur a Patribus proedicta solemnitas a die 6. januarii ad 25 decembris translata fuit, hanc fuisse ferunt : solemne erat ethnicis hac ipsa die 25 decembris «festum ortus solis » celebrare; ad augendam porro diet celebritatem ignés accendere solebant, ad quos ritus populum etiam christianum invitare consueverant. Quum ergo animadverterent doctores ad eum morem christianos propendere, excogitato consilio, eo die « festum veri ortus » ‘constituerunt, die vero 6 januarii Epiphaniam celebrari jusserunt. Hune itaque morem ad hodiernum usque diem cum ritu accendi ignis retinuerunt.” (Assémani, Bibl. Orient., t. II, p. 164.) [GBooks]
[40] Epiphane de Salamis (315-403) dit que l’épiphanie, le six janvier commémore la naissance du Christ ans la chair. (Haer. 51.16, Holl, 270.1-3). Il mentionne également que "[…]le Christ est né le 8 des ides de janvier, 13 jours après le solstice d'hiver et la croissance du jour et de la lumière. Ce jour est fêté par les hellènes, c'est-à-dire les idolâtres, le 8 des kalendes de janvier, appelé chez les Romains Saturnales, chez les Égyptiens Kronia, chez les Alexandrins Kikellia. C'est ce jour là qu'a lieu le changement, c'est-à-dire le solstice, et que le jour commence à croître, la lumière recevant un accroissement ; il accomplit le nombre de 13 jours jusqu'au 8 des ides de janvier, jusqu'au jour de la naissance du Christ, le trentième d'une heure s'ajoutant à chaque jour." (GCS 31.284, Haer. 51.22, Holl, 284.4-19 trad. Botte p.68).
[41] pp. 26ss de l’édition Frank Williams.
[42] trad. Botte (pp. 68-9). GCS 31.284-7 [archive.org] ce passage manque dans PG 41
[43] La ville de Al-Khalasa en Palestine https://en.wikipedia.org/wiki/Al-Khalasa
[44] Dionysos était le fils de Proserpine selon certaines traditions "BACCHUS inventeur de la vigne et du vin que l'on en tire, nous a enseigné aussi à garder la plupart des fruits d'automne et à en faire provision pour le besoin. Les Crétois soutiennent qu'il est né chez eux de Jupiter et de Proserpine, et les Mystères d'Orphée indiquent qu'il a été déchiré par les Titans." (Diodore de Sicile, V.45)
[45] “C'est une pratique mystérieuse de la religion, dans les cérémonies sacrées, que tandis que le soleil est dans l'hémisphère supérieur, c'est-à-dire pendant le jour, on l'appelle Apollon, et que, tandis qu'il est dans l'hémisphère inférieur, c'est-à-dire pendant la nuit, on l'appelle Dionysius, qui est le même que Liber-Pater. De plus, les simulacres de Pater-Liber sont représentés les uns sous la figure d'un enfant, ou d'un adolescent; et d'autres sous celle d'un homme barbu, et même d'un vieillard; tels que ceux des Grecs, qui l'appellent Bassarea et Brisea, et ceux des Napolitains dans la Campanie, qui l'honorent sous le nom d'Hélion. Ces diversités d'àges se rapportent au soleil. Il est en effet considéré comme un enfant au solstice d'hiver, époque à laquelle les Égyptiens le portent sous cette figure hors de son temple. Alors en effet, à cause de la brièveté du jour, le soleil parait être dans son enfance.” (Saturnales 1.18)
[46] Pointe aussi que Cosmas de Jérusalem (VIIIe s.) rapporte quelque chose de semblable mais dans la nuit du 24 au 25 décembre. (PG 38.464) ce qu’il lie à Aphrodite.
[47] “C’est pourquoi, en beaucoup d’endroits jusqu’à nos jours se reproduit le prodige divin qui eut lieu alors, en témoignage pour les incroyants : ainsi témoignent en beaucoup d’endroits des sources et des fleuves changés en vin. Ainsi la source de Cibyre, ville de Carie, à l’heure où les serviteurs puisèrent et où il dit : Donnez-en au chef du festin. La fontaine qui est à Gerasa rend le même témoignage. Nous avons bu de la source de Cibyre et nos frères de celle qui se trouve à Gerasa dans le Martyrium. Et beaucoup en Egypte, l’affirment du Nil. Aussi le 11 Tybi, d’après les Egyptiens, tous vont puiser de l’eau et la mettent de côté en Egypte et en beaucoup de pays.” (in Botte 72, PG 41.941 ; GCS 31.285)
[48] A Andros, on raconte que du vin coule spontanément du temple (Pausanias VI.26) ; Les Teïens rapportent que Dionysos serait né par chez eux, pour preuve ils citent des sources dont jaillit du vin (Diodore de Sicile III.66)
[49] Il cite Daniel, Codex Liturgicus Ecclesiae Orientalis I, 1853. [GBooks], l’anonyme de Plaisance (PL 72.903 ; CSEL 39.166-7), le discours de Jean d’Odsun et les canons qui suivent dans Conybeare, Rituale Armenorum (181-182) et le traité des fêtes coptes de Taquiedddin al Maqrizi (PO 10.323-5)
[50] Epiphane, op. cit. (PG 41.941 ; GCS 31.285) ; Jean Chrysostome, à Antioche : ”C’est aujourd’hui qu’il fut baptisé et sanctifia la nature des eaux. C’est pourquoi au milieu de la nuit, tous après en avoir puisé rapportent de l’eau à la maison et la gardent pendant toute l’année, parce qu’aujourd’hui les eaux ont été sanctifiées. Et ce prodige évident se produit : cette eau ne se corrompt pas à la longue, mais pendant une année entière et même pendant deux et trois ans, l’eau qui a été puisée aujourd’hui reste pure et fraîche après si longtemps qu’elle peut rivaliser avec celle qu’on va puiser aux sources.” (PG 49.365-6, in Botte p. 72)
[51] “Theus Ares (Dushrara); this is the god Ares in Arabic Petra. They worship the god Ares and venerate him above all. His statue is an unworked square black stone. It is four foot high and two feet wide. It rests on a golden base. They make sacrifices to him and before him they anoint the blood of the sacrifice that is their anointment.”
[52] “Hence, Messala considers this [Janus] to be [the same as] Aeon. For indeed, the ancients celebrated a festival of Aeon on the fifth [day] of this month.” Jean le Lydien De Mensibus 4.1 [trad. Mischa Hooker PDF]
[54] Haer. 51.29.2 : “And it says that Christ < was conceived > on the twelfth before the Kalends of July or June—I cannot say which—in the consulship of Sulpicius Cammarinus and Betteus Pompeianus.144 (3) I have noticed < too > that those who have given a date for the conception, and Gabriel’s bringing of the tidings to the Virgin, have said < this because of > a supposition of certain persons who have it by tradition that Christ was born after a term of seven months. (4) For I have found that there is a time of seven lunar months less four days between the month they mention and the eleventh of Tybi, the eighth before the Ides of January, when, in fact, the Epiphany came and Christ was born. (5) So if you should find < this > in a marginal gloss somewhere, do not be misled by the information. The actual date of Christ’s birth is in fact the eleventh of Tybi. (6 janvier)”
[55] Le 6 des Ides de Novembre, Botte, p. 72. Haer. 51.16.2 : “First, he was baptized on the twelfth of the Egyptian month Athyr, the sixth before the Ides of November of the Roman calendar. (In other words, he was baptized a full sixty days before the Epiphany, which is the day of his birth in the flesh, as the Gospel according to Luke testifies, “Jesus began to be about thirty years old, being, as was supposed, the son of Joseph.” Actually, he was twenty-nine years and ten months old— thirty years old but not quite—when he came for his baptism. This is why it says, “began to be about thirty years old.” Then he was sent into the wilderness.” (Williams p. 42)
[56] Première apologie
[58] Talley trad. Duvril, pp. 107-116.
[59]« La solennité de Noël » in Echos d’Orient, t. 19, n°118, 1920, pp. 153-162. ; « L’Épiphanie » in Échos d’Orient, tome 19, N°119, 1920. pp. 278-294.
[60] Histoire Ecclésiastique VII.18 [en:New Advent]
[61] “R. Jehoshua, however, says: Whence do we know that the patriarchs were born in Nissan? From I Kings vi. 1, where it says: "In the fourth year, in the month Ziv (glory), which is the second month," etc., which means in that month in which the "glorious ones" of the earth (the patriarchs) were already born. Whether the patriarchs were born in Nissan or Tishri, the day of their death occurred in the s*ame month as that in which they were born; as it is written [Deut. xxxi. 2]: Moses said, 'I am one hundred and twenty years old to-day.' The word "to-day" implies "just this day my days and years are complete," for the Holy One, blessed be He, grants the righteous the fulfilment of the years of their life to the very month and day, as it is said: "The number of thy days will I make full" [Ex. xxiii. 26].” b. Rosh Hashanah 1 [1:1, VIII.3.X], “Moses died on the seventh of Adar and was born on the seventh of Adar” b. Sotah 12b [1:8, III.38.Q], b. Kiddushin 39a [1:9, II:9:B]. Kiddushin interprétant Deutéronome 31.2.
[62] Voir Is the integral age theory an apologetics myth [archive.is] et integral age : update [archive.is] par Jimmy Akin.
[63] This idea is found in the second Slavonic Apocalypse of Enoch, which is from the late first century A.D. “And he (Enoch) remained on the earth for 30 days, talking with them. And then he was taken up to heaven again in the month of Tsivan(on the 6th day), on the very same sixth day on which he was even born, and at the very same hour. And just as every person has his nature the darkness of this present life, so also he has his conception and birth and departure from this life, In (the hour in) which he was conceived, in that hour also he is born, (and) in that also he departs” The Slavonic Apocalypse of Enoch, 2 ENOCH 68a: 2-4. Translated and dated by F I ANDERSEN. In: the Old Testament Pseudepigrapha, Vol. I.
[64] date à laquelle on pense que Cyprien n’était pas encore chrétien. Cf. Susan K. Roll Towards the Origins of Christmas, p. 81. [GBooks] citant l’édition de G. Ogg du De Pascha Computus, pp. vii-viii
[65] En se basant sur l’analyse des citations scriptuaires qui se rattacheraient à une tradition africaine. Cf. Christologie et spiritualité selon saint Augustin: l'hymne aux Philippiens [GBooks] qui cite l’édition de G. Ogg p.41.
[66] Talley p. 110. Trad. Davril
[67] "C'est en [nisan] que d'en haut Notre-Seigneur descend / Que Marie le reçoit, c'est encore en [nisan] / qu'il ressuscite et monte que Marie le revoit / Elle l'avait senti descendre : la première elle le voit resurgi ! / Voir l'en haut et l'en bas : c'est renom de Marie ! / Heureux [nisan] ! Tu as vu la Conception / De ton Seigneur, sa Mort et sa Résurrection !"
(Hymne 4.13 Hymnes Pascales, trad. Cassingena-Trévedy ed. du Cerf coll. Sources Chrétiennes n°502, 2006 hymne IV pp. 309-315. N.b. cette traduction remplace "nisan" par "avril")
Autres citations d’Ephrem :“In You, tranquil Nisan, the Most High thunders for our hearing. In Nisan again, the Lord of thunder softened his strength with his mercy and descended and dwelt in the womb of Mary” (Buchan 2004, 89) cité aussi in Towards the origins of christmas [Gbooks] Autre hymne : “Moses shut up a lamb in the month Nisan on the tenth day; a type this of the Son that came into the womb and shut Himself up therein on the tenth day. He came forth from the womb in this month in which the sun gives longer light.” [en:New Advent]
Et effectivement dans la pensée juive y’a plein de trucs qui se passent en Nisan. Rabbi Joshua dit : “In Nissan the world was created; in Nissan the Patriarchs were born; in Nissan the Patriarchs died; on Passover Isaac was born; on New Year Sarah, Rachel and Hannah were visited; on New Year Joseph went forth from prison; on New Year the bondage of our ancestors ceased in Egypt; and in Nissan they will be redeemed in time to come” Talm.Bab. Vol. 23. ROSH HASHANAH 10b-11a, (Trans. MAURICE SIMON)
[68] The Christian Topography of Cosmas, an Egyptian Monk: Translated from the Greek, and Edited with Notes and Introduction Ed. et trad. J. W. McCrindle 2010, pp. 141-2.