Chronologie du Nicaragua
Sources
Henri Weber, Nicaragua, la révolution sandiniste, Paris, Maspero, “Dialectiques”, 1981
https://www.ritimo.org/Carte-et-reperes-sur-le-Nicaragua
1838
Indépendance du Nicaragua.
Luttes pendant la plus grande partie du 19e siècle entre les factions conservatrices et libérales.
1868
Les britanniques abandonnent leurs positions sur la côte des Caraïbes.
1909
Gouvernement du conservateur Adolfo Diaz, installé par un coup d’Etat par les États-Unis et défendu par les marines.
C’est le début d’une longue période d’interventions et d’occupations des Etats-Unis.
Adolfo Diaz
1912
Intervention des marines pour mettre fin à la guerre civile qui oppose conservateurs et libéraux.
1927
Les Etats-Unis créent une garde nationale.
Début de la première révolution paysanne-nationaliste, dirigée par Augusto Cesar Sandino (- janvier 1933) en lutte contre le gouvernement d’Aldolfo Diaz.
Augusto Cesar Sandino
Une guérilla s’installe dans la partie nord du pays.
Elle tient tête pendant six ans aux corps expéditionnaire des marines.
1933
Sandino dépose les armes après le départ du dernier soldat nord-américain. Il n’a pas d’autre revendication sociale ou politique que le départ des Etats-unis.
Il négocie la paix avec le nouveau président Sacasa.
1934
Sandino oblige les Marines US à se retirer.
L’image de patriote valeureux et intègre de Sandino indispose le nouveau commandant de la garde nationale Anastasio Somoza.
> Le 21 février 1934, Somoza fait assassiner Sandino.
Anastasio Sandino installe sa dynastie. Il va régner sur le Nicaragua avec ses fils Luis et Anastasio junior jusqu’en 1979.
1936
Dictature d'Anastasio Somoza Garcia (- 1956). Domination de sa famille sur le pays.
Anastasio Somoza Garcia
1937
Anastasio Somoza Garcia se fait élire président. Le pays est sous la coupe de la famille Somoza qui contrôle le gouvernement, l'armée est une grande partie de l'économie avec le soutien des Etats-Unis.
1956
Asssssinat de Anastasio Somoza Garcia..
Années 1960
1961
> En juillet 1961, fondation du FSLN composé surtout d’étudiants des classes moyennes influencés par la révolution cubaine. Les dirigeants sont Carlos Fonseca, Silvio Mayorga, Thomas Borge. Beaucoup des anciens compagnons de Sandino sont encore vivants et contribuent à assurer la transmission de l’héritage.
Intégration dans le FSLN du courant chrétien révolutionnaire.
1963
Guérilla rurale dans une région hostile peuplée majoritairement d’Indiens miskito anglophones.
Échec de la stratégie “foquiste”.
1967
Anastasio Somoza Debayle se fait élire président, succédant à son père et à son frère. La dynastie des dictateurs Somoza se poursuit.
La guérilla est écrasée dans la région de Pancasan par la Garde nationale.
Daniel Ortega est emprisonné. Il restera 7 ans en prison (- 1974).
Années 1970
1972
Tremblement de terre. (9 000 victimes, 50 000 maisons détruites).
Somoza en profite pour imposer un contrôle militaire sur l’État. Il détourne l'aide internationale et spécule sur les terrains à bâtir.
Jusque-là, l'Église catholique a été un pilier du régime somoziste.
L'évêque de Managua, Bravo, commence à prendre ses distances avec le régime.
1973
Baisse des recettes du coton, principal produit d'exportation.
1974
> En septembre 1974, Somoza remporte les élections.
Somoza Debayle
L’opposition civile se regroupe dans l’UDEL animée par Pedro Joaquim Chamorro, du parti conservateur, qui est aussi directeur du journal La Prensa. Ce journal dénonce la corruption de Somoza.
> Le 27 décembre 1974, prise en otages par un commando sandiniste de deux membres importants du cabinet Somoza.
Somoza impose la loi martiale et la censure de la presse.
1976
> En janvier, Dora Maria Tellez, médecin, rentre dans la clandestinité.
> Le 8 novembre 1976, mort au combat du fondateur et principal dirigeant sandiniste, Carlos Fonseca, dans un affrontement avec la garde nationale de Somoza.
Dissensions au sein du FSLN entre ceux qui veulent développer la guérilla rurale, la tendance qui veut donner la priorité urbaine et la direction nationale (Daniel Ortega, Humberto Ortega, Victor Tirado Lopez) qui cherche des alliances avec l’opposition civile.
Fondation de la tendance FSLN Tercerista dont le but est de développer des soulèvements en ville, d’étendre la guerre aux zones urbaines.
1977
> En novembre 1977, une douzaine de personnalités lancent un appel dans La Prensa pour une véritable alternance démocratique.
1978
> Le 10 janvier 1978, assassinat par les sbires de Somoza de Pedro Joaquin Chamorro, directeur du journal La Prensa, porte-parole de l'opposition légale à la dictature de Somoza dans les classes moyennes et supérieures.
Ce crime scelle un pacte antisomoziste entre la bourgeoisie, la hiérarchie catholique, les classes moyennes, les paysans et les prolétaires. Les funérailles sont suivies par 100.000 personnes.
Pour la première fois, la population urbaine se mobilise massivement et longuement dans tout le pays contre la dictature, petite bourgeoisie des commerces et de services au coude à coude avec les ouvriers d’industrie et les sous-prolétaires.
> En février 1978, les milieux patronaux se joignent à l'opposition.
Grève générale qui demande la démission de Somoza et la formation d'un gouvernement de transition.
> En juillet 1978, l’ensemble des opposants, dont la tendance terceriste et l’Eglise, créent le Frente amplio de opposicion (FAO) qui exige le départ de Somoza.
> Le 22 août 1978, opération Chanchera, attaque du Palais national de Managua où les députés sont réunis. Le commando est dirigé Eden Pastora, Hugo Torres, Dora Maria Tellez. Les sandinistes prennent 1.500 otages. Cette opération oblige le dictateur Somoza à libérer 50 sandinistes emprisonnés.
> En septembre 1978, la population se soulève dans les départements de León, Matagalpa, Chinandega, Estelí, Masaya et Managua. Elle doit se replier dans les campagnes et les montagnes. Echecs du FSLN.
Répression sauvage et aveugle de la garde nationale sur la population.
Négociations du FAO pour le départ de Somoza.
> A partir du 9 décembre 1978, réunification du commandement des trois tendances du FSLN.
1979
> Le 19 janvier 1978, Somoza rejette les propositions de négociation du FAO.
A partir du mois de janvier, le FSLN organise l’insurrection.
> En mars 1979, les trois courants sandinistes signent un Accord d’unification.
Troupes du FSLN dans les rues de Managua, en juillet 1979
> En juin 1979, authentique révolution combinant un soulèvement populaire, l’auto-organisation de villes et de quartiers insurgés ainsi que l’action du FSLN, organisation politico-militaire d’inspiration marxiste-guévariste/castriste.
Offensive militaire générale du FSLN.
Prise le la ville de Léon, première grande ville à tomber aux mains des sandinistes.
L'évêque de Managua soutient l'insurrection armée.
> Le 4 juin 1979, la grève générale, appelée par le FSLN paralyse tout le pays.
Dans les jours qui suivent, des insurrections éclatent dans les villes de Chinandega, Leon, Matagalpa, Esteli, Masaya, Granada et Carazo.
> Dans la premier quinzaine de juillet 1979, les villes tombent les unes après les autres.
> Le 17 juillet 1979, Anastasio Somoza abandonne le pays.
> Le 19 juillet 1979, les forces sandinistes marchent sur la capitale Managua.
La garde nationale se débande.
Victoire sandiniste.
La famille Somoza et d'autres grands propriétaires sont expropriés.
Les sandinistes redistribuent la propriété et font faire au pays des grands progrès en matière d'éducation et de santé.
La réforme agraire redistribue 2 millions d’hectares à 50.000 familles.
Gouvernement d'union nationale.
Les banques et les assurances sont nationalisées, mais l'industrie et l'essentiel de l'agriculture restent aux mains du privé.
Monopole du commerce extérieur.
> Dès le mois d’août 1979, les contras, petits groupes d’anciens gardes somozistes, organisent des sabotages et des coups de main sur les frontières du Centre-Nord. Il va s’ensuivre huit années de guerre civile contre une minorité d’opposants financés par les États-Unis.
La contre-révolution, financée et armée par les Etats-Unis, mène des attaques avec des milliers de contras à partir du Honduras.
Les Etats-Unis (Reagan) imposent un embargo et minent les ports nicaraguayens.
> En décembre 1979, nouveau gouvernement. Si les personnalités bourgeoises conservent leur fonctions, il y a un renforcement des dirigeants sandinistes à des postes clés. Humberto Ortega est ministre de la Défense nationale.
Le gouverneur prête serment devant les représentants de l'église. L'église donne son onction au régime révolutionnaire.
La pénurie est telle qu’un million de personnes doivent être alimentées par l’Etat.
Années 1980
Croisade nationale d’alphabétisation.
1980
> En avril 1980, les représentants non sandinistes (dont Violeta Chamorro) de la junte démissionnent.
Reconnaissance par l’Eglise d’un miracle avec apparition d’une Vierge. L'Eglise catholique se retourne contre le régime sandiniste, appelant à la réconciliation des Nicaraguayens.
1981
Aide financière de Reagan à la contra. Les contras sont entraînés par des officiers argentins ou israéliens ou par des agents de la CIA.
Le cardinal Obando Bravo dit que l'action de la contra est légitime.
> En septembre 1981, état d’urgence.
1982
L’économie est contrôlée à 40 % par l’État.
Eden Pastora (commandant Zero) passe dans l’opposition en créant l’ARDE.
1983
> Le 15 mai 1983, état d’urgence.
> En mars 1983, le pape Jean-Paul II se rend au Nicaragua. Ernesto Cardenal, prêtre au gouvernement, est sèchement sermonné par le pape. Un fidèle de Jean-Paul II, le cardinal Ratzinger, s’occupe des sanctions contre les prêtres partisans de la théologie de la libération.
1984
Instauration du service militaire obligatoire.
> En mars 1984, les Etats-Unis font miner les ports du Nicaragua.
> À partir d’avril 1984, des bandes de contras s’infiltrent, poussant des pointes de pénétration de 100 kilomètres à l’intérieur du pays.
La guérilla menée par la Contra atteint une telle intensité qu'elle désorganise l'économie nicaraguayenne, devenue une économie de guerre (les dépenses militaires absorbent jusqu'à 25 % du PIB).
Les sandinistes chassent 10.000 Indiens de leurs territoires ancestraux, pour les installer de force à Tasba pri, au coeur de la forêt. Beaucoup de jeunes Indiens rejoignent la contra. Des milliers d’Indiens sont regroupés dans des camps au Honduras.
> En novembre 1984, les sandinistes remportent la première élection présidentielle.
Daniel Ortega l’emporte avec 67 % des suffrages face à une opposition divisée qui se réfugie dans l’abstention.
Daniel Ortega
1985
En février, Ernesto Cardenal est interdit de sacerdoce par le pape. Il n’a plus le droit de célébrer la messe.
Présidence de Daniel Ortega (- 1990).
Le 1er mai, Reagan impose un embargo économique contre le Nicaragua.
1986
La Prensa est interdite pour une période de 14 mois.
Guerre contre-révolutionnaire.
⇨ En août 1986, le président Reagan obtient du Congrès américain un financement de 70 millions de dollars pour les “combattants de la liberté”. Reagan veut “vietnamiser” le Nicaragua.
La contra se lance dans une offensive spectaculaire sur tous les fronts tout en multipliant les actes de sabotage en zone urbaine.
⇨ Le 6 octobre 1986, un avion cargo s’écrase au Nicaragua. A son bord, des dizaines de tonnes d’armes destinées aux adversaires du régime sandiniste et un ancien de la CIA. L’administration américaine nie toute connexion avec l’appareil. Après des semaines d’incertitude, une commission d’enquête américaine confirme l’implication des Etats-Unis. Éclaboussé par le scandale, Reagan assure qu’il ne sait rien. Tout montre pourtant qu’il a menti. Non seulement il a bien mené une guérilla clandestine dans le dos du Congrès mais l’opération a été financée par une vente d’armes au régime iranien, pourtant placé sous embargo international. Acculé par les preuves, Reagan est contraint de faire son mea culpa.
1987
⇨ En janvier 1987, nouvelle Constitution.
Au début de l’année, la guerre est étendue sur l’ensemble du territoire.
> En avril 1987, les sandinistes acceptent un statut d’autonomie pour les Indiens qui reconnaît la propriété communautaire inaliénable ainsi que les spécificités linguistiques, culturelles et juridiques de ces populations.
⇨ Mi-juillet 1987, se livre dans le nord la plus grande bataille de la guerre.
⇨ En août 1987, signature des accords de paix d’Esquipulas avec les Etats voisins.
Les États-Unis sont condamnés par le Tribunal international de La Haye à 17 milliards de dollars d'indemnisation au Nicaragua, somme qui ne sera jamais versée.
1988
Hyperinflation.
Le PIB plonge de 13,6 %.
La dette extérieure dépasse 7 milliards de dollars.
L’impérialisme utilise la négociation de la dette extérieure pour essayer d’imposer un droit de regard sur la politique économique du pays.
> En février 1988, dévaluation importante pour tenter de briser l’hyperinflation.
Programme d’ajustement structurel. Mesures d’austérité, licenciement de 30.000 fonctionnaires.
Le gouvernement maintient une orientation économique compatible avec les intérêts de la grande bourgeoisie nicaraguayenne et des grandes entreprises privées étrangères, c’est-à-dire une économie tournée vers l’exportation et basée sur des bas salaires afin de rester compétitive sur le marché mondial.
> En mars 1988, accords de Sapoa qui fixent des zones de résidence pour les contras et un calendrier de retour à la paix.
> En octobre 1988, Bluefields, sur la côte Pacifique, est ravagée par l’ouragan Juana.
Années 1990
Daniel Ortega vire à droite, s’engageant dans des accords corrompus avec des partis capitalistes, formant des alliances avec les capitalistes nationaux et avec l’aile droite de l’Église catholique, tout en protégeant les intérêts des capitalistes nationaux et étrangers.
1990
Accord de paix régional pour mettre fin à la contre-révolution.
10.000 contras restent armés dans les régions nord du pays.
Les “contras” refusent de déposer les armes tant que le général Humberto Ortega, frère de l’ancien président, reste à la tête de l’armée sandiniste.
> En début de Suppression de l’état d’urgence en début d’année.
Le FSLN accepte d’organiser des élections.
Plusieurs dirigeants sandinistes sont opposés à ces élections qui se tiennent sous le chantage à la terreur de la Contra et des États-Unis. Mais la majorité du FSLN ne veut pas revenir sur ses promesses, quitte à perdre le pouvoir.
> En février 1990, après dix ans de pouvoir, les sandinistes sont battus aux élections générales qui font partie de l'accord, au profit de Violeta Barrios de Chamorro, candidate de l’Union nacional opositora (UNO), un regroupement de partis de droite, du centre et même de gauche (Parti socialiste et Parti communiste).
Elle est élue présidente (-1997) avec 54,7 % des voix.
Violeta Barrios de Chamorro
Battu, Daniel Ortega (FSLN) obtient 40,8 %.
1991
Le Nicaragua rentre dans une période de paralysie économique et de crise politique.
Taux de chômage de 60 %, sous-nutrition généralisée, analphabétisme grandissant.
Multiplication de bandes de délinquants à Managua.
1995
Réforme constitutionnelle.
Fondation du Mouvement de Rénovation Sandiniste (MRS) de l’écrivain Sergio Ramirez (centre gauche) et de Dora Maria Tellez. Le but du mouvement est de créer une nouvelle force politique qui défende les valeurs authentiques du sandinisme, de la démocratie et de la justice sociale. Ils sont considérés par la direction sandiniste comme des traîtres.
1996
Le FSLN est divisé.
> En octobre 1996, un libéral, l’avocat et producteur de café Arnoldo Aleman, remporte les élections générales d’octobre avec 51 % contre 38% pour le candidat sandiniste Daniel Ortega.
Arnoldo Aleman
1998
> En octobre 1998, le cyclone Mitch tue des milliers de personnes, laisse sans abri 20 % de la population et cause des milliards de dégâts (routes détruites au deux tiers, 70 % des récoltes sont perdues).
Zoilamerica, née d’une précédente union de Rosario Murillo, accuse son beau-père Daniel Ortega de viols répétés. Rosario Murillo prend la défense de Daniel Ortega, traitant sa fille de mythomane.
1999
Daniel Ortega conclut un pacte avec le principal parti d’opposition libérale et le président libéral Arnoldo Alemán.
2000
En novembre 2000, aux élections municipales, le FSLN effectue une remontée spectaculaire avec 40 % des suffrages.
2001
Le FSLN est devenu de moins en moins radical et de plus en plus social-démocrate. Ortega est contesté au sein du camp sandiniste pour le pacte conclu avec les libéraux.
Élections présidentielle et générales en novembre. Elles sont remportées par Enrique Bolanos, candidat du parti libéral soutenu par les Etats-Unis.
Enrique Bolanos
Nouveau pacte entre les sandinistes et les libéraux (Aleman).
Après son échec électoral, Daniel Ortega se réconcilie avec la hiérarchie catholique traditionnelle et plus particulièrement avec le cardinal Miguel Obando y Bravo, archevêque émérite de Managua et vieil ennemi de la révolution. Obando Bravo passe l’éponge sur les accusations de viols incestueux pesant sur Daniel Ortega.
2004
Élections municipales.
Le Nicaragua signe le traité de libre-échange d’Amérique centrale ALEAC.
2006
Pour retrouver le pouvoir, Ortega fait alliance avec le patronat nicaraguayen.
> Le 5 novembre 2006, Daniel Ortega est réélu au premier tour président de la République avec seulement 38 % des voix.
Daniel Ortega
Le candidat à la vice-présidence pour la coalition Unidad Nicaragua Triunfa, dirigée par le FSLN, est un ancien sympathisant de la contre-révolution dans les années 1980.
La droite libérale divisée est toujours dominante au Parlement.
Ortega se rapproche de L'Eglise catholique conservatrice du cardinal Obando y Bravo. Le prix payé par Ortega au soutien que lui a apporté l’Eglise catholique conservatrice est la pénalisation de l’avortement.
> En novembre 2006, suite à une campagne des Églises catholique et évangéliques, le groupe parlementaire du FSLN vote (avec la droite) l’interdiction totale de l’avortement, abolissant ainsi le droit à l’avortement thérapeutique introduit en 1893 par le gouvernement libéral de José Santos Zelaya.
2007
> En janvier 2007, retour du FSLN et de Daniel Ortega au pouvoir.
Ortega annonce l’adhésion de son pays à l’ALBA (Alternative bolivarienne pour les Amériques).
Le Nicaragua reçoit des pétrodollars du Venezuela. Ces fonds sont gérés directement par la présidence et la famille Ortega.
L’homosexualité est dépénalisée.
Ortega décide d’interdire le Mouvement pour la Rénovation Sandiniste.
2008
> En juin 2008, Dora Maria Tellez, une des fondatrices du MRS, entame une grève de la faim.
> En novembre 2008, élections municipales. Le Mouvement de rénovation sandiniste n'a pas le droit de s'y présenter.
Large victoire du FSLN.
Elections contestées.
Crise financière.
2009
Pauvreté : 42,5%
2011
PIB et croissance : +4%. Dette publique (en % du PIB) : 75%. Inflation : 9%.
En novembre, Daniel Ortega est élu président de la République au premier tour avec 63 % des voix face à une opposition libérale divisée.
Daniel Ortega
Le FSLN est majoritaire au Parlement (60 % des voix).
Ortega mène une politique de laisser-faire libéral.
Alliance avec Hugo Chavez du Venezuela.
2012
En novembre 2012, élections municipales remportées par le FSLN (75 % des voix). Fort taux d’abstention.
2013
Lancement d’un chantier titanesque de canal interocéanique avec des entreprises chinoises. Les déplacements pourraient concerner 100.000 familles. Cette décision provoque des manifestations de paysans expropriés et des écologistes.
Pauvreté : 30%.
2014
Le FSLN introduit un changement constitutionnel qui supprime la limitation de nombre de mandats du président.
2016
> En juillet 2016, Ortega organise un coup contre le Parlement et impose un régime de parti unique. Le pouvoir devient une autocratie alliée aux entreprises privées et suivant les demandes du FMI.
Le Frente Amplio por la Democracia réunit tous les opposants écartés du processus électoral.
> En novembre 2016, élection présidentielle.
Taux d’abstention de 70 %.
Élection avec 72% de Daniel Ortega et de son épouse, la poétesse Rosario Murillo comme vice-présidente. C’est son troisième mandat de cinq ans.
La régularité du vote est mise en doute.
Rosario Murillo et Daniel Ortega
La dynastie familiale dirigée par le couple présidentiel contrôle toutes les institutions : le parlement, l’armée, la justice, la télévision et les rennes de la corruption.
> Le 30 novembre 2016, une manifestation contre la construction du canal est réprimée avec des balles réelles et en caoutchouc par la police : 7 blessés et 20 disparus.
2017
Croissance de 5 %.
L’un des principaux projets industriels du Nicaragua, le canal transocéanique, est géré par le fils de Daniel Ortega, Laureano Ortega, qui occupe également le poste de conseiller de la présidence pour les investissements étrangers.
2018
Ortega est dans une dérive tyrannique pour protéger ses intérêts et ceux de sa famille.
> Le 12 avril 2018, au nom de l’autosuffisance sandiniste, le gouvernement de Daniel Ortega refuse l'aide offerte par le Costa Rica afin de lutter contre un énorme incendie dans la grande réserve de Indio Maíz. Le régime révèle son incapacité à lutter contre les flammes.
Après cela, la jeunesse se mobilise via les réseaux sociaux pour envahir le centre-ville de Managua. Malgré les unités anti-émeutes et les redoutés Collectifs de la Jeunesse Sandiniste, les chavalos défient le pouvoir d’Ortega.
Ortega mène une réforme des retraites visant à augmenter les contributions des employeurs et des salariés et à baisser de 5 % le montant des retraites.
Après la mobilisation des jeunes, les retraités sortent dans les rues.
> A partir du 18 avril 2018, manifestations contre la réforme des retraites et de la sécurité sociale. La répression fait un premier mort à Managua.
La province descend dans la rue : El pueblo unido jamás será vencido !
Explosion sociale.
La révolte s’élargit contre le pouvoir autoritaire de Daniel Ortega et de sa femme Rosario Murillo.
Le pouvoir a recours à des snipers, puis à des forces paramilitaires encagoulées.
> Le 20 avril 2018, lors d’une marche pacifique, un jeune étudiant, chanteur de rap social, Franco Valdivia, est tué d’une balle dans la tête.
> Fin avril 2018, la répression des forces de police et des groupes paramilitaires fait un ou deux morts par jour.
Total : 320 morts (Amnesty International).
> Début mai 2018, les étudiants les plus exposés se cachent dans des dizaines de lieux collectifs isolés ou dans des églises. Des églises sont mitraillées.
Malgré les manifestations, Ortega refuse toute forme de négociation et la tenue d'élections anticipées.
Arrestations arbitraires de journalistes indépendants.
La répression est de plus en plus féroce : condamnations expéditives, tirs à balles réelles et disparitions creusent chaque jour un peu plus le fossé entre un dictateur vieillissant et le peuple au nom duquel il affirme encore agir.
> Le 1er juillet 2018, on dénombre 351 morts pendant les manifestations dont 306 parmi les manifestants, des centaines d’arrestations. Les personnes arrêtées sont torturées systématiquement et violées.
L’Eglise proteste et protège les manifestants poursuivis. Les Ortega sont fous de rage et Rosario Murillo traite l'Église de secte satanique. Daniel Ortega essaie de monter sa population contre l'Eglise catholique.
2019
L'église propose une négociation de sortie politique.
2021
> En juin 2021, vague d’arrestations. Parmi elles, Dora Maria Tellez.
2022
> Le 12 février 2022, mort en détention de Hugo Torres, un des chefs militaires de la guérilla sandiniste.
> En mars 2022, l'ambassadeur du Vatican est expulsé.
> En août 2022, arrestation de l'évêque de la ville de Matagualpa, critique du régime.
2023
L'égide catholique fait l'objet d'importantes représailles.