Vieilles chansons du pays nantais (Abel Soreau)
SORO-001 – Las, si j'étais petite alouette grise (Abel Soreau, Fascicule 1)
1-Las, si j'étais petite alouette grise, ( bis
Je volerais, lirette la, lirlalira,
Je volerais sur les mâts du navire.
2- Je volerais sur les mâts du navire. ( bis
Je volerais, lirette la, lirlalira,
J'entenderais un des mariniers dire
3- J'entenderais un des mariniers dire ( bis
Je volerais, lirette la, lirlalira,
Sire le Roy,donnez-moi votre fille
4- Sire le Roy,donnez-moi votre fille ( bis
Je volerais, lirette la, lirlalira,
-Nenni, mon gars, tu n'es pas assez riche
5- Nenni, mon gars, tu n'es pas assez riche ( bis
Je volerais, lirette la, lirlalira,
-Je suis plus rich' que vous et votre fille
6-Je suis plus rich' que vous et votre fille ( bis
Je volerais, lirette la, lirlalira,
J'ai trois navir' qui sur la mer naviguent
7- J'ai trois navir' qui sur la mer naviguent ( bis
Je volerais, lirette la, lirlalira,
L'un chargé d'or, l'autre de perles fines
8- L'un chargé d'or, l'autre de perles fines ( bis
Je volerais, lirette la, lirlalira,
L'autre n'a rien, rien que trois jeunes filles
9- L'autre n'a rien, rien que trois jeunes filles ( bis
Je volerais, lirette la, lirlalira,
L'une est ma sœur,et l'autre ma cousine
10- L'une est ma sœur,et l'autre ma cousine ( bis
Je volerais, lirette la, lirlalira,
L'aut' ne m'est rien ; j' la prendrai pour ma mie
11- L'aut' ne m'est rien ; j' la prendrai pour ma mie ( bis
Je volerais, lirette la, lirlalira,
Sire le Roy,en plac' de votre fille
Chanté par Georges, Forgeron, à Saint-Joachim
Vieilles chansons du pays nantais, Abel SOREAU. 1er fascicule, Nantes imprimerie – Librairie des écoles, maison Guist'hau Dugas successeur, 1901, chansons n° 1 à 10.
SORO-002 – Je vais vous dire une chanson (Abel Soreau, Fascicule 1)
1-) Je vais vous dire une chanson
Qui n'est que de mensongeries.
Si y'a un mot de vérité,
Je veux que l'on me tonde.
Refrain : Qu'il fait beau, dans les grands bois, De danser à l'ombre.
2-) Par un matin, me suis levé ;
Le mond' venait de vêpres.
Je mis mes deux bœufs à mon cou,
Ma charrue sous l'aisselle.
3-) Je m'en suis t'allé charruer
Dans la mer d'Angleterre,
Croyant en un champ enrayer,
J'enrayis en un chêne.
4-) J'avisis un grou châtaignier
Chargé de gernoseilles ;
Je visis ma curette après :
Ne tombit que des mesles.
5-) La bonne femm' vint après moi
À qui qu'étaient les cormes ;
Elle appelit son chien sur moi :
Sa chatte é vint me mord'e.
6-) Elle m'y mordit au talon :
Je saignis à la gorge,
M'en fus qu"rir le médecin
Je lui dis : on m'égorge.
7-) Le lendemain, venant me voir,
Y m' pansa à l'épaule.
Y m'y pansa du côté droit ;
Moi, j'avais mal du côté gauche.
8-) Après, m'en fus chez l' maréchal
Qui forgeait de la toëlle ;
J'en fis forger un petit bout
Pour mett' à mon oreille.
9-) Pour lors, je retournis chez nous
M'occuper du ménage,
La bourgeoise était dans son lit,
La poul' bal'yait la place.
10-) Le chat, devant la cheminée,
Surveillait la marmite ;
En voulant écumer les choux,
Y s'y brûla les griffes.
11-) les mouches, collées au plafond,
N'en pouvaient plus de rire ;
Et les souris, dans le grenier,
En sautaient de plaisire.
Interprète L. Porcher, de Prinquiau
SORO-003 – Dans la forêt sous les chênes (Abel Soreau, fascicule 1)
1)- Dans la forêt, sous les chênes, Duguesclin va se cacher.
Avec trois gars de Rennes, En bûch'rons s' sont déguisés.
Refrain Vol' m'alouette, chant' m'alouette Sur la lande et dans les prés.
2)- Un fagot dessur la tête, Et de gros sabots aux pieds,
À la fil' les uns des autres, À Foug'ray s'en sont allés !
3)- Au châtiau, devant la porte, Tout dret, se sont arrêtés :
L'ennemi, par la fenêtre, Les regardait s'avancer !
4)- Duguesclin dit à tue-tête : Du bois, voulez-vlous ach'ter ?
- Entrez, pauvre paysantaille, Cett' fois j'allons vous payer !
5)- les bons gars dessus leur z'aches Aussitôt ils ont sauté
Se dém'nant comme des diables, Les anglais ont émondé.
6)- À c' t'heur', ce n'est plus de même : Les Bretons ont ben du dé [deuil] ;
Duguesclin est dans les chaînes, Des Anglais le prisonnier.
7)- La rançon du connétable, Hâtons-nous de la payer ;
Femm's et Fill', filez la quenouille, Pour rach'ter not' chevalier.
Recueillie au Grand-Fougeray
Le Marquisat de Fougeray, avant 1700, faisait partie du Comté nantais. Il comprenait alors de nombreuses paroisses qui, actuellement, appartiennent au département de Loire-Inférieure : Derval, Pierric, Sion, Saint-Aubin-des-Châteaux, Saint-Vincent des Landes, Lusanger. L'importante forteresse de Fougerayfut possédée successivement par les familles Le Bœuf, de Rieux, d'Amboise, de la Trémouille, de Châteaugiron, de Laval, d'Acigné, de la Chapelle, de Créquy, de Rougé, de Kerhoenl et Locquel de Granville. Le château eut à subir, à différentes époques, des sièges importants ; mais, pour beaucoup de personnes, son histoire se résume dans le glorieux fait d'armes que raconte notre chanson. Duguesclin, déguisé en bûcheron, s'introduit par surprise dans la place et émonde les Anglais. À la fin des guerres de la Ligue, la plus grande partie des fortifications du château est démolie. En 1679, il ne restait debout que le donjon avec sa tourelle, les deux petites tours du corps de garde défendant le pont-levis, et la tour du concierge. Le donjon, que représente le dessin de M.J. Pohier, est encore, avec ses créneaux gothiques et ses machicoulis séparés par de gracieux arcs irilobés, un des beaux spécimens de l'architecture militaire du moyen-âge dans la province de Bretagne.
Vieilles chansons du pays nantais, Abel SOREAU. 1er fascicule, Nantes imprimerie – Librairie des écoles, maison Guist'hau Dugas successeur, 1901, chansons n° 1 à 10.
SORO-004 – Au villag' de la Pianche [Abel Soreau, fascicule 1]
1)- Au villag' de la Pianche ( bis
Jean-an-Pierre était berger
Refrain Digue don ma dondaine, Digue don ma dondé !
2)- Dans l'encïos d' Mossieu l' Maire, ( bis
Troi-ois poul's il a volé.
3)- I s' sauvit chez Pérette : ( bis
I-i pouvait p'us parler.
4)- Qu'as-tu don' mon Jean-Pierre ? ( bis
T'a-as l'air b'en effrayé !
5)- V'là les gendarm's qu'arrivent : ( bis
Où-où j' vas t'i m'y cacher ?
6)- Cach' té dans qio grand couffre : ( bis
I-i pourront pas t' trouver.
7)- Je t' porterai à bouer, ( bis
A-à bouer et à manger.
8)- Quand les gendarm's arrivent, ( bis
I-i n'ont ben rin trouvé.
9)- Au bout d' cinq à six s'maines, ( bis
Pé-érette y' a p'us pensé.
10)- Al ouvre qio grand couffre ; ( bis
Les-es rats l'aviont mangé.
11)- Au l'était bé dommage ! ( bis
Qu'é-était un bon valet.
12)- Qui m'nait si bé la danse, ( bis
Au-au son d' son flagiolet.
Collecté à Vieillevigne
Vieilles chansons du pays nantais, Abel SOREAU. 1er fascicule, Nantes imprimerie – Librairie des écoles, maison Guist'hau Dugas successeur, 1901, chansons n° 1 à 10.
SORO-005 – Martin prit sa serp' (Abel Soreau, Fascicule 1)
1)- Martin prit sa serp', au bois s'en alla.
Il faisait si froid, que le nez lui g'la !
Refrain : Martin, quel dommage, Martin,
Martin, quel dommage.
2)- Il faisait si froid, que le nez lui g'la !
Martin prit sa serp' et se le coupa ;
3)- Martin prit sa serp' et se le coupa ;
Dret au pied d'un chêne, il le déposa.
4)- Dret au pied d'un chêne, il le déposa.
Par le ch'min passèr' trois gars à cheva.
5)- Par le ch'min passèr' trois gars à cheva.
Le plus jeun' des trois dit : qui qu' c'est ti qu' çà ?
6)- Le plus jeun' des trois dit : qui qu' c'est ti qu' çà ?
C'est un éteignoir ; le ramasser vas.
7)- C'est un éteignoir ; le ramasser vas.
Dans notre maison, y'en a poé d' comm' çà !
Chantée par SARAZIN, de Saint-Père en Retz
Vieilles chansons du pays nantais, Abel SOREAU. 1er fascicule, Nantes imprimerie – Librairie des écoles, maison Guist'hau Dugas successeur, 1901, chansons n° 1 à 10.
SORO-006 – A Paris y a un petit grain d'or (Abel Soreau, fascicule 1)
1)- À Paris y a un petit grain d'or, À Paris y a un petit grain d'or
Un petit grain d'or, Et l'enfant s'endort.
Jusqu'au grand jour, Dors, mon cher amour !
2)- À Paris y a deux petits grains d'or, À Paris y a deux petits grains d'or
Deux petits grains d'or, Et l'enfant s'endort.
Jusqu'au grand jour, Dors, mon cher amour !
3)- À Paris y a trois petits grains d'or, À Paris y a trois petits grains d'or
Trois petits grains d’or, Et l'enfant s'endort.
Jusqu'au grand jour, Dors, mon cher amour !
Chantée par Julienne Lehuédé, marchande de chevrettes au Croisic
Vieilles chansons du pays nantais, Abel SOREAU. 1er fascicule, Nantes imprimerie – Librairie des écoles, maison Guist'hau Dugas successeur, 1901, chansons n° 1 à 10.
SORO-007 – La voilà la jolie vigne (Abel Soreau, fascicule 1)
1-. La voilà, la joli' vigne ; Tailli,taillons, taillons le vin !
La voilà, la joli' vigne, La voilà, la joli' vigne là !
2-. Et de taille en bêche ; Bêchi, bêchons, bêchons le vin !
La voilà, la joli' bêche, La voilà, la joli' bêche là !
3-. Et de bêche en botte ; Botti, bottons, bottons le vin !
La voilà, la joli' botte, La voilà, la joli' botte là !
4-. Et de botte en planche ; Planchi, planchons, planchons le vin !
La voilà, la joli' planche, La voilà, la joli' planche là !
5-. Et de planche en pousse ; Poussi, poussons, poussons le vin !
La voilà, la joli' pousse, La voilà, la joli' pousse là !
6-. Et de pousse en feuille ; Feuilli, feuillons, feuillons le vin !
La voilà, la joli' feuille, La voilà, la joli' feuille là !
7-. Et de feuille en forme ; Formi, formons, formons le vin !
La voilà, la joli' forme, La voilà, la joli' forme là !
8-. Et de forme en grappe ; Grappi, grappons, grappons le vin !
La voilà, la joli' grappe, La voilà, la joli' grappe là !
9-. Et de grappe en foule ; Fouli, foulons, foulons le vin !
La voilà, la joli' foule, La voilà, la joli' foule là !
10-. Et de foule en presse ; Pressi, pressons, pressons le vin !
La voilà, la joli' presse, La voilà, la joli' presse là !
11-. Et de presse en tonne ; Tonni,tonnons, tonnons le vin !
La voilà, la joli' tonne, La voilà, la joli' tonne là !
12-. Et de tonne en tire ; Tiri, tirons, tirons, tirons le vin !
La voilà, la joli' tire, La voilà, la joli' tire là !
13-. Et de tire en verse ; Versi,versons, versons le vin !
La voilà, la joli' verse, La voilà, la joli' verse là !
14-. Et de verse en gourde ; Gourdi, gourdons, gourdons le vin !
La voilà, la joli' gourde, La voilà, la joli' gourde là !
15-. Et de gourde en trinque ; Trinqui, trinquons, trinquons le vin !
La voilà, la joli' trinque, La voilà, la joli' trinque là !
SORO-008 – Jean du p'tit coq, p'tit coq riqui... (Abel Soreau, Fascicule 1)
Refrain : Jean du p'tit coq, p'tit coq riqui,
Coco de bisco, coco perjoli,
Jean du p'tit coq, p'tit coq riqui,
Coco de bisco, coco perjoli.
1). Dans un grenier, y a des souris, ( bis
Qui vont au bal, toute la nuit !
2). Qui vont au bal, toute la nuit ! ( bis
Mais j'entends un gros chat qui crie :
3). Mais j'entends un gros chat qui crie : ( bis
Dansez, dansez, dames souris !
4). Dansez, dansez, dames souris ! ( bis
Je vous f'rai voir la comédie.
5). Il leur fit voir la comédie. ( bis
Ainsi, mon histoire est finie.
Chantée par M. O
Vieilles chansons du pays nantais, Abel SOREAU. 1er fascicule, Nantes imprimerie – Librairie des écoles, maison Guist'hau Dugas successeur, 1901, chansons n° 1 à 10.
SORO-009 – Là, quand j'étais chez mon père (Abel Soreau, Fascicule 1)
1). Là, quand j'étai-ais chez mon père, ( bis
Les moutons j'allais garder..
Refrain : Belle ro-se en automne,
Les moutons j'allais garder, Belle ro-se en été !
2). Mais j'étais encore jeunette, ( bis
J'oubliai mon déjeuner.
3). Un valet de chez mon père, ( bis
Est venu me l'apporter.
4). Que voulez-vous que j'en fasse ? ( bis
Mes moutons sont égarés.
5) Ne vous mettez point en peine, ( bis
J' saurai bien les ramener.
6). Il a pris sa turlurette, ( bis
Et s'est mis à turlurer.
7). Au son de sa turlurette, ( bis
Les moutons s' sont rassemblés.
8). Y se sont pris par la patte, ( bis
Et se sont mis à danser.
9). N'y avait qu'une vieille grand' mère, ( bis
Qui ne voulait pas danser.
10). Qu'av' vous don vieille grand' mère ( bis
Qu'av' vous don que vous pleurez ?
11).Je pleur' su' ton vieux grand-père, ( bis
Que les loups ont étranglé.
12). Y l'ont traîné dans la plaine, ( bis
Et les os lui ont croqués.
Chanté par Orieux, cultivateur à Machecoul.
Vieilles chansons du pays nantais, Abel SOREAU. 1er fascicule, Nantes imprimerie – Librairie des écoles, maison Guist'hau Dugas successeur, 1901, chansons n° 1 à 10.
SORO-010 – Charbonnier, mon ami (Abel Soreau, Fascicule 1)
1). Charbonnier, mon ami, Que ta figure est noire : Sans çà, je t'aimerais
Charbonnier, mon ami, Que ta figure est noire !
2). Charbonnier, mon ami, Que ta barbe elle est noire : Sans çà, je t'aimerais
Charbonnier, mon ami, Que ta barbe elle est noire !
3). Charbonnier, mon ami, Que tes mains é sont noires : Sans çà, je t'aimerais
Charbonnier, mon ami, Que tes mains é sont noires !
4). Charbonnier, mon ami, Que ta chemise est noire : Sans çà, je t'aimerais
Charbonnier, mon ami, Que ta chemise est noire !
5). Charbonnier, mon ami, Que ta veste elle est noire : Sans çà, je t'aimerais
Charbonnier, mon ami, Que ta veste elle est noire !
6). Charbonnier, mon ami, Que ta culotte est noire : Sans çà, je t'aimerais
Charbonnier, mon ami, Que ta culotte est noire !
Vieilles chansons du pays nantais, Abel SOREAU. 1er fascicule, Nantes imprimerie – Librairie des écoles, maison Guist'hau Dugas successeur, 1901, chansons n° 1 à 10.
SORO-011 – Guenillon (Abel Soreau, fascicule 2)
1). C'est un petit bonhomm', Guenillon, Qui n'avait qu'une fille ; ( bis
Elle s'en va-t-au bois, guenillon, Pour cueillir la nousille.
2). Elle s'en va-t-au bois, guenillon, Pour cueillir la nousille ; ( bis
Le bois, il était grand, guenillon, La fille était petite.
3). Le bois, il était grand, guenillon, La fille était petite ( bis
Ell' s'est mis en un doigt, guenillon, Une tant verte épine
4). Ell' s'est mis en un doigt, guenillon, Une tant verte épine ( bis
Par la douleur du doigt, guenillon, Elle s'est endormie
5). Par la douleur du doigt, guenillon, Elle s'est endormie ( bis
Sur le chemin passa, guenillon, Trois cavaliers de ville
6). Sur le chemin passa, guenillon, Trois cavaliers de ville ( bis
Le premier qui passa, guenillon, Dit : voilà une fille !
7). Le premier qui passa, guenillon, Dit : voilà une fille ! ( bis
Le deuxièm' qui passa, guenillon, Dit : elle est endormie !
8). Le deuxièm' qui passa, guenillon, Dit : elle est endormie ! ( bis
Le troisièm' qui passa, guenillon, Dit : j' la prends pour ma mie !
9). Le troisièm' qui passa, guenillon, Dit : j' la prends pour ma mie ! ( bis
La prit et la monta, guenillon, Dessus sa jument grise
10). Quand elle s'éveilla, guenillon, En reine, elle était mise ( bis
Portant couronne d'or, guenillon, Et sur un trône assise.
Chantée par Jacques DUFRESNE, de Saint-Joseph-du-Dresny, 22 avril 1894.
Vieilles chansons du pays nantais, Abel SOREAU. 2ème fascicule, Nantes imprimerie – Librairie des écoles, maison Guist'hau Dugas successeur, 1901, chansons n° 11 à 20.
SORO-012 - Jeannette, la bergère, sur le bord du ruisseau (Abel Soreau, fascicule2)
1). Jeannette, la bergère, Sur le bord du ruisseau ( bis
Baigne ses petits pieds Dans l'onde limpide,
Baigne ses petits pieds Dans l'eau du ruisseau, L'eau pure du ruisseau.
2). Sur la branche d'un chêne, Un tout petit oiseau ( bis
Lui dit : Ne trouble pas, Douce jeune fille ; Lui dit : Ne trouble pas,
L'eau de ce ruisseau, L'eau pure du ruisseau.
3). J'aime y voir ton image, Entre les verts rameaux ( bis
Et les belles étoil' De la nuit sereine,
Et les belles étoil' Dans l'eau du ruisseau, L'eau pure du ruisseau.
4). Jeannette, la bergère, Répondit à l'oiseau ( bis
L'eau, que troublent mes pieds, Redeviendra pure ;
Le cœur,hélas ! n'est pas Comme le ruisseau, L'eau pure du ruisseau !
Chantée par Pierre TRUMENT. Le Pin, 3 décembre 1894.
Vieilles chansons du pays nantais, Abel SOREAU. 2ème fascicule, Nantes imprimerie – Librairie des écoles, maison Guist'hau Dugas successeur, 1901, chansons n° 11 à 20.
SORO-013 - Le vingt et deux octobre, tout prêts à naviguer
1.- Le vingt et deux octobre, tout prêts à naviguer,
Dessus une frégate, nous nous somm’ embarqués.
Nous nous somm’s embarqués, en prompte diligence
C’était pour y aller su’ les îles de France.
2.- Quand nous fûm’ hors rivière, cinq cent lieues sur l’eau,
J’avons fait la rencontre, c’est de trois gros vaisseaux.
Petit navir’ français, os’rais-tu t’y défendre ?
Trois gros navir’ anglais sont venus pour t’y prendre !
3.- Le capitaine avance, hardi comme un lion,
A pris son épée claire et montit sur le pont.
Si nous devons mourir, que l’ Seigneur nous écoute :
Mettons les voil’ au vent, et suivons notre route !
4.- Mais quand nous fûm’ aux îl’, aux îl’ de Saint-Vincent,
Le tonnerr’, les éclairs et les dragons volants,
Et les dragons volants qui sur nous se déchaînent,
A la fois plus de cent, i’ tomba su’ nos vergues.
5.- Nous avions forc’ bonhomm’ : calfats et charpentiers ,
Qui nuit et jour travaill’ : c’est pour nous étancher,
I’ zont tant travaillé ; i’ nous ont mis étanches :
Par la grâce de Dieu, nous somm’ revenus en France.
6.- En arrivant en France, tir’ un coup de canon,
Pour saluer Paimboeuf, Paimboeuf et le Mignon,
Pour saluer Paimboeuf, les bourgeois de la ville,
Et lui faire assavoir que le navire arrive.
7.- Les bourgeois de la vill’ sont tous su’ l’ bord de l’eau,
Pour voir ce beau navir’ chargé de matelots,
Pour voir ces matelots, revenant de la guerre ;
N’y a bien six ans au moins qu’i’ zont mis pied à terre.
Source : Vieilles chansons du pays nantais, fascicule 2, musique Abel Soreau, chanson n°13.
SORO-014 – Couturier ( Connaissez-vous l'histoire) (Abel Soreau, fascicule 2)
1). Connaissez-vous l'histoir' d'un bon gâs couturier ( bis
Qui va porter des hard' au bourg de Guémené* ?
Refrain : Tra, la, la ; la, deri, derère, Tra, la, la ; la, deri, dera !
2). En son chemin rencontr' une viell' qui pleurait ( bis
Qu'avez-vous don' la vieill', à tant vous lamenter ?
3). La bouc' de ma ceintur' dans le Don est tombée ( bis -
Que m' donn'rez-vous, la vieill', si j' vas la repêcher ?
4). Dix écus de ma bours', si vous voulez plonger ( bis -
Ce n'est pas çà la vieill', que j' veux vous demander.
5). C'est la main de vot' fill' : je la veux épouser ( bis
- Ma fille, è n'est point fait' pour un gas couturier
6). Le pauv' gâs s'en retourn', maudissant son métier ( bis
J'ai don' ben d' la malchanc' d' êt' garçon couturier**
7). Sans ma maudite aiguill', je m' s'rais marié ( bis
Avec la meilleur' fill' du bourg de Guémené !
Communiquée par M. F. LEDEVIB. Châteaubriant, 17 Février 1895.
*Guémené-Penfao, chef-lieu de canton, (Loire Inférieure), situé sur la rive droite d'une jolie rivière, le Don, qui serpente dans une fraîche vallée, entre de gracieux coteaux. Le dessin de M. Pohier représente le moulin de Pont-Veix, près de Conquereuil.
** Dans la Loire Inférieure comme dans les autres parties de la Bretagne, comme aussi dans le pays de Galles, l'Irlande, l'Écosse, la classe des tailleurs et des couturiers était vouée au ridicule et souverainement méprisée.
Cela provenait, sans doute, de ce que les primitives peuplades de ces contrée, à la vie agitée et errante, regardaient comme indigne d'un homme une existence casanière et paisible, où l'aiguille remplaçait le glaive.
On dit encore proverbialement, en Bretagne, qu'il faut neuf tailleurs pour faire un homme, et personne ne prononce ce mot sans ôter son chapeau et sans ajouter : "sauf vot' respect".
D'après la Très ancienne Coutume de Bretagne, dit M. de la Villemarque, les tailleurs étaient rangés dans la classe des "vilains naires", ou gens qui s'entremettent de vils métiers, et qui ne sont pas dignes de eux transmettre de droits ni de coutumes.
Vieilles chansons du pays nantais, Abel SOREAU. 2ème fascicule, Nantes imprimerie – Librairie des écoles, maison Guist'hau Dugas successeur, 1901, chansons n° 11 à 20.
SORO-015 – Bonsoir, la compagnie et gens de la maison ! (Abel Soreau, fascicule 2)
1). Bonsoir, la compagni-e et gens de la-a maison !
Nous venons, cette nui-it, vous dire une-e chanson,*
Toutela nuit, une chanson plaisan-an-an-an-an-te
Du mois de Mai qui fait fleurir les en-en-en-en-en-tes.
2). Levez-vous, la bourgeoise, et quittez l'oreiller,
Ouvrez votre fenêtre, écoutez-nous chanter,
Toute la nuit, une chanson plaisante
Du mois de Mai qui fait fleurir les entes.
3). Donnez-nous d' la volaille, honnête et bon bourgeois,
Du lard, des œufs, des pomm' et l'on vous chantera
Toute la nuit, une chanson plaisante
Du mois de Mai qui fait fleurir les entes.
4). Nous avons là, comme aide, un bon porte-panier ;
Remplissez bien sa hotte ; i' s'ra content d' chanter,
Toute la nuit, une chanson plaisante
Du mois de Mai qui fait fleurir les entes.
5). Ne nous fait' pas attendr', si vous n' voulez donner ;
Nous avons froid aux jamb', nous avons froid aux pieds.
Nous finirons notre chanson plaisante
Du mois de Mai qui fait fleurir les entes.
(* ou : Chanter notre-e chanson)
Communiquée par Mme A.G. Saint-Julien de Vouvantes, le 22Septembre 1900
Cette coutume d'aller quêter de seuil en seuil, dans la nuit du 30 avril au 1er mai, existe encore dans quelques-unes de nos paroisses. On donne des œufs, du lard, des pommes, etc..., aux chanteurs qui célèbrent ensuite le 1er Mai par un joyeux festin. C'est dans cette nuit également que les jeunes gens vont planter devant la porte de leurs fiancées un -"mai"-, arbrisseau orné de fleurs et de guirlandes. *Au Moyen-Âge, dit Oscar Havard (Les Fêtes de nos Pères), cet hommage était décerné à toutes les personnes que l'on voulait honorer. Il cite ce trait plein de bonhomie, rapporté par un chroniqueur du XVème siècle, et qui ouvre sur les mœurs féodales une curieuse échappée : Messire Hector, bâtard de Bourbon, manda à ceux de Compiègne que, le premier jour de mai, il les irait esmayer, laquelle chose il fit, à cheval,, ayant en sa compagnie deux cents hommes d'armes des plus vaillants, avec une belle compagnie de gens de pied, et tous ensemble, ayant "un chapeau de mai" sur leurs harnais de fête, allèrent à la porte de Compiègne, et avec portaient une grande branche de mai pour les esmayer.
Vieilles chansons du pays nantais, Abel SOREAU. 2ème fascicule, Nantes imprimerie – Librairie des écoles, maison Guist'hau Dugas successeur, 1901, chansons n° 11 à 20.
SORO-016 - Mon père et ma mère de Guérande il sont (Abel Soreau, fascicule 2)
1). Mon père et ma mère, De Guérande ils sont ( bis
Ils m'ont fait promesse Qu'ils m'y marieront
Refrain : Eh ! bon, bon, bon, tape du pied, minette
Tape du pied, minette, et moi du talon ! (bis
2). Ils m'ont fait promesse, Qu'ils m'y marieront ( bis
S'ils ne m'y marient, S'en repentiront
3). S'ils ne m'y marient, S'en repentiront ( bis
Je vendrai nos terres, Sillon à sillon
4). Je vendrai nos terres, Sillon à sillon ( bis
Sur le pont de Nantes, J' bâtirai maison
5). Sur le pont de Nantes, J' bâtirai maison ( bis
Si le roy y passe, Nous le logerons
6). Si le roy y passe, Nous le logerons ( bis
Dans la plus bell' chambre, De notre maison.
Communiquée par M. J. T., de Guérande 17 Octobre 1894
Vieilles chansons du pays nantais, Abel SOREAU. 2ème fascicule, Nantes imprimerie – Librairie des écoles, maison Guist'hau Dugas successeur, 1901, chansons n° 11 à 20.
SORO-017 – Dans les prisons de Nantes (Abel Soreau, fascicule 2)
1). Dans les prisons de Nantes, Lideri, lanli, lanla, lirela ;
Dans les prisons de Nantes, L'y a-t-un prisonnier ( bis
2). Personn' ne va le voire, Lideri, lanli, lanla, lirela ;
Personn' le va le voire, Que la fill' du geôlier ( bis
3). Elle lui porte à boire, Lideri, lanli, lanla, lirela ;
Elle lui porte à boire, À boire et à manger ( bis
4). Un jour, il lui demande, Lideri, lanli, lanla, lirela ;
Un jour il lui demande : Qu'est-ce que l'on dit de moé ? ( bis
5). La nouvell' que j'apporte Lideri, lanli, lanla, lirela ;
La nouvell' que j'apporte, Vos beaux yeux vont pleurer ( bis
6). On dit de par la ville, Lideri, lanli, lanla, lirela ;
On dit de par la ville, Que demain vous mourrez. ( bis
7). Puisqu'il faut que je meure, Lideri, lanli, lanla, lirela ;
Puisqu'il faut que je meure, Déliez-moi les pieds. ( bis
8). La fille charitable, Lideri, lanli, lanla, lirela ;
La fille charitable, Les pieds a déliés. ( bis
9). Le garçon fort alerte, Lideri, lanli, lanla, lirela ;
Le garçon fort alerte, Dans la Loir' s'est jeté. ( bis
10). Les Bourgeoises de Nantes, Lideri, lanli, lanla, lirela ;
Les Bourgeoises de Nantes, Sont là le voir nager. ( bis
11). Ell' lui ont dit : Antoine, Lideri, lanli, lanla, lirela ;
Ell' lui ont dit : Antoine, Vous allez vous noyer. ( bis
12). Ne craignez rien, mesdames, Lideri, lanli, lanla, lirela ;
Ne craignez rien, mesdames, C'est pour ma vie sauver ! ( bis
13). De la première plonge, Lideri, lanli, lanla, lirela ;
De la première plonge, Au fond il est allé. ( bis
14). De la seconde plonge, Lideri, lanli, lanla, lirela ;
De la seconde plonge, La Loir' a traversé. ( bis
15). Quand il fut dessu' l'île, Lideri, lanli, lanla, lirela ;
Quand il fut dessu' l'île, Il se mit à chanter. ( bis
16). Viv' les dames de Nantes, Lideri, lanli, lanla, lirela ;
Viv' les dames de Nantes, Viv' la fill' du geôlier. ( bis
17). Si je retourne à Nantes, Lideri, lanli, lanla, lirela ;
Si je retourne à Nantes, Je la z'épouserai. ( bis
Communiqué par M. F. LEDEVIN – Châteaubriant, 29 Janvier 1895.
Vieilles chansons du pays nantais, Abel SOREAU. 2ème fascicule, Nantes imprimerie – Librairie des écoles, maison Guist'hau Dugas successeur, 1901, chansons n° 11 à 20.
SORO-018 - Ce sont les dames de Rouans (Abel Soreau, fascicule 2)
1). Ce sont les dames de Rouans ( bis
Qui portaient un panier si grand Lanture lur', lanture là !
Refrain : J'allons danser, lanture lur' ! J'allons danser, lanture !
2). - Qui portaient un panier si grand ( bis
Qu'il n'a pu entrer dans Rouans ! Lanture lur', lanture là !
3). Qu'il n'a pu entrer dans Rouans ! ( bis
Al' l'ont coupé par le mitan Lanture lur', lanture là !
4). Al' l'ont coupé par le mitan ; ( bis
Et pis, qu'ont-ell' trouvé dedans ? Lanture lur', lanture là !
5). Et pis, qu'ont-ell' trouvé dedans ? ( bis
Pas autre chos', qu'un gros chat blanc Lanture lur', lanture là !
6). Pas autre chos', qu'un gros chat blanc ( bis
Qui les regardait en disant Lanture lur', lanture là !
Allez danser, lanture lur ! Allez danser, lanture !
Chantée par M. J.H., de Beslé
Vieilles chansons du pays nantais, Abel SOREAU. 2ème fascicule, Nantes imprimerie – Librairie des écoles, maison Guist'hau Dugas successeur, 1901, chansons n° 11 à 20.
SORO-019 - C’est un p’tit cordonnier (Abel Soreau, fascicule 2)
1.- C’est un p’tit cordonnier ; Lundi, Mardi, jours de Mai !
C’est un p’tit cordonnier ; I n’ voulait p’us travailler !
Refrain : Que la ronde commence Marquons bien la cadence Lundi, Mardi, danse !
2.- Là-bas dans la vallée Lundi, Mardi, jours de Mai !
Là-bas dans la vallée, Chez les nains s’en est allé.
3.- Leur or a déterré, Lundi, Mardi, jours de Mai !
Leur or a déterré, Chez lui vite i’ s’est sauvé.
4.- La porte il a fermée Lundi, Mardi, jours de Mai !
La porte il a fermée La porte, aussi la croisée.
5.- Les nains ont pas tardé, Lundi, Mardi, jours de Mai !
Les nains ont pas tardé Sur le toit i’z ont grimpé.
6.- Aïe ! par la cheminée Lundi, Mardi, jours de Mai !
Aïe ! par la cheminée Trois..., quat’..., cinq..., i’ s’ sont glissés.
7.- Ah ! méchant cordonnier Lundi, Mardi, jours de Mai !
Ah ! méchant cordonnier J’allons t’apprendre à voler.
8.- Ils l’ont pris par le nez, Lundi, Mardi, jours de Mai !
Ils l’ont pris par le nez, Par les mains et par les pieds.
9.- Su’ l’aire ils l’ont mené, Lundi, Mardi, jours de Mai !
Su’ l’aire ils l’ont mené Avec eux lui faut danser.
10.- Qu’il voudrait ben souffler ! Lundi, Mardi, jours de Mai !
Qu’il voudrait ben souffler ! Dans la ronde est entraîné.
11.- Dans’ petit cordonnier ! Lundi, Mardi, jours de Mai !
Dans’ petit cordonnier, Qui n’ voulait p’us travailler’.
12.- Dans’ petit cordonnier ! Lundi, Mardi, jours de Mai !
Dans’ petit cordonnier, Nous t’apprendrons à voler !
Chantée par GEORGES, Forgeron – Saint-Joachim, 6 Avril 1894
Les paroles de cette chanson au rythme étrange paraissent n’être qu’une imitation du « Chant des Nains », dans le Barzaz-Breiz. Les nains, dit M. de la Villemarqué, sont généralement noirs, velus, hideux et trapus. Leurs mains sont armées de griffes de chat, et leurs pieds de cornes de bouc. Leurs yeux, creux et petits, brillent comme des escarboucles. Ils sont les hôtes des dolmens, dont on leur attribue la construction. Ils passent pour garder d’immenses trésors dans leurs grottes de pierre ; mais leur monnaie est de mauvais aloi. La nuit, à la lueur des étoiles, ils dansent une ronde dont le refrain primitif était : Lundi, Mardi, Mercredi ! Ils y ont ajouté ensuite : jeudi et vendredi. Mais ils ne peuvent aller jusqu’à samedi, ni surtout jusqu’à dimanche. On assure que, s’ils pouvaient ajouter ces deux mots à leur refrain, la longue pénitence, à laquelle ils sont condamnés, finirait sur le champ. Malheur au voyageur attardé qui passe près de leur ronde infernale ! Il est entraîné dans le cercle et doit danser jusqu’à ce que la mort s’ensuive.
Vieilles chansons du pays nantais, Abel SOREAU. 2ème fascicule, Nantes imprimerie – Librairie des écoles, maison Guist'hau Dugas successeur, 1901, chansons n° 11 à 20.
SORO-020 – Voici le mois de Mai, où les fleurs vol’ au vent (Abel Soreau, fascicule 2)
1.- Voici le mois de Mai Où les fleurs vol’ au vent ;
Voici le mois de Mai Où les fleurs vol’ au vent ;
Où les fleurs vol’ au vent, Si jolies, mignonnes,
Où les fleurs vol’ au vent, Si mignonnement.
2.- Le fils du roy s’en va, S’en va les ramassant :....
3.- Il en ramassit tant Qu’il en remplit ses gants ......
4.- Il les porte à sa mie, Pour lui faire un présent ......
5.- Tenez,voici, dit-il, Tenez,voici mes gants ......
6.- Vousne les porterez Que deux ou trois fois l’an ......
7.- A Pâques, à la Toussaint, Noël, à la Saint-Jean ......
Chantée par M. Constant CLAVREUX, Port Saint-Père, 6 septembre 1896.
Vieilles chansons du pays nantais, Abel SOREAU. 3ème fascicule, Nantes imprimerie – Librairie des écoles, maison Guist'hau Dugas successeur, 1901, chansons n° 11 à 20.